Littérature, contes traditionnels


#1

Je voudrais avoir votre avis concernant la lecture d’histoires et de contes.
Catherine Guéguen dans son livre pour "une enfance heureuse "souligne la fragilité de l’enfant et dit qu’il faudrait éviter les histoires qui font “peur” jusqu’à 5,6 ans.
Dans l’école où je suis (depuis septembre) il y a une programmation de contes sur les 3 années avec notamment le petit chaperon rouge en PS et Blanche-neige en MS.
Je trouve que c’est inadapté pour les enfants mais mes collègues se moquent de moi ( gentiment) en argumentant que c’est la façon de raconter et d’expliquer ensuite qui fait toute la différence.
Pour elles, les neurosciences sont intéressantes mais jusqu’à une certaine limite …J’ai cédé mais ça m’agace quand même un peu…je présenterais des versions édulcorées à mes Ps/Ms.
qu’en pensez-vous?


#2

je suis de ton avis… Les contes me semblent intéressants à travailler à partir de 6 ans, mais avant l’enfant prend ce qu’on lui présente comme étant la réalité… Je n’en ai pris conscience que cette année, d’une part en suivant ce chemin, et d’autre part en observant mon petit dernier de 6 ans qui a beaucoup écouté les histoires de ses grands frères et qui en a gardé beaucoup de frayeurs…


#3

Je suis tout à fait d’accord avec toi, ce n’est pas adapté pour des petits.
Je ne sais pas pourquoi on s’obstine à vouloir faire connaître les contes traditionnels aux enfants de maternelle. (Est-ce ça figure dans les programmes d’ailleurs ?) Ce serait bien plus adapté à partir du CP.
Par contre à ta place je pense que je n’aurais pas cédé. Le petit chaperon rouge, ça reste quand même l’histoire d’un loup qui mange des humains ! C’est plus qu’assez pour effrayer des petits, sans parler des dommages que cela cause aux loups.
En même temps c’est tellement difficile de se sentir isolé dans son école. Pour moi la solution a été de changer d’école, pour enfin me sentir bien. On doit faire des concessions sur certaines choses, mais pas sur ce qui peut faire du mal à nos élèves.


#4

Il y a des contes plus adaptés aux plus jeunes : Roule Galette, Boucle d’Or, la Petite Poule Rousse, les 3 petits cochons, les loup et les 7 chevreaux, les 3 boucs et le troll, sont ceux que je lis ou raconte souvent à mes PS/MS…
Le loup et les 7 chevreaux est une sorte de Petit Chaperon Rouge pour petits, et parfois en fin d’année je leur lis le Petit Chaperon Rouge aussi…
J’évite Blanche-Neige, trop long… mais beaucoup le connaissent, et on en parle parfois : la sorcière les fascine…
J’évite absolument le Petit Poucet, trop angoissant et trop long…
Le Vilain Petit Canard est un peu long aussi, mais j’en ai une jolie version “audio” simplifiée que je leur fais écouter en fin d’année aussi, s’ils me semblent prêts…
Je pense que chaque enseignante devrait pouvoir établir son propre répertoire suivant sa sensibilité, ses goûts et son public : on ne raconte bien un conte ou une histoire que si “on le sent”…
Les peurs enfantines, les peurs ancestrales, existent, qu’on en parle ou non : il peut être amusant et même salutaire de pouvoir jouer avec et les dédramatiser… Mais avec nos très jeunes enfants, soyons attentives à ne pas au contraire les exacerber… Et suivant les années, suivant les enfants et leur sensibilité, suivant la mienne aussi, suivant les jours même, je lis plutôt telle ou telle histoire, et je suis heureuse de m’en sentir entièrement libre ! Les progressions d’école à ce niveau sont une inutile contrainte…
A ta place je dirais à mes collègues que je leur lirai peut-être la liste prévue, si je le sens, mais que j’ai aussi d’autres contes dans mon escarcelle qui me paraissent plus adaptés et que je saurai mieux leur faire aimer… et que dans tous les cas je leur donnerai la liste de ce que les enfants auront eu l’occasion d’entendre au cours de l’année… c’est tout ce qu’elles peuvent réellement exiger d’ailleurs, en toute honnêteté de leur part, elles doivent bien le savoir… Les progressions d’école sont des arrangements entre collègues, qui doivent pouvoir évoluer, surtout quand les collègues changent, et qui ne doivent pas devenir des impératifs en plus des programmes…


