Ordre....punition ?


#1

Bonjour
C’est ma première année d’enseignement et j’ai démarré il y a deux semaines en Grande Section.
Je suis soutenue par ma direction pour mettre en place la démarche de Céline Alvarez.

Mais j’ai une question. J’ai 5 enfants sur 20 très difficiles. Ils testent les règles (ne viennent pas en regroupement, cassent le matériel, frappent les copains, crient, montent sur les tables, jettent les chaises…bref).

Je ne sais pas comment faire. Faut-il mettre en place un système de punition ? Un espace/ chaise de la réflexion ? Ou ne faire que de l’individuel en m’accrochant à leur répéter les règles ( c’est ce que je fais pour l’instant mais ils ont un sentiment d’impunité j’ai l’impression et ils montent crechendo fans les bêtises). Quand j’ai l’atsem avec moi aussi je les fais sortir avec elle.

Le problème c’est que je suis souvent sans atsem dans la classe. Et aussi que pour l’instant l’autonomie n’est pas installée du coup je ne peux pas me permettre de passer trop de temps en individuel avec chacun car quand je le fais les autres ça devient le bazar.

Merci infiniment d’avance pour vos conseils, idées…


#2

J’ai bien trouvé la longue discussion sur la discipline sur ce forum et merci beaucoup ça aide.

Mais comment faire quand l’enfant répond, refuse avec parfois insolence ?
Ou alors quand il devient impossible de continuer le regroupement à cause de deux qui hurlent et cassent tout?

La réponse que je n’ai pas trouvé sur le forum c’est quoi faire quand c’est vraiment des actions graves (taper un camarade ou jeter et casser)?
Merci !!!
Merci


#3

Plusieurs questions plutôt qu’une réponse :
As tu rencontré les parents ?
Sais tu comment se comportaient ces enfants l’an dernier?
Comment les collègues géraient elles?
5 enfants si durs c’est beaucoup dans une seule classe.


#4

Je n’ai pas encore rencontré les parents.

Il y a trois des cinq qui sont nouveaux et les deux autres étaient durs aussi l’année dernière mais la prof a beaucoup sévit dès le début et avait un cadre très strict à l’inverse de l’autonomie que je propose. Mais avec ces deux là l’autonomie se passe assez bien, c’est surtout les temps de regroupement ou les temps de motricité qui sont impossibles avec eux… :frowning:


#5

Peut-être commencer par rencontrer les parents alors? Les 2 parents? Et pourquoi pas terminer l’entretien avec les parents et l’enfant pour qu’il entende de la part de tous ce qui est attendu ? En GS, ils en sont capables. A condition bien sur que les parents soient capables eux même d’entendre que ça ne va pas et que ça doit changer.

Les regroupements sont toujours des moments éprouvants. Perso je les fais courts, tant pis, mais certains enfants m’épuisent à ne pas tenir en place ou à interrompre tout le temps la lecture ou les chansons.

Que fais-tu en regroupement ? Perso j’ai arrêté les rituels classiques : date, météo etc… ils s’ennuient et n’écoutent rien pour la plupart.

Je lance une chanson pour ranger, et à la fin tout le monde doit être assis. Ensuite, une comptine facile sur CD puis je me pose et je commence par l’exercice de la clochette qu’on passe de main en main sans la faire sonner. Ça calme le groupe. Alors je peux espérer quelques minutes d’attention pour réciter la comptine numérique , apprendre une chanson ou encore faire un temps de langage très court. Mais même comme ça ça reste un moment compliqué.


#6

Peut-être arrêter les regroupements pour le moment afin de ne pas donner prise aux débordements.
Les faire seulement quand l’Atsem est là, même si ce n’est pas en début de matinée. Et les faire le plus court possible
Proposer des responsabilités aux enfants qui te mettent en difficulté : gérer le temps de rangement par un signal sonore & la lecture d’un sablier ; compter les présents et les absents (étiquettes) ; gérer le silence pendant le regroupement (bâton de pluie) ; ranger la classe …

Peut-être aussi : ne te lancer dans la démarche que petit à petit, très courts moments, et rester dans une organisation classique et plus directive le reste du temps.

Enfin, une réponse collective de l’équipe enseignante s’impose : un quart de la classe d’enfants ingérables, c’est énorme !


