Besoin d'aide pour répondre à une inspectrice ; autonomie et langage


#6

@Colorinne, peux nous nous expliciter en quoi consiste le projet cigale ? Aurais tu des liens ?
Merci pour ta contribution.


#7

Nous sommes en ateliers autonomes toute la journée, donc pas d’ateliers langage. Par contre nous avons remarqué une meilleure conscience phonétique pour la plupart de nos élèves. Les élèves se parlant plus entre eux ont finalement plus d’occasion pour échanger réellement et donc un meilleur niveau le langage…


#8

Le projet cigale est un projet qui se poursuit de la toute petite section au ce1 et qui balaye toutes les compétences langagières du cycle 1 et 2. C,est un projet j’ai a été créé spécialement pour les élèves des zones défavorisées ( on est en rep+) pour tenter de combler les lacunes , tant au niveau du vocabulaire que de la syntaxe et de la compréhension.
En TPS et PS, ce sont des jeux langagiers, lotos, jeux de kim, mimes, devinettes etc… et des imagiers
En MS il y aune progression de vocabulaire, de compréhension et de discrimination auditive
En GS, il y a encore vocabulaire, compréhension, phono et code alphabétique ( les séances de code Alpha étant à peu près similaires aux activités conjuguées de lettres rugueuses + boite des petits objets)
Le matériel d’une année à l’autre reprend toujours les mêmes codes, le vocabulaire est repris et enrichi chaque année, les illustrations sont similaires
Il n’y a aucun écrit sur tout le cycle, uniquement de l’oral, et en début d’année nous évaluons les élèves pour constituer des groupes homogènes pour que chacun avance à sa vitesse.
Les séances sont toutes faites, c’est un projet tres balisé
C’est un projet que j’aime beaucoup, mais il est lourd si on veut le suivre à la lettre, nous a l’école nous avons eu une formation et quand on est rodé ça va, on sait qu’elles séances sont top, lesquelles ont peut ne pas faire , ou juste avec certains élèves…
Je trouve que ça se combine bien avec l’autonomie
Déjà quand je prends un groupe du coup le reste de la classe s’autogere
Ce sont beaucoup de jeux de tris, de categorisation, ou des jeux de plateau. Les enfants adorent.
Et du coup vu que tous les domaines ( animaux, vêtements, véhicules…) sont illustrés avec de beaux dessins, mes cartes de nomenclatures sont toutes trouvées! Et je suis raccord avec la progression de l’école.
Il y a un site ( édition la cigale) , mais c’est tres fourre tout, tout est mélangė , il n’est pas facile à comprendre je trouve… mais vous toujours aller faire un tour!

( autre hic: équiper une école coûte un bras. Dans’mon ancienne école la mairie avait subventionné le matériel car on était pilote, et j’ai embarqué dedans’toute ma nouvelle école qui a bien aimé… mais on n’arrête pas de vendre des gâteaux pour rembourser le truc!)


#9

Dans mon école (4 classes de la PS au CM2) on a décidé dans le cadre du projet d’école de travailler ensemble sur l’acquisition du vocabulaire : du coup je vais passer à mes collègues (dès que je les aurai car c’est il m’en manque encore beaucoup) mes cartes de nomenclature ou de vocabulaire ou plutôt la liste de mes cartes… je leur passerai aussi une description de mon jeu quotidien de la devinette qui est vraiment intéressant en plus d’être plaisant et adoré des enfants… ceux qui disent qu’on ne fait pas assez de langage ne savent même pas ce qu’on peut faire !


#10

Et puis dans cette démarche l’accent est mis sur les échanges entre enfants, et c’est très efficace, bien plus que n’importe quelle série de séances programmées…


#11

Oui c’est sur ça fait beaucoup. Mais dans la classe j’ai un petit qui est très timide et qui ne parle pas du tout français, et je sais qu’il attend ces séances avec impatience… pendant les ateliers autonomes il est actif mais tres seul, je demande souvent aux enfants d’aller le voir, de parler avec lui, d élus montrer des cartes et lui apprendre des mots, mais lui n’est pas réceptif, mal à l’aise, du coup les élèves se lassent vite. Après, il progresse quand même, ça va aller, mais je suis contente d’avoir un outil pour travailler plus en profondeur avec ces enfants plus fragiles. Les séances de cigale sautent souvent pour les plus avancés en langage, clairement ce nést pas grave pour eux, mais pour les autres c’est le petit plus!


