Gérer le manque d’autonomie et les moments d'apparente “régression”


#15

Ouhahou !!! Je suis vraiment contente de lire cela. C’était avec un peu de culpabilité que je mettais en place des plans de travail pour quelques enfants en me disant que c’était moi qui n’avais pas trouvé l’entrée pour les intéresser. Et certains parents me disaient, je vois qu’on finit tout de même par “obliger” mon enfant.
Merci.


#16

je pense mais à vérifier sur le site que les prochaines dates seront à la toussaint…
On s’y retrouvera peut-être…à nous tous on va y arriver à faire bouger les choses…moi aussi ce savoir être me semble une évidence et je manque d’outils tout simplement…ici on apprend à se faire confiance…on apprend à observer …à se reculer…à s’élever…mais il nous manque clairement des formations dispensées par notre employeur…pour prendre soin de nos élèves et de nous aussi…ce qui se joue dans le rapport à l’enfance n’est pas toujours simple mais tellement riche si on apprend à décoder…


#17

Merci pour ce sujet, vraiment central.
Merci pour toutes vos pistes de réflexion.:sunny:

Tout d’abord, je voudrais vous dire que c’est normal de douter, c’est même plutôt bon signe.
J’en ai posté des messages de détresse, et je sais que j’en posterai encore sûrement.:smile: J’accepte cela.
La bienveillance commence par soi-même. Notre état mental et physique connaît des cycles, la nature nous l’enseigne. Nous ne pouvons pas être tout le temps au sommet de notre forme, nous traversons des périodes de grand dynamisme, mais aussi des périodes de latence. Nous ne reprochons pas aux arbres de perdre leurs feuilles en automne, ne nous reprochons donc pas nos états de fatigue.
Ceci vaut bien sûr pour les enfants.

Je ne saurais évidemment mieux dire que Céline Alvarez. Je commence à avoir un peu d’expérience et ce que note @Celine, je l’ai observé aussi.
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Ensuite, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il y a également des périodes très clairement identifiables où toute la classe semble se désorganiser… mais pour un autre motif qu’une simple fatigue physique ou qu’un simple changement de saison. Cette période n’est pas seulement une “période agitée” mais peut-être un passage essentiel, “créateur” dans le sens premier du terme, que nous devrions reconnaître et accompagner. Je pense à ces moments agités lors desquels les enfants ne semblent plus du tout disponibles pour des apprentissages sollicitant fortement leurs ressources cognitives… mais qui sont pourtant des périodes souvent suivies de “bonds” dans les acquis. Ces périodes “brouillonnes” apparaissent souvent une ou deux semaines avant les vacances, et, au retour des vacances, nous sommes surpris par les avancées et consolidations que nous constatons. Comme si, après une période d’apprentissage soutenue, et avant d’aller plus loin, une période de “repos cognitif” s’imposait pour digérer toutes ces nouvelles informations avant de les extérioriser.

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Je crois que c’est ce que j’ai remarqué de plus flagrant. Quand on laisse les enfants évoluer selon ce qu’on appelle ici “les lois naturelles”, on observe clairement ces phases extrêmement intéressantes. Ces périodes de latence essentielles pour l’enfant.
Cela va à l’encontre de notre formation qui nous apprend à contrôler à chaque instant le temps de l’autre, à lui imposer un contenu mais aussi un rythme de travail.
Je peux vous assurer, car je l’ai vu de mes propres yeux, qu’un enfant peut passer des semaines à poinçonner (LE grand succès ici) ou encore observer des mois … puis apprendre à lire en une semaine. Il m’a fallu lutter intensément contre tout ce qu’on m’a appris, contre mes croyances, pour ne pas asseoir ces enfants de force devant une table et un crayon.

La question du plan de travail m’a occupée des mois, voire des années.
Je partage ici mon expérience, qui n’a donc qu’une valeur subjective.
J’en ai mis en place au début. La classe n’était pas bien organisée, je n’avais pas d’expérience, plus de 30 élèves, pas de moyens, pas d’aide.
C’était une béquille, cela m’a rassurée un temps.
Puis, quand l’environnement est vraiment devenu propice au travail (c’est dingue comme changer une table de place, enlever un coin jeu ou réorganiser une étagère peuvent changer la vie), quand nous avons réussi à définir, à force de tâtonnements, des règles de vie censées … j’ai lâché ma béquille. Béquille horriblement chronophage.
J’avais pris en photo chaque activité et je “patafixais” ces étiquettes plastifiées sur un plan de travail. Chaque jour. Pour tous. Une folie.