#7

Je viens de participer à un séminaire sur le regroupement. Vraiment très intéressant.

3 choses essentielles que j’en retiens:

  • seuls les élèves volontaires y participent
  • en faire un moment ludique, théâtralisé
  • faire un regroupement pas trop long, et composé de différents temps courts, rythmés.

Le regroupement doit compter 5 à 6 temps:

  • un temps pour s’installer, de manière échelonné
  • un temps de réveil (chansons par exemple)
  • un ou deux temps fort pour apprendre (comptine numérique, jeu de sons, etc…)
  • un temps de retour au calme (je n’ai pas d’exemple en tête)
  • un temps pour sortir du regroupement, mais de manière échelonnée

Voilà! A mesiter


#8

Merci pour ton partage.
Pour le retour au calme, j’appelle les enfants un par un à se mettre debout sur le cercle avant de sortir de classe. En MS GS, je (ou un élève quand ils sont prêts) les appelle(nt) en coupant les sons de leur prénom.
Pour la sortie échelonnée, je fais sortir d’abord les PS, qui ont besoin de plus de temps pour s’habiller. Ca me permet aussi de garder les Ms GS en regroupement plus longtemps, pour la date en ce moment.
J’ai vu aussi une collègue “si j’étais une petite souris” (son site est malheureusement fermé), qui faisait partir les enfants un à un en dansant sur une musique. Chaque enfant invente des pas dansés pour se déplacer jusqu’à la sortie.


#9

La sortie échelonnée telle qu’elle la propose peut-être une vraie activité en soi. Dans l’exemple qu’elle propose, elle fait installer le puzzle de géographie, puis demande qui veut placer l’Amérique du Nord? Un enfant tente sa chance, échoue ou réussit puis sort du regroupement.

Ça peut se faire avec ses cartes à mettre en paire, un matériel sensoriel tel que les solides, etc…

J’aime beaucoup cette idée.

De plus ce qu’on observe, et qui m’a marqué, c’est qu’elle ne s’agace pas après un enfant qui dérange le regroupement. Elle lui rappelle seulement qu’il a fait le choix de venir, puisque ce n’est pas obligatoire, mais qu’il peut quitter le regroupement pour poursuivre un travail.


#10

Encore quelques petites choses

  • pour appeler les élèves Au regroupement, elle met une musique classique, puis s’assoit presque la première. La musique dure un moment, mais pas nécessairement jusqu’à ce que tout le monde soit prêt, elle débute le regroupement alors que certains s’installent encore. Là encore ça vient du fait de laisser le choix.

Laisser le choix nous oblige à travailler ce temps pour le rendre attractif. Si les enfants n’y viennent pas, c’est que ce moment manque de vie. Bon pas sure de me lancer de suite dans ce mode de fonctionnement, mais je vais y réfléchir :thought_balloon:. C’est intéressant je trouve.


#11

Oh encore autre chose: elle a plastifié les comptines apprises et elle demande à un enfant de choisir celle qui sera chantée. Et elle propose aux enfants volontaires de chanter devant tout le monde seul.


#12

Bonjour !
J’ai lu attentivement votre message de début et par la suite vos échanges, ça ne doit pas être simple d’arriver dans une classe où des élèves semblent mettre beaucoup le bazar, qui plus est en étant régulièrement seule.
Je me permet de vous demander si vous connaissez les livres de Faber et Mazlish : “Parler pour que les enfants apprennent bien à l’école et à la maison” “Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent” et “Parler pour que les tout petits écoutent”. Il y en a d’autres mais ceux-ci correspondent mieux à la tranche d’âge d’enfants que vous avez en classe.
Ce sont des livres ressources pour réapprendre à communiquer, ils sont fantastiques et très intéressants. L’idée étant de piocher ce qui nous parle le mieux parmi les exemples, témoignages et bilans.

Voilà en espérant que cette piste puisse vous être utile,

Cordialement,


#13

Oui, les enfants aiment bien choisir les chansons. Dans la classe, je colle toutes nos chansons dans un cahier. Ils peuvent ainsi les rechanter en petits groupes ou les choisir pour un regroupement.

Je ne suis pas sûre de me lancer aussi dans le choix d’être présent au regroupement, ou non. Je ne suis pas prête pour le moment.

Aurais-tu un lien pour voir ce séminaire? Merci.