#12

Et qui dit que lorsqu’on se lance dans la démarche de Céline on se cantonne à quoi que ce soit d’ailleurs ? Comme toi Colorinne et comme beaucoup, j’ai conservé beaucoup de choses que je faisais “avant” et qui ne sont pas listées dans le livre ni dans les vidéos de Céline…


#13

Merci beaucoup colorinne pour tes explications, j’avais été voir sur le site de la cigale suite à ton message et effectivement m’étais un peu perdue.
Grâce à tes précisions ça va mieux maintenant.
Je vais creuser un peu plus le sujet, mais à chaud je me dis déjà que ce qu’il est important que les enfants acquièrent ce sont d’une part les structures syntaxiques. Le livre de Marie Goetz Georges " apprendre à parler avec des comptines" peut permettre de couvrir ce que l’on peut apporter en maternelle, il offre de plus une progression très (trop ?) détaillée. Avec cet outil, on peut utiliser les regroupements pour travailler cet aspect du langage qui permet également d’exercer la mémoire.
D’autre part, le vocabulaire. Les cartes, la boîte des petits objets, sont là pour ça. Partir du quotidien de l’enfant (maison, école) pour élargir ses horizons ensuite, en fonction des lectures, des projets… Je conseille également de jeter un œil sur le manuel de lecture utilisé en CP pour relever le vocabulaire que les enfants devront maîtriser pour se concentrer sur le déchiffrage. Ce conseil est nul et non avenu dans le cas où les GS sont lecteurs, auquel cas il faut éplucher aussi le manuel de ce1 :wink:
En résumé, la démarche que nous construisons ici chaque jour permet grâce aux cartes de vocabulaire, aux interactions adulte/enfant lors des présentations à un tout petit nombre (voire individuelles), aux interactions entre enfants favorisées par le mélange des âges de construire les compétences langagières attendues à la maternelle. De plus, concernant la place du langage pour expliciter comment on apprend… Lorsqu’un enfant présente un atelier à un autre, lorsqu’il vient étayer un camarade plus jeune ou moins expert, il doit parvenir à mettre en mots ce qu’il appris pour le transmettre et il me semble que c’est une situation de communication bien moins artificielle que lorsqu’un enfant explique à un adulte qui connaît déjà la réponse ou à un groupe d’enfants qui ne se posaient même pas la question comment il a fait pour savoir que c’était “vendredi” qui était écrit au tableau.
Et sans oublier tout le travail de cette démarche pour amener l’enfant à dépasser les conflits physiques en mettant des mots sur ce qu’il ressent et lui apprendre à le formuler afin que l’autre enfant reçoive son message.


#14

@isa1, quand tu auras ta description du jeu de la devinette pour tes collègues, tu nous en feras profiter ?
Tu as piqué ma curiosité.
Parfois je prends une pochette de vocabulaire, je choisis une carte et je donne des indices (définition du mot en fait) jusqu’à ce qu’un enfant trouve, c’est ça ?


#15

1000 fois oui !!!
Je pense aussi que l’aspect langage peut et doit être travaillé aussi , c’est un passeport pout l’avenir et pour la compréhension future en lecture (entre autres ).


#16

J’adhère totalement à l’idée que les échanges artificiels ne sont pas motivants . Mais on peut avoir des échanges vrais d’adulte à enfant et ils sont très porteurs , constructifs et enrichissants .
Cette dimension langage est vraiment importante et de plus elle peut être source de tant de plaisir …


#17

@sylcha,
Les moments de présentation, les moments de leçon en 3 temps sont des moments d’échanges à 2, adulte/enfant, privilégiés, joyeux et vivants. C’est peut être ce que j’apprécie le plus depuis que je me suis lancée dans les ateliers individuels (et duels).
À chaque fois, nous nous accordons un moment de digression délicieuse.


#18

Je suis totalement d’accord avec Linchka.
Je n’ai jamais eu autant d’interactions entre les élèves grâce à ce fonctionnement! ( ce que les collègues ne comprennent pas: elles ont l’impression que les élèves sont livrés à eux/même toute la journée!)

