Quid d'un compagnon robot pour accompagner le développement de l'enfant?


#14

Argh, vision d’horreur !!
@papillon arrête toi là, tu vas donner des idées à des laboratoires pharmaceutiques.


#15

@Melanie Je crains qu’ils ne m’aient pas attendu pour avoir des idées pareilles !;o)
Mais oui, il faut que j’arrête de penser aux robots, c’est vraiment anxiogène pour moi et cela me donne des idées bizarres !


#16

Bonsoir @Boris.
Pour répondre brièvement à vosdernières questions[quote=“Boris, post:8, topic:1354”]
Comment voudriez-vous que Winky aide votre enfant?
Vous n’êtes pas constamment avec lui/eux et je pense bien qu’il(s) utilise(nt) déjà des jouets, pendant ces lapsus de temps, quels genre d’activité aimeriez-vous que votre enfant fasse?
Si vous souhaitez qu’il soit juste épanoui, comme pensez-vous que nous pourrions le rendre plus épanoui?
Un de nos constats est que les enfants uniques sont les premiers à se créer des amis imaginaires et à se sentir seul, et nous croyons personnellement beaucoup dans le robot compagnon. Aimeriez-vous que Winky, en votre absence tienne compagnie à votre enfant?
Qu’est-ce que vous recommandez de manière générale aux parents de faire avec leur enfants, Winky pourrait inciter l’enfant a passer plus de temps avec ses parents ou réciproquement pour notre application smartphone?
[/quote]
En plus d’être enseignante, je suis maman de 4 enfants/adultes (de 11 à 21 ans).
Je ne suis pas constamment auprès de mes enfants car chacun d’eux doit pouvoir se retrouver seul, se chercher, créer, conserver un jardin secret.
Je me suis battue (et je continue et continuerai) contre l’utilisation à l’excès des jeux nouvelles technologie.
Tout d’abord la DS : un an de cohabitation dans ma maison puis interdiction d’accès : ils restaient seuls avec un jeu virtuel, s’isolaient et commençaient à me mentir en se cachant pour jouer.
Ensuite la wii : encore à la maison avec une modernisation à chaque sortie révolutionnaire (wiiU) et nous aimons tous jouer ensemble (Tous fans de Zelda).
MP3, MP4, enseinte Bose, Launchpad… : pas mal du tout.
Cellulaire : pas avant le lycée
Portable : oups ! Alors les jeux d’ordi pour mes 2 grands pas facile à gérer.

Donc si demain ils me demandaient un Winki, il faudrait que cela soit plutôt au niveau musique avec un son et enregistrement sympas mais pas que… Il faudrait que cela soit très enrichissant au niveau connaissances en robotique (vraiment intéressant avec de vraies situations éducatives).
A partir de là, je pourrai peut être penser à y réfléchir (donc pas gagné :blush:).

En tant qu’enseignante, je conseillerai un winki (qui apporterait des connaissances en robotique) pour les enfants passionnés par ce domaine.

Je préférerai de loin un poisson rouge dans un bocal (c’est la demande du moment pour une de mes filles) qu’un Winki à seule vocation de compagnie.
Aujourd’hui, il est tellement rare de s’ennuyer avec toutes les stimulations environnantes que l’idée d’une compagnie électronique ou robotique me déplaît.
L’idée d’un jeu éducatif sur la robotique : pourquoi pas.
Voilà Msieur Boris. Heureusement pour vous, il y a peut être des parents qui recherchent des façons d’occuper leur(s) enfants car ils n’ont pas le temps ou ne le prenne pas. Heureusement pour vous et malheureusement pour ces petits d’hommes.
Bon courage et bonne chance.


#17

Merci à toutes pour vos réponses aussi complètes qu’enrichissantes. :wink:

Pour reprendre la métaphore de @Evi (Cecile), je me sens effectivement comme un carnivore au milieu de plein de végétariennes haha.

Sur une note plus personnelle, je pense très sincèrement que la science fiction a diabolisée le robot, il devrait être perçu comme un allié et un ami plutôt que son opposé. C’est en tout cas notre vision chez MainBot et en aucun cas nous voulons enlever, mais plutôt apporter ou encore améliorer quelque chose au quotidien de vos enfants ou de vos élèves.