Mais si je n’ai plus besoin de ce système, c’est en partie grâce à l’expérience. C’est loin d’être parfait, bien sûr, mais on ne dira jamais assez combien le temps compte pour appréhender et digérer cette nouvelle façon d’enseigner.
Garder ses élèves est très important aussi. Quand il faut tout recommencer chaque année, c’est épuisant. Quand mes PS arrivent dans notre mini-société déjà installée, ils sont accueillis par leurs pairs autant que par moi. Davantage que par moi.

Donc, il n’y a plus de plan de travail, MAIS, un accompagnement est tout de même nécessaire. Accompagnement très étroit pour certains.
Je demande à l’ATSEM (dont la présence est une condition sine qua non) d’orienter quelques enfants sur des activités précises, et de les aider à acquérir quelques compétences socles. Je nous prépare des documents qui nous permettent de cibler rapidement les besoins (voir le sujet sur le suivi des élèves). Nous savons que nous devons davantage à certains enfants.

Je distingue par contre deux types d’enfants qui en apparence, avancent peu :

  • Ceux qui dérangent les autres et ne font rien de constructif pour eux-mêmes. Et là, nous agissons rapidement. J’aime l’expression “bienveillante fermeté” d’Isabelle Peloux (Ecole des Colibris). Nous sommes directives à l’oral afin de les orienter sur un choix d’activité restreint, et surtout nous les empêchons de gêner le travail des autres. La liberté oui, mais une liberté cadrée : l’adulte est là pour garantir le calme et la sécurité.

Evidemment, nous ne réussissons pas toujours.
Je crois aussi qu’il y a des enfants porteurs de handicaps, qui ont BESOIN d’ AVS formé et d’aménagements personnalisés. La prise en charge du handicap en France est scandaleuse.

  • Ceux qui ne mettent pas à proprement parler la main dans le cambouis, les observateurs, les bons copains qui s’installent avec le plus grand respect près de leurs camarades au travail. Ceux qui colorient inlassablement des mandalas et empilent des kaplas pendant des heures. Ils ne dérangent personne. Mais ils m’ont rendue folle :stuck_out_tongue_winking_eye:.
    J’en ai connus plusieurs, surtout en MS d’ailleurs :wink: . Et puis, un jour, ils réalisent des exploits. Nos “meilleurs élèves” aujourd’hui sont ceux qui interpellaient le plus nos visiteurs dans la classe. “Mais, tu te rends compte, elle a passé sa journée au coin bibliothèque?!”.
    La même qui, le lendemain, additionnait les grands nombres et lisait un petit roman, entre deux poinçonnages, bien sûr :smiley:.
    Ceux-là, vraiment, j’essaie de protéger leur exquise tranquillité, j’apprends à ne pas laisser mon angoisse parasiter leur développement naturel. Sur leur front impassible, il y a écrit " NE PAS DERANGER".

Pour connaître les enfants, distinguer “l’observateur-constructeur” de celui qui a besoin d’aide, je m’impose quelques plages d’observation. Je me place dans une position stratégique, je leur demande de ne pas m’interroger car je m’adonne à une activité fondamentale : OBSERVER. Je mets cartes sur table et je leur dis que je vais les regarder pour mieux les comprendre. Que je trouve leur travail et leurs mouvements vraiment beaux.
J’ai une grille d’observation pour aller vite (car cela ne dure pas des heures :smile:) : je note avec un code leurs ateliers et leur comportement. Action, observation, errance. Activité constructive ou non. Je note leur degré d’attention.
On a des surprises en s’adonnant à ce petit jeu…

Personnellement, j’ai vraiment du mal avec le bruit, c’est mon point faible. Je n’arrive pas à gérer le bruit, à 32 dans une petite salle. Alors, dans la classe, non.
J’essaie de leur permettre de rire, crier, le plus possible… mais dehors.