#5

Je suis également de ton avis. Cela fait 10 ans que je travaille en maternelle et je n’ai jamais beaucoup lu de contes traditionnels à mes élèves. J’ai un enfant de 5 ans et depuis sa naissance, j’ai pris la mesure des choses: nous n’avons pas la télévision et je contrôle toutes les images qui pourraient lui passer devant les yeux. Ma philosophie et celle de mon mari est que tant qu’il peut vivre au pays des Bisounours, c’est très bien. D’autre part, tant que les enfants ne font pas la différence entre ce qui est réel et ce qui est imaginaire, cela les incite à croire que beaucoup de choses qui ne sont pas réelles existent. Ainsi, je signale toujours à mon fils qu’il s’agit d’une histoire imaginaire et même lui, dès qu’il a commencé à s’inventer des petits amis imaginaires ou des histoires, il nous précisait que c’était dans son monde “imaginaire”. D’autre part, lorsqu’il était en PS, en octobre-novembre, ils ont travaillé sur le thème des monstres et des sorcières et cela l’avait beaucoup perturbé, ainsi que d’autres enfants de sa classe. Cette même année, il a été très effrayé à la lecture de l’histoire des 3 petits cochons. Nous avons toujours évité les histoires de loups, de monstres, de sorcières et je ne comprends pas que l’on ne propose pas plutôt aux enfants des histoires de fées, de magiciens et autres personnages plus “gentils”. Personnellement, je me cantonne à la Princesse au petit pois, Boucle d’or, Cendrillon, qui ne font pas intervenir de personnages trop méchants et où personne ne meurt. Je ne montre d’ailleurs pas certaines images si elles pouvaient heurter la sensibilité des enfants .Je prête les contes aux enfants s’il souhaitent les emprunter et puis les parents sont libres de les leur lire ou non. Je sais qu’il n’est pas évident de faire ce qu’on veut lorsqu’on programme en équipe, mais tu es seule maîtresse à bord dans ta classe et je crois que je ne lirais aux enfants que les histoires qui me semblent adaptées pour eux. Fais ce en quoi tu crois, selon ton cœur. En espérant avoir pu t’aider…


#6

Ania tu sais les monstres, les loups, sorcières et compagnie ne sont que des symbolisations des parts sombres de tout humain… les histoires de monstres, comme Max et les Maximonstres par exemple, sont une façon détournée et habile de faire comprendre aux enfants que nous avons tous en nous des sensations étranges, incongrues, voire monstrueuses, et que ce n’est pas dramatique… que c’est pareil pour tout le monde, et qu’on peut les exprimer par l’imaginaire, et même en rire… Le monde des Bisounours dont tu parles n’existe pas plus dans la tête de tes enfants que dans la réalité…ne pas parler de ses peurs, ne trouver nulle part d’écho à ses angoisses indicibles, ne les empêche pas d’être là, au contraire…
Je crains de mon côté que les enfants que l’on croit faire vivre au pays des Bisounours risquent de ne pas se sentir autorisés à parler de ce qu’ils ressentent si ce n’est pas conforme à ce qu’ils sont censés ressentir, ni même se sentir autorisés à ressentir ce qu’ils ressentent, et être amenés à se croire anormaux ou mauvais à cause de ça… Tout être humain, même très très jeune, même élevé dans l’amour, la douceur et la tendresse les plus vrais, a ressenti et ressentira à de multiples reprises de la colère, de la jalousie, des angoisses, des peurs inexpliquées… et c’est toujours violent d’être aux prises avec ces sensations, ces émotions si difficiles à contrôler, et impossibles à étouffer…
Alors les contes, les albums pour enfants qui parlent de ce qui nous fait peur ou nous angoisse, sont des moyens d’en parler l’air de rien, à travers les histoires imaginaires de leurs héros lointains, dans le temps et l’espace immatériels et universels du “il était une fois”…
Protégeons nos enfants de ce qui peut les choquer quand ils sont trop jeunes, bien sûr, mais ne les privons pas non plus de ce qui peut les aider à mieux se comprendre et à mieux vivre leurs émotions d’humains…


