Il me semble que le respect mutuel ne passe pas forcément par la hauteur de l’assise. Laisser un espace entre soi et les enfants pour symboliser le respect qu’un enfant doit à un adulte correspond à un certain schéma ; mais ce n’est pas le seul schéma possible. On peut très bien ne pas “copiner” avec les enfants tout en étant assis à côté d’eux !
Je n’ai jamais ressenti que les enfants me prenaient pour leur copine, et pourtant je suis souvent assise avec eux, ils me touchent l’épaule, ils me tutoient, il m’appellent par mon prénom… et même, quand ils en ont besoin, je distribue des câlins ! Mais ils savent que je suis la maîtresse et pas leur copine. Ça passe par le niveau de langue que nous utilisons, par le fait que je suis la garante du respect des règles de vie, que je suis une adulte, que leurs parents me vouvoient… il y a des tas de signes qui leur permettent de faire la différence. Et si je juge qu’une attitude est déplacée, comme un “salut Leïla !” de bon matin, eh bien j’explique pourquoi ce n’est pas approprié, et en général ça suffit à remettre les choses à leur place.
Quant au toucher d’épaule, tout le monde n’est pas à l’aise avec ça, et c’est tout à fait compréhensible, il ne faut pas le proposer aux enfants si ça nous met mal à l’aise. D’ailleurs une remplaçante s’est sentie agressée par cette attitude des enfants dans ma classe. Heureusement que l’ATSEM était là pour expliquer, sinon elle était partie pour les agresser en retour .