Help ! Mise en place de l'autorité bienveillante


#1

Bonjour,
Comment mettez-vous en place cette autorité “ferme” et “bienveillante”? J’avais l’impression de la mettre correctement en place, mais j’ai eu quelques remarques d’atsem qui m’ont fait comprendre que les petits ne se tenaient pas bien à la cantine; mais, en gros, c’est un peu normal, étant donné qu’ici on ne les gère pas suffisamment bien…
On m’a dit que, pour certains, si à la maison on leur crait dessus, il fallait faire pareil à l’école car il n’y a que ça qu’ils connaissent…
Je suis désamparée, car je m’efforce, depuis la rentrée, de les reprendre individuellement en leur rappelant les règles, à éviter tout conflits etc… et on me reproche de ne pas crier sur les enfants qui “ne comprennent” que ça. et de ne pas les punir…
Je ne sais plus quoi faire, et suis épuisée par ce manque de soutien permanent et par ces reproches. Je perds plus de temps et d’énergie à devoir toujours être sûre de ma manière de faire, plutôt qu’à penser à l’essentiel: la pédagogie, les apprentissages…

Merci pour vos témoignages


#2

Quand c’est non, c’est non. Quel besoin de crier ?
Si tu te sens légitime dans les règles qui ont cours dans ta classe, nul besoin de crier pour les faire respecter.
Mais besoin de cohérence avec les adultes qui sont garants de ces règles. Cohérence dans l’exigence à les faire respecter et dans la manière.
J’explicite la règle.
Je la rappelle si elle n’est pas respectée et je précise ce qu’entraîne son non respect ; “tu cries, tu sautes, tu lances des jouets… dans le dortoir où sont les jeux de construction le matin. C’est interdit. Tu ne peux pas y rester.”
“Tu prends la parole en regroupement en coupant celui qui parle, sans avoir écouté ce qu’il dit. Nous ne t’écoutons pas, maintenant, tu dois lever le doigt pour demander la parole et attendre que je te la donne. Si tu ne respectes pas ça, tu ne peux pas rester au regroupement avec nous.”
“Vous parlez trop fort pendant votre atelier, vous ne pouvez plus le faire ensemble”…
"Tu déranges les autres dans leurs ateliers en faisant des bêtises. Choisis un atelier que tu vas faire seul, si tu déranges encore quelqu’un dans son travail, je choisirai pour toi…"
Si récidive, je passe à l’acte. Je me sens légitime parce que je pense (à tord ou à raison, c’est très personnel) que la règle est juste, que l’enfant la connaît, qu’il était prévenu des conséquences de son non respect. Et parce que je me sens légitime, je n’ai pas besoin de crier.
Si l’envie me prend c’est que je suis fatiguée, que les enfants sont fatigués qu’il y a quelque chose qui ne va pas. C’est sur la situation qu’il faut alors réfléchir pour agir le mieux possible : ils sont énervés, on sort plus tôt. Je suis fatiguée, je dois prendre du recul et me ménager…
J’adapte mon niveau d’exigence par rapport aux avertissements en fonction des possibilités des enfants. J’essaye de ne pas mettre les plus petits dans des situations où ils ne peuvent pas respecter les règles et je suis une vraie sorcière impitoyable avec les plus grands qui les connaissent depuis plus de 2 ans. Parfois, il n’y a pas de rappel à la loi.
C’est fatigant au début, mais je trouve plus fatigant de vivre dans un environnement de cris.