Aussi, je dois vous dire que vous avez bien remué mes neurones ainsi que ceux de mon équipe ;), car bien sûr vos avis nous ont beaucoup apportés.

Je vous l’ai dit, nous avions déjà fait notre étude de marché mais grâce à vos échanges nous avons pu l’étoffer et approfondir certains thèmes. Ils se trouvent que nous avons appris que par exemple, grâce à William Glass et sa pyramide, que nous retenons 90% de ce que nous apprenons à d’autre personnes (enfants et adultes). Nous avons par ailleurs aussi appris, selon un récent sondage publié par Erickson que 58% des parents (dans différentes mégalopoles de pays développés) souhaiteraient que les robots aident leurs enfants à faire leurs devoirs et 66% des parents aimeraient que les robots leurs apprennent à utiliser de nouvelles technologies

Nous réfléchissons donc à concentrer nos fonctionnalités sur l’apprentissage autour de l’aide aux devoirs, grâce à une technique de rétro-apprentissage. L’enfant apprendrait par exemple le théorème de pythagore en essayant de l’expliquer à Winky qui lui réagirait (de manière plus ou moins enthousiaste) en fonction de la pertinence des propos. Ou par exemple, pour apprendre une langue, il pourrait confirmer que la prononciation est la bonne ou que la syntaxe est correcte (mais toujours avec un feedback positif de la part de Winky, jamais punitif).
Nous pensons aussi mettre en place un rétro-apprentissage autour des nouvelles technologies, par exemple que l’enfant puisse démonter certaine partie de Winky, façon Docteur Maboule, comprenant ainsi le fonctionnement électronique de Winky tout en étant soigneux pour ne pas lui faire de mal.

Nous souhaitons aider les enfants à apprendre en s’amusant, c’est important pour nous, je pense que nous sommes d’accord sur ce principe, et il me semble que c’est la base de l’approche de @Celine.

Quelques questions pour orienter l’échange:

  • Combien de jeux éducatifs qui tombent à la poubelle après seulement quelques usages? Beaucoup trop.

  • Que dire aussi de la prétendue utilité éducative de ceux-ci? Pas à la hauteur des attentes.

  • Par ailleurs, combien de parents aujourd’hui prennent des professeurs particuliers à partir du collège? Enormément.


  • Combien de temps il faut à un enfant pour se lasser de son chat? Peu de temps mais il est toujours présent quand il faut, c’est appréciable et ce qui compte.

  • Combien de parents prennent des professeurs particuliers en grande section ou en école primaire? Aucun, c’est pourtant l’âge d’or de l’enfant, là où il a sa plus grande phase de croissance intellectuelle.

  • Combien de jeux éducatifs, polyvalents, qu’on peut mettre à jour en fonction des besoins de l’enfant, qui lui permette de mieux comprendre comment marche un robot, qui aide à faire ses devoirs et qui est toujours là pour le réconforter en cas de moment solitude? Aucun.

Questions:

  • Qu’en pensez-vous?
  • Trouvez-vous la réflexion pertinente?
  • Auriez-vous des idées complémentaires concernant l’aide aux devoirs?
  • Concernant l’apprentissage des nouvelles technologies, vous semblez-vous concernés? Votre enfant aussi?

Pour répondre à sophilo (Sophie), nous développons un langage unique pour Winky (un peu comme Wall-E ou BB8), ils ne parlent pas avec des mots humains car nous pensons que ça fera peur et qu’il faut laisser le robot à sa place, à savoir que ce n’est pas un Humain (je pense qu’ici vous serez toutes d’accord avec moi :slight_smile:).
Quid de l’apprentissage des langues du coup? Eh bien il peut savoir lorsque le mot ou la prononciation est correcte et le faire savoir à l’enfant par exemple. Ce n’est pas prévu aujourd’hui qu’ils parlent avec des mots humains.

