Les limites de l'inclusion


#1

Bonjour,
Je lance ce sujet suite à la discussion avec quelques collègues qui accueillent dans leur classe des enfants de maternelle en gros troubles psychologiques à la limite de la pathologie. Chacun avec des histoires différentes. Je vis moi-même cette année des journées très difficiles. Jusqu’où peut-on prendre en charge ces enfants? Nous sommes garants des apprentissages de tous les enfants …et quand le quotidien devient un enfer, rythmé par des cris, des insultes, des coups et que les journées commencent dans l’angoisse de savoir comment aujourd’hui on va gérer…alors dites moi comment être bienveillants avec tout le monde, comment mettre en place les activités autonomes individuelles quand tout votre quotidien tourne autour de ces ou cet élève?
J’ai rencontré des personnes très investies, avec des pratiques innovantes, qui cherchent des solutions mais au bord de l’épuisement et de la démission…
Nous ne sommes pas tous égaux dans nos conditions de travail. Donc, je repose la question: compte tenu des moyens dont on dispose quelles sont les limites de l’inclusion?


#2

A mon avis, tout est effectivement dans cette phrase: “compte tenu des moyens dont on dispose”…
Certains enfants ont besoin d’un adulte uniquement pour eux et aujourd’hui, bien souvent, seul l’enseignant gère ces enfants, sans aide tout en faisant le maximum pour le reste de la classe. Ce n’est tout simplement pas possible.
Les limites de l’inclusion sont là: quand accueillir un enfant dans sa classe n’apporte de bénéfice pour personne: ni cet enfant, ni les autres, ni l’enseignant…
Il s’agit alors de discuter avec la famille pour trouver un aménagement qui lui sera porteur de bénéfices…peut-être une scolarisation à temps partiel, une AVS (quand une attribution est possible…chez nous en ce moment, toutes les attributions sont refusées) ou inventer autre chose. J’ai songé un moment à proposer à une famille de déléguer la mamie dans la classe pour s’occuper de l’enfant l’année prochaine si la situation ne se débloque pas. (je parle d’un TPS très vraisemblablement hyperactif qui se met constamment en danger s’il n’a pas un adulte pour s’occuper personnellement de lui; pour le moment scolarisé uniquement jusqu’à 10h30 le matin…). Je ne sais pas si c’est possible…
Enfin parfois, il est mieux pour tout le monde que l’enfant soit dans une structure adaptée…Encore faut il que l’institution tienne son rôle…ce qui n’est pas toujours le cas!


#3

… oui, mais des structure adaptées, pour les enfants de moins de 6 ans, ça n’existe pas … (en tout cas je n’en connais pas)

Il est réellement dommage de ne pas avoir suffisamment d’aide pour permettre l’accueil de ces enfants dans les classes… Encore une décision prise par des personnes qui ne se sont pas interrogées sur les moyens nécessaires à la mise en place … :rage:

Bon courage à toi et tes collègues @isamat
:kiss:


#4

bonjour,
C’est un sujet très complexe qui touche tout le monde. Il est évident que nous ne disposons pas du tout des mêmes possibilités.
Je ne peut parler que de ce que je connais. J’ai demandé pour un enfant atteint d’autisme que la maman soit présente car pas d’AVS de notifiée pour la rentrée. J’ai dû attendre avril pour qu’elle arrive dans ma classe (PS MS GS et 35 élèves en tout).
Autre exemple, j’ai accueilli un élève redoublant de CM2 dans une classe CE1 CE2 CM1 CM2 donc très grande différence d’age avec les CE1. Il provient d’une école REP en plan violence de la région parisienne et il était lui-même source de violence dans cette école. Il n’a jamais été pris en charge pour son comportement sauf par le directeur les jours de décharge soit une fois par semaine !
Dés le début d’année, j’ai demandé son dossier pour obtenir une aide mais pas de dossier constitué! Il n’était pas reconnu comme personne ayant un comportement inadapté donc j’ai travaillé avec lui toute l’année. Et je trouve que le problème est là car il a posé tout un tas de soucis, où est la limite ? Car si les parents ne suscitent pas une procédure envers la MDPH on se doit de “faire avec car il a droit à la scolarité comme les autres”.
J’ai vu une fois l’inspection intervenir auprès d’un élève de CE1 contre l’avis des parents car il mettait la vie de l’enseignante en danger en lançant son compas sur elle, sachant qu’il posait des difficultés depuis la petite section.
Donc 2 choses: lorsque les collègues de maternelle sont confrontés à des soucis avec un élève, même si vous ne bénéficierez pas du résultat, sachez qu’en élémentaire cela nous aide surtout si vous arrivez à faire suivre le dossier.
Car sinon, il est vite dit que tout allait bien auparavant et qu’il faille tout refaire si une demande d’aide est entreprise sans antécédents.
La deuxième chose, c’est de vivre avec élève en attendant. Moi, ce que je fais en général et quelque soit le niveau: j’essaie, au mieux, de rendre les élèves qui vont bien le plus autonomes possibles. C’est-à-dire qu’ils puissent savoir ce qu’ils ont à faire ou ce qu’ils peuvent anticiper. Comme ça, cela permet de gérer une crise ou un conflit pendant que les autres font une activité sans moi car à ce moment de crise, on n’a pas le choix de que garantir la sécurité pour tous.
Dernière chose, une psychologue était venue dans ma classe et elle m’avait dit que mon mode de travail était très ritualisé. Elle m’a fait comprendre que c’était positif pour les élèves et surtout les élèves en difficulté. Alors, je répète son conseil !
J’espère avoir répondu un peu aux interrogations.
Bon courage à tous face à ces difficultés.


