Discipline et liberté


#1

Il s’agit d’une question d’ordre général sur la gestion de groupe. J’ai une classe de 12PS et 18GS. J’ai beaucoup difficultés à me faire entendre lors des temps de transition. Je demande de ranger leur atelier et c’est très très long pour certains. Le résultat c’est qu’ une partie de la classe vient s’asseoir et l’autre range range et range, balaye, lave les tables… parfois j’en laisse un ou deux calmes terminer leur nettoyage s’ils ne dérangent pas le regroupement mais le problème c’est qu’ ils sont de plus en plus nombreux à avoir ce comportement donc ça dérange le regroupement. autre problème, lors du retour de la récréation, je dis à mes élèves de se mettre dm rang et ils ne m’écoutent pas du tout. Ils continuent à jouer comme si je n’avais rien dit. J’ai l’impression de ne pas être écoutée, entendue. Ma collègue m’a interpellée à ce sujet, elle trouve que beaucoup d’élèves de ma classe n’écoutent pas, ne font pas ce qu’ on leur dit de faire. et moi je m’épuise lors de ces moments à leur rappeler 10 fois la même chose.


#2

Je ne sais pas si c’est la bonne solution car la punition est souvent critiquée mais je te fais part quand même de mon expérience. J’ai 10 PS et 18 GS et parmis ces GS j’ai 3/4 garçons agités, qui ne respectent pas toujours les règles. Un jour je me suis fâchée, lors du regroupement j’ai écrit leur prénom au tableau, à chaque fois qu’ils ne respectent pas les règles, ils ont un trait, au bout de deux traits ils sont privés de récréation. Chacun a été puni sur le banc pendant une récré entière, depuis ils sont adorables (même s’il y a des petites rechutes de temps en temps, rien de méchant). Je pense qu’ils ont besoin de connaître tes limites et d’être rassurés sur ton autorité. Bien sur j’explique a chaque fois que je mets un trait pourquoi je le mets (tu n’as pas rangé quand je l’ai demandé, tu as jeté un objet, tu sors de la classe sans la permission…)


#3

Merci de ta réponse. ça m’embête un peu d’en arriver là, c’est pour ça que je ne l’ai pas fait jusqu’à présent, mais c’est vrai qu’il y a des moments très compliqués. C’est dommage d’être obligé de punir mais si je ne trouve pas d’autre solution, je le ferai, en expliquant. ça m’est arrivé de punir certains élèves dans ma carrière, et je n’ai pas trouvé que cela améliorait leur comportement, c’est pour ça que ça m’embête. L’année dernière avec les CP-CE1 j’avais “les couleurs du comportement”, le bilan n’est pas positif, les élèves indisciplinés le sont restés et en plus ils se comparaient entre eux.


#4

Je ne comprends pas toujours ces réactions si hostiles aux punitions. L’humiliation, les fessées, sont à mes yeux complètement inutiles et destructeurs. Mais une punition quand l’enfant a mal agi ça n’a rien de destructeur. Au contraire, pendant que l’enfant est assis sur un banc pendant la récréation car il est privé de récré il a le temps de réfléchir à ce qu’il a fait et aux conséquences de ses actes. Les enfants ont besoin de limites.


#5

Les enfants ont besoin de limites, c’est sûr. Mais si je prive un enfant de récréation parce qu’il n’est pas venu s"asseoir au regroupement, la punition n’a pas de rapport avec l’acte de l’enfant. Donc je ne suis pas sûre qu’il comprenne bien. Je parle de mon expérience personnelle, j’ai trouvé que de punir les enfants n’amélioraient pas vraiment leur comportement, mais peut-être que je l’ai fait à mauvais escient. Si tu trouves que tes élèves se comportent mieux, c’est que tu en as fait bon usage certainement. Concernant la privation de récré, je crois qu’on n’a as le droit de le faire, en tout cas la privation complète.


