Bien comprendre l'approche pour ne pas la dévier !


#21

Les sommes inférieures restent exhorbitantes pour trop de familles, bien sûr que le modèle scandinave est idéal, je n’ai jamais dit le contraire. Ils sont en avance, c’est indéniable.
Il n’empêche que l’augmentation du nombre d’écoles privées va de pair avec l’augmentation des, inégalités sociales, c’est un fait, et le phénomene s’accroît et les ecoles dites "difficiles " sont de plus en plus difficiles, ceux qui ont les moyens restent ensemble et on essaye de survivre avec les autres… c’est pour ceux la que je travaille, les 40 pour cent qu’on n’arrive pas à faire progresser suffisamment pour qu il s’arrivent au niveau des autres’ ce sont ceux la qui étaient le moteur du projet de Gennevilliers ( a ce que j’ai compris), ce sont ceux la qui sont en difficulté, ce sont ceux la qu’il faut aider en priorité.


#22

Bonsoir,

@Colorinne merci d’insister sur ce point, c’était l’objet de mes craintes.

Comment faire pour que ces 40% se réduisent jusqu’à disparaître ?

Il faut que ces enfants aient les mêmes chances que les autres sans avoir à aller dans le privé. C’est à l’éducation nationale et à nous tous parents et enseignants d’œuvrer dans ce sens.

Je viens de terminer le livre de Céline. Sans vouloir parler en son nom, il me semble que son idéal n’est pas de voir pousser des écoles privées dans lesquelles les 60% d’enfants qui suivent une scolarité normale dans le public iront tendre vers l’excellence suprême pendant que les 40 % livraient à une école désertée seront toujours plus en difficulté sans plus aucun espoir d’être sauvés.

Mais combien de génération faudra-t’il sacrifier avant que ceux qui ont le pouvoir de changer les choses prennent les bonnes décisions ?

Bien à vous
Nadia


#23

En tant qu’orthophoniste je me déplace beaucoup pour travailler avec mes élèves sourds sur le lieu même où ils sont scolarisés et je peux vous assurer que la dichotomie public/privé est bien réelle et concrète :
Ecoles/collèges/lycées privés où je me rends : beaux locaux , repeints de couleurs gaies et fraîches , salles de travail multiples , box individuels , salles des profs ultra confortables , matériel informatique au top , bref , conditions de rêve .
Ecoles/collèges/lycées que je fréquente aussi : beaucoup de peintures défraîchies , salles mal insonorisées , salles des profs où tout le monde est l’un sur l’autre , pas de lieux où il est possible de s’installer tranquillement pour travailler …
Et malgré cette indéniable différence , je rencontre dans ces deux types de lieux des enseignants bienveillants , désireux de bien faire leur travail , et dont l’intention pédagogique n’est pas à remettre en cause .


#24

Ce ne sont pas les enseignants qui sont remis en cause, bien que nous en avons tous, parents et enseignants, rencontrés qui ne soient pas fait pour ce métier, mais le système.


#25

Que le système soit à revoir , je ne le nie pas , mais la bienveillance d’un système … j’ai du mal avec le concept …
Le système fonctionne avec de l’humain , et c’est l’humain qui est bienveillant ou non .
Voilà pourquoi j’ai foi en ce forum .


#26

Entièrement d’accord @sylcha mais il n’y a pas que des humains malveillants à l’éducation nationale même si il semblerait que ce soit ceux-là qui prennent les décisions qui entravent les enseignants bienveillants dans leur travail. Un peu moins de contraintes administratives, plus de matériel, de moyens financier et humain ne feraient pas de mal aux enseignants et aux enfants et ça ne peut venir que d’une réforme du système.


#27

Oui donc il me semble qu’en gros vous êtes d’accord! :wink:


#28

Oui exactement , nous sommes d’accord … c’est exactement ce que je dis ! je pointe justement le fait que je rencontre énormément d’enseignants bienveillants , qui se démènent pour faire bouger les choses !!!


