Mon atsem a jeté l'éponge


#7

Merci, c’est rassurant! Je sais que le temps va faire les choses, mais ce soir c’est difficile… Aller bosser avec cette écriteau sur la tête de “maitresse inconsciente qui embête les gentilles atsem”, c’est pas simple. Se savoir jugé en permanence, parce que finalement mes collègues sympas parlent beaucoup derrière mon dos… gloups! Je me sens bien seule! Heureusement que je vois mes petits loups progresser et s’epanouir un peu plus à l’ecole (pas de pleurs aujourd’hui, youhou!)


#8

Tu sais moi en tps/ps j’ ai une atsem seulement pour l’ accueil, l’ habillage / toilettes/ gouter et un temps d’ ateliers traditionnels et du coup je gere les temps d’autonomie seule, ca oblige à faire des choix, à aller tout doucement mais ce n’ est pas grave. Mieux vaut mettre la barre moins haut et gagner en sérénité


#9

Oui c’est difficile et je le comprends. Pendant les trois mois d’absence de mon atsem, j’ai eu droit à la soupe à la grimace de certaines qui venaient m’aider le matin. L’après midi je restais seule. Du coup, je tentais pas mal de choses les après midi sans être freinee par le regard desapprobateur de l’autre adulte et même si cela n’ a pas été tous les jours faciles, j’ai eu d’ excellents moments et surtout j’ étais moins stressée. Quand mon atsem est revenue, j’étais plus à l’aise et plus confiante. Je te souhaite une bonne journée demain. Jour après jour!


#10

Tout à fait d’ accord


#11

Mon atsem a aussi eu beaucoup de mal au début. Elle a fait la tête pendant 3 semaines. On a discuté, elle a dit qu’elle ne voyait pas d’intérêt à cette nouvelle façon de travailler. Elle préfère mener un atelier. Du coup dès que je peux, je lui donne du travail de groupe (AV avec 3 élèves, jeux de société), et je lui ai enlevé “la responsabilité” des ateliers pratiques. Elle présente d’autres choses qu’elle connaît car elle “connait” le but de ces activités.
Depuis 2/3 semaines, ça va beaucoup mieux. Elle a compris que cela était favorable aux enfants car on les prend où ils en sont et on les aide à progresser. Je lui ai bien pointé les 3 GS qui commencent à déchiffrer en lui disant qu’en classe ordinaire, je ne leur aurais proposé cette activité qu’en mai seulement alors que c’est ce qu’ils veulent faire maintenant… Elle a aussi pu faire ce constat rapidement sur les puzzles: une PS fait facilement des puzzles de 20 pièces alors que plusieurs moyens en sont incapables.


#12

Bonsoir,

Je pense qu’il faut remettre les choses dans l’ordre. A moins d’avoir harcelé l’ATSEM, que te reproche-t-on exactement?

Une modification de fonctionnement n’est pas forcément à l’origine d’une maladie. L’agent a le droit d’être malade. C’est à la mairie de pourvoir au remplacement.

Qui dit que l’arrêt maladie est en lien avec le changement de fonctionnement? Le médecin est tenu au secret médical. Qui a intérêt à te faire porter le chapeau?

Si l’agent n’est pas remplacé, une répartition équitable du travail doit être réalisée pour l’ensemble des classes qui bénéficient de ces agents. Il n’y a pas à tergiverser plus loin. Et il ne faut pas discuter sur un autre terrain que celui-là à mon avis.

Bon courage…


#13

En fait, elle n’a pa réussi à trouver sa place dans la nouvelle organisation, ce qui l’a amenée petit à petit vers la déprime… elle se sent incapable dans cette nouvelle organisation.

