Max et les maximonstres !!! Je l’ai découvert trop tôt celui là aussi…
Je l’ai toujours, et rien que voir la couverture me donne quelques frissons ! ( et même si l’on part du principe que j’étais particulièrement sensible, il y aura toujours, dans une classe, des enfants particulièrement sensibles !)
Et pourtant, il est chouette ce livre, ce n’est pas là le souci.
Le petit chaperon rouge, trop tôt aussi pour moi ( pourtant, je pense que j’avais un peu plus de 6 ans) : je vivais juste à côté d’une forêt, la conséquence a été claire : alors qu’avant j’allais y jouer avec joie avec mes amis, j’ai commencé à associer “forêt = danger”. En revanche, j’ai travaillé sur ce conte, et des réécritures avec des ados de 12 ans, et là ils ont adoré, on a pu parler des peurs, des significations du conte…
Catherine Gueguen a rappelé que ces contes avaient été initialement écrits pour des adultes ! Il me semble que c’est plus compliqué que cela, mais tous les cas, ils n’ont pas été écrits pour être lus à de enfants de moins 6 ans, c’est évident. La violence des contes de Grimm (avant d’être un peu adaptés, édulcorés) est incroyable…
Ces peurs du noir, des monstres, seraient-elles aussi présentes sans les histoires ? J’en doute de plus en plus…On ne connaît pas la nature des cauchemars des enfants avant qu’ils découvrent ces monstres, sorcières pas sympa, images sombres, tours de magie douteux and co.
Je réalise à quel point cette question est difficile. La littérature jeunesse regorge de livres qui font peur, mais aussi de livres bourrés de violence éducative, donc le choix se restreint assez vite, et quand on a des enfants en grande demande de livres…il devient de plus en plus difficile de trouver des livres adaptés !
J’ai du mal avec l’association de la colère avec des monstres. C’est quelque chose que j’entends de plus en plus. Dans les livres, ou dans des paroles " allez, viens, on va faire sortir le dragon qui est à l’intérieur de toi"…Je suis consciente, qu’avec beaucoup d’humour, cela peut passer, mais je suis bien embêtée quand même. Parler de la colère que ressente les enfants en associant des images négatives ( il y a un monstre à l’intérieur de toi !), cela me gène vraiment, sans pouvoir formuler cela parfaitement…Outre la peur de l’enfant qui va réellement croire qu’il y a “quelque chose” à l’intérieur de lui, il y a cette association colère = émotion négative.
Isa1, tout à fait d’accord, la scolarisation à 3 ans a changé la donne…On les pousse à grandir trop vite !
Et d’ailleurs, la collectivité à 3/4 ans ( ou même en crèche) change la donne aussi : un enfant qui n’a jamais eu peur du noir, un parent n’aura pas l’idée de lui lire un livre qui parle de la peur du noir ! En revanche, en classe, ce livre va peut-être être lu à tous les enfants et ceux qui n’avaient pas peur du noir vont se mettre à en avoir peur…
Et puis certes, bien accompagné, tout cela ne produit pas des catastrophes, mais malheureusement, des enfants vont trouver un accompagnement chez eux, mais pas en classe, et d’autres, en classe, mais pas chez eux…
Je vais être plus prudente moi aussi…