#29

Il est peut-être important de ne pas mélanger les écoles privées classiques ( où la seule différence est la beauté des locaux, des classes un peu moins chargées…) et les écoles alternatives qui peuvent être privées, mais qui peuvent aussi subventionnées, ou reposer sur d’autres modèles économiques ( échanges de service, coopération, financement participatif etc), et qui proposent autre chose : micro-école à effectif vraiment réduit, absence de programme figé, absence d’organisation par classe, absence de notation, de test et d’évaluation, absence de hiérarchie entre les enfants et les adultes etc…

L’école publique n’est pas gratuite, non seulement elle est subventionnée comme l’a rappelé Hadrien, mais elle coûte cher actuellement à bon nombre d’enfants qui la pratique au quotidien.
Les écoles alternatives peuvent avoir un coût relativement faible, obtenir des subventions, des systèmes de bourses, certaines fonctionnent grâce à beaucoup de volontariat, grâce à des adultes qui acceptent des salaires vraiment bas…et ces écoles accueillent non seulement des enfants dont les parents ont certes pu réfléchir à ce qu’ils souhaitaient pour leurs enfants, mais aussi, et même surtout, des enfants brisés par des années dans une école classique, publique ou privée, brisés parce qu’ils y étaient jugés comme inadaptés, parce qu’à 8 ans, on expliquait déjà à leurs parents qu’ils étaient en échec scolaire, ou bien que parce qu’ils étaient autiste/hp/hyperactif/sourd/handicapé moteur etc, ils n’avaient pas les moyens de les garder dans leur classe ( ce qui est bien légitime vu les conditions, on est d’accord).

Bref, même si je suis la première à croire en l’école publique et à sa possible révolution, je trouve cela vraiment dommage de sentir ce clivage entre école publique et “autres écoles/autres modes éducatifs”. A mon sens, cette réflexion sur les lois naturelles des enfants devrait être menée partout, et quand on sait qu’elle était déjà au cœur des préoccupations dans bon nombres d’écoles alternatives depuis des années, comme dans bon nombres de classes de l’école publique j’en suis certaine, on peut quand même se demander s’il ne serait pas intéressant de penser cette révolution au sein d’une rencontre entre ces différents modèles, qui au lieu de s’opposer peuvent aussi se compléter afin que chaque enfant puisse trouver sa place parce que le modèle unique cela me semble aller à l’encontre de la liberté…


#30

Si on m’avait posé la question quand j’avais 10 ans, j’aurais aussi répondu aimer mon école. De peur qu’un avis négatif me retombe dessus, et parce que j’avais plus ou moins réussi à me convaincre que je l’aimais ( parce que…je n’avais pas le choix !).

J’anime depuis l’an dernier des groupes de paroles sur l’école avec des enfants et ados. Et à chaque séance, j’ai droit au même processus : au début, les enfants donnent des réponses “préfabriquées”, me disent ce qu’il aime, ce qu’ils aiment moins, et puis lorsqu’ils comprennent que je suis vraiment prête à tout entendre, que cela m’intéresse beaucoup, que je suis en train d’écrire sur le sujet, ils s’ouvrent, progressivement, et même ceux qui disaient aimer l’école se mettent à me confier des anecdotes, des situations qui clairement me font douter de leur première affirmation !

Les enfants s’adaptent, si on leur propose pas un autre choix, ils font tout pour trouver le bonheur dans leur situation, voir le positif, donc oui, ils diront souvent, si on ne cherche pas plus loin, qu’ils aiment leur école. Mais ils seraient bien plus de 10% à sauter au plafond si on leur proposait de ne plus aller à l’école, ou d’aller dans une école dans laquelle ils pourrait choisir leur apprentissage, être responsables de leur chemin, être respectés pleinement, organiser leur temps comme ils le souhaitent et se lancer dans des projets qu’ils auraient choisi !