Plus le temps avance, et plus je les incite à travailler à deux. Mais en fait, ils le font spontanément.
Je vérifie (j’essaie) pour chaque enfant si tel vocabulaire est bien acquis: plateau, éponge, bol, arrosoir, les couleurs…,
J’utilise aussi beaucoup le regroupement pour les faire parler sur leur activité ou réintroduire un vocabulaire mal assimilé.
Mon objectif: leur apporter un vocabulaire de base que mes élèves n’ont pas.
Pour Ceux qui l’ont déjà, je mise à fond sur la phono et la lecture.


#19

Oui zartine c’est tout à fait ça :
j’ai acheté à un représentant un très gros lot de cartes format demi A4. D’un côté un dessin en couleurs (j’aurais préféré des photos mais bon) et de l’autre une liste de 5 indices…"je suis…"
Chaque jour en regroupement (demie-classe cette année), avant de sortir la nouvelle carte on retrouve les indices qui nous avaient permis de trouver la solution de la carte de la veille, toujours visible depuis, accrochée sous la date. Puis je demande à un enfant d’aller l’accrocher sur un grand présentoir à pochettes, où toutes celles que nous avons déjà trouvées sont rangées, de choisir à côté de quelle carte il la glisse, et de nous dire pourquoi. Au bout d’un moment nous avons des listes par “familles” : animaux, plantes, objets, personnages… Bientôt nous serons obligés d’affiner ces listes car il y en aura trop…
ça donne toujours lieu à des discussions très intéressantes, car les plus jeunes ont du mal à prendre en compte plusieurs indices à la fois, mais à force ça vient et ils y prennent tous un grand plaisir… Et les informations données ainsi, l’air de rien, sont étonnamment bien retenues !
Je vois souvent des enfants jouer à 2 ou 3 avec ces cartes, l’un reformule les indices et les autres devinent.


#20

Bonjour,
Je ne suis pas enseignante mais j’ai plusieurs interrogations.

D’après ce que j’avais compris sur l’approche Montessori et encore plus sur celle de Celine il me semblait qu’il y avait un véritable échange entre l’adulte et les enfants et entre les enfants eux-mêmes. Ces interactions sont-elles si peu présentent qu’il y ait besoin d’exercices langagiers supplémentaires ? J’avais compris qu’au contraire les échanges étaient suffisamment riches pour un bon développement du langage.

@Celine xisterait-il une méthode pour ouvrir l’esprit des adultes et les rendre bienveillants ?

Ces messieurs n’ont rien compris. Il me semble que cette expérimentation était là pour prouver que c’était possible et ça semble une réussite même si effectivement c’est un peu le monde des bisounours, mais quel mal y a-t’il a espérer tendre vers ça ? Quel intérêt ont-ils à dénigrer ainsi ce travail ?

Après si effectivement les conditions étaient si extraordinaires que ça pourquoi ne pas tendre vers de meilleures conditions dans toutes les classes et encore plus dans les zones défavorisées ?

Peut-être ne ferez-vous pas des génies de tous les enfants, mais au moins apporterez-vous à une plus grande majorité des conditions plus favorables au bon développement de leur intelligence dès la maternelle, le reste de leur scolarité se fera sur de meilleures fondations.

Il me semble qu’il n’y avait pas deux instits mais une institutrice et une ATSEM très bien formée, cela ne devrait-il pas être le cas partout ? Oui, vous devez exiger une ATSEM par classe, c’est aberrant de laisser une seule personne avec des petits de 3/6 ans qui ont encore tellement besoin de l’adulte.

Ce que Céline a voulu démontrer me semble-t’il c’est que l’éducation nationale peut faire mieux et que ce qui compte, en maternelle car c’est bien son sujet d’étude, ce n’est pas le sacro-saint programme mais la méthode et la relation élève/enseignant avec plus de bienveillance, de patience, d’autonomie et plus du tout d’humiliation. Quel “mauvais élève” n’a pas connu dans sa scolarité l’humiliation d’entendre un instituteur lui dire devant tous que son travail était mauvais ? Quel grand timide n’a pas connu le stress et l’horreur de devoir réciter sa leçon ou sa poésie devant toute la classe ? Quel enfant un peu lent ne s’est pas entendu dire qu’il était lent devant toute la classe ? C’est sûr que c’est excellent comme méthode pour leur donner confiance en eux !