Je rejoins tout à fait Céline sur le pouvoir apaisant de la nature. Voir le film "Etre plutôt qu’avoir’.
Les beaux jours arrivent. Nous allons passer le plus clair de nos après-midis dans le potager.
Je suis consciente que c’est une chance incroyable de pouvoir profiter de la nature. Cela devrait être un droit humain. Des études prouvent que les hommes entourés d’arbres sont plus heureux.

Bon courage à toutes et à tous !

:deciduous_tree::sunflower::honeybee:


#18

Merci Evi pour ce merveilleux message. C’est tellement rassurant !!
Mais il est vrai que c’est tellement différent de ce que l’on a appris à faire jusqu’à maintenant.
Un grand merci à toi.


#19

#20

Ne pas oublier non plus, à propos des enfants qui semblent avoir des difficultés à investir les activités et à être autonomes, que la salle de classe reste un endroit limité, qui ne peut pas (pour le moment !) offrir aux enfants tout ce dont ils ont besoin… et que, s’ils ne s’approprient pas les activités proposées (même avec un programme quotidien d’activités imposées), ce n’est peut-être pas, pour certains, parce qu’ils manquent d’autonomie ou de motivations endogènes, mais peut-être parce que la proposition qui leur est faite (aussi riche, réfléchie et intéressante soit-elle) ne correspond pas tout à fait à leurs besoins et intérêts du moment.

À ce propos, il me semble important de rappeler à nouveau la nécessité de ne pas se limiter uniquement au matériel “Montessori”, très intelligent, mais clairement insuffisant. Il ne saurait, à lui-seul, nourrir pleinement l’intelligence en plein développement des enfants. Grands jeux de constructions, Kaplas, grands puzzles challengeants, ateliers de création libre, longs jeux libres à l’extérieur, jeux de société, atelier de bricolages libres, etc. passionnent les enfants.


#21

Chères toutes et tous,
Merci pour vos messages cette discussion sur ce forum qui nous permet d’avancer!
Je pense que les élèves de @coccinelle et TOUS les élèves ont besoin d’être dehors dans un espace vert qui permet d’asseoir leur liberté. En effet, avec ma classe de maternelle 4-6 ans, nous sortons très régulièrement en forêt (école en forêt).
Ces fameux élèves qui ont des difficultés durant certains cycles, et que nous devons accompagner, guider, sont différents en forêt. Lors de matinée entières passées en forêt, où nous vivons les différents domaines d’apprentissage au sein de celle-ci, nous ne devons plus nous préoccuper de ceux-ci. Ils sont autonomes, inventifs, aidants, c’est extraordinaire!
Oui, vivre l’école en forêt nous permet de voir l’élève autrement.
C’est j’espère une piste chère @coccinelle, en espérant que vous avez une forêt pas loin…


#22

Alors voilà un petit bilan de ma dernière semaine avant les vacances : Nous avons commencé chaque journée en prenant l’air (ça a permis à certains petits “nerveux” de se défouler). Ensuite, je ne me suis pas mis la pression pour les présentations. J’ai permis à ceux qui le souhaitaient de faire des jeux de constructions, des mandalas, des dessins libres (finalement, ils n’étaient pas si nombreux que ça. Ca a permis à la classe de bien fonctionner et j’ai bien avancé avec certains enfants quand même).
J’ai proposé des plans de travail à certains élèves (où les jeux étaient dessinés : c’est ce que j’ai trouvé de plus pratique et rapide, même si je ne dessine pas très bien, après des explications orales, ils avaient compris !!) . Ils étaient plutôt contents et m’en ont redemandés le lendemain.
J’avais reçu de nouveaux jeux que j’ai installés. Ils ne nécessitaient pas forcément de présentations dans un premier temps, donc je les ai laissés explorer ce nouveau matériel librement. Nous verrons les présentations plus précises à la rentrée. (il s’agit de puzzles de zoologie et botanique).
Par contre, je n’ai pas pris le temps avec mon atsem pour des temps d’observation, c’est dommage, mais peut-être le ferons-nous à la rentrée.
Cette discussion m’a permis d’être assez zen en début de semaine, mais les 2 derniers jours ont été un peu plus compliqués par rapport à ma patience avec certains enfants.
Et pour finir, petite cerise sur le gâteau : le dernier après-midi, alors que je leur proposais un petit film d’animation, certains enfants m’ont dit qu’ils préféraient aller travailler !!! J’ai souris …
Maintenant, place aux vacances !! Bonnes vacances à celles et ceux qui y sont et bonne reprise à la 1ère zone. Et merci encore pour vos messages.


