Où en sont vos élèves au mois de janvier ?


#23

@ElemCE1
en te lisant j’ai l’impression que ton fils a effectivement besoin de se sentir un peu soutenu quand on lui demande de montrer ce qu’il sait faire… c’est peut-être parce qu’il n’est pas encore très sûr de sa mémoire ou de ses apprentissages : dans ce cas il suffit qu’il prenne plaisir à s’entraîner à tout moment (compter tout ce qui se présente avec lui, le nombre de figures sur son pull, le nombre de fruits qui restent dans la corbeille avant d’aller faire les courses, le nombre de pièces de tel jeu dans le salon à ranger avant le signal, etc…) La confusion dont parle courageg devrait être levée à force, et sa mémoire nourrie…
Ou bien c’est un enfant qui n’a pas envie de se sentir “évalué”… Certains enfants sentent quand on est en train de vérifier ce qu’ils savent pour nous rassurer nous, et cela les angoisse vaguement… ils vont donc “squizzer” cette tentative d’évaluation, soit en la fuyant carrément, soit en l’écourtant au maximum…
Ou encore, il se peut aussi que pour le moment les activités mathématiques ne soient pas son plaisir ou sa priorité… Peut-être qu’en ce moment ce qui le fait vibrer c’est les jeux de construction ou ceux de super héros, ou bien il a envie d’apprendre à lire ou de vivre ses histoires… Ne pas oublier que les enfants sont câblés pour apprendre le maximum de choses au moment opportun, par pur plaisir, en jouant…
Observe le, trouve ce qui le passionne, et vois comme il est capable à travers ses jeux libres, de développer des compétences bien plus vastes et intéressantes que la stricte comptine numérique…


#24

@isa1 Justement à la maison je le laisse suivre ce qu’il aime faire: depuis tout petit il adore jouer avec des petites voitures ou Playmobil, se déguiser, tout ce qui est motricité fine, et depuis qq temps les puzzles.
Mais justement je me demande si je ne l’ai pas trop peu incité à faire autre chose!!
Du coup j’ai décidé d’essayer tous les jours de le faire compter de manière ludique bien sûr (soit avec un jeu soit dans la vie courante)!


#25

Ici classe de 6 PS 11 MS 9 GS, je suis en année 0, et mes collègues en année 1 (je viens d’arriver dans l’école).
PS : 1 écrit son prénom entier, 2 l’initiale, les 3 autres rien à part de la VP et du sensoriel … (tour rose, escalier marron OK), en maths j’en ai 1 qui compte jusqu’à 15, 2 jusqu’à 10, 2 jusqu’à 5, et une qui refuse de compter …
MS : 1 élève m’inquiétait beaucoup, elle ne faisait que des dessins, beaucoup, tout le temps, et là, elle écrit direct son prénom en cursif … les autres, c’est le grand écart : j’en ai qui sont bien avancés en maths (un a dépassé le 100), la moitié associe les grands nombres aux perles colorées.
GS : trèèèès grand écart : un grand ne dépasse pas le 5 en comptant, et un a atteint le bout (275 je crois), plusieurs écrivent des mots en cursif, mais pour le moment aucun ne lit vraiment … j’en ai une qui peut me dire “lac” c’est “l”, “a”, “c”, 3 m’ont déjà reconstitué des mots en phonétique …
Je sens bien qu’à l’opposé de mes collègues, je suis plus à l’aise avec les activités de maths que de lecture, ce qui explique sûrement les avancés davantage dans ce domaine que dans l’autre … du coup, je sais su quoi insister pour la suite !