C’est ce type de comportement qu’il faut arrêter et remplacer par des méthodes de travail moins académiques, plus individualisées et plus respectueuses de l’enfant et de sa personnalité. Oui, l’enfant de 3/6 ans apprend beaucoup par le jeu qui devrait encore représenter la majorité de ses activités.

Je pense qu’il sera effectivement très difficile de mettre en place tout ce matériel et former tous les enseignants et les ATSEM mais au moins tendre vers quelque chose de mieux, est-ce trop demander ?

Pourquoi vouloir remettre en question le travail de Céline au lieu de s’en servir ?

Je crois que vous enseignants, sans oublier les ATSEM qui ont un rôle aussi important à jouer n’est-ce pas @Anna , vous avez à présent un grand défi à relever, leur prouver que ça marche même sans les “conditions extraordinaires” qu’a eu Celine et que malheureusement vous n’aurez jamais. Il va falloir faire sans et ne pas espérer des résultats aussi impressionnants quoique les enfants peuvent être surprenants.

Ai-je mal compris le travail et les objectifs de @Celine ?

Bon courage
Nadia


#21

@NadiaL, un réel échange vivant et individuel avec l’enfant est primordial, tout mettre en place pour que les échanges entre enfants soient favorisés dans la classe l’est également. J’ai longtemps pensé que le langage ne pouvait se développer que dans le cadre de ce type d’échanges ainsi que grâce aux comptines aux chansons et aux albums lus en groupe classe. Les activités de langage programmées me semblaient si artificielles que je n’arrivaient pas à y adhérer… Jusqu’à ce que je connaisse les cartes de nomenclature.
Elles offrent une multiplicité d’utilisations qui peuvent être reprises de façon autonome comme un jeu entre 2 ou 3 enfants. On augmente alors le vocabulaire présent dans la classe ; les enfants enregistrent les mots correspondants aux images, et lorsqu’on utilise une pochette, c’est l’occasion de parler autour de ces images qui deviennent prétexte à la discussion. C’est un plus inestimable que je me réjouis de connaître aujourd’hui.
Je confirme qu’à Gennevilliers, il y avait bien 2 adultes dans la classe ; Céline Alvarez qui avait le rôle de l’instit et Anna Bisch celui d’ATSEM. Effectivement, Anna Bisch étant formée à la pédagogie montessori on peut considérer que cela ne correspond pas à ce que nous connaissons dans nos classe. Toutefois, mon ATSEM a depuis plusieurs années un véritable rôle d’assistante dans ma classe et je pense que plutôt que de dépenser de l’énergie à dénigrer les conditions de travail à Gennevilliers nous ferions mieux de nous appuyer sur les résultats obtenus pour exiger les mêmes dans chaque classe sans pour cela croire que c’est une formation à la pédagogie montessori que doivent suivre chaque ATSEM.
Le travail des enseignant(e)s qui cherchent et qui innovent dans ce forum et ailleurs, depuis Gennevilliers et bien avant pour certain(e)s s’inscrit dans le temps, celui qui est nécessaire pour que les choses évoluent. Il faut juste nous laisser ce temps de maturation indispensable et qui ne sera pas le même pour tout le monde.


#22

Le travail que fait l’équipe de Michel Zorman (Labo des sciences de l’éducation , université de Grenoble) est fabuleux !
Ils ont été parmi les 1ers il y a pas mal d’années déjà à faire entrer l’entraînement de la conscience phono à l’école via un 1er coffret aux éditions de la Cigale ( ainsi qu’un coffret pour la discrimination visuelle).
Ils ont ensuite monté tout un programme très complet pour travailler le code alphabétique , la compréhension , le lexique .
L’entraînement repose sur des séances explicites , courtes , intensives , quotidiennes .
Il y a vraiment matière à s’inspirer !


#23

Merci à tous pour vos réponses…je ne suis pas très active (réactive😉) sur le forum mais j’apprécie énormément tout ce qui se partage ici !!! Je vais m’inspirer de toutes vos réponses et de ce que j’ai pu lire ailleurs pour formuler ma réponse à l’inspectrice. J’espère trouver les mots pour lui donner envie de dépasser ces problèmes de “personne” ou de “méthode” comme nous y invite Céline alvarez… je suis totalement convaincue de mon côté et j’espère que mon enthousiasme sera communicatif !