Je vous accorde que l’idée des “rappels” n’était pas génial, ce n’était clairement pas notre focus principal et c’est pour l’instant écarté, tout comme l’idée de l’application pour les parents. Par contre nous restons sur les trois piliers essentiels qui guide notre développement pour Winky:

1. Attachant
2. Educatif
3. Amusant

Le côté modulaire ou démontable est aussi présent depuis le début du projet. Notre premier prototype est, sans outils, démontable par l’enfant (sans danger). On imagine aussi permettre à l’enfant par exemple de pouvoir mettre à Winky un chapeau de chevalier ou de princesse.

Pensez-vous que ces convictions sont pertinentes? Si non, la ou lesquelles en particulier?

Je vous vois déjà venir sur la partie “attachante” mais quid de votre voiture, de votre maison ou même de la montre de votre grand-père ou du tableau de votre tante? Certes ils ne sont pas animés mais ce sont des objets auxquels vous êtes attachés. L’être humain est émotionnel, c’est factuel et la peur du robot est quelque chose de purement culturel. Pour être tout à fait franc avec vous, je vois dans la peur du robot une forme de racisme, comme pour les femmes, pour les noirs ou les gros ou les petits, certes le robot n’est pas humain mais il n’est pas méchant, il ne sera que ceux que nous l’aurons programmé pour (parce que si ce n’est pas moi, ce sera une des centaines autres startup dans le monde qui le fera). Je vous offre ici, la possibilité d’avoir un robot qui fera quelque chose que vous trouvez pertinent et non un énième robot inutile ou pire encore un robot militaire comme il y a aux Etats-Unis dans les laboratoires de la DARPA ou en Corée du Nord, non je veux que Winky soit utile et je crois dans la pertinence des membres de ce forum, pour dôter de Winky d’un réel savoir faire et usage qui pourra apporter à la génération des enfants de 6 à 11ans.

Vous me répondrez sans doute: Je ne veux pas de robots, je ne crois pas dans le robot, je déteste le robot, le robot me fait peur etc.

Je comprends mais sachez qu’ils viendront que vous le vouliez ou non, que je sois là ou non, et que nous parlions ou non, et comme Sophie l’a écrit plus haut, elle a dû malgré elle gérer les technologies de ses quatre enfants jusqu’à devoir leur déclarer la guerre.
Nous pouvons éviter la guerre mesdames, si vous aviez pris part au développement de ces technologies, je suis sûr que vous auriez pu permettre à ces entreprises de mieux se positionner et de les aider à concentrer leurs effort sur la création d’un réel usage basé sur un réel besoin.

Une technologie bien pensée améliorera le quotidien de la famille, de l’enfant et des parents, pas le contraire.


#18

[quote]je comprends bien que votre démarche consiste simplement à rapprocher les parents de leurs enfants, mais vous le savez, nous vivons dans un monde complexe et là où vous faites déjà votre révolution locale, beaucoup de familles sont encore un pas en arrière et prises dans leur routine, métro/boulot/dodo avec un enfant qui ne voit que sa nounou… Laissez Winky les aider et à prendre conscience de cette réalité, notre objectif est le même que le vôtre, nous voulons le meilleur pour les enfants, nous ne savons juste pas encore, exactement comme le faire
[/quote]

Tout à fait d’accord sur le constat, mais pas sur la solution.
Notre tâche est de faire comprendre à ces familles qu’elles font fausse route, totalement, et que le meilleur pour les enfants est de ralentir, prendre le temps, profiter, s’amuser (entre humains bien sur).
Le changement passera par là. Il ne s’agit pas de coller des rustines sur un modèle à bout de souffle, mais d’accepter le constat d’échec et de passer à autre chose.
Laissons la technologie nous rendre service là où elle en a la capacité.

Petit point marketing @Boris… quand notre révolution de l’école sera achevée, et ça ne saurait tarder maintenant, il n’y aura plus de devoirs le soir après la classe… :grinning:


#19

Juste un lien, je reviendrai (peut-être) répondre plus longuement un autre moment.