#23

Coucou Coccinelle,

Je m’empresse de te répondre parce que moi aussi, je fais face à des petits loulous un peu perdus, un brin démotivés et souvent désoeuvrés (et bavards), autant chez les Moyens que chez les Grands (classe de 9 GS + 13 MS). Je les appelle les “errants”.
Par ailleurs, certains enfants n’entreprennent que des activités extrêmement faciles, peu exigeantes et stimulantes.
J’ai donc essayé de trouver des solutions.
Lors de deux stages Montessori, l’instit géniale qui les animait m’a conseillé de leur proposer des plans de travail individualisés. J’en ai donc fabriqué 5 ou 6 : feuille cartonnée blanche format A5 sur laquelle je fixe, avec des trombones, les photos des activités que je leur propose de réaliser. Les enfants retournent la photo quand c’est fait. J’ai utilisé les photos qui m’avaient servi à fabriquer mon carnet de suivi.
Pour la plupart, cela fonctionne pas mal. Certains vont jusqu’au bout ; pour d’autres, cela sert juste de tremplin. Avant les vacances, des enfants m’en ont même réclamés.
Je vais proposer à tous mes Grands des plans de travail spécial mathématiques et spécial langage pour les quelques semaines de la période 5. L’entrée au CP commence à les stresser, et moi aussi …
Je sais que cela ne correspond pas vraiment à l’esprit des lois naturelles, mais il me semble que certains enfants ont besoin d’un petit coup de pouce. Peut-être parce qu’ils ne sont entrés dans ce système formidable, mais peut-être un peu déstabilisant parce que très exigeant en autonomie, que depuis le mois de septembre.

Parfois, lors d’un regroupement, je relance l’intérêt pour un coin de la classe (vie pratique, vie sensorielle, maths …) en leur nommant et présentant, avec enthousiasme, tous les ateliers disponibles. Je leur demande également d’expliquer à leurs camarades quelle activité ils ont aimée mener à bien et pourquoi.

J’avoue être extrêmement privilégiée cette année par le petit effectif de ma classe, ma jeune Atsem géniale et le fait que je n’ai aucun enfant en grave difficulté.

Courage !!! J’espère que les vacances t’auront fait du bien et t’auront permis de prendre du recul.