#6

Matluz - Peut-être se demander pourquoi ils n’écoutent pas ? Le temps passé dehors est peut-être bien trop court pour eux, tout simplement, dans ce cas, si vraiment vous n’avez pas le choix, au moins les écouter, et leur dire que vous comprenez qu’ils aimeraient passer plus de temps dehors ( c’est juste normal ! ce qui ne l’est pas, c’est qu’ils n’aient pas la possibilité de passer autant de temps que besoin dehors) mais que malheureusement, l’organisation de l’école ne le permet pas. Lorsque les enfants n’écoutent pas, c’est bien souvent qu’ils ne sentent pas écouté eux-même ( soit parce qu’ils sont pas écouté à la maison, soit pas assez en classe où il est évident, que, face au nombre, cela est bien difficile !). Est-il possible de rallonger ce temps ? De sortir à un autre moment qui vous semble plus propice ? De sortir seulement quand vous sentez que le groupe en a besoin et autant de temps qu’il en éprouve le besoin ?

Idem en classe, peut-être que ce temps de regroupement ne fait pas encore assez sens pour eux pour qu’ils éprouvent le besoin de venir. Vous pouvez accompagne le mouvement avec des petits trucs ( une boîte à musique : lorsqu’elle s’arrête, tout le monde est regroupé, si un enfant n’est pas encore là, soit vous voyez qu’il est en train de faire quelque chose de très important pour lui et ok, soit inviter un autre enfant à aller le chercher par la main, sans forcer non plus!). Mais il fait qu’ils éprouvent une véritable automotivation pour venir, sinon ils finiront par arriver, à force de leur répéter, mais contraints et forcés, qui n’est pas vraiment l’objectif, n’est-ce pas ?
Lorsque les injonctions ont un sens, les enfants les suivent naturellement, en revanche, s’ils n’en voient pas du tout le sens, qu’elles vont à l’encontre de leurs besoins, les enfants ne se soumettent pas, et moi je trouve cela absolument sain !!!

" beaucoup d’élèves ne ma classe n’écoutent pas, ne font pas ce qu’on leur dit de dire" : est-ce que les enfants vont à l’école pour se soumettre et faire ce qu’on leur dit ?;o)
J’entends bien votre désarrois et votre épuisement, et je vous envoie tout plein de compassion, mais je pense qu’il faut réfléchir dans l’autre sens que celui indiqué par votre collègue. Ces enfants sont là pour faire ce qu’ils ont à faire, pas pour obéir ! en revanche, là, vous sentez qu’ils ne coopèrent pas, et c’est difficile pour vous. Donc, peut-être revoir avec eux certains point. Juste un exemple : se mettre en rang. Est-ce que c’est important pour vous ? Pourquoi ? Est-ce que vous leur avez expliqué pourquoi ? ( personnellement, quand j’étais enfant, j’ai toujours trouvé cela absurde, et preuve d’un manque de confiance du professeur qui nous pensaient incapables d’aller seuls en classe - en revanche un jour un prof nous a dit : " je sais que c’est un peu ridicule ce rang, mais cela me rassure beaucoup de vous voir tous ensemble", et là pour rassurer le professeur j’étais à prête à me plier à cette drôle de coutume).

Juju - Sur les punitions, je ne peux que vous conseillez vivement de lire les ouvrages de Catherine Gueguen sur le fonctionnement du cerveau. Un enfant isolé sur un banc ne peut pas réfléchir à ce qu’il a fait, le stress provoqué l’en empêche, il a au contraire besoin d’être accompagné ! Cela me fait si mal d’entendre parler de punition sur ce forum…Mais je comprends tout à fait que lorsque l’on a soi-même été puni, que l’on a à son tour utilisé les punitions ( et les récompenses), il n’est pas aisé de changer de chemin, même si cela vaut la peine, vraiment ! Mais comme l’a dit Catherine Gueguen lorsqu’elle accompagnait Céline Alvarez sur France inter: on vit une époque formidable car maintenant les sciences viennent prouver que ces punitions, récompenses, apprentissages forcés, et autres violences freinent le développement de l’enfant, ont une influence sur le développement de son cerveau. Le temps va continuer le travail, et c’est chouette que ce forum soit là pour partager tout cela !

bonne journée !