Anne


#20

Bonsoir Msieur Boris,
Je dois avouer que je pense souvent à Winky en ce moment. J’en ai même parlé à mes filles ce soir lors du dîner :
La mère (moi) : "Est-que vous auriez aimé avoir un petit robot de compagnie, attachant, amusant et qui vous aurait aidé à faire vos leçons ?"
L’aînée joliment rebelle ; "Ben non ! Je préfère te demander à toi."
Mère : "Oui mais pour le côté attachant… comme un animal domestique ?"
L’aînée : "Ben je préfère un cheval ou un chat…"
Mère : "Et toi, Elise ? Tu as eu des problèmes avec tes leçons ? N’aurais-tu pas aimé avoir un robot qui t’aide à apprendre."
Elise (11 ans) : “Si… Ché pas, non… Si ! Un robot qui aille à l’école à ma place et après il me fait les leçons.”

Donc je suis entièrement d’accord avec Mélanie : [quote=“Melanie, post:18, topic:1354”]
Petit point marketing @Boris… quand notre révolution de l’école sera achevée, et ça ne saurait tarder maintenant, il n’y aura plus de devoirs le soir après la classe… :grinning:
[/quote]

Et je dirai même plus : avec notre grande révolution Lois Naturelles de l’enfant, les enfants n’auront ni devoirs, ni difficultés scolaires et seront heureux. Ils aimeront, respecteront et connaîtront le monde dans lequel ils vivent.
La robotique fait effectivement partie du monde des objets. Mais un jouet robot reste un jouet. Et comme tous les jouets, il finira au vide grenier, ou pas (s’il est tellement attachant comme M. patate).
Rien ne sera plus efficace que l’étayage humain. Céline Alvarez relate une étude sur l’apprentissage du Mandarin. C’est assez convaincant.
Donc voilà où j’en suis dans cette saine méditation que vous avez lancée, merci pour le lien Anne (sympathique).

Le 18 novembre, toute ma petite tribu sera réunie pour fêter les 13 ans de ma fille. Je ne manquerai pas de demander l’avis des mes chers fils (17 et 21 ans). Les réponses seront peut être intéressantes pour vous. L’un est en sciences appliquées et l’autre voudrait se diriger vers la nanométrique.
Ils ne verront pas les choses de la même façon que moi :sob:


#21

@Kej C’est important de nuancer l’intelligence artificielle de la robotique, ce serait comme dire qu’Albert Einstein a été responsable d’Hiroshima. Il est essentiel de nuancer les concepts et les mettre en perspective. La robotique ou plus précisément le robot est un outil, ni plus ni moins, il fera ce que nous lui permettront de faire.

@sophilo Merci de prendre de votre temps pour notre projet. Je pense que vos filles ont répondu de cette manière car elles sont trop âgées pour ce vers quoi nous nous orientons. Nous continuons d’étoffer nos recherches et nous avons, parmi d’autre, entre autre lu avec beaucoup d’attention ces deux documents récemment: “Le jouet dans la construction sociale de l’enfant” et “Le rôle du jouet dans la mémoire familiale ou comment les jouets finissent-ils leur vie”. Un de nos constats est, qu’en plus de d’autres, ces articles nous permettent de resserrer l’étau vers deux choix de cible (les 4 à 6ans et les 8 à 10ans) mais aussi ils nous rappellent que nous sommes déjà très attachés à nos objets ou que nos jouets d’enfance ont en réalité toujours été des compagnons.

Par ailleurs, est-ce que certaines d’entre-vous auraient des articles, vidéos ou plus généralement des informations précises sur:

  • Les processus d’apprentissage de l’enfant (pré 10ans)
  • Le rapport des enfants (pré 10ans) avec les jouets et les technologies
  • Le rapport des enfants uniques (pré 10ans) avec les jouets et les technologies
  • Les facteurs responsables de son épanouissement (idéalement reliés aux jouets)

Si nous devions basés nos fonctionnalités sur les constats de Céline, à savoir basées sur:

  1. L’attention
  2. L’engagement actif
  3. Le retour d’information immédiat
  4. La consolidation

Quelles genre de fonctionnalités nous pourrions imaginer, ensemble, autour de ces bases (ou “algorithmes” pour reprendre les termes de Celine)?