#5

Bonjour Hélène ,
il existe bien des structures qui prennent en charge les tout petits dès l’annonce du diagnostic s’il a pu être posé de façon précoce , et jusqu’à l’âge de 6 ans ( CF les anciens CAMPS ou les CMPP ) , avant le relais par les services au-delà de cet âge (structures de 6 à 20 ans généralement ) .
Leurs équipes travaillent en relation avec les enfants et leurs enseignants .
Dans la structure où j’exerce certains professionnels assurent des séances dans le centre même et y reçoivent aussi les parents pour un travail spécifique et régulier avec eux autour de leur enfant , d’autres vont sur place à l’école : une enseignante spécialisée par ex assure précisément ce rôle ( lien école/service de soins , observation de l’enfant en situation , infos , y compris aux petits camarades quant à ses difficultés ET ses capacités , adaptations , etc …)
Les accompagnements dépendent du trouble ou du handicap , moteur ou sensoriel .
N’existe t il rien de tel dans ta région ?


#6

bien sûr que tout existe dans chaque région!
Mais entre les difficultés liées au temps qui passe, nécessaire aux parents pour faire leur chemin et aux soignants pour donner les rv et traiter les dossiers, et les difficultés liées au manque de place dans les structures et au manque de personnel , les enseignants se retrouvent à gérer l’ingérable, les enfants en besoin d’aide se retrouvent à souffrir et les enfants “ordinaires” se retrouvent à ne pas pouvoir profiter de la scolarité à laquelle ils ont droit.


#7

Tout à fait d’accord @Ledo1 avec ce constat , mais les structures , si elles existent bel et bien , voient leurs moyens se réduire et leur fonctionnement se complexifier .
A titre d’exemple , je suis des enfants & ados dans huit écoles , collèges et lycées différents . Certaines années cela peut aller jusqu’à neuf ou dix …
Nous souffrons nous aussi de réductions d’effectifs , pertes de postes ( retraites non remplacées quand ce ne sont pas carrément des suppressions , ou quotas pour les rééducations qui diminuent ) , suppression des formations etc .
Sans parler de l’augmentation constante de la “paperasse” , des écrits/comptes à rendre à tout bout de champ .
Bref , nous faisons tous de notre mieux avec ce que nous avons .
Quant au problème du temps nécessaire de l’acceptation par les parents , oui , c’est souvent un passage incontournable , difficile , et vous êtes aux 1ères loges pour " subir " les étapes de ce cheminement , mais aussi aider à ce qu’il se fasse , avec toute l’énergie et les difficultés que cela implique …


#8

Je suis ravie (et rassurée) d’apprendre que ces structures existent.
Malheureusement, je n’en avait jamais entendu parler, en 17 ans de carrière … ça fait peur non?

