Les ateliers autonomes dans le spécialisé


#1

Bonjour à tous!

Je suis enseignante dans un ITEP (Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique) et j’accueille des enfants entre 6 et 13 ans, qui ont un niveau scolaire allant de la moyenne section de maternelle au CE1. Ces enfants ont des problèmes psychologiques, souvent traduits par des troubles du comportement. Le manque de disponibilité face aux apprentissages entraîne chez eux un retard scolaire qui est souvent accompagné d’une grande immaturité pour certains.

Je me demandais s’il y avait d’autres personnes qui travaillaient en ITEP (ou au moins dans le spécialisé) qui ont mis en place des ateliers autonomes comme Céline Alvarez l’a fait dans sa classe. Depuis la conférence de juillet, je suis certaine que ma pratique doit changer et aller dans ce sens. J’aimerais commencer les ateliers autonomes dans ma classe et attends des réponses de mécènes pour pouvoir acheter du matériel. Cependant, je me pose quand même quelques questions: Est-ce que ces enfants plus âgés, qui ont normalement dépassé leurs périodes sensibles, tireront les mêmes bénéfices que ceux de 3-5 ans? Est-ce qu’il est quand même important de reprendre avec eux toute la progression des ateliers? Y a-t-il des aménagements spécifiques à mettre en place vu le profil de ces élèves et leurs comportements parfois dangereux?

Je sais que c’est en essayant que j’aurai les réponses mais je me suis dit que, peut être, certains s’étaient déjà lancés dans l’aventure et avaient quelques éléments de réponse…

Merci pour votre partage.

Laura


Ateliers autonomes en IME
#2

à ta place je me poserais les mêmes questions… c’est juste un petit mot pour te soutenir et t’envoyer tout plein d’ondes positives pour ta démarche et ton courage !


#3

Bonjour,

J’ai travaillé un moment en IME (institut médico éducatif) avec un SESSAD accolé et l’équipe des éducateurs avait déjà investit une démarche “montessorienne” en travaillant beaucoup sur la sensorialité et la vie pratique auprès des jeunes qui malgré leur âge avait besoin. Peut-être pourrais-tu faire un point avec eux sur le sujet? Peut-être pourrais-tu jeter un oeil sur les projets personnalisés de quelques uns de tes élèves pour voir ce qui a déjà été mis en place et leurs éventuelles limites ? Si ton établissement fait intervenir un(e) psychomotricienn(e) n,hésite pas à échanger avec ce professionnel qui devrait pouvoir t’aider à avancer sur le sujet.


#4

Merci beaucoup pour ton soutien. Les ondes positives sont toujours les bienvenues!
:slight_smile:


#5

Je sais qu’un éducateur de l’établissement a sa fille dans une école publique où l’enseignante travaille en 100% ateliers autonomes. Il est très content de ce que vit sa fille au quotidien à l’école. Grâce à lui j’ai déjà pu rencontrer l’enseignante en question qui, à chaque fois que j’échange avec elle me rebooste pour continuer à mener ce projet. Mais tu as raison je vais commencer par en discuter avec lui. Et avec la psychomotricienne pour tout ce qui est motricité.
Merci beaucoup pour ta réponse. :slight_smile:


#6

j’ai remplacé cette semaine une enseignante en IME et je me suis posé les mêmes questions que toi !

mais je me demande aussi comment proposer des activités autonomes à des enfants qui de premier abord ne semblent pas/plus être à même de faire des choix pour eux ? ou plutôt lorsque les adultes pensent que du fait de leur handicap, il FAUT choisir pour eux .

l’organisation fait que lorsqu’ils viennent en “temps scolaire”, c’est pour travailler du scolaire … donc qd ils étaient avec moi, ils n’avaient fait aucun choix …

c’était une expérience très intéressante, qui m’a beaucoup questionné. Du coup, sans vouloir de mal à la personne (malade) que j’ai remplacée, j’aimerai bien pouvoir y retourner !!!