#7

Je n’ai jamais compris l’intérêt de ces codes couleurs du comportement. Je trouve que l’effet stigmatisant est plus fort que l’effet bénéfique. Quand un enfant a compris que de toute façon globalement il se comportait mal, à quoi bon faire des efforts ? Et puis le groupe, même inconsciemment, fini par avoir des attentes face à un enfant stigmatisé, parfois même encourage ce comportement (aussi bien pour un comportement agréable que déviant).
Je suis persuadée que marquer fortement les comportements agréables est un levier bien plus puissant. Mais il demande beaucoup de patience et de bienveillance, donc pour y parvenir il nous faut être bien reposés, pas stressés… C’est parfois vraiment très difficile avec des classes qui peuvent être surchargées, des locaux pas adaptés, et nos vies personnelles qui influent aussi.

Concernant les récréations, à quoi bon en priver un enfant ? En tout cas il faut se demander quel est notre but derrière ça. S’agit-il de le tenir éloigné des autres pour les protéger ? S’agit-il de lui faire intégrer un rapport de force dans lequel il sera l’élément dominé ? S’agit-il de lui faire passer un moment au calme, sans collectivité ? Autre chose ? Ca me paraît fondamental de le déterminer.
Cela étant, les enfants doivent tout de même s’astreindre aux règles que nous avons fixées, pour des raisons de sécurité et de respect des autres (envers les enfants comme les adultes ). Donc il n’est pas question de les laisser faire tout ce qu’ils veulent.
Des enfants traînent dans le bac à sable très longtemps à chaque fin de récréation ? Ils doivent donc en sortir dorénavant avant les autres pour être prêts à temps.
Des enfants jouent avec l’eau quand ils vont aux sanitaires ? Ils perdent temporairement l’autorisation d’y aller seuls jusqu’à ce que la confiance soit regagnée.
Des enfants se bagarrent sous le préau qui est un peu caché ? Ils perdent le droit d’aller à cet endroit pour que je puisse les surveiller en permanence.
Un enfant tape les autres ? Je le garde près de moi ou dans un endroit restreint, à ma vue, pour assurer la sécurité des autres.
Un enfant ne respecte pas les règles d’usage des vélos ? Si je sais qu’il connaît bien ces règles, alors il perd le droit d’utiliser les vélos pour la récréation en question.
Voilà, il s’agit bien d’une intervention dans laquelle bien souvent les enfants perdent une partie de leur liberté, mais je crois que l’intention est autre que celle de la punition.
C’est vraiment intéressant d’avoir ces discussions avec les enfants eux-mêmes, et ce d’autant plus qu’ils sont grands. C’est aussi intéressant que les autres verbalisent le problème que posent les comportements déviants au groupe dans son ensemble. C’est un conflit qui se règle ainsi entre enfants, ce qui enlève le poids de la sanction des épaules de l’adulte; il ne s’agit plus d’un rapport de domination adulte/enfant, mais bien d’un problème de vivre ensemble.


#8

J’en doute fort. Il aura certainement besoin d’un accompagnement pour parvenir à mettre en lien ses actes et leurs conséquences, qu’il soit petit ou grand d’ailleurs.


#9

Vital même ! Quand ils seront adultes ils auront besoin de ne pas avoir appris à se soumettre sans réflexion.

Je suis hésitante dans la formulation d’ailleurs :
“ils auront besoin de ne pas avoir appris à se soumettre sans réflexion” ou bien “ils auront besoin d’avoir appris à ne pas se soumettre sans réflexion” ?
Peut-être même que le mot soumettre suffirait …
Bon enfin, chacun aura compris mon propos :joy:


#10

Merci papillon ! J’ai lu Catherine Guguen, Thomas More, Isabelle Filliozat et je suis tout à fait d’accord avec eux. Peut-être qu’ils ne m’écoutent pas parce que moi-même je suis dans un dilemme. Je leur dis : “allez on se met en rang” parce que c’est l’heure de se mettre en rang, mais s’ils ont envie de jouer encore, moi ça me va aussi ! En réalité, quand il fait beau, j’aime autant rester dehors moi aussi… et jouer avec mes élèves. Parler aux petits, ramasser des feuilles, j’ai réussi d’ailleurs à nouer des liens avec mes petits grâce aux récréation où j’ai beaucoup joué avec eux. Mais j’ai un peu arrêté car ma collègue me reproche de ne pas assez surveiller la cour pendant ce temps. Si je prolonge la récré, je me retrouve toute seule dans la cour, et s’il y a un problème je suis seule à le gérer… Je ne peux pas vraiment agir sur les horaires de récré. Dans l’idéal bien sûr, j’aimerais leur laisser tout le temps nécessaire pour faire le ménage dans la classe s’ils le souhaitent, mais je ne pourrai pas les surveiller. Peut-être que je peux en discuter avec mon atsem. Pour la mise en rang je suis d’accord, c’est bête de se mettre en rang, mais quand on ne le fait pas, certains élèves courent, et il y a parfois des bousculades, et des enfants qui tombent… et à ce moment-là je suis seule avec tout le groupe, j’ai peur qu’il y ait un problème et que je ne puisse pas le gérer. Mon atsem n’est pas dispo. Je pourrais leur expliquer en effet, ou plutôt leur répéter pourquoi on se met en rang. Pour le regroupement je suis un peu dans un dilemme aussi, parce que je vois bien qu’ils sont actifs, ils balayent, ils rangent… mais parfois j’ai l’impression que c’est pour échapper au regroupement : par exemple certains dérangent pour re-ranger ensuite, déroulent les tapis pour les re-rouler… est-ce un comportement constructeur, un entraînement ? Je vais essayer la musique de rangement avec comme consigne d’avoir terminé le rangement à la fin de la chanson, ça peut-être un bon défi.


#11

J’ai une très mauvaise expérience des couleurs : des élèves qui se mettent à pleurer parce qu’ils sont dans l’orange, d’autres qui s’en fichent complètement d’être dans le rouge, des parents un peu dans l’incompréhension, des élèves qui se comparent et se moquent de ceux qui sont dans le rouge… J’aime ta proposition de donner une sanction directement liée à l’acte. Mais dans le cas d’un enfant qui ne vient pas s’asseoir en regroupement ? Comment fais-tu ?


#12

Je voudrais vraiment qu’ils viennent parce qu’on y apprend des choses importantes. Remarque : je devrai leur dire tout simplement qu’est-ce qu’on va apprendre, à quoi ça va nous servir. C’est dingue comme on manque de jugement quand on a la tête dans le guidon, et comme ça fait évoluer d’échanger avec vous ! Merci


#13

Ca dépend. Il faut te demander si le fait que cet enfant ne participe pas au regroupement est un problème.
Si la réponse est non, alors tu peux le laisser.
Si la réponse est oui, alors tu peux lui expliquer pourquoi selon toi il doit être présent, et rendre sa présence obligatoire . Est-ce qu’un autre enfant peut l’aider à ranger ? Est-ce que tu peux aller le chercher toi même avant d’appeler les autres ? Pourrais-tu lui donner une place fixe près de toi pendant les regroupements ?

La frontière est mince entre le rapport de domination et l’accompagnement, a fortiori avec des enfants et ce d’autant plus qu’ils sont petits. C’est une remise en question permanente, et il faut nous accorder à nous-même une bonne dose d’indulgence.


#14

Je n’ai pas le problème avec les petits, mais plutôt avec les grands. Les petits sont contents de venir chanter. C’est un problème pour moi parce qu’il ne profite pas du regroupement, c’est un moment collectif joyeux, et c’est aussi un moment d’apprentissage. Je voudrais bien l’accompagner, et parfois ça marche, mais c’est très long ! Et mon temps de regroupement est terminé, et mon atsem part en pause, et je dois aller en récré…


#15

Je suis toujours surprise des réactions si Vives dès qu’on prononce le mot tabou de “punition”. Je comprends votre point de vue et j’ai moi même dévoré le dernier ouvrage de Catherine gueguen. Mais je pense qu’il ne faut pas tout mélanger! Un enfant qui, après discussion et encouragements n’arrive pas à s’autodiscipliner parce qu’il n’a pas de limites à la maison, qu’il n’en a pas eu les années précédentes avec ses autres maîtresses, est dans une souffrance car il manque de cadre. Lui parler, l’accompagner tout le temps pour qu’il range, lui expliquer plusieurs fois nos attentes, sans résultats concrets est pour moi un échec. Je pense qu’à un moment donné l’enfant a besoin d’une autorité bienveillante qui lui indique les limites à ne pas dépasser. Pour son bien etre, le votre et celui du reste de la classe. Et bien sur que ces sanctions doivent être accompagnée de discussions et de bienveillance!