#31

Bonjour @papillon ,
juste une remarque :
je travaille dans un centre qui accueille de jeunes sourds ( dès les 1ers mois de vie si le diagnostic en a déjà été posé , ce qui est le cas pour des surdités très importantes , et jusqu’à l’âge de 20 ans) . L’annonce de la surdité ne se fait jamais de manière brusque , tout une équipe entoure les parents dans leurs choix de communication et le projet linguistique pour leur enfant .
Nous sommes également en relation étroite avec les écoles , quelles qu’elles soient , publiques privées etc … , et je n’en ai jamais vu une refuser un de nos enfants ( la scolarisation est obligatoire … mais nous n’avons jamais à faire appel à cet argument pour que nos élèves soient bien accueillis , entourés et encadrés ).
Il existe certes des situations très difficiles , nous rencontrons des professionnels qui comprennent la problématique de la surdité mieux et plus vite que d’autres et nous devons parfois batailler pour que tout se passe le mieux possible .
J’aime à penser que nous contribuons non seulement à ne pas les briser comme vous le dites , mais bien au contraire à les accompagner au mieux , sans notion d’échec scolaire , mais avec leurs compétences qui doivent se développer en tenant compte de leur handicap , bien réel .
Nous travaillons en constant échange avec les parents et les équipes d’enseignants pour réévaluer les choix éducatifs en tenant compte de l’enfant puis de l’adolescent , de ses aptitudes , de ses choix , de ses désirs .
De même nous accueillons et accompagnons dans leur scolarité des jeunes porteurs de handicap visuel , ou moteur , ou des enfants “dys” , et dans tous les cas nous le faisons en relation étroite avec les enseignants de l’école d’intégration , quelle que soit son étiquette .
Il y a des enseignants motivés et bienveillants partout et le but de tous nos échanges sur ce forum est bien il me semble de booster toutes ces compétences et de forger de meilleures armes pour tous , là où aucun système à ce jour n’est parfait .
Il me semble donc que le clivage privé/public n’est pas très opérant dans ce mouvement en marche pour réfléchir ensemble et faire entrer les sciences cognitives ( de cela , vraiment je me réjouis !!!) dans l’enseignement et fonder de nouvelles pédagogies sur ces apports essentiels .


#32

Bonjour,

Mon inquiétude ne porte pas sur la qualité de ce qu’on trouve dans le privé ou dans les démarches alternatives.

Ma crainte c’est l’émergence d’une éducation à deux vitesses qui existe déjà, il ne faudrait pas que cela s’accentue et devienne la norme.

Je pense; comme je l’ai lu plus haut ou dans un autre post, que les enfants de nos dirigeants et autres gens fortunés ne vont pas dans n’importe quel établissement. Ce n’est même pas qu’ils vont dans le privé, il y a à paris des écoles publiques très cotées qui accueillent des enfants déjà très favorisés qui ne vont certainement pas dans les établissements des zones sensibles.

Même au sein du public on fonctionne déjà à deux vitesses. Ceux qui peuvent se le permettre déménagent pour mettre leur enfant dans l’école de leur choix. Enseigner et étudier en zone sensible ce n’est pas pareil que dans une école rurale ou en centre ville. Même s’il n’y a pas que de bons établissements en zones rurales ou en centre ville, c’est mieux que dans un quartier difficile, je pense que personne ne me contredira.

Ma crainte est que plus il y aura d’alternatives pour ceux qui en ont les moyens matériels et/ou culturels, dont je fais partie, moins il y aura d’efforts fait sur l’école publique qui finira par n’accueillir que les enfants des milieux dit défavorisés pour lesquels justement il est important que l’école compense les manques de la maison.

Ma fille ainée a fait ses deux dernières années de collège dans le privé, catholique de surcroit moi qui suis on ne peut plus athée, parce que j’étais vraiment en désaccord avec les idéaux véhiculés par l’établissement. Je préférais la religion à la bêtise. Ce n’était même pas un problème d’enseignement, il était correct. A cette époque notre petit collège de campagne, très bien coté auparavant a vu nombre de professeurs et d’élèves dont les parents avaient soit les moyens soit des idéaux bien encrés, ce qui était notre cas, partir dans le collège privé voisin parce que le proviseur était mauvais et le mot est faible. Il mettait en place des règlements contreproductifs qui, parce que trop rigide, avait rendu les élèves de plus en plus dur et usé les enseignants. Son prédécesseur était la bienveillance en personne et enseignants, élèves et parents l’appréciaient et le respectaient.

Donc non, je ne veux pas qu’il ne reste dans les écoles publiques que les enfants de ceux qui n’ont pas le choix Je veux une école qui respecte l’égalité des chances. Même si elle n’est pas parfaite, il faut maintenir un socle minimum.

