Bien sûr il faut savoir choisir quelle histoire on raconte à qui, et les histoires effrayantes ne sont clairement pas pour les petits…
J’ai envie de plaider pour que chaque enseignante puisse lire le conte ou l’album qui lui parait adapté à ses enfants sans se référer à une liste obligatoire… Se poser la question “est-ce que ça ne risque pas de faire trop peur ?”, bien sûr, mais aussi : “est-ce que ça n’est pas trop long, est-ce que ça va les intéresser, est-ce que c’est bien dit, bien écrit, les illustrations sont-elles de qualité, est-ce qu’il y a un message et si oui suis-je d’accord avec…” et au final la plus importante "est-ce que j’ai envie de lire ce texte à mes enfants ?"
L’important c’est de donner et de prendre du plaisir dans ces moments là… et savoir que malgré tout le soin qu’on met à choisir un texte, on doit pouvoir se rendre compte s’il ne convient pas à son auditoire ou à une partie de l’auditoire… dans ce cas laisser tomber, et s’en rappeler pour affiner son prochain choix…
Sinon j’ai peut-être un peu surréagi à l’idée de faire vivre nos enfants au pays des Bisounours, qui me parait un peu risquée, comme celle de contrôler toutes les images qui passent devant les yeux de son enfant… Tout contrôler pour son enfant c’est ce qu’on est obligé de faire quand il vient de naître, surtout en tant que maman… et ensuite c’est tout un art de savoir quoi continuer à contrôler sérieusement, jusqu’à quand, et sur quoi et à quel moment il est temps de lâcher du lest… à chaque étape de la croissance d’un enfant il faut changer, adapter ses façons de parler et de faire, faire évoluer les règles, les habitudes : ça peut être angoissant, mais c’est aussi libérateur…