Pourtant, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs élèves qui auraient pu en bénéficier … encore une incompréhension pour moi.
Dans mon école, nous avons été obligées, plusieurs fois, de maintenir des élèves 4 années en maternelle juste pour attendre qu’ils aient l’âge d’entrer en IME (ou autre structure “pour grands”) … :rage:

N’ayant aucune formation pour ça, je rageais de ne pouvoir être suffisamment armée pour pouvoir aider ces enfants à progresser. De toute évidence, ils en étaient capables, mais nous ne leur proposions tout bêtement pas ce qu’il fallait. Que de temps (et d’énergie) perdus !


#9

Je pense que dans la plupart des cas nous sommes suffisamment armés en terme de pédagogie, bienveillance… Là où le bas blesse c’est que l’école en tant que structure n’est pas adaptée. Un adulte pour 30 enfants… Alors que pour certains enfants il faudrait une attention toute particulière, une attention de chaque instant. Nous ne sommes pas des magiciens alors nous faisons de notre mieux, parfois en nous épuisant voire en culpabilisant de ne pouvoir apporter plus à ces enfants ou d’avoir moins de temps et d’énergie pour ceux qui ont des difficultés.

Par contre, je sais aussi que depuis que je fonctionne en ateliers autonomes, ces enfants qui ont de gros troubles (j’en ai 3 dans ma classe…) n’ont jamais fait autant de progrès. Et je me dit que s’ils étaient dans une classe au fonctionnement plus traditionnel ils seraient perdus et beaucoup moins heureux !

Un des mes élèves est parfois très difficile à gérer. Il faut être avec lui pour qu’il se mette au travail, souvent je dois le prendre sur mes genoux pour qu’il se canalise et se concentre, travaille sans aller constamment déranger ses camarades. Il peut aussi être très agressif avec les autres alors lorsque cela devient trop difficile, nous avons mis en place un planning pour lui dans l’école et il va passer un peu de temps chez les collègues. Cela soulage la classe et ça calme le jeu et les relations avec cet élève. Ce n’est pas la solution miracle mais on fait avec les moyens du bord !

Deux des mes élèves sont suivis au CMPP (dont cet élève). Mais il a fallut attendre le mois de mars avant le début des prises en charge et avec un rendez-vous par semaine, et encore…, cela est bien léger pour leur apporter une aide efficace !

Malgré tout, la classe fonctionne. C’est parfois frustrant de ne pas pouvoir apporter plus à certains enfants avides d’apprendre mais je me rassure en me disant que mes élèves n’ont jamais été aussi loin dans les apprentissages avec autant de facilité et de plaisir :blush:


#10

je vous invite à lire le livre: “Quand l’école s’adapte aux enfants” de Donna Bryant qui peut vous donner des solutions face à des enfants qui ont des difficultés en les incluant dans une classe montessori.
Bonne journée :slight_smile:


#11

Merci à vous tous pour vos partages et réflexions. le fil de cette discussion est très intéressant. Nous sommes tous dans le même bateau élèves, enseignants, parents. Il faut maintenir le cap, et les jours de tempête ça fait du bien de ne pas se sentir seul(e).


#12

Je ne suis pas sûre de bien comprendre votre réponse. Pourriez-vous définir ce que vous appelez une “classe Montessori” ? S’agit-il d’une classe dans une “école Montessori” (signifiant alors une école privée) ?

J’avoue que je n’imagine pas une solution qui consisterait à dire à une famille “le mieux serait d’aller dans une classe d’école privée”.


#13

Bonjour,
moi j’imagine assez bien, parce que c’est à peu près ce qu’on nous a dit pour notre fils, scolarisé dans le public,et qui a un trouble de l’attention (et c’était de la part d’une enseignante pleine de bonnes intentions et qui essaie de s’adapter).


#14

Pour avoir vécu des moments difficiles avec certains élèves et résolu certains problèmes, voilà ce que je peux te dire :

  • si l’élève a un GEVASCO et relève de la MDPH, tu peux faire appel aux conseillers pédagogiques spécialisés handicap. Tu demandes cette aide par le biais de tes conseillers péda généralistes. Les conseillers spécialistes peuvent donner des idées simples mais que nous ne pouvons pas toujours trouver seuls.
  • si l’élève est très violent et met en danger les autres, lui-même ou les adultes, il est recommandé de faire un signalement pour mise en danger
  • concernant les adultes qui subissent le harcèlement de l’élève, il faut faire appel au CHSCT
  • si on envisage d’avoir à porter plainte pour coups et blessures, il faut demander la protection fonctionnelle par la voie hiérarchique.
  • nos délégués élus quel que soit leur syndicat d’origine sont en général de bons aides et de bon conseil.
    Tu peux aussi demander un entretien avec ton IEN et lui exposer les difficultés auxquelles tu es confrontée.
    Il est souvent mal vu d’aller se plaindre mais je crois que dans le cadre d’une démarche bienveillante pour soi-même, il ne faut pas hésiter.
    Je l’ai fait cette année en tant que directrice avec mes collègues et je me sens mieux car nous avons été aidées et pouvons à nouveau travailler normalement.