Il me semble que dans d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Angleterre, pour ne citer qu’eux, c’est comme ça que ça se passe. Les enfants riches dans le privé et les pauvres dans le public. C’est peut-être pour ça que les classements PISA ou autre sont meilleurs. Ces classements comparent-ils l’enseignement public ou l’enseignement en général sans distinction privé/public ?

Plus l’enseignement public se dégrade, plus les résultats se dégradent mais la solution ce n’est pas la privatisation si on veut respecter l’égalité des chances qui nous est si chère.

La solution c’est le travail que font les enseignants qu’on retrouve sur ce site ou ailleurs qui vont peut-être obliger le système à changer en prouvant qu’il y a des méthodes qui fonctionnent mieux que celles qu’on veut leur imposer. A force, ils finiront bien par être entendus.

Bien à vous
Nadia


#33

Je précise qu’il n’est pas question pour moi de généraliser, ce n’est pas parce que j’ai rencontré beaucoup d’enfants qui n’ont pas pu trouvé leur place dans l’école publique, que l’école publique, ou plutôt les enseignants, ne font pas tout leur possible pour qu’ils puissent la trouver.

J’ai tout à fait conscience que la plupart d’entre eux font tout ce qui est en leur pouvoir pour accompagner les enfants, et les familles. La machine EN, son système sont pour moi un grand désastre, mais je ne peux que reconnaître l’immense travail quotidien des enseignants, qui pour la plupart, ont le double mérite de lutter contre cette machine et de tout faire pour préserver les enfants de ces effets néfastes.

Le fait est simplement que beaucoup d’enfants ne trouvent pas leur place dans l’école publique et que les alternatives leur permettent parfois de retrouver un véritable enthousiasme, une confiance perdue et que par conséquent, ce serait dommage de diaboliser ces écoles différentes, qui peuvent en plus être une source d’inspiration et d’expérimentation.

J’accompagne en ce moment deux petites filles réfugiées arrivée il y a un an. L’une angoisse beaucoup, a peur de se tromper, mais réussit en fait vraiment bien et même si elle dit qu’elle n’aime pas trop l’école, elle n’est pas en détresse. L’autre vit l’école comme un cauchemar, tout est échec, sa maîtresse lui dit qu’elle ne travaille pas bien, elle lui donne des devoirs supplémentaires qu’elle ne sait pas faire seule, déchire ses feuilles, barre avec des grands traits rouges etc. A son arrivée, elle adorait que je lui lise des histoires, maintenant elle a sept ans et demi et des qu’elle voit un lire, elle dit non, que c’est des choses de l’école, qu’elle ne veut pas…Donc, bien sûr quand je vous lis, sur ce forum, je trouve énormément de bienveillance et je ne doute pas un seul instant que les enfants de vos classes puissent vivre une scolarité plutôt agréable…mais rencontrant de mon côté des enfants qui sont bien brisés par l’école, persuadés qu’ils sont nuls, qu’ils ne savent pas apprendre, je vois cette réalité en premier ! Ce qui encore une fois correspond à ce que je vois au quotidien, et qui n’est pas une généralité.

Et je suis bien d’accord, aucun système n’est parfait, et à mon sens il ne devrait pas y avoir de système parfait d’ailleurs, mais des systèmes, des propositions, des choix, afin que chacun puisse être libre d’aller vers ce qui lui convient. On peut être convaincue de la nécessité de révolutionner et de sauver l’école publique, tout en acceptant et cautionnant les écoles alternatives, le unschooling et tous les autres possibles qui regardent déjà dans la direction du respect des lois naturelles de l’enfant…


#34

Merci @papillon pour votre réponse , je suis heureuse que nous nous comprenions , j’ai à coeur mon boulot et j’aime le faire partager . Je trouve ici un lieu de tolérance , d’échange , et la mise en commun de toutes nos connaissances & expériences est source de grande richesse et gage du changement dans les pratiques .
J’apprends moi aussi beaucoup ici .
Je suis fan de sciences cognitives depuis mes débuts et leur entrée dans la pédagogie me ravit et me donne envie d’être très au fait de cette pédagogie innovante fondée sur la connaissance des mécanismes psycho/cérébraux .
J’ai été moi-même jeune enseignante avant de me tourner vers l’orthophonie ( justement parce que je ne me trouvais pas mon compte dans ce qu’on m’avait appris à l’époque en formation éducation nationale) et vous ne pouvez savoir à quel point je me réjouis que les sciences co entrent à l’école !