#7

Pour compléter le propos de Isa1, je pense au livre de Bruno Bettelheim ; “psychanalyse des contes de fées”. Je vous cite une partie de la quatrième de couverture : “Contrairement à ce que l’on affirme trop souvent, les contes de fées ne traumatisent pas leurs jeunes lecteurs. Ils répondent de façon précise et irréfutable à leurs angoisses, en les informant des épreuves à venir et des efforts à fournir”. Personnellement, ça me parle et le livre est passionnant. L’attraction des enfants pour les contes de fées me semble montrer qu’ils touchent à quelque chose qui fait écho en eux . Lorsque le conte arrive au bon moment, qu’il fait sens, il vient mettre à mon avis des mots sur des peurs qui étaient déjà là ; peur de l’abandon, d’être mangé…
Maintenant, je suis curieuse de lire ce qu’en dit Catherine Guegen et de connaître ses arguments. Et je pense aussi qu’il y a des contes pour lesquels il faut attendre. De toute façon, si on n’adhère pas à un conte, je crois qu’il ne faut pas le lire.


#8

D’accord avec toi Mélanie, marre du loup “méchant :confused:”. En ce moment je lis La Hulotte: et je transmets à mon fils et à mon mari que les “nuisibles” comme la martre, la belette, le renard, le blaireau…n’en sont en fait pas (que pour nous les hommes pour des raisons tout à fait futiles). Il s’attaquent bien souvent à des animaux malades et évitent ainsi la propagation de maladies (ex: chez les écureuils).


#9

Mmmh @zartine je ne sais pas. Bettelheim je l’ai un peu mis de côté. J’ai quasi complétement arrêté les loups (on m’avait offert un livre avec la gueule du loup dans laquelle il fallait oser mettre la main, ca l’attirait comme ca l’effrayait (enfant), et d’autres histoires imaginaires) quand j’ai lu cela de Gueguen - voir doc joint ->stimulation de l’amygdale et vulnérabilité émotionnelle. Mon fils a 2 ans et demi et comprend bien que le loup est un animal qui chasse (je lui explique qui sont ses proies) mais qui n’attaque pas sans raison. Tout comme à l’aquarium je lui explique que comparé à un moustique un requin attaque très peu l’homme. Ca nous permet d’étendre le sujet sur d’autres animaux. Il sait que l’aigle peut attaquer la marmotte, le renard le hérisson, le hérisson les limaces et les escargots bref! c’est un prétexte à faire tout la chaîne alimentaire! c’est beaucoup plus intéressant.:innocent:
Il est petit mais il est avide de connaître des choses sur la vie réelle des animaux, les contes ou histoires imaginaires on en effet très peu, je voulais faire comme tout le monde et puis je me suis dis: mais si j’essayais autre chose? On a un petit loup drôle de temps en temps avec Ramos, pour rire, et je viens de commencer Roule Galette et Boucles d’Or (je parle des contes) qu’il mémorise très bien car il y a une répétitivité (parfois je dis un extrait comme “cette soupe est délicieuse!” et il est capable de me redonner le titre (Boucles d’or).
Voilà l’extrait de Gueguen dans Une enfance Heureuse.