#7

Dans le cadre d’un ime les apects vie pratique sont travaillés par les éducateurs, le côté sensoriel par l’équipe thérapeutique et il est vrai qu’on attend de l’équipe pédagogique qu’elle apporte les connaissances “scolaires” (attention je shématise volontairement pour rappeler l’esprit des annexes XXIV) . Mais une approche des apports scolaires dans une démarche montesorienne serait des plus adaptée pour accompagner l’enfant en tenant compte de ses déficiences.

Pour ce qui est du choix, le parcours de l’enfant s’inscrit dans le cadré de son projet personnalisé d’accompagnement qui est établi selon ses attentes et ses besoins. L’enfant et sa famille participent normalement à sa rédaction (enfin en théorie). C’est le document de référence sur l’individualisation des interventions auprès de l’enfant il peut être modifié, ajusté si l’enfant et son représentant légal le demandent.


#8

Bonjour
Cela m’intéresse beaucoup car j’enseigne en ULIS Collège et j’aimerais beaucoup mettre en place mettre en place les ateliers autonomes et favoriser l’entre aide dans cette classe.
Mais je ne sais pas par quel bout le prendre… Si tu veux qu’on y travaille ensemble, je suis preneuse.
A bientôt
Laurence


#9

Bonjour Laurence!
Avec plaisir! J’essaye de me créer un petit stock de matériel pour pouvoir commencer mais sans un grand budget et en fabriquant le maximum cela prend du temps…

J’ai tout de même pu tester certains ateliers, sans suivre de progression pour l’instant mais au moins pour voir comment réagissent les enfants, et c’est toujours un moment où ils sont très attentifs et concentré sur ce qu’ils font mais également sur ce que font les autres (dans le bon sens du terme pour une fois). Ils aiment beaucoup l’arche et les solides géométriques.
Cela me pousse à continuer sur cette voie. Avec une collègue (avec qui je me suis lancée dans cette aventure “Montessorienne”) et l’orthophoniste de l’établissement (qui est revenu de deux jours de formation ravie et pleine de motivation pour nous aider), nous pensons mettre en place les ateliers de vie pratique où le matériel peut se trouver ou se récupérer facilement.


#10

@Laura je travaille en IME (plus exactement IMPro 14-20 ans + amendement Creton) - et m’entends super bien avec l’instit! je me pose les mêmes questions, je vais faire un stage Montessori 6-12 bientôt et poserai cette question (je suppose qu’il y aura d’autres professeurs, et ce genre de stage est super car on croise une foultitude de personnes qui ont des expériences à partager, on en revient “nourri”). Pour l’orthophoniste avec laquelle tu travailles, est-ce qu’elle a fait la formation de Mme Nougarolles? cela m’intéresse.


#11

Bonjour !

Je travaille en CLIS (enfin ULIS école depuis 5 ans maintenant) avec un break l’année dernière pour congé mat et cette année je reprends en février .

J’ai déjà mis en place quelques ateliers montessori (essentiellement en mathématiques et des tiroirs de manipulation d’objets), mais depuis que j’ai découvert l’expérience de Céline Alvarez, nous allons passer à la vitesse supérieure.

J’ai déjà pas mal de matériel dans ma classe et j’ai l’intention d’en construire et d’en acheter d’autre

Nous prévoyons d’organiser un peu mieux la classe et de mettre en place un temps d’atelier libre dans la journée pour commencer doucement…

On se tient au courant dés que je reprends

ou etes vous ?

Moi je suis à Sisteron dans les Alpes de Haute Provence


#12

Bonjour @lunette! Super pour le stage 6-12 ans. Et tu as dû d’abord faire le stage 3-6 ans? Parce que souvent on doit les faire dans l’ordre.
Je suis tout à fait de ton avis concernant les rencontres que l’on peut faire aux formations et autres stages ou réunions. C’est très enrichissant et on en ressort toujours reboosté!