#3

@melo77
Ce qui semble te poser le plus de problème, ce n’est pas tant les enfants que les adultes, on dirait… Tu fais de ton mieux avec les enfants, et chaque adulte autour de toi aussi j’imagine, à sa façon… Ne cherche pas à te justifier, à expliquer ton fonctionnement à ceux qui ne le comprennent pas ni même à ceux qui s’en plaignent… Reste confiante en toi, en tes choix, en tes enfants, et dis-toi que les adultes qui semblent te faire des reproches essaient seulement de s’accrocher à la seule façon de faire qu’ils connaissent… Je pense que ton exemple déstabilise certaines personnes dans leurs habitudes et dans leurs certitudes… Ne leur jette pas la pierre non plus, chacun fait comme il peut…
J’ai vu récemment une vidéo d’Isabelle Fillozat qui répondait à une question qu’on lui pose souvent : "Comment faire quand on veut s’engager dans une parentalité bienveillante, mais que notre conjoint est “contre” ? "
Elle répond en gros qu’il ne sert à rien de tenter de convaincre par des discours, et que la bienveillance qu’on veut accorder à nos enfants, on a tout à gagner à l’accorder aussi et surtout à notre conjoint “contre”, car cette “opinion” ne relève pas du libre choix mais est le produit d’une histoire personnelle et familiale forte… Que nous pouvons considérer que les réticences, voire les reproches des conjoints “contre” la bienveillance éducative et relationnelle sont les preuves qu’ils en ont manqué, et qu’ils en ont d’autant plus besoin aujourd’hui qu’ils n’en ont pas reçu assez plus tôt…
Je pense que tu peux adapter ce cas de figure à tes collègues, Atsem et autres membres de l’équipe pédagogique qui veulent te “recadrer”… Regarde les et parle leur avec cette bienveillance qu’ils n’accordent ni aux enfants, ni à toi ni surtout à eux-mêmes…
C’est un peu comme pour la personne qui a perdu le sourire, c’est celle qui a le plus besoin qu’on lui offre le nôtre…
Et surtout, reste toi-même et garde confiance ! Tu es extra et au fond, tu le sais… En tous cas moi je le sais !


#4

J’aime beaucoup ta réponse @isa1 ! Et suis pleinement d’accord avec toi. Courage @melo77 et comme le dit @zartine aussi tu n’as pas à te justifier agis comme tu le sens nécessaire, ta bienveillance agira sur eux aussi avec le temps :slight_smile:


#5

Bravo @zartine pour cette fermeté bienveillante qui fait envie, et merci @isa1 pour cette réponse qui fait réfléchir et voir les choses sous un autre angle…un angle bienveillant. Ce n’est pas toujours si facile et si évident.


#6

Merci, merci, merci! @isa1, que ton message fait du bien! et @zartine, ton message est clair et précis!
Heureusement que j’ai ce forum pour me soutenir et me redonner envie de continuer!
Je vais effectivement être plus sûre de moi et affirmer mes choix. Je reste dans cette ferme bienveillance, et j’espère que le comportement des élèves va évoluer dans le bon sens et montrer à tous les sceptiques que cela fonctionne!

Et oui, @isa1 , c’est plus avec les adultes que j’ai des soucis qu’avec les enfants… On m’a dit texto: “tu comprends, dans ta classe ils sont libres, mais à la cantine il y a des règles!”. C’est étonnant que cette personne n’aie pas encore perçu mes règles en classe…

Merci pour ces conseils et ces baumes au coeur!


#7

Ça a l’air bien ficelé comme ça sur le papier, mais dans la vraie vie c’est plus difficile à tenir, surtout en début d’année. Disons que c’est une ligne que je m’efforce de tenir. Comme diraient des personnes aux conseils bien avisés : “j’ai besoin de calme pour être bienveillante”. Ce calme, je me le dois, je le dois aux enfants et à mon assistante. Et je refuse d’utiliser la peur, la culpabilité, la récompense ou la séduction pour l’obtenir. Il reste la loi qui garantit le bien être de tous. Et il n’y a pas de coupables, il n’y a que des actes qui ne sont pas autorisés. Et je fais du mieux que je peux pour n’agir que sur les actes sans blesser ni humilier ceux qui les produisent. Tout en essayant de leur proposer des solutions pour agir autrement.
Pas tous les jours facile…