#15

Bonjour,
rapidement, et en dehors de toute “technique” pour garder le calme, j’aurais envie de te répondre plusieurs pistes:

  • Tout d’abord, comme d’autres ont proposé avant moi il faut comprendre: est ce que ces élèves sont nouveaux à l’école? ont-ils un dossier mdph? tes collègues sont elles au courant des années précédentes?
  • ensuite bien-sûr si ces élèves sont vulnérables et agités: des temps de regroupement très courts quitte à en faire deux ou trois dans la journée

-cela étant, ce sont des élèves de GS et s’il n’y a pas de problème avérés de handicap, ils sont sensés avoir acquis une posture d’élèves, ne serait-ce que concernant le respect des autres personnes dans la classe et du matériel. Pour cette raison je n’hésiterais pas à dire STOP.
et tout en rappelant les règles/interdits/ besoins (calme, respect, sérénité), à imposer un calme, par un temps d’exclusion (s’assoir sur une chaise très de l’astem en dehors du regroupement, voire même sortir de la classe si c’est nécéssaire).
-lorsqu’ils arrivent le matin, tu peux prendre un temps individuel avec eux pour leur dire: que leur comportement (de la veille par exemple) les empêche de travailler, les autres élèves d’être au travail, t’empêche de travailler et les prévenir de ce qui va se passer s’ils recommencent.

  • les autres élèves ont besoin de sérénité et d’une bonne ambiance de classe eux aussi. Passer du temps de l’énergie, diffuser de la tension n’est bon pour aucun (toi comprise). Ce STOP économise ton énergie, t’évite de t"énerver. Ce n’est pas être violente ou malveillante ou autoritariste que de marquer l’interdit et les limites.

-un entretien avec chaque parent me paraît assez urgent également.

Voilà, bon courage, vraiment!


#16

Merci beaucoup !
Effectivement j’ai laissé tomber l’idée de faire des regroupements ‘‘classiques’’. Je fais très rapide: je présente juste une lettre et pendant le goûter je fais la frise.

Je vais essayer la clochette !

Je fais aussi un autre regroupement pour faire Narramus mais celui ci je laisse les ‘‘perturbateurs’’ faire ce qu’ils veulent. Je pense que c’est pas une bonne idée parce que les autres commencent aussi à ne pas rester assis mais vraiment je ne vois pas comment faire autrement.


#17

Merci beaucoup !
Je vais essayer.
Je veux bien que tu m’expliques ce qu’est le bâton de pluie pour gérer le silence. Je ne connais pas.

Oui en effet je vais rencontrer les parents cette semaine et j’ai mis en place des points avec ma direction car trop d’enfants très difficiles. J’ai essayé de les responsabiliser (ils sont mes ‘‘assistants’’ mais rien y fait. Leur temps d’attention et de non désordre est extrêmement court).


#18

Très intéressant merci !

Mais échelonné j’ai un peu le problème que ce qui sont en premier assis commencent à s’agiter. As-tu des exemples d’envois échelonnés ?


#19

Merci beaucoup !
Oui en effet je me suis replongée dedans. Mais j’en ai qu’un des trois que vous avez cité. Je devrais peut être me procurer les autres.

En effet maintenant j’essaie de mettre ça en place. Mais cela marche bien en individuel. Du coup je fais plus d’autonomie pour ne pas laisser trop de place à d’éventuels problème de discipline collective.


#20

Merci beaucoup !

Oui j’ai pris rdv pour cette semaine avec les parents. Mais j’ai déjà parlé aux parents d’un des enfants et ils sont assez dépassés eux mêmes. Ils avouent ne pas savoir quoi faire.

Par ailleurs j’ai essayé, et je fais encore le STOP en les sortant de la classe. Mais ils se mettent à courir dans la classe pour pas que je les attrape pour les sortir. C’est des moments terribles de cris dans la classe. Bref, il faut vraiment que je trouve d’autres solutions car c’est une escalade des bêtises et j’ai beau leur parler après, avant. Bref ça n’a pas l’air de les atteindre…


#21

effectivement cette situation est très problématique et probablement épuisante pour toi!
Et un conseil de maîtres autour de cette question? Parfois la réponse est plus facile à mettre en oeuvre quand les collègues viennent en aide… Et qu’en dis le RASED?
Une fois encore, bon courage…