En ce qui concerne la formation de l’orthophoniste de l’établissement, je vais me renseigner et te tiendrai au courant.


#13

Bonjour @mariellita!

Oui je crois qu’il faut commencer en douceur pour que chacun s’approprie ce nouveau fonctionnement et ensuite dès qu’on est prêt (matériellement et mentalement) passer à des temps plus longs.

Quand tu dis “on” tu parles de toi et ton AESH?

Moi je suis à Wintzenheim c’est en Alsace, à côté de Colmar.

Je veux bien de tes nouvelles quand tu auras repris. :slight_smile:
Profite encore bien de tes derniers mois à la maison et bon courage pour la reprise.


#14

J’ai la réponse de ma collègue orthophoniste et oui c’était bien avec Mme Nougarolles. Elle est revenue de cette formation toute enthousiaste pour nous aider à mettre en place dans nos classes des ateliers de vie pratique (partie qu’elle a vu en formation). Elle aura deux autres jours de formation plus tard dans l’année.


#15

@Laura ah super! L’ortho a du être en formation avec une de mes collègues alors :wink: (qui fait actuellement la formation avec Mme Nougarolles) sinon j’ai commencé par 0-3 ans, 3-6 puis là je passe à 6-12 ans pour mieux connaître la pédagogie. Et aussi me donner plein d’idées de rééducation ! Si cela t’intéresse je te donnerai l’organisme de formation (suis sur Lyon).


#16

Bonjour à tous,
Enseignante en Itep je me pose les mêmes questions, concernant ces enfants qui sont plus grands en âge et surtout avec une immaturité et des angoisses assez importantes. D’autant que je me demande si ce matériel est adapté à la majorité de ma classe qui est déjà lecteur, dans les grands nombres…etc…Par contre j’ai quand même 3 élèves qui auraient besoin de ce matériel pour travailler ces fondamentaux, mais là il y a une question de budget et aussi d’adhérence à cette nouvelle façon. je n’ai pas encore discuté avec ma direction, je suis en cours de lecture du livre de Céline Alvarez.
Mais ce que je souhaitais faire (si j’ai l’accord), avant même d’envisager l’achat de matériel c’était de réorganiser le fonctionnement de ma classe et de prévoir 3 jours du lundi au mercredi de travail en autonomie, en affichant au tableau les grandes lignes à faire sur les 3 jours, mais ils choisissent 'l’organisation de leur journée.
Par exemple, apprendre des mots invariables, noter la nouvelle poésie, préparer sa lecture…
et à côté de “ces rituels”, des ateliers de calcul, de la géographie (je pensais plastifier des cartes de France avec les fleuves, avec les massifs montagneux, les mers autour…et faire de même avec des cartes muettes + des étiquettes avec les noms à situer au bon endroit)
Ensuite en fin de semaine avant la récréation on ferait la poésie, la dictée, la lecture suivie… et après la récréation on retrouverait des ateliers autonomes.
L’idée serait aussi d’aller plus à la bibliothèque pour que les enfants choisissent des livres, pourquoi pas pour susciter des envies d’exposés (il a eu quelques demandes déjà).

Soyez indulgent, c’est vraiment les premières réflexions qui me sont venues, ce n’est pas finalisé, mais ce n’est pas facile de réfléchir seul, donc dites moi ce que vous en pensez.
En tout cas je suis vraiment partante pour faire des modifications, ce n’est même pas facile de me dire que je ne pourrais les faire qu’après une discussion avec ma direction. J’attends vos retours et je vous tiens au courant de mes avancées, merci Sabine (Itep sur Grenoble)


#17

Bonjour Sabine!