#8

Bonjour Je désire simplement faire part d’une réflexion suivie d’action sur la transgression et l’autorité. J’étais responsable de 3 Foyers d’enfants placés par le Juge. Nous avions mis des interdits et obligations ( en termes de comportements précis et pas nombreux). Après avoir bien expliqué aux jeunes le pourquoi et pour quoi de ces règles, nous pensions qu’elles seraient respecté car (dit-on) la normalité est le respect des règles expliquées. Or, ça ne se passait pas comme ainsi car des jeunes transgressaient ces règles. Je ne vais pas expliquer toutes nos réflexions; simplement vous dire la question que nous … Des spécialistes nous ont répondu: " C’est pour exprimer une souffrance, il est donc nécessaire de les écouter afin de connaître l’origine de cette souffrance et d’y répondre". OK, mais il y a les comportements à gérer et nous agissions par la sanction répressive et si possible, chaleureuse…
Un jour, au curs d’une discussion à baton rompu, une idée a émerger, celle des points de repères nécessaires pour les jeunes ( donc des règles, donc des comportements interdits ou obligatoires). La question suivante fut: " comment un jeune sait qu’il s’agit réellement d’un point de repère?". La réponse fut " en ne respectant pas la règle", concrètement, il voit ainsi si c’est réellement un point de repère dans la réponse de l’adulte!!! Il nous fallait donc accepter le comportement transgressif du jeune comme une expérimentation de la réalité du point de repère sécurisant pour lui et confirmer l’existence du point de repère… La sanction répressive était complètement hors du sujet car elle a pour but d’empêcher l’expérimentation.
Nous avons imaginé la sanction symbolique: " Tu n’as pas respecté la règle mais la règle est plus forte que toi, tu ne peux donc pas la supprimer et moi, en tant qu’éducateur je te sanction ne et ce sera ainsi chaque fois…" La sanction symbolique consistait à une sanction non sévère (copier une ou deux poésie). Nous disions ainsi au jeune qu’il ne pouvait annuler la règle et que personne ne lui en voulait; mais la sanction avait toute sa valeur dans la répétition. En nous, il n’y avait plus d’énervement; la bienveillance existait. C’est la répétition qui à un moment faisait dire au jeune: “bon, ça suffit”. Un jeune en souffrance, angoissé trouve une sécurité dans l’existence d’un point de repère et dans le fait que l’adulte ne l’empêche pas à tout prix d’expérimenter son existence.
J’ai essayé d’être clair et synthétique!!!


#9

La personne qui de dit “à la cantine il y a des règles”, donc dans ta classe il n’y en a pas, est juste habituée à ce que les règles soient visibles grâce à de forts interdits, qui s’expriment effectivement par le cri, la punition et autre “violences éducatives ordinaires” qui sont malheureusement admises par une grande majorité de gens. Qui n’a jamais jugé ou entendu juger un enfant, d’un “si c’était le mien il prendrait une bonne punition / fessée / paire de gifles” ?

Comme cela a été dit, c’est probablement en maintenant le cap, sans te justifier ni te culpabiliser, et en ayant un regard distant et bienveillant vis-à-vis de ces adultes qui ne comprennent pas, qu’au minimum tu te tranquilliseras, et au mieux tu leur montreras par l’exemple qu’un autre mode de communication et d’autorité est possible.

Courage à toi dans ce cheminement, ce n’est pas facile tous les jours et on a tous des moments de doute ou d’échec. Mais c’est une belle voie sur laquelle nous sommes ! :hibiscus:


#10

Je te rejoins @melo77 dans ta réflexion sur la difficulté de faire respecter avec bienveillance les règles à des enfants qui ne respectent que les ordres criés. Ordres parfois renforcés dans l’enceinte même de l’école. Tu as déjà reçu beaucoup d’indications, je viens ajouter ma petite contribution.

Pour ma part, j’utilise des outils collectifs visibles de réussite du respect de la règle.
Le pot à boules de sagesses décrit par ma collègue dans son blog et que j’ai commenté pour enrichir son propos.

A chaque fois que le pot est plein, je colle une étoile brillante sur notre calendrier pour nous permettre de nous souvenir comme nous avons bien réussi à respecter les règles ce jour-là ! Parfois, je n’utilise pas le pot car nous sommes très sages et je colle une étoile dans la journée pour encourager à continuer. C’est faisable quand les élèves comprennent que l’étoile concerne tout le monde sans passer par la valorisation individuelle.

