Bonjour!
Je découvre cette conversation, et comme beaucoup j’ai connu cette année de grands moments ou plutôt de longs moments de découragements, dûs à une classe difficile cette année, et à un déménagements de ma classe dans de nouveaux locaux. J’ai eu cette année 28 élèves de TPS/PS/MS/GS, je fonctionne ainsi depuis 4 ans, et garde mes élèves jusqu’en GS.
J’ai pris pleins d’idées à vous lire et à lire le message de Céline, mille mercis!
Cependant, il y a un point sur lequel personne n’est intervenu et que je pense pourtant important, ou tout du moins il l’a été pour moi et a changé la donne de nombreuses fois.
Je veux parler des écrans! Mes élèves sont issus de milieux TRES défavorisés pour la plupart et cette question des écrans revient systématiquement dans mes entretiens avec les parents. A chaque fois que je notais un problème de concentration, de manque d’implication, d’incapacité à se “poser” ou à s’intéresser à des apprentissages, à coup sûr, une partie (ou tout )du problème venait de l’exposition aux écrans. Quand ce problème était réglé (et je parle d’un grand nombre de mes élèves cette année, la transformation de mes élèves était SPECTACULAIRE! Ils se mettaient à parler (pour certains TPS, PS et MS), cessaient de taper…
Ils s’impliquaient plus, se calmaient, étaient capables de mémoriser ! Car comment s’investir et s’intéresser aux apprentissages lorsque l’on est pas en mesure de retenir des mots (j’avais beaucoup d’élèves allophones), ni même le son de lettres vues et re-vues, de nombres… Ce doit être très décourageant! (je peux comprendre que certains de mes élèves abandonnent!).
Tout ça pour dire que la question du temps passé devant les écrans (il y en a tellement: TV, ordi, portable…) est devenue centrale dans ma compréhension des problèmes rencontrés par certains élèves, et un point important de ma réunion de rentrée puis de mon entretien avec chaque parent d’élèves.
Gérer le manque d’autonomie et les moments d'apparente “régression”
Comment amenais-tu le sujet des écrans avec les parents ?
Et quelles ont été leurs réactions ?
Je compte le mentionner en réunion de rentrée. Quitte à inventer un enfant fictif pour illustrer mes propos…
Je ne tourne pas autour du pot… quand vient le moment de parler de ce qui permet de passer une bonne journée à l’école, de ce qui favorise les apprentissages, je dis clairement que l’absence d’écran (ou du moins l’'exposition à ceux-ci) est un facteur déterminant.
J’ai lu DESMURGET et visionné ses conférences (le livre s’intitule TV lobotomie) et je m’appuie sur ses dires (état d’hypnose, de grande fatigue cérébrale/cognitive, qui se traduit par une excitation intense, ou au contraire une sorte d’apathie).
Je présente aux parents un document issu d’une étude de l’INSERM qui montre des dessins d’enfants exposés fortement aux écrans et les compare à d’autres dessins d’enfants peu ou pas exposés.
Je parle de mon expérience sur ce que j’observe, les signes d’une trop forte exposition aux écrans, puis les progrès frappants à l’arrêt de ceux-ci.
J’insiste surtout sur le fait que tous les parents pensent bien faire, ne s’imaginent pas que cela puisse nuire, je déculpabilise et m’efforce de faire passer un message bienveillant et “non-jugeant”. Ce n’est pas si simple mais cela paie…
Je propose une marche à suivre (pas d’écran, RIEN, les jours d’école, et les jours ou il y a école le lendemain, car il est plus simple de tout enlever que de laisser un peu ).
Sache enfin que je tiens ce discours avec plusieurs de mes collègues, et comme cela plusieurs années que nous répétons cela aux parents et à leurs enfants, cela commence à rentrer dans les “moeurs de certaines classes”
Pour celles et ceux que la question des écrans intéressent, je vous propose de (re)lire un fil très instructif sur ce sujet et de l’alimenter avec vos expériences et vos références.
Merci pour toutes ces idées et cette remotivation! Cette année je saurai quoi faire avec mes élèves errants…lol