Je vous propose de faire un focus group sur ce thème, peut-être seulement avec des personnes de ce forum, physiquement sur Paris ou en vidéoconférence, ou peut-être ouvrir un topic sur un autre channel: "Quelles fonctionnalités pour un compagnon robotique en se basant sur les algorithmes de Celine Alvarez?"
Aussi, notez que Celine parle de l’importance du matériel éducatif et de sa capacité à pouvoir donner un retour d’informations efficace.
Si vous arrêtez de diaboliser le robot, je pense qu’en combinant le savoir faire de ce forum qui vient des constats de Celine et celui de mon équipe, nous pouvons en réalité créer un nouvel outil éducatif (comme ceux imaginés par Celine dans sa classe) mais plus complet et efficace.

Oubliez le côté “Compagnon” ou le côté affectif (oubliez ça), simplement garder en tête ce dont l’enfant a besoin et comment un outil pourrait de manière optimale l’aider à avoir un retour d’information, l’engager activement, restez attentif et consolider l’information grâce au cycle vertueux (et grâce au côté matériel et sensitif qu’un robot permettra plus qu’un objet inerte); ce n’est pas une application pour tablette dont je vous parle ici, mais bien d’un objet tangible.

Je finirai avec la proposition de définition du mot “éducation” de Philippe Merieu:
« une relation dissymétrique, nécessaire et provisoire, visant à l’émergence d’un sujet ».


#22

Nous n’avons définitivement pas la meme compréhension du travail de Céline Alvarez.
Et puis fondamentalement nous n’avons les mêmes objectifs… bref, moi je rends les armes et je retourne à ma révolution :grinning:


#23

Oui, je sais, je suis vilaine. Et j’ai des références tout à fait discutables… En plus, un peu trop âgé pour la cible.


#24

Film culte Zartine !! :joy:


#25

Mmmh, quid de leka (http://www.lilo.org/fr/leka/)? :wink:


#26

Bonjour,
je suis d’accord avec toutes les remarques qui vous été opposées, mais je suis sensible à votre envie d’innover et d’inventer quelque-chose d’utile…
Alors je me dis que oui, j’aurais bien besoin d’aide dans ma classe, avec mes 29 PS/MS dont plusieurs à besoins particuliers… Mon premier mouvement est bien sûr de souhaiter moins d’élèves par classe, et/ou plus d’adultes formés… mais comme il faut faire avec nos classes surchargées et une seule prof aidée d’une seule atsem, pourquoi ne pas imaginer un autre genre d’aide ?
Qu’est-ce qu’un mignon robot babillant pourrait faire d’utile dans une classe ?
Je sèche un peu… ce dont j’aurais besoin, voyons… je sais ! ce serait de pouvoir me cloner en autant de “moi” qu’il y a d’enfants qui ont besoin de moi au même moment… une qui câline celui qui pleure et le dirige vers une activité avec le sourire, une qui attrape au vol celui qui court dans la classe pour lui faire faire un petit tour d’ellipse, une qui surveille le petit groupe de garçons qui vient de se constituer aux jeux de construction et qui va devenir très vite bruyant, une qui intervient rapidement au moindre conflit, une qui range le plateau oublié sur une table, une qui reprend l’enfant qui détourne le matériel, une ou deux ou trois qui font les présentations didactiques…
Vive la technologie ! mais ce coup-ci c’est moi qui suis un brin trop futuriste…
Est-ce qu’un robot pourrait vraiment faire quelque-chose dans cette liste, ou m’y aider ?
Alors heu… il pourrait se planter devant l’enfant qui pleure ou fait beaucoup de bruit, genre “je t’entends, si tu as besoin je suis là”… et l’enfant pourrait choisir de presser tel ou tel bouton comme “appelons un adulte”, “passe-moi une musique douce”, “donne-moi un objet à câliner”, “donne-moi un objet qui sent bon”, “promenons-nous dans la classe” (il pourrait se déplacer un peu comme un aspirateur robot, en évitant les obstacles et l’enfant le suivrait) ou encore “allons chercher un(e) camarade amical”…
Enfin je ne sais pas si c’est réalisable, techniquement (il faudrait qu’il entende, qu’il réagisse correctement aux sons perçus, qu’il se déplace, qu’il ait diverses fonctions et tiroirs à objets, qu’il sache émettre différentes choses compréhensibles etc…) et même en admettant que ce soit réalisé, je ne sais pas si ça marcherait vraiment auprès des enfants, passé l’attrait de la nouveauté bien sûr…