Lorsque je mets les boules de sagesse ou boule de calme dans le pot, je prends le temps de décrire pour chaque enfant pourquoi je mets les boules : je vois tes mains posées, ta bouche fermée, je vois que tu sais rester longtemps à attendre tes camarades, je le regarde vraiment et je lui souris. Parfois, je mets des boules sans parler dans le silence complet et j’annonce que je vais regarder l’enfant pour lequel je mets les boules afin qu’il sache que ces boules sont pour lui qui contribue à la sagesse et au respect dans notre classe.

J’invite les enfants “contrevenants” à respecter la règle en leur montrant que des boules leur sont réservées et que nous les attendons pour les mettre.

Cependant, lorsque j’estime que la règle doit absolument être respectée et que je suis confrontée à des enfants qui n’entendent que les cris, je n’hésite pas à hausser le ton.
Néanmoins, comme je trouve ça particulièrement désagréable et injuste pour les enfants respectueux, je n’y ai recours qu’en dernière limite et en prévenant les autres d’une voix calme : “je vous remercie d’avoir respecté ma demande/ d’être bien assis/ pour votre silence/… je remarque que X ne parviens pas à obéir/ respecter/ s’asseoir/ ranger, je n’aime pas faire la grosse voix, j’aime bien qu’on respecte ma petite voix mais je pense que je vais devoir employer ma grosse voix, vous pouvez vous boucher les oreilles et je vous ferai signe quand j’aurai fini.”

Parfois, les enfants concernés comprennent la limite avant la fin de mon discours et avant que je hausse le ton, d’autre fois, ils attendent en continuant de transgresser. Je hausse réellement le ton très fort. Ils comprennent alors que je sais me faire respecter à la manière de la maison et qu’ils ont le choix de respecter la règle avant parce que ma demande douce est incontournable.

De la même façon, j’ai des outils de retour au calme (bulleurs, baguette à paillettes, sachets de senteur, boîte à graines, grenouille à câlins mais je peux au besoin punir en isolant à l’écart ou “le nez contre le mur” pour les enfants dont la mesure de respect de la règle est trop éloignée de la mienne.
J’ai aussi quelques chaussettes pour isoler les mains irrespectueuses le temps qu’elles se calment.

En somme, je reste dans la bienveillance en n’hésitant pas à aller chercher les enfants dans leur système de référence pour les amener vers le mien.
Lorsque j’ai haussé le ton, je prends le temps de dire que je ne me sens pas bien d’avoir crié et que je vais me calmer. Je prends un outils ressource ou je ferme mes yeux, je respire calmement. Les enfants voient concrètement comment je retrouve mon calme et peuvent se saisir de cet exemple.

Bon cheminement, reste toi-même confiante en tes choix et réaliste dans leur mise en oeuvre :angel:


#11

J’aime beaucoup l’idée de prévenir la classe avant de hausser le ton sur un enfant… Non seulement ça permet à tout le monde de se préparer et éventuellement de se boucher les oreilles, ça laisse le temps à l’enfant incriminé d’ajuster son comportement s’il le peut, mais ça doit permettre aussi à l’adulte de maîtriser son propre état émotionnel, en l’obligeant à rester calme encore le temps de prévenir, avant de hausser le ton… Je crois que je vais essayer de tester ça si besoin… (car j’ai encore plusieurs enfants qui n’arrivent pas souvent à respecter les règles, et je réussis de mieux en mieux à rester calme et douce, mais parfois je n’y arrive plus…)
J’aime bien, et je le fais aussi parfois, l’idée de montrer à tout le monde que si on s’est énervé, on peut le reconnaître, s’excuser si besoin, et montrer aussi comment on peut retrouver son calme…
Les “outils de retour au calme” aussi c’est intéressant… J’ai un “coin câlin” ou “nid” dans la classe où les enfants peuvent aller quand ils veulent se lover avec le doudou qui y reste ou avec le leur, et/ou écouter la mini boîte à musique… J’ai aussi un trampoline premier âge (avec un “guidon”) pour ceux qui ont besoin de se défouler plus énergiquement… Les sachets de senteurs ça me parait génial, je garde cette idée…
Les outils collectifs de gestion des comportements m’ont toujours déplu, et c’est vrai que sous cette forme “positive” ça parait mieux, mais ça continue de me paraître plutôt superflu, chronophage, avec une volonté de contrôle un peu trop visible…
Par contre “le nez au mur” et les chaussettes pour mains irrespectueuses, ça me gêne… Es-tu sûre que c’est efficace, à court et à long terme ?