D’une façon plus générale, je pense qu’il faut demander des formation pour l’accueil des enfants à besoins particuliers (BP) car il y en a de plus en plus et nous sommes confrontés à des injonctions contradictoires les concernant. Je pense en particulier à la question de protéger chaque enfant y compris l’enfant BP surtout lorsqu’il y a des crises violentes.
Bonne suite à tous, gardez la joie !


#15

Merci d’avoir lancé cette conversation! Pour ma part je pense qu’il faut réussir à se former comme nous l’ont dit de nombreux collègues, à se faire aider même si ce n’est pas toujours bien vu comme nous le dit @Emejie . Mais je pense que le plus important est de faire de son mieux sans se culpabiliser, en acceptant nos propres limites, en ne se flagellant pas parce qu’on a perdu son calme, je pense qu’il est primordial de se protéger, d’être pleinement conscient de la difficulté de la tâche. Je pense qu’il faut confier de temps en temps à un collègue un élève qui nous donne trop de fil à retordre et qui menace la santé du maître et des ses camarades. Bon courage.


#16

Je relance la discussion pour savoir si quelqu’un a des conseils.

J’ai un enfant de MS, le gevasco est en cours, j’ai une AVS quelques heures par semaine (une qui est déjà à l’école et qui a quelques heures en plus à faire) avant d’avoir peut être un peu plus d’heures quand le dossier sera validé.

Je viens donc de faire mes premiers jours avec cet enfant et c’est très difficile.

Il a une attention très limité, a un besoin constant d’un adulte. Même avec l’AVS juste à côté, il a jeté plein de jeux dans la classe et a déjà cassé des jeux (d’ailleurs si quelqu’un sait si on peut faire appel à une quelconque assurance par rapport à ça…).

De ce que j’ai pu observer, il peut rester sur un jeu une dizaine de minutes avec un adulte… puis quand il en a assez, il balance tout. Il ne peut pas rester au coin regroupement: il peut faire mal aux autres, les embêter, se lever, crier… Il ne parle pas encore.

J’ai donc très peur des jours où je n’ai pas d’adulte avec lui: il risque de casser beaucoup de choses ou de blesser quelqu’un (jeter les jeux en bois, ça peut faire très mal)… Bref, tous vos conseils sont les bienvenus car pour l’instant, à part affecter mon ATSEM à la surveillance de cet enfant quand je n’ai personne, je ne vois pas trop comment faire….


#17

Bonjour @ptitange, il y a déjà beaucoup de réponses utiles et réconfortantes dans les messages précédents.
Même en ulis école, nous sommes confrontés à ce genre de difficultés parce que nous recevons des enfants en attente de place en IME, avec notification AVSi mais pas toujours nommé. J’en ai 3 cette année dont 1 qui ne tient même pas 30’ avec sa maman (pas de langage, couche, biberon, aucune accroche du regard…)
Pour ton élève, je te conseille :
1/ de proposer une scolarisation progressive. J’avais l’an dernier un enfant très violent (lançait les tabourets à travers la classe, a cassé un meuble particulièrement solide à coups de pied, se sauvait…). En accord avec la maman, nous l’avons accueilli 1 h par jour, puis nous avons augmenté le temps 1/4 d’heure par 1/4 d’heure quand nous le jugions possible, puis avec récréation, jusqu’à 2h-2h30. Il vient cette année 1/2 journée complète et cela s’est parfaitement passé. Je pense que la difficulté consiste à expliquer aux parents qu’il vaut mieux peu mais dans de bonnes conditions, avec possibilité d’une évolution rapide, que beaucoup avec tous les risques que cela comporte pour la classe, mais surtout pour lui qui est très probablement en souffrance et l’exprime par cette violence.
2/ de faire un rapport systématique et purement objectif, écrit, de tous les incidents. Nous en avions fait 13 en 3 mois… N’hésite pas à les transmettre à ton IEN, au moins à ton conseiller péda, si tu juges que le danger est trop important, et surtout avant un quelconque accident grave.
3/ d’alterner de petites activités (pas plus de 10’ puisque c’est ce que tu as observé) avec des moments calmes et sécurisants où l’adulte peut le prendre dans ses bras, lui raconter une histoire, lui chanter une petite chanson calme, lui caresser les bras, les cheveux… suivant ce que l’enfant accepte et apprécie. Il peut aussi l’emmener faire un petit tour dans la cour.
4/ de le contenir physiquement quand il est prêt à exploser : l’adulte le prend contre lui, dos de l’enfant contre ventre de l’adulte, bras maintenus, comme une camisole, mais bienveillante et rassurante. Cela peut également se faire assis. Tu peux donc aussi essayer lors des regroupements avec l’AVS ou l’ATSEM.
Enfin, je pense que tu peux faire appel à l’assurance responsabilité civile pour le remplacement du matériel cassé. Cela permettra aussi aux parents de prendre réellement conscience des difficultés que tu rencontres avec leur enfant.
Bon courage !