#27

Bonjour @Boris,

J’ai suivi le fil de discussion depuis le début. Je suis sensible à votre preocupation de réfléchir à l’amélioration de la vie de nos enfants. Toutefois je suis intimement persuadée pour l’avoir lu mais aussi vécu que nos enfants ont besoin d’une connexion partagée par le regard, l’ouïe, le toucher, l’odorat ; tous ces sens qui nous réunissent tous en l’espèce humaine.

Je partage les mots de Pierre Rahbi, agriculteur, écrivain et penseur, à propos d’une autre dimension avec laquelle un robot ne peut rivaliser :

"Ensuite, en sensibilisant bien davantage l’enfant à la nature notamment en lui rappelant sans cesse que c’est à elle qu’il doit la vie. Cela n’a rien d’anecdotique : je constate à quel point les jeunes générations passent de plus en plus de temps devant toutes sortes d’écrans. Ils y sont même plongés de plus en plus tôt dans leurs existences. Cela ne sera d’ailleurs pas sans conséquence sur le développement et le fonctionnement de leur cerveau. Plongés dans un monde virtuel, ils sont plus que jamais « hors sol », éloignés de la réalité vivante. Or connaître celle-ci est le premier pas indispensable pour la respecter et la protéger. L’école devrait reconnecter l’enfant à la nature."

Nous avons besoin de nous rapprocher de nous mêmes, de l’autre, de la nature ; autant d’éléments qui représentent notre raison d’être sur notre Terre.

Alors Winky peut être amusant, distractif mais il serait dangereux et irresponsable, à mon sens, d’avoir l’envie de le rendre attachant. Nous, être humains, sommes attachants et sommes câblés pour aimer et être aimé de notre prochain.

Et cela n’a rien à voir avec le fait de diaboliser le robot.

Je vous souhaite, Boris, de vivre beaucoup de moments de proximité et de connexions partagées, coeur à coeur avec beaucoup d’enfants, jeunes et moins jeunes et d’être présent à toutes les vibrations que ces moments vont déclencher en vous.


#28

Merci @isa1. Je ne pense pas effectivement qu’un robot ait sa place à l’école maternelle ou même en école primaire. Nous souhaitons nous adresser aux foyers plus que les écoles, tout du moins c’est notre conviction actuelle.

@cnivelais Touchantes paroles de Pierre Rahbi, merci pour le partage.
Oui, je vous rejoins sur la partie affective - je ne vois plus ce paramètre comme essentiel au débat ici. Par contre, il est de mon point de vue essentiel d’entremêler: l’amusant et l’utile.

Quelles fonctionnalités amusantes et utiles pour un enfant âgé de 6 à 10ans, lorsqu’il est dans sa chambre seul ou en famille selon vous?

Je comprends aussi que Winky, doit permettre “de maintenir l’attention, de dénoncer l’erreur avec des conditions d’exactitude et de contrôle pour améliorer l’attention de l’enfant et le stimuler (…), qu’il permette une interaction sensorielle” autant avec le toucher, l’ouïe que la vue; aussi de répéter les activités autant de fois que l’enfant le désire pour consolider le savoir faire en cours d’acquisition.
Je n’ai de cesse de penser au “matériel” dont parle Celine dans son Tedx (10:07 à 11:45), pourquoi ne pas en créer un polyvalent et à multiusage qu’autant les enseignants que les parents puissent proposer à leurs enfants?

Il suffirait de connaître les activités que Céline à proposer à sa classe dans le détail et de s’en inspirer. Savez-vous quel était le programme de Céline à Gennevilliers?