#24

Bonjour @coccinelle,
Je pense qu’il est normal de passer par des périodes difficiles et moi-même je passe par des périodes d’enthousiasme à des périodes de découragement et/ou de lassitude. Dans ces périodes, j’ai l’impression effectivement que les enfants n’apprennent pas grand-chose, “profitent” du fonctionnement pour faire un peu tout et n’importe quoi même. Heureusement, ces périodes ne durent pas en général, et je pense que c’est parce-que je réajuste ma posture en fonction de leurs comportements :
-juste avant les vacances, ils étaient plus bruyants et moins attentifs, alors je me suis dit qu’ils étaient juste fatigués et qu’il fallait faire avec en leur laissant un peu plus de laisser-aller, puisqu’ils semblaient en avoir besoin
-2 semaines et demi avant les vacances, je les trouvais particulièrement éparpillés, j’étais moi-même fatiguée, je les trouvais très bruyants et manquant encore beaucoup d’autonomie…j’ai donc cherché d’où venait le problème pour y apporter des solutions : je trouvais que les enfants passaient trop par le jeu ensemble, c’est-à-dire que beaucoup faisaient une activité pour être avec un copain mais n’allaient pas vers une activité juste parce-qu’ils avaient envie de faire cette activité la donc j’ai décidé de leur imposer des temps d’autonomie SEULS, c’est à dire pendant lesquels ils devaient faire une activité tout seul. Je leur ai expliqué que c’était dans le but qu’ils apprennent à faire une activité qui leur plaît vraiment et non pas pour la faire avec un copain ou une copine et pour apprendre à faire moins de bruit dans la classe et que lorsqu’ils arriveraient à choisir des activités qui leur plait et qu’ils seraient capables de chuchoter, ils pourraient refaire des ateliers autonomes à plusieurs s’ils le souhaitent. Je ne voulais pas faire ça au début parce que je sais l’importance des échanges entre les enfants, d’autant plus que beaucoup d’eux ont des échanges vraiment intéressant, mais je me suis dit que c’était temporaire et que ça me laisserai plus de temps pour les guider si besoin afin qu’ils soient plus autonomes (car moi aussi ils viennent me voir trop souvent lorsque je fais une activité avec un enfant)
Bref, j’ai d’autres exemples comme ça…j’enlève parfois du matériel, j’ai fait un coin jeux de société mais qui est à l’extérieur de la classe (dans une pièce juste à côté) pour que ce soit moins bruyant et je fais une sorte de roulement pour ne pas que les mêmes y aillent trop souvent, je vais faire quelques tables de dessins (3-4) car je trouve que certains ne font que ça, j’essaie de fournir régulièrement de nouveaux ateliers autonomes (car je m’y suis mise en cours d’année et fait donc au fur et à mesure) … tout ça pour rappeler qu’il n’y a pas de règles, qu’il faut faire comme on le sent sans en demander trop ! Ce qui me “dérange” le plus, c’est de voir que beaucoup ne sont pas autonomes, viennent me voir régulièrement etc. c’est pour ça que j’ai décidé de faire individuellement pour aider ceux qui ne savent pas quoi faire, observer davantage ce qu’ils font pour les guider, etc. Comme le dit Céline, les enfants ont besoin d’être accompagnés et je me dis que ça peut mettre beaucoup de temps pour certains, peut-être presque l’année scolaire alors il ne faut pas se décourager. Je n’ai que des grands cette année et je peux dire qu’ils ne sont pas tellement autonomes, c’est un groupe classe compliqué à gérer. Mais l’important c’est de ne pas se décourager, de ne pas se culpabiliser mais plutôt de s’adapter au mieux aux enfants en se disant qu’on fait du mieux qu’on le peut et que si on arrive déjà à les rendre plus autonomes, plus emphatiques, plus calmes et à se sentir bien grâce à notre attention bienveillante, c’est une part très importante du travail ! Les apprentissages suivront derrière (je le vois dans ma classe, ils sont plus motivés pour travailler et semblent bien retenir alors que je fais très peu d’activité avec un enfant pour le moment du fait de l’organisation qui se met encore en place…). Profite des vacances pour te reposer, ça joue aussi beaucoup sur notre patience et notre ressenti dans la classe !


#25

Et merci pour ces échanges, je “déculpabilise” également de voir qu’il est tout à fait normal de devoir faire des plans de travail pour guider les enfants qui en ont le plus besoin et merci @Evi pour tes pistes sur l’accompagnement et l’observation des élèves, je pense que je vais mettre en place cette grille d’observation avec atelier et comportement, ça devrait m’aider :slight_smile:


#26

J’ai une classe de 20 GS et 8 MS. Je me suis rendu compte moi aussi qu’il y avait pour certains élèves un réel besoin d’être aidés, menés vers plus d’autonomie. Cela fait trois ans que ma méthode s’inspire largement de l’expérience de Céline. Il n’y a plus de groupe, du matériel Montessori mais pas que … J’ai mis en place un système de planning hebdomadaire pour les GS uniquement depuis Février, et je trouve que ça marche bien. Je prépare chaque week end, trois grilles reprenant les prénoms des élèves (répartis en “faux groupes”) et les photos de 5 ou 6 activités. J’ai fait trois “faux groupes” simplement pour éviter que 20 élèves se retrouvent à vouloir tous faire la même activité au même moment. Les activités peuvent être des ateliers Montessori déjà présentés (par ex les triangles constructeurs, le cube du trinôme …) ou d’autres activités. Ces autres activités peuvent être liées au projet du moment. Par exemple pendant la période où nous avons étudié l’Australie, j’avais proposé une activité écrite où il fallait reproduire les signes graphiques aborigènes vus dans un album …Je propose aussi des “fiches” de graphisme, des jeux de discrimination visuelle, des sudoku à manipuler etc … Toutes ces activités sont présentées aux élèves en petits groupes (les “faux groupes”) le lundi matin et ensuite, ils savent qu’ils ont une semaine pour les réaliser. Ils choisissent seuls ce qu’ils souhaitent faire et quand. Tout est à disposition dans la classe. Une fois qu’ils ont réalisé activité, ils cochent le petit cercle sur le planning.
Je trouve que ce système fait aussi appel à leur sens de l’organisation, de la planification, et les mène vers plus d’autonomie. Les enfants apprécient ce fonctionnement et ont des réactions différentes. Certains y accordent beaucoup d’importance, d’autres moins.
Le lundi suivant, avant de présenter le nouveau planning, nous regardons ensemble ce qui a été coché la semaine d’avant. Nous échangeons à cette occasion.
Lorsqu’un élève me parait flâner un peu trop dans la classe, je lui rappelle la présence du planning ou je vais le consulter avec lui.
Pour ma part, ces plannings sont aussi une source d’observation des élèves.
Ils permettent aussi d’intégrer d’autres matériels, dont quelques activités écrites (écriture, graphisme).
plan de travail gs 4.xls (4,0 Mo)