#16

Oui vital…
On peut dire aussi, en formulation positive…Ils auront besoin de savoir désobéir ! Ils auront besoin de savoir désobéir lorsque les injonctions iront à l’encontre de leur besoin, à l’encontre du respect d’eux-même et d’autrui, à l’encontre de la vie.


#17

On y a apprend des choses importantes ? Peut-être qu’elles sont pour le moment importantes à vos yeux, mais pas aux leurs, ou pas encore aux leurs. Si un enfant n’a pas envie de venir chanter, c’est une observation précieuse…il y a une explication à laquelle on ne pense pas souvent, le volume sonore du chant ensemble peut effrayer un enfant, notamment s’il a une sensibilité auditive très élevée ( c’était mon cas…), mais il y en a d’autres, est-ce qu’il a besoin que l’on vienne le chercher pour sentir qu’il a sa place parmi les autres ? Est-ce qu’il est souvent dans le refus parce qu’il découvre en ce moment avec quelque chose qu’il n’avait pas pu expérimenter avant : le choix de pouvoir poursuivre une activité aussi longtemps qu’il en éprouve le besoin ?

Le fait d’être interrompu est vraiment délicat. Un enfant qui sait qu’il pourra reprendre son jeu, que personne n’y aura touché, un enfant qui sait qu’il a tout son temps pour jouer, ne verra plus d’inconvénients à venir lorsqu’on l’appelle (pour manger, pour sortir, etc), mais un enfant qui est sans cesse interrompu, pour de mauvaises raisons, et qui n’a pas la certitude d’avoir la possibilité de reprendre ce qu’il avait entrepris va rechigner ( à juste titre !) pour venir ! Dans votre classe, certainement que certains enfants ont encore besoin de savoir que oui, ils pourront continuer, parce que cela est nouveau pour eux…

La tête dans le guidon, et malheureusement, avec une grande pression sur les épaules…
C’est bien plus facile d’être capable de percevoir tout cela avec distance quand on n’est pas sous l’égide de l’éducation nationale, et que l’on a soi-même été éduquée sans punition, sans récompense, que l’on n’a pas à se débarrasser du poids de cet héritage là !


#18

Je n’ai pas vraiment de poids de ce côté, j’ai moi même été éduquée avec beaucoup de liberté et sans punition. ça ne me pose aucun problème pour l’éducation de mon fils par exemple, mais dans le cadre de la classe c’est bien différent. Je n’ai pas de poids personnel de ce côté, mais la bienveillance, ce n’est pas facile ! ça demande beaucoup de contrôle et de confiance de notre part.


#19

Je ne pense pas que cela soit un mot tabou, plutôt un mot à faire disparaître ! Je n’aimerais pas être punie, et je n’infligerai jamais à un enfant quelque chose que je n’aimerais pas que l’on m’inflige.
Je n’ai jamais ressenti le besoin de punir un enfant, ni d’imposer une sanction, et je n’ai jamais vu une punition avoir des effets positifs sur le long terme : si l’enfant si plie à la volonté de l’adulte par peur de la punition ( aussi minime soit-elle), je n’y vois aucun intérêt positif ! Donner un cadre en disant non, en expliquant, autant de fois qu’il le faut, qu’il n’est pas possible de faire quelque chose qui va à l’encontre de la sécurité et du bien-être des personnes qui l’entoure et de lui-même, oui évidemment, mais pour moi un enfant qui, suite à une punition, fait mine d’avoir compris et ne recommence plus ( ou alors seulement lorsque l’adulte n’est plus là pour le voir), apprend l’obéissance et la soumission.

Je pense qu’Olivier Maurel ( La violence éducative : un trou noir dans les sciences d’humaine) peut aussi donner des pistes intéressantes sur ce sujet là ! :o)


#20

C’était simplement pour souligner que l’ensemble de notre société a hérité d’un système punitif ( même si l’on en a soi-même été protégé), ce n’est pas le cas en Suède par exemple où cela fait assez longtemps que les orientations éducatives ont changé pour que ce poids collectif disparaisse…