Je te rejoins @melo77 dans ta réflexion sur la difficulté de faire respecter avec bienveillance les règles à des enfants qui ne respectent que les ordres criés. Ordres parfois renforcés dans l’enceinte même de l’école. Tu as déjà reçu beaucoup d’indications, je viens ajouter ma petite contribution.
Pour ma part, j’utilise des outils collectifs visibles de réussite du respect de la règle.
Le pot à boules de sagesses décrit par ma collègue dans son blog et que j’ai commenté pour enrichir son propos.
A chaque fois que le pot est plein, je colle une étoile brillante sur notre calendrier pour nous permettre de nous souvenir comme nous avons bien réussi à respecter les règles ce jour-là ! Parfois, je n’utilise pas le pot car nous sommes très sages et je colle une étoile dans la journée pour encourager à continuer. C’est faisable quand les élèves comprennent que l’étoile concerne tout le monde sans passer par la valorisation individuelle.
Lorsque je mets les boules de sagesse ou boule de calme dans le pot, je prends le temps de décrire pour chaque enfant pourquoi je mets les boules : je vois tes mains posées, ta bouche fermée, je vois que tu sais rester longtemps à attendre tes camarades, je le regarde vraiment et je lui souris. Parfois, je mets des boules sans parler dans le silence complet et j’annonce que je vais regarder l’enfant pour lequel je mets les boules afin qu’il sache que ces boules sont pour lui qui contribue à la sagesse et au respect dans notre classe.
J’invite les enfants “contrevenants” à respecter la règle en leur montrant que des boules leur sont réservées et que nous les attendons pour les mettre.
Cependant, lorsque j’estime que la règle doit absolument être respectée et que je suis confrontée à des enfants qui n’entendent que les cris, je n’hésite pas à hausser le ton.
Néanmoins, comme je trouve ça particulièrement désagréable et injuste pour les enfants respectueux, je n’y ai recours qu’en dernière limite et en prévenant les autres d’une voix calme : “je vous remercie d’avoir respecté ma demande/ d’être bien assis/ pour votre silence/… je remarque que X ne parviens pas à obéir/ respecter/ s’asseoir/ ranger, je n’aime pas faire la grosse voix, j’aime bien qu’on respecte ma petite voix mais je pense que je vais devoir employer ma grosse voix, vous pouvez vous boucher les oreilles et je vous ferai signe quand j’aurai fini.”
Parfois, les enfants concernés comprennent la limite avant la fin de mon discours et avant que je hausse le ton, d’autre fois, ils attendent en continuant de transgresser. Je hausse réellement le ton très fort. Ils comprennent alors que je sais me faire respecter à la manière de la maison et qu’ils ont le choix de respecter la règle avant parce que ma demande douce est incontournable.
De la même façon, j’ai des outils de retour au calme (bulleurs, baguette à paillettes, sachets de senteur, boîte à graines, grenouille à câlins mais je peux au besoin punir en isolant à l’écart ou “le nez contre le mur” pour les enfants dont la mesure de respect de la règle est trop éloignée de la mienne.
J’ai aussi quelques chaussettes pour isoler les mains irrespectueuses le temps qu’elles se calment.
En somme, je reste dans la bienveillance en n’hésitant pas à aller chercher les enfants dans leur système de référence pour les amener vers le mien.
Lorsque j’ai haussé le ton, je prends le temps de dire que je ne me sens pas bien d’avoir crié et que je vais me calmer. Je prends un outils ressource ou je ferme mes yeux, je respire calmement. Les enfants voient concrètement comment je retrouve mon calme et peuvent se saisir de cet exemple.
Bon cheminement, reste toi-même confiante en tes choix et réaliste dans leur mise en oeuvre