#12

Merci @Emejie pour ces pistes de gestion collective.

Quand c’est possible, je préfère la gestion individuelle à voix basse pour reprendre un enfant,
en l’isolant du groupe et en essayant de comprendre sa réaction, avec une réponse approprié, ponctuelle mais jamais définitive.

Le risque cependant est que certain prenne plaisir à transgresser pour justement avoir un moment privilégié avec le maître. Je fais en sorte donc que ces moments soient courts et ciblés. Les moments de complicités bienveillantes sont réservés aux échanges individuels, aux présentations.

Tout en fait est affaire d’effectif, de climat de classe, et de disponibilité. Sans parler de l’humeur du jour de chacun, de la météo, du jour de la semaine, ou que sais-je encore…


#13

Les sachets de senteur, c’est pour rappeler de respirer pour se calmer.

Les chaussettes et le nez au mur sont d’autant plus efficaces qu’ils sont très rares et proposés le temps que tu retrouves un bon comportement et seulement lorsque les autres solutions et rappels à l’ordre ont échoué.

Donc : tu sais que je t’ai demandé de te calmer, tu peux aller chercher un objet de retour au calme. / Je te préviens parce que c’est très important pour la classe que tu respectes les règles. / Je vois que tu ne parviens pas à aller chercher un objet de retour au calme. Veux tu que je t’aide à le choisir ? / Je t’ai proposé plusieurs fois de reprendre ton calme et je te vois encore bouger/ parler fort/ je te demande d’aller un moment le nez contre le mur pour arrêter ce mauvais comportement. / Assez rapidement : est-ce que tu as retrouvé ton calme ? Dès que tu te sens prêt.e, tu peux revenir travailler avec nous.

Pour la chaussette : j’ai besoin d’être sûre que ta main va rester calme. On va la mettre au chaud dans une chaussette et dès qu’elle sera calmée, elle ressortira toute douce et toute gentille./ Alors quelle est la main qui s’est mal comportée ? Voilà petite main, tu vas te calmer dans la chaussette comme ça notre copain X peut rester avec nous en paix.


#14

Je n’ai pas de classe mais dans ma vie je m’inspire des quatre accords toltéques et je note le changement autour de moi, la bienveillance finit par désarmer les recalcitrants, même si ce n’est pas facile tous les jours il s’agit de faire de son mieux et ce n’est pas pareil tous les jours. Je vous souhaite bon courage.


#15

qu’est-ce que c’est "les quatre accords toltèques?


#16

Les quatre accords toltéques c’est quatre principes de sagesse aztèque présentes par Don Miguel Ruiz,
1 )que ta parole soit toujours impeccable (sincère)
2 )quoi qu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle
3) ne fais pas de suppositions
4) fais toujours de ton mieux (ton mieux n’est pas tous les jours le même)
Certes c’est plus simple a dire qu’à faire mais une fois qu’on accepte de faire comme on peut sans se juger sans arrêt, sans se préoccuper du jugement des autres et si on réussit à ne pas se préoccuper de la mauvaise humeur des autres comme si elle nous était adressée, on vit déjà tellement mieux!