#26

J’ai une classe de 28 PS/MS (14 et 14). Je repars chaque année avec des élèves différents… Les niveaux sont très différents dans la classe . Plusieurs MS maîtrisent la numération jusqu’à 10, j’ai commencé pour 4 d’entre eux la 1ère table de seguin (Je n’ai pas les perles pour travailler le système décimal) Je vais bientôt leur proposer la chaine de 100, le tableau de 100 et les bandes d’additions - surement après les vacances. D’autres ne connaissent pas encore la comptine numérique jusqu’à10 et 2 ne s’y intéressent pas du tout. Pour le langage, pareil, niveau très différents. Plusieurs élèves connaissent le son de nombreuses lettres rugueuses et 2 filles ont commencé à former des mots de la liste rose avec l’alphabet mobile. Et les mêmes autres élèves qui en sont loin tout simplement par manque d’intérêt et un refus catégorique d’essayer (si j’arrive à les installer, ils disent n’importe quoi, ne regarde pas … donc aucun intérêt)… Pour les PS, j’ai encore un grand écart, mais je ne m’inquiète pas pour eux.
Mon grand soucis en fait, cette année, c’est que je me retrouve avec des grands problèmes de comportement. Des enfants qui sont violent avec les autres enfants, ils détruisent le travail des autres et ont des comportements régressifs dès qu’on les reprend, se sauvent, crient… En fait je fais le “gendarme” sans arrêt. Deux de ces élèves sont régulièrement sortis de la classe (chose qui m’arrivait quasiment pas les autres années) alors qu’ils ont de très bonnes compétences. J’ai beau lire, essayer d’appliquer tous les conseils de bienveillance, c’est impossible, je me transforme en sorcière et je n’ai jamais été comme ça. Mon Atsem est super, elle me suit à 100% mais voilà, elle aussi craque et ne comprend pas pourquoi ces enfants sont comme ça. (A des niveaux et agissement différents j’ai 10 élèves difficiles - pour certains le travail porte ses fruits mais ça reste fragile).
Le temps que je passe à gérer ses élèves(et j’en passe beaucoup), c’est du temps que je ne passe pas pour les présentations. Et du coup ma classe est bien trop bruyante (même si deux de mes collègues la trouve calme… mais ce n’est pas le cas)
Je rejoints aussi ce que j’ai lu plus haut, les enfants demandent beaucoup ma présence, surtout pour les lettres. L’absence de GS n’aide pas.
Merci pour votre lecture


#27

Bonsoir,
mardi dernier j’étais à une animation pédagogique sur les mathématiques. C’était très intéressant (si, si c’est possible) mais aussi très déroutant. Les recherches montrent l’importance de ne pas dénombrer une quantité en récitant la comptine numérique mais en la décomposant. En vérité, cela fait peu de temps que la comptine est utilisée pour retrouver le nom d’une quantité. Utiliser la comptine, revient à réciter sans avoir une vision de la quantité. Ainsi les enfants ne construisent pas la notion de nombres et cela peut passer complètement inaperçu en maternelle puis ressurgir en CP au moment de l’introduction de la dizaine. Pour de nombreux enfants, pas de problème car la décomposition est utilisée dans les familles sans qu’on s’en rende compte ex : "tu peux installer les fourchettes stp. 2 pour papa et moi et 1 pour toi, tu vas en prendre combien ?"
Après plus facile à dire qu’à faire. La mise en oeuvre sera la suite de l’anim péda. En attendant, il y a un petit livre de Rémi Brissiaud que vous pouvez lire si ça vous intéresse : 1er pas vers les maths. C’est court, je vais le lire pendant les vacances.


#28

Bonjour Corinne,

Plusieurs réponses à tes remarques.

J’ai pour ma part des MS-GS et sans nul doute les GS sont un puissant facteur de motivation que tu n’as pas dans ta classe. Il faut donc accepter d’avoir des attentes réalistes et même s’il faut demeurer exigeant à raison, il ne faut pas en demander trop non plus : reste bienveillante envers toi-même!

Le travail que tu entreprends est aussi un travail de longue haleine. Les résultats ne se font pas sentir dès la première année. J’ai pour ma part commencé il y a 3 ans avec des GS et ça avait beau être des GS je n’étais guère allé plus loin que toi. L’année passée, j’ai ressenti un sacret changement même si ça restait encore modeste! Cette année, les progrès sont encore plus fulgurants… et ils le seront sans doute encore plus l’année prochaine! J’en veux pour preuve que lorsque j’ai commencé il y a trois ans je n’avais guère réussi à aller beaucoup plus loin que les lettres rugueuses et faire composer quelques mots courts, alors que cette année j’ai déjà deux élèves qui savent lire, que deux autres en sont proches et que deux moyens en sont à un stade qui me dit qu’ils sauront sans doute lire dès la fin de leur moyenne section.

Pourquoi est-ce un travail de longue haleine? J’y vois plusieurs raisons.

Il faut se familiariser avec le matériel dans un premier temps.Il ne faut pas perdre de vue que nous n’avons pas été formés à l’utilisation du matériel et on apprend donc doucement à l’utiliser, en tâtonnant.