Plus je pense, plus aussi, il m’apparaît essentiel de partir de ce que nous sommes à savoir des roboticiens et qui souhaitent partager cette passion. A savoir donc de permettre aux enfants désireux d’apprendre la robotique, de l’apprendre, autant la mécanique que l’électronique ou l’informatique, tous sont des domaines réellement passionnants et utiles au quotidien.
Ceux-ci tout en gardant les “algorithmes” de Céline qui me paraissent réellement essentiels.

Mon souci est que j’ai le sentiment qu’il y a tellement plus à faire en voyant tout ce qui se passe dans le monde éducatif, ayant mes propres parents, eux même, en train d’essayer de faire évoluer positivement l’éducation des langues vivantes depuis près de 20ans.
Je ne veux pas me cantonner simplement à l’enseignement de la robotique, j’aimerais faire plus et je pense que c’est possible mais j’ai peut-être tort.

Qu’en pensez-vous?


#29

Céline avait une classe de maternelle à Gennevilliers… je ne vois pas ce que vous appelez ses “algorithmes” ni son Tedx… son matériel, c’est celui des “activités pratiques”, des pichets, des éponges, des graines, des brosses et des balais, des pinces, des écrous etc…, celui des activités sensorielles, des cubes, des pavés, des barres, des cylindres à encastrer, des boîtes de plaquettes de couleurs, des formes à superposer, à combiner, etc… et celui des activités didactiques, des perles pour les maths, des lettres rugueuses et des lettres mobiles pour la lecture, des cartes de vocabulaire pour le langage… cette liste n’est pas exhaustive, il en manque beaucoup, mais c’est pour vous donner une idée du style de matériel : simple, à usage clair et précis, pensé pour acquérir un geste ou une notion à la fois, et pour donner un retour d’information immédiat sur la réussite ou non de l’activité…


#30

Boris fait référence à une conférence diffusée sur internet


Par contre, je ne comprends pas comment lorsque Céline Alvarez parle du lien nécessaire avec les sens pour apprendre on peut donner une réponse robotique et faire appel à nous pour participer à cela.
Pour plus de précisions sur ce qu’est une conférence tedx :


#31

Bonjour @boris

Quand je lis cette dernière phrase, je comprends mieux pourquoi nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes. Je ne veux pas vous blesser, mais il semble que vous n’ayez pas une connaissance approfondie des travaux de Céline. Si ceux-ci vous plaisent tant, ne vous cantonnez pas à son conférence tedx, aussi intéressante soit-elle. Elle ne vous donne qu’un petit aperçu de son travail, que vous avez interprété par le prisme de votre projet et de vos idées.
Lisez son livre (petit investissement au regard de votre motivation), regardez les vidéos de son site.
Vous comprendrez mieux pourquoi nous sommes nombreux(ses) à être sceptiques vis-à-vis d’un robot.
Nous pourrons ensuite continuer à échanger.
Bien à vous,
Anne


#32

@Boris, Comme cela a été précisé, le matériel qu’a utilisé Céline est scientifique, pensé par des médecins pour permettre aux structures mentales/psychiques des enfants de se développer de façon optimale.

Il ne s’agit pas de trouver une façon ludique d’apprendre.

Il s’agit de développer l’intelligence intellectuelle, émotionnelle, physique, psychologique de l’enfant. Ces médecins étaient visionnaires et nous ont transmis un héritage merveilleux. Céline Alvarez l’a enrichi grâce aux avancées des sciences cognitives.

En plus du livre de Céline qui nous ouvre un espace inouï, le livre de Catherine Gueguen “Pour une enfance heureuse” explique très bien les avancées du fonctionnement du cerveau humain et peut également vous intéresser.