Je pensais avoir installé des habitudes de travail calme aux vacances et ce n’est pas le cas. Les eleves profitent de cette liberté de choix d’activité pour d’obéir à aucune règle et je peine à gerer le groupe. Alors pour conforter tout le monde, je vais faire un pas en arrière vers une année de transition et revenir vers davantage d’ateliers dirigés. J’ai sûrement amené les choses trop vite pour tout le monde et loupé quelque chose dans l’installation des règles de base. Les ateliers autonomes garderont une place importante, mais seront combinés avec d’autres activités… j’espère faire le bon choix, mais aujourd’hui je n’ai pas trouvé de meilleure solution… pour le bien-être de tous.
Autre chose, j’ai encore beaucoup de pleurs en relation avec la cantine. Ils pleurent dès le matin pour ne pas y aller et c’est l’apothéose au moment d’y aller, je rends souvent les enfants du midi dans une ambiance de pleurs. Je ne sais pas comment les apaiser, surtout qu’ils en reviennent toujours avec le sourire…
merci pour vos précieux conseils!


#14

Oui, ce n’est vraiment pas simple. Je ne suis pas enseignante mais maman de 2 enfants scolarisés en école traditionnelle (ps et cp).

Pour mon aînée, je me suis vraiment battue pour elle envers et contre tout, pour qu’elle conserve sa motivation endogène, lui offrir les connaissances demandées. J’avais face à moi une enseignante fermée et ultra traditionnelle. Les 2 années m’ont semblé interminables…

Je me préparais à un cp traditionnel ce qui me désespérait à l’avance…Et là, le bonheur a surgit à l’école. Une maîtresse qui fonctionne en classe flexible avec des centres d’autonomie. Qui fait la part belle à la gestion des émotions, qui sort les enfants. Ma fille s’est tout de suite saisie de cette opportunité de libre choix. Elle est heureuse, se sent bien.

Un fonctionnement autonome change tout. J’en suis convaincue pour le vivre à l’école de mon enfant.

Initier le changement mais sans se mettre en difficultés, c’est important. Par contre, je suis certaine que vous êtes sur la bonne voie pour les enfants.

Bon courage!!


#15

a la fin de la matinée ils ont faim, je ne fais pas de gouter en classe mais peut etre qu’une petite collation pourrait aider dans le cas de ta classe? quelque chose de peu sucré pour ne pas donner de mauvaises habitudes et assez tot dans la matinée… quelqu’un peut peut etre donner son expérience , dans ma classe cela ne se fait pas sentir mais cela dépend de beaucoup de critères (habitudes alimentaires, heure de lever…)


#16

Alors le goûter est une institution dans l’école, j’ai suivi. Les parents apportent 2 fois par semaine en fonction d’un thème qui dure 3 semaines (les fruits d’automne dernièrement), une classe cuisine pour les 3 autres une journée, le lundi c’est pain avec quelque chose dessus. Ca fonctionne plutôt bien et les enfants mangent à leur faim et en fonction de leurs envies…


#17

@Nina92 merci pour ce retour de maman, j’ai beau être maman moi aussi, c’est différent quand il s’agit de sa classe… et tous les parents ne sont pas aussi bienveillants envers la méthode… merci.


#18

Je ressens moi aussi des tensions au sein des ATSEM par rapport à mon mode de fonctionnement. Même si la mienne semble à l’écoute et volontaire (depuis 3 ans de mise en place), elle est débordée car divisée entre deux classes de moyens grands et cela n’aide pas à la mettre en confiance. Ensuite, c’est facile pour toute l’équipe d’utiliser l’excuse de ce fonctionnement bizarre … pour expliquer son découragement. Je me sens moi aussi très seule dans l’école.
Comme Angeline, je ne demande plus à mon ATSEM de gérer les ateliers autonomes. Quand elle est dans ma classe, (2 créneaux d’une demi heure par jour) je lui demande d’animer un atelier d’arts plastiques ou de graphisme, ou de langage, et je profite de sa présence pour faire du sport.
Je gère seule avec l’aide des élèves, l’enfilage des chaussures / chaussons, le nettoyage des gobelets lavable (et pas jetables !!!) et un maximum de tâches de rangement et nettoyage.
Nous travaillons ainsi l’autonomie au maximum. Cela prend du temps mais c’est un très bon investissement. Les progrès se font très rapidement.
Après un temps de mise en place en début d’année, je trouve la classe plus calme quand elle n’est pas là …