#17

@Emejie merci pour ce témoignage :slight_smile:


#18

J’aime beaucoup relire ce post et vos témoignages. L’autorité bienveillance reste à mes yeux la plus belle compétence que doit /peut avoir une personne en contact avec des enfants.
Je m’efforce de rester dans la bienveillance mais parfois l’émotion me submerge…
Je ne fais que compléter des collègues à 80%…donc je me ballade toute la semaine n’étant jamais 2 fois au même endroit. Je connais bien les enfants maintenant mais je ne suis pas la maîtresse titulaire.
Dans une classe surtout, ce sont des MS, je compte 2 voir 3 ou 4 qui refusent (quand je leur demande d’arrêter un comportement qui me paraît inapproprié) de m’écouter. J’ai une chaise que j’éloigne du coin regroupement prête à accueillir ceux qui ont besoin de retrouver le calme et la concentration. J’essaie de prévenir puis j’impose à l’enfant de s’éloigner un peu du groupe car il ne respecte pas les règles de vie ensemble. Certains rentrent dans une colère qui me dépasse complètement quand je leur demande de quitter le coin regroupement afin de retrouver le calme…ça me laisse perplexe en fait et je peux me mettre à crier très très fort devant un tel comportement…et ça me désole…dîtes moi ce que vous feriez? je sais que je dois commettre des erreurs mais je ne sais pas les quelles…

Ce que je ressens très fort c’est que certains enfants attendent que j’impose ma présence physiquement…ça me dérange beaucoup …je le fais quand même quand je me sens à bout …de prendre l’enfant par la main assez fermement mais jamais violemment…ou de le porter…quitte à me prendre un coup de pied (et ça ça me rend folle)…
Que faîtes vous (et c’est possible aussi que ça ne vous arrive pas) quand un enfant refuse d’écouter les lois de la classe…merci d’avance


#19

Bonjour mollie95,
bien sûr que ça nous arrive à toutes, d’être confrontées à des enfants difficiles, qui ne respectent pas toujours, et même pas souvent, les règles de vie de la classe, ou qui s’opposent à l’autorité… Même très jeunes…
Pour les MS, (j’ai des petits/moyens depuis plus de 20 ans), ils sont encore très spontanés, ils sont dans l’instant présent et aussi beaucoup dans l’affectif, et ils ne supportent que difficilement d’être “repris” en cas de comportement inadapté… Quand un enfant de cet âge se comporte de façon gênante pour toi ou pour les autres, qu’il court, qu’il crie, qu’il jette des objets ou importune ses camarades d’une façon ou d’une autre, il ne fait pourtant que de son mieux : les enfants font toujours de leur mieux pour, d’une part, satisfaire leurs besoins les plus impérieux (de mouvement, de contact, de découverte, de calme, de partage, de joie, de réassurance etc…) et d’autre part satisfaire les attentes des adultes qui s’occupent d’eux… Et quand nous leur signifions qu’ils se comportent mal, ils se sentent incompris et peuvent se fermer, ou se mettre en colère…
La solution quand un enfant réagit comme ça à nos remarques ou à nos demandes, c’est de formuler ces demandes de façon la plus respectueuse et la moins accusatrice possible…
Dire “stop !” plutôt que “non !” ou “arrête !” quand on veut juguler un comportement immédiatement peut fonctionner : c’est plus neutre, l’enfant qui s’entend dire stop ne s’entend pas forcément dire que ce qu’il fait est mal venu, il a juste un ordre bref non connoté à prendre en compte… Et puis aussitôt après, penser à proposer un choix : je vois que tu n’arrives pas à rester assis calmement avec nous en regroupement, veux-tu venir à côté de moi ou t’installer un peu plus loin pour être plus tranquille ? Ou veux-tu aller boire un verre d’eau ou aller faire un bisou à ton doudou avant de revenir avec nous ? L’enfant, même “difficile”, réagit toujours plus positivement s’il peut faire un choix entre au moins deux options…
Pareil pour d’autres moments en pleine classe, par exemple un enfant qui court : stop ! (on s’immobilise devant lui en souriant) puis “veux-tu me donner la main pour marcher comme il faut jusqu’à ton but, ou peux-tu y aller tout seul en marchant doucement ?” Pour un enfant qui parle trop fort : stop ! (doigt sur la bouche en le regardant) puis, à voix basse “peux-tu parler plus doucement s’il te plait, ou veux-tu une table ou un tapis pour toi tout seul ?”


#20

merci Isa1 j’adore ce genre de réponse. Tu m’éclaires sur ce qu’est “un moyenne section”. Et si l’enfant refuse quand même les 2 choix proposés?