#18

J’ai vécu exactement la même situation l’an dernier, sans AVS du tout car l’enfant était en PS (le temps de monter le dossier … l’AVS est arrivée seulement pour cette rentrée). Ce que j’ai fait : d’abord j’ai alerté le Rased, le psy est venu observer 2 fois et m’a donné des conseils, sans trop d’effets malheureusement, mais on a pu ainsi commencer à monter un dossier MDPH. La maman m’a demandé si elle pouvait passer une matinée en classe pour observer son fils, j’ai accepté, elle s’est ainsi rendue compte des difficultés rencontrées par son fils et on a pu ainsi rester dans un dialogue constructif. Quand le danger est devenu intenable (enfants frappés, matériel en bois jeté à la tête des copains, morsures, fugues …) j’ai fait un courrier à l’IEN, qui a pris immédiatement la mesure du danger, et nous avons dû envisager un allègement de la scolarisation en attendant l’AVS. En gros, quand j’étais seule en classe (pas d’Atsem l’après-midi), nous avons convenu qu’il ne viendrait plus. L’année a été extrêmement difficile pour lui comme pour moi, mais je me suis sentie soutenue par ma hiérarchie et ça m’a aidé à tenir et à tenir la classe.
Surtout ne reste pas seule, préviens un conseiller péda ou directement l’IEN, et si tes collègues peuvent prendre le relais quand tu craques n’hésite pas. Dans mon cas c’est ce qui m’a manqué, le jugement de mes collègues (“elle ne sait pas tenir sa classe”) plutôt que le soutien.
Je te souhaite beaucoup de courage, prends soin de toi surtout !


#19

:astonished:
sympas les collègues!! heureusement que les miens sont compréhensifs!!!
j’ai moi aussi un élève très difficile ( surexposition aux écrans) …malheureusement, la famille refuse de voir les difficultés de l’enfant qu’elle considère comme étant la conséquence de ma façon d’enseigner…et ce, malgré une invitation à venir en classe, le fait qu’elle accompagne les sorties ( sinon pas possible de le prendre)…refus de remplir le dossier pour l’avs… double discours… bref, pas de relation de confiance!!! aujourd’hui nous nous sommes résolus à faire une “information préoccupante”…un vrai constat d’échec.

Tes collègues changeront probablement d’avis quand l’enfant en question passera dans leurs classe… les miens appréhendent et me soutiennent beaucoup pour trouver une solution au plus vite qui soulage tous le monde, de l’enfant concerné aux adultes de l’école en passant par tous les autres enfants qui le côtoient…


#20

L’AVS c’est normalement pour les enfants porteurs de handicap. S’il s’agit d’une surexposition aux écrans, il faudrait surtout réduire les écrans, ce qui devrait améliorer considérablement les choses (j’imagine que la famille ne veut pas ou ne comprend pas).
C’est difficile pour de nombreuses familles ayant un enfant porteur de handicap d’avoir une AVS, je trouve qu’elles devraient être prioritaires pour les AVS par rapport aux familles avec problèmes sociaux, qui devraient être résolus autrement.