Voilà pour mon expérience.


#10

Oui avec Bruno Bettelheim mais à partir de 6 7 ans. Enseignante en maternelle depuis 15 ans, j’ai longtemps lu des contes et régulièrement des parents venaient me voir et me dire que leur enfant faisait des cauchemars, qu’il avait peur des loups. Et puis découverte de MMontessori, oui pour les contes, les loups… mais quand l’enfant sait distinguer la fiction de la réalité, et donc vers 6 7 ans.
Depuis je ne lis plus de contes!
Jusqu’à environ 6 ans, parfois 5, l’enfant ne distingue pas, ou mal, la fiction de la réalité, le loup peut avoir l’air gentil, il mange quand même une petite fille et les enfants pensent que le loup est méchant, qu’il peut venir les manger, ils ont peur! Pourquoi jouer avec leur peur et leur procurer ces angoisses? A 3 ans on ne met pas des mots sur des peurs qui étaient déjà là, on les créé ou on les renforce, mais on ne permet pas à l’enfant de s’en libérer. Pourquoi ne pas attendre que l’enfant ait les capacités de les mettre à distance?


#11

Oui mais tu sais j’arrive dans une école d’appli…avec 4 PEMF ( adorables mais avec des idées bien arrêtées…) je me suis lancée toute seule dans une année 0 avec de nouveaux élèves, une nouvelle Atsem, une nouvelle équipe… il faut faire des concessions! quand je dis que je lirais ou raconterais des versions édulcorées, crois moi elles seront très très diluées!!
J’ai prêté le livre de Catherine Guégen à une maman, dès que je l’aurais récupéré, je vous la citerai,contrairement à Bettelheim , elle proscrit les histoires de sorcières, de loups et de monstres jusqu’à 5, 6 ans car l’enfant n’a pas les structures cérébrales pour faire face à ses peurs. Elle dit aussi que c’est du registre de l’excitation et de la fascination quand des petits réclament. Elle reçoit beaucoup d’enfants terrorisés qui pensent que des sorcières ou des monstres se cachent dans leur chambre…je vous invite à l’écouter dans l’onglet " inspirations" et encore plus à lire le livre " pour une enfance heureuse , repenser l’éducation à la lumière des nouvelles découvertes sur le cerveau"


#12

Merci lunette, c’est franchement très intéressant.
Par contre, je n’arrive à rien avec les références que tu as mises sur l’extrait de Catherine Gueguen. En plus, vous avez vraiment éveillé ma curiosité. A un point tel que je me demande si je ne vais pas tout recopier à la main pour pouvoir ensuite retaper et accéder au fameux extrait dont tu parles…


#13

Voilà @zartine, il manquait un petit signe pour que l’image soit visible, c’est corrigé :wink:


#14

Merci beaucoup. Je le lis tout de suite !


#15

Bon j’ai oublié de dire que du coup malgré ses 2 ans et demi il m’invente des histoires où une marmotte bronze au soleil sur un rocher et ne voit pas l’aigle, ou bien ça donne que quand on passe devant de petits escargots il me dit de les laisser aux hérissons mais “pas les gros!” (les hérissons ne mangent que les petits escargots). Ou bien un lombric dans la terre il me dit de le laisser au merle! Et en ce moment c’est sa période des pourquoi et on développe (même moi j’apprends ces choses:blush:). Quelque part j’y trouve un respect de la nature (pourtant je suis citadine et ne me suis jamais intéressée plus que ça à toute cette vie animale!) et son imaginaire se développe à partir de cela.
Pour Roule Galette il m’a tout de suite dit qu’un renard ne mangeait pas de galette :wink:
J’inventerais bien des “contes” avec des “réalités” animales. Mais si seulement j’avais le temps!!
L’extrait oui c’est dans “Une enfance heureuse”:wink:


#16

Eh bien je n’avais pas lu le texte de Catherine Gueguen, mais il illustre tout à fait mon propos. A quoi bon faire entendre des histoires de dévoration, montrer des images monstrueuses et raconter que des gens veulent faire du mal à d’autres personnes ? Cela effraie les enfants et les incite à penser qu’il y a des choses légitimes dans tout cela, puisque c’est l’adulte qui propose à l’enfant de lui en faire le récit. Jusqu’à 6 ans , l’enfant ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire et il croit comme possible tout ce que l’on va lui conter. Ne pas lui proposer ce genre de récit ne l’empêchera pas pour autant de ressentir des émotions diverses et variées et d’en parler, car nos journées sont émaillées de sentiments et d’émotions et que même si on ne lit pas des contes, on lit quand même des histoires qui parlent des sentiments et des émotions que l’on peut ressentir dans la vraie vie.Ce qui peut à mon sens les aider à mieux se comprendre et mieux vivre les émotions, c’est de les nommer, d’en parler. En revanche, penser que les enfants de 2 à 5 ans sont capables de prendre du recul par rapport aux contes afin de faire un lien avec leur propre ressenti ne me paraît pas possible.


#17

D’accord avec vous pour dire mon scepticisme quand aux contes “effrayants” avant 6 /7 ans (le fameux “âge de raison”) je le pense depuis longtemps mais la “mode Betteheim” m’opposait des arguments quasi irréfutables ! Et si ce brave Monsieur se trompait ?!.. Heureuse en tout cas qu’un autre éclairage nous soit apporté par Catherine Gueguen. Elle aussi sera peut-être décriée et “passée de mode” un jour mais pour l’instant elle a l’immense mérite de nourrir les réflexions et d’apporter un autre éclairage…

Et cet éclairage me parle bien à moi, grande émotive, maman d’une petite émotive… Ma puce de 4 ans commence à bien distinguer le réel de l’imaginaire (on en a parlé très tôt, justement pour désamorcer ses peurs) eh bien ça ne l’empêche pas d’être débordée par la peur, même devant un livre “inoffensif” (en apparence) et même si elle le connaît bien!

Tout ça pour dire que ça me donne l’impression suivante : pour pouvoir tirer profit des contes, l’enfant doit pouvoir faire la différence entre réel et imaginaire ET savoir identifier / maîtriser ses émotions… Tout aussi important je pense. 6/7 ans donc !


#18

Bonjour @marie21, ta fille a-t-elle eu accés à des contes effrayants ?


#19

Oui, “les 3 petits cochons” et “poule rousse” semblent l’avoir beaucoup impressionnée…
Par ailleurs elle parle beaucoup de la mort, pose énormément de questions à ce sujet depuis ses 3 ans je dirais… Mais dans un contexte familial et scolaire où rôdent les cancers dans tous les coins, je ne suis pas psy mais je pense que ça a dû la travailler un peu… Alors on se dépatouille pour ne pas éluder ses questions, lui dire les choses de la vie et de la mort avec simplicité et douceur… (Ces derniers temps nous avons beaucoup listé “nos grand bonheurs dans la vie”, un vrai régal, heureusement!)


#20

Je me souviens d’un petit garçon qui quittait le regroupement quand je prenais le livre de “la petite poule rousse”, je parle de la version avec le renard, pas de celle qui met en scène la fainéantise d’un cochon, d’un chat et d’un canard refusant toute entraide. C’est le conte le plus effrayant que j’ai lu cette année là.
Mais il avait également peur de choses tout à fait inattendues. C’était un petit garçon chez qui les interrogations sur les origines de la vie, la mort… sont venues très tôt. Il était très performant aussi. Vous avez remarqué vous aussi que souvent les enfants les plus performants étaient aussi ceux qui étaient le plus angoissés ? Comme si l’intellect avait accés à des choses que la maturité affective n’était pas prête à gérer.