#19

Mon assistante a eu des débuts difficiles.
C’était de ma faute, je ne l’ai pas assez impliquée au début.
Maintenant, nous en sommes à la troisième année d’un fonctionnement basé sur l’autonomie. Elle est convaincue, enthousiaste, m’est d’une aide précieuse et a déclaré à plusieurs reprises qu’elle regrettait que ses propres enfants n’aient pas bénéficié de cette configuration de classe.
Son rôle est à la fois le suivi et la présentation de certains ateliers autonomes (le matin), et l’après midi, l’animation d’un petit groupe d’enfants (4 en GS et 2 en MS) en atelier dirigé pour présenter des ateliers comme le poinçonnage, le coloriage de mandalas ou les formes à dessins. Nous avons trouvé notre place et notre rythme, même s’il reste des choses à améliorer et des ajustements à opérer.


#20

Bonjour,
Ne te décourage pas, tu es sur la bonne voie. Si d’autres apprécient de rester dans une méthode classique parce que ça les rassure ils n’ont pas pour autant le droit de critiquer ton fonctionnement: l’inconnu fait peur tu sais! J’ai la chance d’avoir une ATSEM formidable , volontaire et investie. Essaie de prendre des nouvelles de la tienne et de lui laisser gérer un atelier d’art visuel classique ou de puzzles, pâte à modeler ou apprentissage du rangement qui puisse te décharger d’au moins six élèves…Personnellement je tiens à ce que les enfants rangent et nettoient notre classe avant la sortie. Maintenant, c’est toi l’enseignante et tu dois te préserver aussi. Peut être que si tu arrives à convaincre certains parents d’élèves (qui peuvent intervenir parfois?) des avantages de ton fonctionnement alors tu seras plus sereine car soutenue … Je te souhaite bon courage et du repos pendant ces vacances.


#21

Et bien moi j’ai un peu la même expérience. Toutes les atsem ne sont pas des perles, non. Pour ma part, après avoir essayé divers fonctionnements, j’ai compris que ça se passe mieux quand je suis seule dans la classe, le climat est plus serein. Elle reste dans une autre partie de l’école pour surveiller les toilettes car les enfants y vont librement. Avant les vacances je ne la prenais même plus pour l’habillage car elle veut tout faire elle même (pour se dire qu’elle sert à cela), alors que seule j’ai pu prendre le temps de leur apprendre à enfiler des chaussures et le manteau, montrer la fermeture, etc.


#22

Je me retrouve exactement dans la même situation que toi ou presque… Mon fonctionnement a été pointé du doigt comme différent dès mon arrivée. L’atsem que j’ai eu est une atsem qui a été changée d’école (après je crois 30 ans au même endroit). Elle avait pour habitude d’être dans une classe de grands et là elle se retrouve avec des petits et des moyens. Je ne lui demande pas de présenter des ateliers autonomes mais juste de faire en sorte que l’ambiance de classe soit bonne avec des élèves qui chuchotent, ne dérangent pas les autres, font attention au matériel etc… bref juste les activités préalables et l’aide au rangement et l’aide à l’autonomie. Pour ne pas trop perturber les élèves et les collègues je fais un mixte avec des projets de classe donc sur certains créneaux je lui laisse un groupe en arts avec les petits. Malgré tout elle sort de la classe dès qu’elle le peu, ne revient pas quand je l’attends, crie sur les élèves au lieu de chuchoter et n’est pas bienveillante dans sa façon de s’adresser à eux. Je passe donc mon temps à reprendre les élèves et je ne peux pas avancer avec eux. Je l’ai déjà reprise en “entretien” pour lui expliquer ce que j’attendais d’elle comme j’ai vu qu’elle ne trouvait pas sa place. Je ne cesse de la reprendre pour qu’elle s’adresse mieux aux petits. Bref j’en ai assez de devoirs gérer les adultes (j’ai aussi une Avs dans la classe donc cela leur arrive de discuter entre elles). J’en ai discuté avec la directrice de l’école qui m’a plus ou moins fait comprendre que mon fonctionnement nécessitait des personnes formées. Je ne suis pas du tout d’accord avec elle, je n’ai pas l’impression de demander la lune et surtout je fais énormément de choses dans la classe. Au final je fais également un retour en arrière car j’en ai assez de me battre seule et de devoir sans arrêt me justifier ou essayer de me défendre auprès de tous.