#24

Bonjour @zartine,

Je ne comprend pas très bien ce passage de votre message :
“Toutefois, mon ATSEM a depuis plusieurs années un véritable rôle d’assistante dans ma classe et je pense que plutôt que de dépenser de l’énergie à dénigrer les conditions de travail à Gennevilliers nous ferions mieux de nous appuyer sur les résultats obtenus pour exiger les mêmes dans chaque classe sans pour cela croire que c’est une formation à la pédagogie montessori que doivent suivre chaque ATSEM.”

Il me semble que c’est exactement ce que j’ai dit concernant ceux qui dénigrent l’expérimentation de Céline.

Par contre, je pense que pour parvenir à un travail d’aussi bonne qualité, la place de l’ATSEM devrait être revue et il me semble que c’est bien ce que dit Céline.
Anna était plus qu’une simple ATSEM, elle a l’air de faire beaucoup de présentations d’après ce que j’ai pu voir sur les vidéos ; je n’ai d’ailleurs vu qu’elle sur toutes celles que j’ai visionnées.

Peut-on faire ces présentations sans formation ? Qui fait les présentations, l’ATSEM, l’enseignant ou les deux ? Les ATSEM, l’enseignant et surtout les enfants n’ont-ils pas tout à gagner si les ATSEM sont eux aussi formés dans la mesure où l’enseignant décide de mettre en place ce type pédagogie ? Quel type de formation serait alors envisageable pour les ATSEM si ce n’est pas une formation à la pédagogie Montessori ?

Bien à vous
Nadia


#25

Mon ATSEM et moi, ne sommes ni l’une ni l’autre “formée”. Cela fait des années que nous sommes en recherche d’un fonctionnement plus serein dans la classe. Je me charge entièrement du côté didactique (quoiqu’il arrive à Sylviane de faire une remarque judicieuse qui me pousse sur une voie que je n’aurais pas explorée sans elle), et nous nous chargeons toutes les deux de l’ambiance et de l’organisation de la classe. Cela fait des années que nous nous INFORMONS. Nous lisons, nous regardons des vidéos, nous rendons visite à d’autres classes, nous suivons des “formations”.
ça peut être très bien une formation, mais je crois vraiment qu’il n’y a pas de solution miracle à transposer dans toutes les classes, chacun doit être acteur de son évolution et tenir compte de ses collègues, des locaux, de ses habitudes. Le danger des formations, c’est que la personne s’en serve comme référence, sans recul critique, et ne soit pas capable d’en retenir l’essence, et se sente perdue en classe, si finalement tout ne se passe pas comme décrit dans la formation. Les formations à la “pédagogie Montessori”, de ce que j’en ai vu en tout cas, sont très normatives justement.

Je crois qu’on peut faire des présentations sans formation oui ! De quoi s’agit-il ? Simplement de montrer l’usage d’un matériel à un ou plusieurs enfants de façon précise et ordonnée, en ayant bien en tête l’objectif de l’adulte, et en donnant à l’enfant son objectif (qui n’est pas forcément le même). Il faut aussi veiller à fixer une façon de présenter et s’y tenir. Je ne vois pas pourquoi nous aurions besoin de formation (les ATSEM ou les enseignants) pour faire ça. Si chacun comprend bien ce qu’il est en train de faire et pourquoi il le fait, on peut tous y arriver. Il y a des ateliers dans ma classe dont je n’ai pas modélisé la présentation, et quand j’ai un doute je demande à Sylviane comment elle s’y prend ! La présentation n’est que la forme, ce qu’il faut comprendre c’est le fond de la démarche.

Je fais une partie du travail de Sylviane le we (collage dans les cahiers par exemple), pour que nous puissions passer des moments sur son temps de travail pour réfléchir ensemble à tout ça. Je la tiens au courant de mes découvertes, de mes orientations du moment, elle me donne son avis, fait des propositions. Bref c’est une personne en or ! Le principal c’est qu’elle a accepté de m’accompagner sur le chemin que j’ai choisi. Ensuite, tout n’est que discussion, recherche, mise en place… Le vrai problème c’est de convaincre la personne d’emprunter ce chemin à nos côtés, le reste ce n’est que de la mise en place.