#35

Je suis bien d’accord que la privatisation n’est absolument pas une solution.
Mais justement, beaucoup d’écoles alternatives, ou de micro écoles sont en quête d’un fonctionnement subventionné ( et certaines y arrivent). Il n’y a pas que privé ou public, il y aussi d’autres possibles que l’on peut tout à fait explorer ! Juste ne pas fermer la porte…et ne pas avoir peur…
Les écoles alternatives, ou le pas d’école ne sont pas une menace à mes yeux, mais la preuve de la nécessité d’une révolution de l’éducation, de l’urgence d’un changement complet ! Et je vois cette révolution comme nécessairement multiple !
Il est clair pour moi que je ne mettrai pas mes enfants à l’école, sauf s’ils le demandent. Mais cela ne m’empêche pas de rêver à une autre école, ou plutôt à d’autres écoles, de suivre ce qu’il se passe, d’y aller pour faire des ateliers car j’ai conscience que ce qui me convient à moi ne convient pas à tout le monde…
Si ce n’était pas si difficile de proposer de véritables alternatives au sein de l’EN, beaucoup le ferait et on verrait ouvrir des écoles sans programme, des écoles où le professeur n’enseigne pas mais accompagne, des écoles où le jardinage serait au cœur des projets, d’autres où ce serait des pratiques artistiques, des écoles dans la forêt, des écoles où les enfants pourraient circuler librement d’une salle à une autre, entrer et sortir, des écoles avec des horaires respectueux, mais le fait que pour le moment, si l’on aspire à cela, on n’a pas d’autres choix que de sortir de l’EN, ou d’accepter d’avancer petit à petit, pas à pas, ce qui est tout aussi formidable à mes yeux, mais pas évident pour autant, chacun ayant sa capacité à patienter !

C’est normal que chacun fasse sa part en œuvrant de là où il y est, du public, du privé, du classique, de l’alternatif, de l’école, de la maison, et tous ces longs pavés sont simplement là pour réaffirmer que je ne vois pas de raison de cliver ces parts, ni d’avoir peur des uns et des autres, des choix des uns et des autres. Si mes voisins choisissent d’aller dans le privé, c’est leur choix, si moi je décide de ne pas scolariser, cela me regarde. Cette liberté me semble essentielle à préserver, et je suis toujours gênée quand je sens que l’on tente ( et j’ai été la première à le faire !) de dire que si cela ne va pas, c’est la faute à ceux qui partent ailleurs…C’est tout de même bien normal d’aller voir ailleurs si on sent que son enfant y sera plus épanoui !
En revanche, il faut effectivement veiller à ce que tous les enfants puissent aller voir ailleurs s’ils le souhaitent, ou puissent être aidés et accompagnés avec bienveillance, donc il faut former et informer mais cela dépasse la seule question de l’école, et n’est pas tant une question de moyen qu’une question de positionnement face à l’enfant…


#36

@papillon si cela ne va pas ce n’est pas de la faute à ceux qui partent ailleurs et ce n’est absolument pas le fond de ma pensée. Je suis vraiment désolée si c’est ce que vous avez ressenti. J’ai fait ce choix quand je l’ai jugé utile et je n’ai mené aucun combat pour que quoi que ce soit change dans le collège duquel j’ai enlevé ma fille. J’ai fait comme beaucoup de parents, je me suis occupée au mieux de mes enfants et ça me prenait trop de temps pour mener un quelconque combat pour les autres.

J’aimerai juste que l’école publique “gratuite” soit l’école de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. J’ai toujours eu tendance à être un peu trop utopiste mais j’ai toujours gardé mes utopies intactes et aujourd’hui, avec cette effervescence elles reviennent à la surface même si je n’ai plus aucun lien avec l’école, je rêve d’une école idéale pour tous.

Je crois pour la première fois que des changements peuvent se produire et je suis heureuse d’avoir découvert Céline et son forum et de voir que nombre d’enseignants œuvrent en ce sens. Je souhaite juste que ce soit l’école publique qui soit la grande gagnante pour le bonheur d’un plus grand nombre d’enfants mais je comprends les parents qui n’ont pas le temps d’attendre.