Il faut même s’approprier le matériel. Nous n’avons pas les mêmes conditions d’exercice que celles de l’expérimentation de Céline et nous devons composer avec les contraintes qui sont les nôtres. Très souvent nous ne pouvons donc pas utiliser le matériel tel quel, il faut l’adapter et ça prend du temps.

Il faut aussi développer une intuition autour du matériel. Quand nous commençons, tel l’apprenti lecteur, nous avançons prudemment, pas à pas, étape par étape. Nous avons donc tendance à nous apesantir sur des activités qui ne le méritent pas. J’ai vu dans plusieurs messages dont le tien que vous êtes nombreux à avoir l’impression de ne pas avancer autour du jeu du petit oeil, ce que tu appelles le panier des sons. Tu dis que tu en es encore au son d’attaque et je suppose que tu sous-entends que tu dois encore leur faire repérer le son final et un son en milieu de mot car lorsque je commençais j’en étais comme toi au déchiffrage, en lisant lettre par lettre, en passant pas chacune des étapes comme si elles étaient figées. Mais plus on avance dans la lecture et moins on a besoin de déchiffrer lettre par lettre, on développe une vision globale des mots. Il en va de même pour la pédagogie que nous mettons en oeuvre dans nos classes. Il n’est en fait pas nécessaire de passer par toutes les étapes, ou tout du moins pas pour tout les enfants, avec l’expérience on finit par sentir quelles sont les étapes qui peuvent être passées. J’ai par exemple cessé de passer par toutes les étapes du jeu du petit oeil. Pour un enfant qui éprouve des difficultés avec ce jeu je vais m’apesantir un peu plus, mais pour un enfant qui n’éprouve pas de difficultés je lui fais faire un ou deux paniers et je commence ensuite à lui faire composer des mots courts… quitte à revenir de temps en temps sur des paniers, cela évite d’installer un phénomène de lassitude car on sait bien qu’à rester trop longtemps sur une même activité les enfants finissent par s’ennuyer. De toute façon, quand on fait composer des mots courts, on poursuit le travail entrepris par les paniers.

Il faut aussi laisser se créer une dynamique de classe. La première année ce n’est pas facile car c’est tout nouveau pour les enfants. La seconde année c’est différent car il n’y a qu’une partie de la classe, les nouveaux venus, pour qui c’est nouveau, mais les élèves que tu as gardés dans ta classe sont déjà habitués.

Il faut aussi garder à l’esprit que la dynamique de classe obéit à une logique exponentielle. Je m’explique. Plus tu gagneras en maîtrise et plus la dynamique de classe se sera installée, plus tu réussiras à aller loin avec tes élèves. Comme tu iras plus loin avec eux, les nouveaux venus seront portés par ceux qui étaient déjà dans ta classe, ils apprendront encore plus vite et tu pourras aller encore plus loin avec eux. Et ainsi de suite…

Une question que je me pose aussi, est-ce que tu laisses réellement choisir les enfants leur activité quand tu travailles avec toi ou est-ce toi qui leur impose une activité en fonction de ta programmation? L’idéal est effectivement de laisser choisir les enfants leur activité, mais vu qu’il nous est difficile d’avoir des plages de travail de deux heures à deux heures trente c’est difficile à mettre en oeuvre et je sais que la plupart d’entre nous, moi y compris, ne faisons pas réellement choisir aux enfants l’activité qu’ils veulent faire lorsqu’on travaille avec eux de manière dirigée. L’avantage pourtant lorsqu’on les laisse choisir, c’est qu’ils peuvent nous donner de précieuses informations sur l’état d’avancement dans lequel ils sont. Un enfant qui a envie d’utiliser les quatre blocs de cylindres au lieu de n’en utiliser qu’un seul nous apprend qu’on peut peut-être se passer des étapes à un, deux et trois blocs de cylindres. Pour ma part je me voyais mal laisser les enfants me guider vers le matériel alors que je le maîtrisais mal. Maintenant que j’ai une meilleure maîtrise, je pense pouvoir commencer à être plus à l’écoute des envies des enfants l’année prochaine.Je ne ferai sans doute pas que ça sinon ce serait difficile d’avancer sur des créneaux d’apprentissage de une heure maximum, mais je compte bien m’accorder un créneau dans la journée pour ça. Là encore, c’est le temps et la maîtrise du matériel qui me permet d’appréhender de nouvelles évolutions.

