Je suis dans le même état d’esprit qu’Ellanoise.
J’entame mon Année 1. J’ai passé une année 0 dans une classe de PS MS, avec des hauts et des bas, ce qui m’a paru normal.
J’ai gardé les PS de l’année dernière qui sont cette année mes moyens. Et je trouve que c’est une catastrophe. J’ai 5 moyens sur 10 qui ne font rien : soit ils sont capables de passer la journée au coin bibliothèque, soit ils regardent les autres pour discuter, soit ils errent. Je ne veux pas leur faire de plan de travail, car mon moi c’est l’inverse de l’autonomie et de cette méthode. Je suis dans une école d’un milieu plutôt favorisé et j’ai l’impression que les enfants sont tellement sollicités et dirigés à la maison qu’en classe, ils sont déboussolés. Sur ces 5 enfants, 3 ne faisaient déjà rien l’année dernière. Lorsque je présente des ateliers, ils sont ravis parce que je suis avec eux, mais ensuite, ils ne refont plus l’atelier et recommencent à errer. Ce qui m’inquiète aussi, c’est que 3 sur ces 5 enfants arrivent en chouinant à l’école alors qu’ils ne le faisaient pas l’année dernière. Bref, ils n’ont plus de plaisir, ni à venir à l’école, ni à apprendre. J’avoue que je commence à me décourager. Merci de me communiquer vos expériences. Peut-être cela vous est-il déjà arrivé et vous avez peut-être trouvé la solution ?
Je doute : arrêter ou continuer ?
Je n’ai pas encore eu l’occasion d’être dans ce cas. Si les enfants errent et ne font rien, est-ce parce que c’est trop facile pour eux (comme c’est un milieu favorisé)? Tu as l’impression qu’ils sont très sollicités et dirigés à la maison, le plan de travail pourrait être une transition entre la maison et l’école, pour une période. Bon courage à toi.
Oui, je suis d’accord. Même si je trouve aussi que le plan de travail est un peu “dirigiste”, il peut être une aide provisoire. Cela peut simplement être “faire une activité de chaque domaine” par semaine ?
Ce n’est qu’une suggestion car je n’ai pas testé ! 
Bonsoir,
Comme tu précises que le milieu est plutôt favorisé, peut-être qu’ils en font beaucoup ( trop ? ) à la maison et qu’ils sont fatigués, ils ont besoin d’errer pour retrouver leur motivation endogène. Ou alors, ils regardent la télé avant de venir à l’école et leur cerveau est “chahuté”, ils ont la tête à l’envers et sont incapables de choisir ou de se concentrer… Maintenant je parle systématiquement des dangers des écrans lors de la réunion de parents pour éviter ce genre d’état.
Pour recréer de l’envie il suffit parfois de cacher certains plateaux et les ressortir un peu plus tard, histoire de créer un effet de surprise.
Place des jeux de constructions qui n’ont pas besoin de présentation : arc-en-ciel, kaplas, légos, mur de lumière… ils adorent ! et cela te fait un groupe d’enfants occupés pendant que tu fais tes présentations aux autres.
Ne te décourage pas, si tu n’as plus de plaisir, ils le ressentiront…
J’ai commencé le plan de travail pour une élève qui le fait volontiers. Mais du coup tous les moyens me demandent la même chose !! Alors où est l’autonomie ? L’envie ? Ca me demande un boulot dingue et finalement à la fin de la semaine, l’élève avec qui j’avais commencé le fait à toute vitesse. Et ce n’est pas trop facile, car elle a du mal sur certains ateliers pratiques.
Maintenant je m’adresse directement à Céline Alvarez. J’ai écouté tous vos interviews toujours aussi passionnants et pleins de bon sens. J’ai acheté votre dernier livre. Mais j’ai vraiment l’impression que ce monde idyllique ne marche pas dans ma classe. J’ai pourtant du matériel, une classe sereine, une Atsem très bien, mais je reste avec des enfants qui ne font rien. Je ne ressens pas cette joie et cette envie d’apprendre dont vous parlez. Dès que je présente un atelier aux PS, les MS viennent autour de moi pour regarder alors qu’ils connaissent parfaitement l’atelier (ils ont comme ça une occupation) ; ils me demandent de leur lire des histoires (comme ça ils n’ont rien d’autres à faire qu’écouter), ou alors “Maîtresse on range ?” Ils adorent quand l’après-midi je fais des ateliers dirigés pendant 30 minutes (art plastique, graphisme, jeu de société, jeu de construction), ils n’attendent que ça, comme ça, une fois de plus, tout leur arrive sur un plateau…
Merci de prendre le temps de me répondre…
La question qui peut t’aider à progresser est :“dans un fonctionnement traditionnel, ai-je plus de calme, d’implication, de progrès, de concentration?”.
Si oui, fais du traditionnel car tu apporteras ainsi plus de choses à tes élèves.
Il ne faut pas nier que les adultes aussi sont tous différents et ont des besoins différents.
Par contre, si tu penses que tu es quand même mieux dans ton nouveau fonctionnement, persévères, car tes progrès en pédagogie se verront sur le terrain.
CG
Merci pour vos messages. Je reste persuadée que ce fonctionnement est le meilleur. Ce n’est pas moi qui désire retourner au traditionnel, j’ai l’impression que ce sont plus mes élèves de MS, qui pourtant ont toujours baigné dans ce fonctionnement autonome. Je continue à chercher ce qui ne va pas dans ma classe, il y a certainement un problème…
Bonjour à tous
Petit coup de blues d’automne. Ce n’est pas que je doute de ce fonctionnement mais j’ai l’impression de sans cesse rencontrer des obstacles qui ne nous facilitent pas la tache et ça m’épuise ! Une classe de 30 PS MS, un local pas très grand et difficile d’enlever des tables puisque je suis à mi temps avec une collègue plus “traditionnelle”, des enfants qui ont énormément de mal à se poser, de plus en plus d’enfants en grosse difficulté scolaire ou comportemental qui peuvent très vite faire basculer l’ambiance d’une classe.
Bref cela me désole mais cette année ma motivation n’est pas là alors que depuis 2 ans je passais (avec joie !) mes we et mes vacances à travailler pour ma classe …
Je viens de faire une réunion, un soir à 18h00.
Plus de 20 familles présentes.
Il n’y a pas mieux pour expliquer tout ça, et vu l’enthousiasme dont j’ai apparemment fait preuve, ils sont emballés. Une mère absente m’a même dit qu’elle avait beaucoup apprécié!!! (une autre lui a expliqué).
Je rencontre le même problème que toi. J’ai eu pendant deux ans une vingtaine d élèves de PS, MS, GS, j’en garde un magnifique souvenir et je me raccroche à cela cette année, parce que ce n’est pas du tout pareil. J’ai 15 PS et 10 MS, sans GS. C’est épuisant. Alors je fais des ateliers de 6 avec l’ATSEM pour contenir un peu tous les débordements mais ça ne change pas grand chose. C’est tres difficile de faire des présentations individuelles parce qu’il faut gérer sans cesse les problèmes de comportement des élèves. Ma classe n’est pas calme du tout. Je reflechis sans cesse à ameliorer les activités présentes en classe et à l’agencement de ma classe mais je me demande jusqu’à quel point cela dépend de moi…