Nadia


#37

Et moi je vous rassure, ce n’est pas particulièrement dans votre pensée à vous que j’ai ressenti cela, mais dans un fond de pensée qui circule, parfois ici, souvent ailleurs. Cet agacement vis à vis de ceux qui décident d’aller voir ailleurs, vivant dans un milieu où beaucoup sont effectivement allés voir ailleurs ( malgré des moyens financiers dérisoires), je l’ai souvent entendu, et j’ai moi-même longtemps pensé que cela était dommage et qu’il faudrait que les écoles puissent garder une vraie mixité. Mais je ne le pense plus aujourd’hui, et lorsque je pense à une école idéale, je ne pense plus à l’école publique, mais à des écoles ( ou absence d’école), afin que chacun puisse trouver ce qui lui convient…


#38

@sylcha , je crois que nous sommes tous marqués par ce que nous voyons au quotidien…moi je vois beaucoup d’enfants brisés, d’enfants refusés dans les écoles à cause de leur particularité (encore une fois cela est justifié car recevoir un enfant quand on sait que l’on ne pourra pas lui proposer quoique ce soit pour l’aider, cela n’a aucun sens), ou acceptés sur le papier, mais maltraités ensuite ( ce qui là est grave). Donc forcément, c’est à eux que je pensais, mais sans douter pour autant que souvent, voire la plupart du temps, cela se passe beaucoup mieux. Quoiqu’il en soit, l’idée est surtout de montrer que peu importe leurs différences, qu’elles soient visibles ou non, reconnues ou non, chaque enfant a besoin de pouvoir apprendre sans contrainte, sans pression, et en tenant compte de ses particularités, et que beaucoup d’enfants ne peuvent pas, à l’heure actuelle, rester à l’école sans risquer d’être brisés, et que je comprends donc tout à fait que de plus en plus de parents aspirent à autre chose, ce qui pour moi est plutôt un signe positif…(et quand je dis autre chose, ce n’est pas avoir une dérogation pour l’école du quartier d’à côté ou opter pour le lycée privée élitiste, mais aussi et surtout réellement un autre mode de vie, d’éducation, via le pas d’école, les structures alternatives etc).
Pour ma part, en parcourant ce forum, j’ai retrouvé un peu de la confiance perdue dans le monde de l’école (encore une fois parce que les écoles que j’ai traversées, les enseignants que j’ai rencontrés étaient en grande majorité dans une démarche de violence éducative certaine, ce qui forcément donne une image plutôt négative !), et j’apprécie aussi beaucoup de voir ce mouvement collectif prendre forme et regarder plus loin…
Et je trouve cela vraiment chouette que des orthophonistes ( et mille autre professions j’espère) s’y retrouvent aussi…Je crois que l’on est tous responsables des enfants qui sont là, toute la responsabilité ne peut pas reposer sur les parents et les enseignants…


#39

Je pense comme vous @Leila81 je pense que les écoles alternatives peuvent stimuler et donner des idées/ des pistes pour l’enseignement public (lequel je suis sûre va devenir un lieu ressourçant ces prochaines années! vu les instits géniaux qui sont sur ce forum!) :slight_smile: Cessons de voir tout en négatif. Gardons un bel élan!


#40

Je crois aussi @NadiaL que beaucoup d’enseignants se focalisent sur le matériel car c’est concret et ce sont des pistes concrètes. De plus, grâce à ce forum, on a des pistes de “par où commencer”, “quelle progression” etc… Je crois que beaucoup d’enseignants sans chercher du clé en main cherchent tout de même un aiguillage… Et il est très détaillé sur le coté matériel mais beaucoup moins sur le coté bienveillance…
Moi la première, lorsque Céline dit, “le matériel est secondaire”, oui ok mais concrètement par quoi on commence si on ne commence pas par l’aménagement de sa classe, l’équipement, et l’emploi du temps?
Comment est on bienveillant? Comment commence t’on à être dans les lois naturelles de l’enfant au niveau autre que matériel?
Comment rend on un enfant heureux de venir à l’école?