Si les enfants vont surtout vers les jeux de construction et peu vers les autres activités, comme c’est aussi le cas dans ma classe, c’est peut-être justement parce que les enfants ne choisissent pas réellement leur activité quand ils travaillent avec toi et qu’en obéissant à une programmation linéaire, sans “sauter” des étapes qui ne leur sont peut-être pas nécessaires, et que pour le coup ça n’avance pas suffisamment vite de manière à leur proposer des challenges qui suscitent leur intérêt. Du moins c’est la manière dont j’analyse les choses dans ma classe. Mais je ne culpabilise pas car je sais qu’avec l’expérience, je travaillerai de manière de moins en moins linéaire et je pense que les enfants apporteront de plus en plus d’intérêt aux activités plus “académiques”. Fais-en de même, dis-toi qu’avec le temps les choses vont se mettre doucement en place et que les enfants trouveront de plus en plus d’intérêt dans ces activités.

J’aimerais terminer avec une remarque concernant les lettres rugueuses. Tu n’en fais pas mention, mais beaucoup de personnes qui t’ont répondu disent qu’elles ont l’impression de ne pas avancer avec les lettres rugueuses. C’est aussi ce que j’ai ressenti. Moi qui avais l’habitude d’utiliser les alphas et qui les avais rangés au placard après une conférence de Céline, je me suis vite rendu compte que je trouvais les alphas bien plus performants pour apprendre les sons aux enfants et je les ai donc ressortis du placard. J’ai tout de même gardé les lettres rugueuses que j’utilise comme première étape dans l’apprentissage de l’écriture cursive, mais pour entrer dans la lecture j’utilise les alphas et la graphie scripte. Je trouve que cela va beaucoup plus vite et que c’est plus adapté à nos contraintes.

J’espère que toutes ces remarques t’ont aidée. Bonne continuation et n’hésite pas à te tourner vers moi si tu as des questions.

Grégory


#29

28 élèves de PS et MS dont beaucoup en souffrance psychique, c’est énorme, ça vous demande, à toi et à ton Atsem, toute votre énergie, c’est une hyper vigilence en continu, c’est épuisant… Comment s’étonner que votre patience soit à bout… C’est vrai pour l’Atsem, mais surtout pour l’enseignante, qui se sent, qui est, plus responsable de ce qui se passe dans la classe, et qui a de plus d’autres objectifs…
Les conseils que je vais te donner, je n’arrive pas toujours à les suivre non plus, parce que ce n’est pas du tout comme ça que nous avons été éduqués, et que personne ne nous l’explique ni dans les ESPE ni dans les écoles( sauf si on lit Maria Montessori)… Alors pour nous aussi, c’est un apprentissage avec ses avancées et ses reculs… Et en plus ça ne marche pas tout de suite, ça prend du temps…
Le premier c’est : éviter de reprendre un enfant qui a un comportement gênant ou inapproprié, ne pas lui faire la leçon, ne pas le prendre en faute… surtout si c’est un enfant difficile !
Si aucun autre enfant n’est impliqué, dire STOP et c’est tout, et proposer autre chose… Sans juger, (ce n’est pas très gentil ça) sans poser de questions, (mais pourquoi tu fais ça ?) sans donner d’explication sur le pourquoi c’est interdit ou mal venu… Eventuellement rappeler que tel comportement n’est pas autorisé et a telle conséquence (plus le droit d’utiliser tel matériel pour l’instant, ou de rester dans tel coin de la classe…)
S’il y a conflit avec un ou plusieurs autres enfants, chercher les intentions positives des “agresseurs” comme des “agressés”, mettre en mots pour eux ce que chacun ressent, toujours sans juger, et inviter seulement les uns à écouter les autres…
Je l’écris souvent sur ce forum, mais je n’arrive pas toujours à le faire non plus… Mais à force d’essayer, je rechute de moins en moins et je vois les résultats positifs sur l’ambiance de classe… Et quand je rechute, quand je m’énerve et que je parle trop et trop fort, quand je m’en aperçois je n’hésite pas à m’en excuser auprès des enfants, et c’est toujours assez émouvant, et positif en fin de compte…
L’autre conseil, c’est de prendre soin de toi très attentivement : ton travail est épuisant énergétiquement et émotionnellement : tu dois absolument trouver comment te régénérer, comment te faire du bien, comment arriver chaque matin fraîche et reposée, pleine d’amour pour toi et pour tes enfants…
Chaleureusement…


