Bonjour, je souhaite partager avec vous ma dernière “invention”. Il s’agit d’un atelier autonome qui sera présent de manière permanente dans ma classe de GS-CP-CE1, et qui sera destiné à travailler de nombreuses compétences, mais plus particulièrement la partie “technologie” du domaine “questionner le monde”.
Il s’agira d’un petit établi de bricoleur, comme son nom l’indique, qui dans ma classe sera matérialisé par une table équipée d’un petit caisson à tiroir d’une marque suédoise dans lequel seront rangés différents matériaux :
Il pourra y avoir en vrac : des morceaux de cartons, du tissus, du scotch à cartons de déménagement, des ballons de baudruches, du fil, des briques de lait, des boites à oeufs, des bouchons, des pics à brochettes, du plastique, des élastiques, des ressorts ect… Il faudra veiller à renouveler régulièrement le stock.
De même, pour les objets un peu plus encombrants (bouteilles plastiques, rouleaux de carton ou autres) je pensais utiliser ce genre de boîtes, faciles d’accès et empilables :
De cette manière, j’invite les parents à faire vivre cet atelier en leur proposant d’amener leurs emballages en classe plutôt que les jeter, je fais ainsi d’une pierre deux coups avec la sensibilisation au tri des déchets et aux déchets qui peuvent être recyclés.
Il y aura également un tiroir qui pourra être consacré à tout ce qui pourra être ramassé durant les sorties “natures” (celles dont @Celine déplorait le manque : étant donné la proximité immédiate de la campagne aux abords de mon école, je pourrais régulièrement emmener mes élèves construire des cabanes, observer des insectes, ect, et ils en profiteront pour réapprovisionner le stock de la classe) avec des bouts de bois, aiguilles de pin présentes en grand nombre dans ma région, galets ect.
Il est également possible de demander des “restes” à des magasins de bricolages : j’ai récupéré 50 cm² de pelouse synthétiques, quelques planchettes de bois médium que le vendeur du magasin m’avait données en supplément quand j’ai fait découper mes lettres rugueuses… Toutes les idées sont bonnes à prendre.
J’achèterais aussi avec l’argent de la coop du petit matériel électrique (fils, pile, ampoule, il y a du matériel à prix dérisoire chez Opitech).
Le coin établi sera donc complété par une petite boîte sur le bureau comportant du petit matériel tel que des ciseaux, des flacons de colle liquide, des attaches parisiennes, un poinçon, des pinces, une petite agrafeuse et tout ce que je trouverais d’utile à ajouter.
L’établi pourra être utilisé de deux façons : soit de façon libre où l’enfant mène un projet personnel, guidé ou non, soit avec des “défis”.
J’explique mes deux utilisations.
Le projet libre : L’esprit d’un enfant foisonne d’idées de bricolages en tout genre et je pense qu’il s’agit d’une activité très riche bien que souvent sous estimée voir totalement oubliée. Le projet, qu’il aboutisse ou non, qu’il rentre dans le cadre de la technologie ou non, sollicitera énormément leurs compétences exécutives, pourquoi donc leur en priver ?
Je compte faire double emploi de cet atelier pour rajouter les différentes “bricolages saisonniers” imposés culturellement : pourquoi ne pas laisser libre choix à l’enfant quand à son bricolage de Noël, de Pâques, de fête des parents ? Quitte éventuellement à avoir un petit portfolio pour inspirer les enfants qui n’ont pas d’idées. Bricoler un cadeau pour Maman peut être quelque chose qui développe le cerveau de l’enfant, il serait donc dommage d’en imposer un commun : de plus, ça a un grand avantage pour moi qui garde mes élèves trois ans de suite, ça évite les redites. De cette façon, le bricolage sera effectué, le reste de l’équipe / les parents n’auront pas leurs petites traditions bouleversées et l’enfant aura construit quelque chose qu’il aura choisi, élaboré et conçu de A à Z. Quoi de plus motivant et qui sollicite le plus cette demande insatiable de projets que Céline avait observé chez les plus grands ?
La deuxième utilisation serait celle des défis. A intervalles réguliers (je ne sais pas encore quelle intervalle) je proposerais un nouveau “défi technique” qui s’inscrit tout simplement dans le cadre des programmes de sciences et technologies. L’enfant viendra donc s’y essayer quand l’envie lui prendra, et aura ainsi l’opportunité de par exemple commencer un jour, et s’il n’y arrive pas, continuer le lendemain avec de nouvelles idées qui auront maturées. Lorsque le défi est relevé, l’objet est pris en photo et ajouté au cahier de réussites / portfolio / peut importe votre système d’évaluation. Il y aura également lors de certains regroupements des temps dévolus au partage de leurs défis techniques. Quelques petites idées en vrac de thèmes de défi qui répondent à divers items du programme :
- Construire un prototype pour la cabane qu’on va construire en vrai plus tard
- Faire un objet qui roulera sur plus de deux mètres
- Imaginer un système qui permettrait à un oeuf de tomber du haut du toboggan sans se briser
- Créer la plus belle maison de poupées / garage possible pour offrir au petit frère / à la petite soeur / aux enfants de la classe maternelle / à soi même pour Noël
- Mettre au point un système pour faire flotter une boule de pétanque (ou tout autre objet petit et lourd si vous ne vivez pas dans un coin de la France friand de pétanque)
- Réaliser un jeu d’adresse électrique
- Monter un petit objet qui a été démonté à l’aide d’un tournevis et d’une notice
- Créer une catapulte capable de propulser une balle à plus de deux mètres (gros succès en vue)
- Créer un monte charge qui puisse soulever son petit cartable du sol jusqu’à la hauteur du bureau…
Je suis sure qu’il peut encore exister des dizaines de défis techniques à proposer, qui répondent tous à des attentes différentes et sollicite de manière différente l’intelligence des enfants.
Les projets personnels pourront être amenés à la maison et conservés, tandis que les défis techniques (sauf exception) seront démontés pour récupérer le maximum de matériel.
Cet atelier répond à ce besoin de grands chantiers qu’éprouvent les enfants au delà de 5 ans, surtout lorsque lors compétences exécutives sont bien entraînées. C’est l’alternative aux activités de vie pratique que je proposerais aux élèves pour qui les activités de vie pratique les plus challengeantes ne sont plus suffisantes.
N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette idée, et à la compléter / modifier avec vos belles idées.
Une belle journée à tous