Discipline et liberté


#101

Je ne sais pas si on peut parler de culpabilité pour moi ce n’est pas le terme exact. Je dirais que maintenant que j’ai lu et approfondi mes lectures je ne peux plus revenir en arrière et je bondis quand j’entends que “punir” est bon. Je pense que je fais quelque part un travail sur moi pour me demander comment désamorcer ce mécanisme de répétition. La je viens de relire la page de Sophie Rabhi Bouquet -je ne suis pas experte pour résumer- où elle parle des punitions et autres. J’ai certains automatismes qui me questionnent c’est tout. Pourquoi je punis? Pourquoi je dis “l’enfant doit savoir qui commande, il faut lui poser des limites”. Ou bien “c’est non parce que c’est comme ça!” Je cite SRB: “Dans l’inconscient collectif (…) l’enfant doit être bon et conforme à ce que l’on attend de lui. (…) la fin justifie les moyens. (…) pour éduquer un enfant l’adulte tout puissant obtient une totale légitimité implicitement convenue de génération en génération. Il domine il nie les besoins de l’enfant, (…)il gronde, il punit (…) il juge, il évalue, il compare, il valorise … Tous ces comportement absorbés par l’enfant dès son plus son âge fondent la société humaine telle que nous la connaissons aujourd’hui (…) nombre de personnes ne se posent pas la question de la bonne manière d’être et se contentent de reproduire. Nos enfants nous font un merveilleux cadeau en nous permettant de renouer avec notre propre histoire.” Donc on va dire que sûrement je “culpabilise” comme dit Juju, je réfléchis sans doute trop par rapport à d’autres personnes :slight_smile: Suis je dans l’erreur? Je n’en sais rien. En tout cas dans l’introspection !


#102

Merci pour ces mots !
Le livre de Sophie Bouquet m’avait bouleversée aussi il y a quelques années, et je suis heureuse de retrouver cette citation ici !

La culpabilité peut être saine aussi (bien que peut-être un autre mot soit plus juste, mais je ne vois pas lequel pour le moment), lorsque comme toi Lunette, on l’utilise pour se remettre en question et pas comme un gouffre destructeur ! Le tout est évidemment de ne pas se laisser ronger, et de simplement avoir conscience qu’on peut mieux faire, que l’on peut apprendre encore et encore !
J’ai vu tellement d’éducateurs/parents qui clamaient haut et fort que frapper, punir, humilier un enfant étaient absolument nécessaire sans accepter de réfléchir sur le sujet…que je me dis que parfois, les faire culpabiliser un peu serait peut-être nécessaire ! Parce qu’ à force de veiller à ne pas heurter, à ne pas faire culpabiliser, on laisse passer des automatismes, des normes idéologiques, et surtout on laisse des enfants en souffrance…Bref, à mon sens, si on ne culpabilisait jamais, ce ne serait pas vraiment sain non plus !
La petite différence pour moi se joue sur la durée de la culpabilité.
Par exemple, on punit un enfant ou lui dit quelque chose de malveillant. Rapidement, on culpabilise. Là, deux solutions : on va le voir, on lui présente des excuses, on lui explique. Et alors là, la culpabilité doit filer rapidement, on s’est trompé ok mais c’est normal, on apprend nous aussi, on ne sait pas, tout, on n’est pas parfait, on ne le sera jamais et heureusement / on ne dit rien et continue de se dire qu’on n’aurait pas dû mais laisse le temps passer, et culpabilise…
C’est valable pour une petite chose comme pour des années d’éducations…A partir du moment où l’on prend conscience que l’on a dérapé ici ou là, par manque d’information,par fatigue,ou autre et que l’on n’hésite pas le dire, à présenter ses excuses, la culpabilité peut s’en aller vraiment rapidement !

J’ai beaucoup souffert du manque de culpabilité (du moins apparent !) de mes professeurs qui même lorsqu’ils étaient dans l’erreur, pour des broutilles comme pour des situations plus graves, ont toujours refusé de le reconnaître, de s’excuser auprès des élèves ! “pour garder leur autorité” " pour donner l’illusion de la perfection".
A mon tour, j’ai eu beaucoup de mal à me reprendre, à dire que je m’excusais…et maintenant, j’hésite de moins en moins, parfois à la grande surprise des enfants (ce qui me laisse tristement penser qu’ils n’ont pas l’habitude)…Et je vois que cela fait du bien aux enfants de voir que l’on n’est pas parfait nous les adultes…on n’est pas parfait, mais on travaille à faire toujours mieux, on lit, on s’informe, on réfléchit, et on écoute les enfants…ainsi, on leur montre le chemin à eux aussi…


#103

#104

:joy::joy: ah ah ah ! un bel exemple de bienveillance !


#105

et moi naïvement, j’ai cru que le type allait protéger le petit garçon…
mais non, hop il le met dans l’eau sans lui demander son avis…


#106

C’est du cinéma naturellement !


#107

Heureusement oui …
Mais on sait aussi que le cinéma se base bien souvent sur des faits (trop ?) réels …

J’ose espérer que si cette scène était réelle, quelqu’un serait intervenu, autrement, et avec bienveillance :innocent:


#108

Bonsoir,

Je dis bonsoir car j’habite la Nouvelle Calédonie, Si vous voulez rejoindre notre petite communauté d’enseignants bienveillants qui ont le même idéal de bien-être pour leurs élèves, je partage sur ma page FB les outils de la Discipline Positive qui ont changé mon regard sur les enfants et leurs comportements.
Bonne lecture


#109

Je suis très observatrice et quand je sors dans les squares avec mon fils il m’arrive de voir des scènes très choquantes (heureusement cela concerne une minorité de parents). Par exemple des parents qui disputent leurs enfants parce qu’ils se sont salis en jouant, des fessées… des tapes sur les mains… mais surtout, des phrases assassines : “tu n’es pas très dégourdi”, “arrête de pleurer pour rien”, “tu n’es pas gentil…”


#110

Chères enseignantes, Chers enseignants qui écrivez sur ces pages, que j’aime vous lire. Je rêve pour mes filles, entrées en CP cette année, des enseignants avec autant de bienveillance et surtout à la recherche de solutions bannissant la punition et privilégiant le dialogue et la responsabilisation. malheureusement nous en sommes loin…Que faire lorsque nous sommes parents sans passer pour des redresseurs de torts qui n’y connaissent rien (ce qui est en partie vrai puisque ce n’est pas mon métier). En tous les cas merci pour ses échanges tellement enrichissants. Je précise, s’il en était besoin, que je suis une maman qui essaie d’appliquer l’éducation bienveillante à la maison (Filliozat et ses collègues).