#30

Bonjour Sandrine,

Je me permets de t’écrire car j’ai été surpris de lire que ta collègue attendait de ta part que les élèves sachent écrire avant l’entrée en GS. A titre d’information,les psychomotriciens recommandent de ne pas entrer dans l’écriture de façon “formelle” avant la grande section parce que l’enfant développe alors une crispation musculaire néfaste à l’écriture… ça n’empêche pas l’utilisation des lettres rugueuses, le coloriage et le graphisme décoratif qui préparent à l’écriture. Ce qu’on a pu constater dans mon école m’a plutôt convaincu qu’ils avaient raison. Pour ma part je commençais dès le début de grande section et j’étais plutôt content des résultats. Toutefois, depuis deux ans je travaille en binôme avec une de mes collègues et c’est elle qui travaille l’écriture avec nos élèves. Elle ne commence qu’en fin de grande section après avoir fait beaucoup de graphisme et d’arts plastiques. Force est de constater que même s’ils commencent beaucoup plus tard, leur écriture est encore plus fluide que lorsque je commençais dès le début de la grande section. Les enfants apprennent aussi à écrire beaucoup plus rapidement alors que j’arrivais à des résultats équivalents, si ce n’est moindres, après un travail acharné et laborieux.

Je ne remets pas en cause vos choix d’école mais ça m’intéresse de savoir ce qui les a motivés. J’aimerais aussi savoir si tu as l’impression que les enfants apprennent à écrire plutôt facilement ou si tu parviens à des résultats certes, mais de manière laborieuse.

Grégory


#31

Merci Grégory d" avoir pris le temps de me répondre et de poser des mots précis sur cette nouvelle organisation de classe.
Dans un premier temps, ce qui est certain, c est que j 'avance à tâtons et beaucoup , étape par étape.
Je pense, en te lisant, pouvoir commencer, avec certains enfants, à composer des mots courts avec les lettres cursives. Je n 'ai pas les alphas. En parallèle, je continuerai avec eux le panier des sons.
Dans un deuxième temps, je réalise que je ne leur laisse pas vraiment le choix de l 'activité. Je sors une activité et je la propose.C est sûr que cela me rassure mais joue sur le manque d ’ intérêt des enfants au bout d ’ un moment.
J " espère pouvoir garder quelques enfants l "année prochaine pour avancer dans cette dynamique!
Je te remercie pour ton analyse très intéressante!


#32

Bonjour Greg
Il me semble que ce cheminement que tu décris se nomme “apprendre le métier”. Et qui croit encore que l’on cesse à un moment d’apprendre ? Qui croit qu’on peut enseigner sans apprendre chaque jour ? Qui croit que bien connaitre son métier se fait en moins de 10 ans ? Je crois en l’idée de progrès chaque jour. Bon courage. Ade.


#33

Merci Isa. Bien sûr je cherche à avoir ce genre d’attitude, et c’est très difficile. Quand c’est un enfant qui pose des petits soucis occasionnels ça va je gère mais quand c’est l’un des enfants très difficiles, tout part en “cacahuète” et c’est fini pour la journée… Je fais de mon mieux :wink: Mais que c’est dur !!!


#34

Tout à fait, je dis souvent qu’on en apprend autant si ce n’est plus que les enfants.


#35

Bonjour Corinne,

Il est à mon avis essentiel que tu puisses garder ton groupe de petits l’année prochaine lorsqu’ils deviendront des moyens… même s’il y a peut-être des enfants d’autres classes qui viendront s’y greffer.

Avant de faire composer des mots, je fais composer des syllabes. Du fait que j’utilise les alphas, je choisis le f (la fusée) comme consonne de référence et on cherche sur quelle voyelle tomberait le f quand j’entends fa, fo, fu, etc. Puis je choisis le o (Monsieur O) comme voyelle de référence et on cherche quelle consonne tomberait sur le o quand j’entends vo, zo, ro, jo… Rien n’empêche de faire un principe équivalent avec les lettres rugueuses.