#23

Voici un post d’@isa1 qui m’avait beaucoup aidé à évoluer.

Je pense que ces conseils m’ont évité bien des déconvenues cette année avec ma nouvelle ATSEM. C’est une personne d’un naturel très anxieux et j’ai voulu la préserver au maximum quitte à aller moins vite avec les enfants dans un premier temps. Nous allons travailler ensemble pendant des années, il ne faut pas rater le démarrage. Du coup j’essaie de lui confier une tâche unique… pourquoi les adultes dérogeraient aux lois naturelles de l’apprentissage :wink: : une tâche à la fois, et simple dans un premier temps, pour lui laisser le temps de prendre confiance en elle. Par exemple elle s’occupe de l’atelier découpage, elle prend les enfants qui ont besoin ou envie de s’entraîner un par un, dans un coin reculé de la classe où elle n’est pas soumise à l’éventuel stress du bazar ambiant. Et quand je la sens à l’aise sur cette tâche, je lui en présente une autre, une par une.

Quinze jours avant les vacances j’ai présenté des ateliers pratiques aux enfants devant elle. Puis je lui ai confié les présentations de ces ateliers pendant que je m’occupais du groupe, en explicitant bien ce qui était important dans une présentation (dissocier la parole -vocabulaire- et les gestes, gestes précis et lents, espace de travail organisé…).

Elle m’a confié se sentir un peu mieux à la fin de la période, elle m’a dit qu’elle commençait à comprendre ce qu’elle pouvait faire… Je me dis que le ton qu’elle emploie avec les enfants, si il ne me convient pas, est le fruit de son niveau de stress, et que la seule chose que je puisse faire pour que ça évolue, c’est faire baisser son niveau de stress et montrer l’exemple (ce qui honnêtement est loin d’être toujours le cas). Je la trouve de plus en plus détendue le matin quand elle prépare la classe, et c’est une grande victoire pour moi :muscle::blush:.

Bien sûr cela implique que je ne puisse pas faire autant de présentations individuelles que ce que souhaiterais… certaines choses se font pour l’instant en groupe. Mais cela va évoluer.

Votre place est bien moins enviable que la mienne : je suis la plus ancienne de l’école (enseignantes et ATSEM comprises), et depuis cette année, directrice. J’ai donc la vie moins rude que vous. Peut-être mettre juste assez d’eau dans votre vin pour que ça passe auprès de vos collègues et ATSEM… et revenir à la charge tout doucement au fur et à mesure que votre démarche fera ses preuves d’elle même :smiling_imp:. Cela permettra peut-être de préserver tout le monde : elles et vous !

Je vous envoie plein de courage :sunflower::hibiscus:.


#24

Boujour,
je suis enseignant technique retraité.

Je dis bravo pour ce que vous faîtes.

Avec les professeures d’école qui se lancent dans cette pédagogie, on n’a pas penser à vous dire qu’il y aurait à former les atsem !
La maladie de l’atsem lui appartient, elle en est responsable.
Il est déconseillé de jouer au sauveur, mais de ressentir intérieurement à propos de cette situation.
On n’est pas habitué à s’exprimer avec franchise et bienveillance en cas de conflit ,car on n’a pas appris à le faire, sauf dans les classes Freinet, ou dans certains stages comme la Communication Non Violente.
Une professeure a parlé de faute! Personne n’est coupable, On n’apprend pas sans commettre d’erreurs.

Bon courage
Dominique Hagel


#25

Mon Atsem revient d’une formation payée par la mairie après plus de vingt ans de bons et loyaux services. Et dans sa formation, il a été question de bienveillance et de Montessori. Bravo! Et merci à elle, car sa compétence fait beaucoup pour la réussite de la classe.


#26

C’est une excexcellente nouvelle ! Vivement que cela soit proposé à travers de nombreuses communes !