Ah oui, bien sûr je fais tourner les activités d’un groupe à l’autre, sur trois semaines.
Cela ne demande pas beaucoup de préparation, dans la semaine, en classe, je ne m’en occupe pas vraiment mais je me tiens à la disposition des élèves quand ils ont besoin de moi.
Voilà une piste qui peut peut être inspirer certain(e)s d’entre vous.
:blush:


#27

Merci beaucoup @puceli pour ce partage !


#28

J’ai vu dans ton document qu’il y avait des activités en commun sur les 3 plans de travail. Tu fais tourner les activités spécifiques à chaque groupe et tu changes les autres ? Et comment gères-tu si des élèves désirent faire des activités qui sont prévues dans le pdt d’un autre groupe ?


#29

Oui c’est ça, je change toutes les semaines les activités écrites et je fais passer les autres d’un groupe à l’autre. Si un enfant souhaite faire une activité qui n’est pas sur son programme, je le laisse faire. De toutes façons, il a toujours accès, toute la journée, à toutes les autres activités qui lui ont été présentées, dans la classe. Les quelques fois où cela s’est produit, l’élève a pu cocher cette activité la semaine suivante.


#30

J’ai 14GS et 10MS. Je proposais déjà pour la période 4 un pdt mais, unique pour la classe.
Plusieurs y ont bien adhéré mais pour d’autres c’était plus compliqué. Penses-tu dans ce cas qu’il faudrait quand même le proposer à tous ?


#31

Personnellement j’ai fait le choix de ne le proposer qu’aux GS. J’ai envie de laisser les MS entièrement libres et je trouve qu’ils “errent” moins dans la classe.
Pour mes GS qui ont du mal à entrer dedans, je les relance quand je les trouve trop inactifs, et on fait un petit bilan juste avant de proposer le nouveau. Mais je ne suis pas trop directive, cela doit rester leur choix. C’est juste une proposition. J’essaie aussi de m’adapter à leur niveau, ou plutôt à leur période sensible. C’est à dire que, par exemple je vais être plus exigeante en écriture, avec un enfant qui écrit bien et je ne vais demander qu’un exercice plus court à celui qui a des difficultés.


#32

Bonjour,
Cela fait 2 ans maintenant que j’ai mis en place ce fonctionnement dans ma classe de 30 élèves (10 ps,10ms et 10 gs).
Le constat est le même que celui fait par coccinelle.
Dans ces moments là je sors des jeux de construction auxquels les enfants n’ont pas accès d’habitude. ils sont alors tout content de les retrouver.
C’est vrai que ces moments sont passagers et que je suis souvent étonnée de voir les progrès faits par mes petits élèves alors que je les croyaient inactifs.
Merci Mme Alvarez pour vos conseils qui nous permettent de nous adapter au quotidien.


#33

Bonjour Evi,
Merci beaucoup pour ce long témoignage très intéressant! Je suis très intéressée par ta grille d’observation, pourrais-tu nous montrer à quoi elle ressemble? Merci…


#34

bonjour,
je lis très vite les réponses à coccinelle, j’aurais envie de connaître votre avis sur les brevets de réussite tels qu’ils sont présentés sur le site “objectif maternelle” ou “matern’ailes”. est-ce que le fait de mettre en place ce cahier avec les brevets correspondants aux différents ateliers, à faire valider par l’enseignant, aide les élèves dans son autonomie ou au contraire est-ce que ça l’éloigne ?
merci pour vos retours