Pour les premiers mots, contr


#36

contrairement à ce qui se pratique en pédagogie Montessori, je ne commence pas avec des mots composés de trois phonèmes mais plutôt avec des mots de deux phonèmes : or, os, as, rue, riz, fée, chat (possible avec les alphas car le ch est un personnage appelé le chat), lit, nid et jus.

Selon mon intuition, je fais composer directement 6 des quelques mots cités précédemment avec l’ensemble de l’alphabet. Quand les enfants ont des difficultés, je me limite dans un premier temps aux cinq premiers mots en ne mettant à leur disposition que les lettres (ou les alphas pour moi en l’occurrence) dont ils ont besoin pour composer ces cinq mots (j’ajoute moi-même la lettre muette ensuite). Je fais de même ensuite avec les cinq mots suivants. Puis je leur fais refaire la série de dix mots avec l’ensemble de l’alphabet.

Comme tu l’auras constaté, je travaille dans un premier temps avec des mots qui ne contiennent pas les consonnes c, k, q, b, d, g, t et p. Comme elles sont difficiles à entendre pour les enfants, c’est plus commode pour les enfants de commencer par les autres consonnes. L’autre avantage est qu’il n’y a pas besoin dans un premier temps de leur présenter l’ensemble de l’alphabet. Les voyelles et les dix consonnes dites longues dans les alphas suffisent. Ce qui permet de commencer le travail de composition de mots plus rapidement. C’est en effet fastidieux de devoir apprendre aux enfants tous les sons avant de pouvoir commencer à leur apprendre à composer des mots. Pour le coup ils finissent par se désintéresser du travaille et ça les démotive. Ils sont heureux de pouvoir rapidement composer leurs premiers mots. On introduit ensuite les autres sons au moment de composer des mots qui comportent les consonnes courtes que j’ai mentionnées plus haut (c,k, q…).

Avec du recul, je me suis même dit que l’année prochaine je ne leur présenterai dans un premier temps que les voyelles et les sons consonnes s et r. Puis je leur ferai composer les cinq premiers mots de la liste. Ce n’est qu’ensuite que j’introduirai les autres consonnes et que nous composerons ensuite les cinq autres mots de la liste.

L’idée est de permettre à l’enfant d’entrer le plus rapidement dans le vif du sujet… ce qui est l’idée sous-tendue derrière toute la pédagogie décrite par Céline en matière de langage écrit.

Bon courage, Grégory


#37

Eh oui il y a des années comme ça, vraiment plus difficiles que les autres… C’est un fait mais le piège, c’est de se concentrer sur les difficultés, sur ce qui ne se passe pas aussi bien que d’habitude, et de se sentir en échec par rapport à des objectifs qui ne sont pas réalistes cette année, même s’ils l’étaient les années précédentes… On s’épuise et on finit par culpabiliser…
Alors ce qui peut fonctionner, c’est de prendre la réalité en compte et de revoir ses objectifs, déjà… On ne peut pas aller aussi loin, ni dans le même calme, avec une classe très chargée dont plusieurs enfants en grande difficulté relationnelle qu’avec une classe de 20 enfants tous différents mais à peu près bien dans leurs baskets, ou qui ne comporte qu’un seul enfant difficile…
Et puis surtout, on peut choisir de porter son attention sur tout ce qui va bien quand même, sur tous les moments encourageants, émouvants, amusants… accepter qu’il y a forcément du bruit, de la casse, des conflits à gérer, des apprentissages plus lents qu’on voudrait même pour les plus en avance… Ce n’est pas de ta faute, c’est la situation qui l’impose, et toi tu dois juste faire avec… Et tu fais de ton mieux, comme chacun de tes élèves, même les plus difficiles… Ne jamais perdre ça du vue : les enfants font TOUJOURS de leur mieux à chaque instant… comme nous…
Et ils nous pardonnent bien volontiers nos erreurs, dès lors que nous sommes sincères et vraies… Je leur ai dit dernièrement que si ils font parfois des bêtises d’enfant, moi je fais parfois des bêtises de maîtresse, parce que moi non plus, je n’arrive pas toujours à agir comme je voudrais, et comme je sais pourtant bien que je devrais le faire…


#38

Une grand merci pour tes mots, qui j’en suis sûr me redonnera de l’énergie et du positif pour repartir!!!


