Bien comprendre l'approche pour ne pas la dévier !


#41

@Lauranne007, comment est-on bienveillant? Comment rend-on un enfant heureux de venir à l’école?
Si les critères d’une relation de bienveillance sont décrits (notamment dans les références de M. Carl Rogers citées par ailleurs), ce n’est pas parce qu’on les aura lus qu’on saura les réunir, me semble-t-il, et Rogers lui-même refusait l’idée de formation/diplôme pour cela.
Mais ce n’est peut-être pas aussi complexe qu’il pourrait y paraître: la réponse est peut-être en nous ?! :slight_smile:
Nous connaissons tous des personnes bienveillantes, des groupes/situations dans lesquels nous sommes vraiment bien et d’autres où nous sommes mal à l’aise, et c’est toujours le petit Enfant qui restera toujours en nous qui ressent cela ! Si on l’écoute et si on lui demande pourquoi il aime / déteste telle ou telle personne, pourquoi il est bien ou mal à l’aise dans tel groupe/situation, il y a de fortes chances que ce qu’il va vous dire soit universel. Il va juste falloir juste accepter de tenir compte de l’avis de cet Enfant ! (les enfants ne se trompent jamais :slight_smile:).
Une personne bienveillante est souvent quelqu’un qui s’assure d’une façon ou d’une autre qu’on est à l’aise, sans trop en faire ?
Essayez avec les professeurs/enseignants que vos avez adorés/détestés, avec les acteurs, personnalités politiques … vous verrez que votre Enfant sait des tas de choses, qu’il mérite d’être écouté et que si vous le transposez à d’autres enfants, ça va sûrement bien se passer.


#42

Un salut à tous depuis le Nicaragua.

À vous lire tous, j’ai envie de conclure vos échanges (fort riches et intéressants) ainsi: faisons chacun notre part de colibri!

Voici la légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi (fondateur du mouvement du même nom) : "Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! " Et le colibri lui répondit : “Je le sais, mais je fais ma part.”

Que chacun agisse en conscience et les choses avanceront dans la bonne direction, où que l’on soit.

Par ailleurs, vos échanges m’interpellent sur la bienveillance. On en parle beaucoup dans mon école et pour certains de mes collègues, il s’agit simplement de désirer que les enfants progressent, même en leur criant dessus. Ce sont des personnes sincères. Elles ne veulent pas de mal aux enfants, simplement elles n’ont pas connu elles-mêmes ce que peut être la véritable bienveillance. Crier ou être autoritaire ne leur semble pas violent, cela leur semble normal et nécessaire (ça “fait partie de l’apprentissage de la vie”).

La bienveillance ne se trouve pas dans les livres. C’est une décision personnelle et difficile car presqu’aucun d’entre nous n’en a bénéficié petit. Être bienveillant remet en cause ce que l’on a vécu et ce qui sert de modèle dans la société, qui n’est en rien bienveillante. Cela demande une rupture qui peut faire peur.

Je suis maman de 3 enfants et professeure, et tous les jours je dois me répéter que je désire être bienveillante envers moi-même et envers celui avec qui j’échange, mari, enfants, collègues…
Le stress des choses à faire, le regard des collègues et de la hiérarchie, les critiques de parents ignorants et agressifs, ce sont autant d’énergies négatives qu’il ne faut pas décharger sur l’enfant (élève ou à la maison).
Et pour cela, il faut commencer par être bienveillant envers soi-même, car je constate que les personnes voulant bien faire sont souvent perfectionnistes au point de se flageller à la moindre déception, au moindre résultat non parfait. Nous devons nous donner le droit de tâtonner, d’expérimenter, d’être fatigués… Le reconnaître permet de ne pas être dans une attitude défensive face aux enfants.

Bref. Soyons modestes. Prenons tous les jours la décision d’être bienveillant. Envers soi, les enfants et les autres adultes. Soyons les colibris de la bienveillance chez nous d’abord, à l’école ensuite, et si possible, partout où nous allons.


#43

Je suis une maman, mes enfants de 4 et 8 ans sont dans une école traditionnelle. Je suis comme tous ici dans l’attente que ce dont parle Céline soit davantage compris et mis en pratique.
Oui c’est difficile de savoir que mes enfants n’en bénéficieront jamais. C’est difficile de voir que ma fille doit consacrer une grande partie de son énergie à “être sage” en classe, plutôt que d’avoir une liberté de mouvement. C’est difficile de l’entendre dire “mais ce que madame nous donne je sais toujours déjà le faire” plutôt que de la savoir expérimenter en autonomie ce qui l’attire.

Le matériel est surement important mais ce qui me semble surtout différent et prometteur c’est avant tout le mélange des ages et le travail en ateliers autonomes
Il me semble que lorsque cela est en place il devient plus difficile de dévier la méthode, que ce fonctionnement induit le respect de l’enfant, de son rythme, des ses besoins. Mais peut-être que je me trompe? Je ne suis pas enseignante, je n’ai qu’une vision partielle de ce qui peut se passer dans une classe.


#44

J’ai travaillé autour du principe de la bienveillance durant mon année de formation. Je me suis documenté et l’ouvrage de Céline Alvarez, “Les lois naturelles de l’enfant”, et de Catherine Gueguen, “Pour une enfance heureuse”, m’ont aidé à scruter le sens de la bienveillance et à découvrir ses effets sur moi-même et sur autrui.
Pour moi, la bienveillance c’est vouloir agir de manière réfléchie et organisée pour "bien"veiller sur les autres. Elle est étroitement liée à l’empathie. L’enseignant empathique va essayer de comprendre l’élève (ses besoins, ses préoccupations…). Ensuite, il pourra mettre en place un dispositif pour veiller à son apprentissage. A ce moment précis, c’est l’enseignant bienveillant qui agit…
En conclusion, mettre la bienveillance au coeur des apprentissages c’est permettre à l’enfant d’apprendre, de vivre et d’être “heureux”. Quelles sont les limites à la bienveillance?
TEUIAU Spencer