C’est sur que pour 3 élèves il faut bien réfléchir à ce qu’on achète. Après pour la lecture, beaucoup de choses peuvent se fabriquer et demandent moins de budget (mais un budget quand même en impressions et plastification) + lettres rugueuses et lettres mobiles.
Et pour les mathématiques les perles (par exemple) servent aussi pour les soustractions, multiplication… Tes autres élèves ont acquis ces compétences?
Sinon tout le matériel qui concerne le sensoriel et la géographie sont (à mon avis et pour mes élèves) utiles.

Pour l’organisation de ta journée ma première pensée a été que ça risque d’être difficile (psychologiquement) pour ces enfants de devoir choisir entre des ateliers qui restent scolaires. Après tout dépend de quel manière tu prépares ces ateliers et ça peut quand même être une première étape vers plus d’autonomie et de motivation.

Tu as des enfants de quels âges?

En tout cas je te trouve très courageuse de te lancer dans ce beau projet seule.
J’espère que ta direction te suivra!

On se tient au courant de nos avancées. :slight_smile:

Laura


#18

Bonjour Laura, merci pour tes réflexions, j’en prends note, j’avoue que je ne maîtrise pas vraiment les outils Montessori, je vais étudier les perles de plus près. Après sur le fait qu’ils risquent d’être en difficulté pour choisir , j’y avais pensé et en maintenant j’entends beaucoup cet argument en Itep tout en me disant que s’ils n’ont jamais la possibilité de devoir choisir forcément ils seront toujours en situation de ne pas être à l’aise pour choisir.
Et l’autre chose (peut être pas adapté mais bon ), je me dis que j’ai l’envie là de modifier des choses et que si j’attends d’avoir tout calé je risque d’attendre très longtemps car il y aura toujours quelque chose pas au point.
A tort ou à raison je me dis que le plus important c’est de se lancer (avec un minimum d’idées de là où on va) et ensuite d’adapter, rajouter des ateliers au fur et à mesure. J’avais aussi dans l’idée d’en parler avec eux, d’abord de parler de ce changement et ensuite de voir avec eux ce qu’ils en pensent, ils ont entre 9 et 13 ans, il me semblait intéressant de les rendre acteur de ce changement. Voilà, je vous tiendrai au courant, actuellement je suis en formation sur 2 jours pour l’inclusion des enfants en situation de handicap.


#19

Coucou!

Tout à fait d’accord avec toi, il faut les confronter à ce type de situation et pour qu’ils puissent le gérer au mieux.

Et je valide aussi le fait de se lancer même si tout n’est pas au point. De toute façon il faudra des choses à adapter.
Je trouve que les rendre acteur est une superbe idée! Tiens moi au courant de leurs réactions.

Bon stage. :slight_smile:

Laura


#20

salut vercors, je suis enseignante en itep également et j’ai des élèves qui ont entre 14 et 17 ans avec un niveau scolaire entre le ce1 et le cm2 (ça donne une idée du décalage) je m’attache à essayer de les rendre les plus autonomes possible et ce n’est pas chose facile, je suis convaincu qu’ils doivent se sentir maitres de leurs apprentissages et en ce sens j’ai mis en place tout un tas “d’ateliers” qu’ils choisissent de suivre ou non, ce sont surtout des ateliers type :atelier- géometrie, atelier-dessins, atelier- calcul mental, atelier-géographie… je les appelle ateliers dans le sens ou le matériel est à leur dispo et ils peuvent travailler en autonomie et évaluer leur travail. Je construis tout cela petit à petit (je suis en poste depuis 4 ans) et j’ai constaté que ces jeunes arrivent à travailler davantage quand ils choisissent leur activité, les résultats sont lents et fragiles selon leur état du jour mais en tout cas ils gagnent davantage confiance en eux et ont du plaisir à venir en classe , lieu que je tente de rendre chaleureux… Je travaille beaucoup en m’inspirant de la pédagogie bienveillante et positive. J’ai encore bcp de chemin à faire et suis preneuse de vos expériences. En tout cas fonce je pense que tu t’apercevras vite que c’est une très bonne idée.