#39

Bonsoir Aurélia,
je rebondis sur ce que tu dis sur la comptine après m’être beaucoup questionnée à ce sujet! Ce que tu dis sur la recherche et le dénombrement c’est exactement ce qui est expliqué dans les programmes de 2015.
En fait, de ce que j’ai compris, utiliser la comptine pour dénombrer peut poser problème si l’on ne fait QUE ça. Dans la mesure où parallèlement les enfants travaillent sur la construction du nombre et surtout sur le concept de quantité, sur la reconnaissance des petites quantités, etc, je ne vois pas où est le problème.
Dans ma classe, j’avais même enlevé la bande numérique qui allait jusqu’à 183, trouvant que dire une suite de mots sans aucun sens ne pouvait être que contre productif pour les enfants. Je l’ai remise sauf que je m’assure que justement les enfants y mettent du sens et donc j’introduis trèèèèèès rapidement la dizaine et le système décimal (1er plateau puis grands symboles et la magie du nombre). Idéalement dès qu’un enfant compte au delà de 10 mais je manque souvent de temps alors c’est plutot quand ils en sont déjà à 20 ou 30. J’ai des MS-GS et les enfants qui arrivent en septembre connaissent en général déjà la comptine jusqu’à plus de 20.
En tout cas, ce qui est certains c’est que les enfants qui comptent jusqu’à 180 et plus ont complètement compris la construction de notre système décimal et du nombre donc.
Merci pour la référence du livre de Brissiaud, ça m’intéresse!


#40

Bonjour! Pas de panique il peut se décoincer d’un coup!
Nous avions eu le même problème avec 2 élèves, on leur demandait alors tous les jours de préparer la table pour 4, on a fait des groupes de 4 pour certains jeux , et ils préparaient 4 tabliers etc (souvent les enfants ont 3 ou 5 personnes à la maison et 4 pas dans leur vécu) : 3 petits cochons 3 ours 5 doigts de la main… mais pas d’albums connu avec 4!


#41

Pour m’être posé la question afin de réaliser une “boîte à conter”, j’avais résolu le problème du tiroir “4” grâce aux musiciens de Brême.


#42

BOnjour à tous, je ne sais pas bien vers qui me tourner et je baisse un peu les bras, je m’essouffle en ce mois de février… J’ai commencé le 'fonctionnement de Gennevilliers" en septembre, au début que le matin puis toute la journée avec des MS-GS.

Et voilà mon bilan;

mes élèves progressent en maths (jusqu’aux grands nombres), en lecture ( 6 GS sur 12 commencent à lire), en géographie (continents et grands puzzles) en dessins et pâte à modeler…

Donc ça me rassure mais ce qui me tracasse c’est que je dois toujours **

m’occuper de certains (surtout 2) perturbateurs qui vont déranger les autres et tout ce temps que l’ATSEM ou moi passons avec eux… est au détriment des autres…

** résultats: il y a des élèves “tranquilles” que je n’aide presque jamais faute de temps… Et un autre élève qui rechigne toujours à venir travailler avec l’adulte… il semble ne vouloir pas faire grand chose… hormis observer ses camarades…

Enfin, pour beaucoup, ils semblent toujours un peu en train de jouer et souvent 'à la maîtresse"… était-ce le cas à Gennevilliers également?

Enfin, ce qui me chagrine et me déçoit, c’est le climat de classe qui n’est pas très serein, je suis souvent fâchée par les deux perturbateurs… et c’est toute la classe qui en pâti…

Donc pour conclure;

Je reste persuadée que c’est révolutionnaire ce fonctionnement et je m’y retrouve complètement mais, je sens que je suis proche du système mais il y a des erreurs que je ne cerne pas et je ne sais à qui demander… mon inspectrice n’est pas au courant de mon projet et les conseillères péda n’y connaissent pas grand chose dans ce domaine… Aussi je me sens seule et je sens que la motivation de mes ATSEM (qui s’alternent) s’amenuise… certaines s’ennuient même un peu alors que j’ai l’impression de ne plus savoir où donner de la tête… parce que beaucoup d’élèves me sollicitent…

Je voudrais mieux faire mais ne sais pas bien comment m’y prendre.

Merci pour m’avoir lu.

Si vous avez des solutions… merci beaucoup à vous.