Bonnes lectures :closed_book::blue_book::blue_book:


#33

@Boris, Bonjour, maman d’une petite fille de 5 ans, je suis cette discussion depuis le début. Le sujet m’a tout d’abord étonnée, je ne voyais pas ce que la robotique venait faire sur ce forum.
Puis, comme les différentes personnes qui ont réagi sur ce sujet, j’ai vu votre enthousiasme. Et, sans être « accro » à la technologie, j’apprécie les avancées technologiques. J’ai donc beaucoup réfléchi à comment votre petit robot pourrait être utilisé dans notre foyer.
Sans succès au début puisque je suis d’accord avec tous les commentaires qui ont été dits : si l’on décide de suivre « les lois naturelle de l’enfant », un robot n’apporte rien de plus. Pour «reconnecter l’enfant à la Nature », pour moi, il n’y a pas photo, un robot n’est pas ou très peu utile.
Mais j’ai repensé à l’idée que « les apprentissages doivent faire sens pour l’enfant, ils doivent lui permettre de comprendre le monde qui l’entoure et de pouvoir évoluer, interagir avec son environnement, puis aussi de pouvoir créer de nouvelles choses».
En ce qui concerne les domaines du langage, des mathématiques, des activités sensorielles et pratiques, le matériel existe déjà. Il est très précis, parfait, scientifiquement et même « neuro-scientifiquement » très bien pensé. Donc le robot n’apportera, à mon sens, sur ces domaines, rien de nouveau.
En revanche, il est un autre domaine qui fait partie de l’environnement de nos enfants et qui ne dispose pas de matériel pour son « apprentissage », c’est le domaine même de votre robot : la robotique, informatique, électronique, etc…
J’aime les avancées technologiques tant qu’elles restent au service de l’Homme et non l’inverse. Or, pour rester à notre service, il faut, je pense, la maîtriser ou au moins la comprendre le plus possible (comprendre sa construction, son fonctionnement, sa destruction ou recyclage aussi).
Comme Maria Montessori a construit le matériel pour l’apprentissage des domaines du langage, des mathématiques, etc…, peut-être pourriez-vous « construire/ penser » un matériel pour appréhender, comprendre tout ce qui a trait à la robotique, l’informatique, l’électronique, etc… ?
Je me/vous/nous pose la question : est-ce qu’il est possible de développer un matériel qui permette à l’enfant d’apprendre petit à petit, en s’amusant, la complexité de la robotique et de l’informatique ? Peut-être que vous et votre robot pourraient œuvrer en ce sens ?
Cependant, une différence (de taille…), va exister entre le matériel type « Montessori » pour le langage, les mathématiques, etc… et le « matériel pour la robotique » : le cerveau est « pré-câblé » pour apprendre les domaines « de base » (langage, maths, …). Il existe chez l’enfant des périodes dites « sensibles » où il est attiré par un domaine ou un autre. Or, la robotique, informatique, etc… constituent un domaine trop récent dans notre Evolution, et notre cerveau n’est pas du tout (euh… à ma connaissance, mais peut-être me trompe-je ?) « pré-câblé » pour ce type d’apprentissage. Il va donc falloir trouver (par des études ? des sondages ? je ne sais pas trop) le bon moment, le bon âge où l’introduire.
Comme le matériel de type « Montessori » décompose, par exemple, les mathématiques en allant des notions les plus simples (l’idée du nombre, les chiffres, l’unité, …) vers les notions les plus complexes (les additions, soustractions, divisions, etc… l’algèbre avec les cubes des binômes, trinômes, etc…), il faudrait que le matériel de la robotique fasse de même.
Tout en gardant à l’esprit que le matériel doit être beau, sécurisant (l’enfant doit pouvoir le manipuler seul après présentation par l’adulte), précis, et n’apprendre qu’une notion, qu’un concept à la fois. A ce sujet, la lecture du livre de Céline Alvarez et de certains de ceux de Maria Montessori vous permettra de bien comprendre comment est conçu le matériel pour que l’apprentissage se fasse le plus « naturellement » possible.
Peut-être que, du coup, il y aurait plusieurs petits « robots » ? Celui pour apprendre les premiers composants (puce électronique, circuit électronique : avec des images, comme sont présentés les objets de la vie quotidienne : avec des images ??), le système binaire, etc… je ne vois pas trop comment, mais là-dessus peut-être aurez-vous plus d’idées, puis celui style « docteur maboul » (comme vous le suggériez je crois) qui simule des pannes (idem pour les premières programmations informatiques avec des « bugs » ?), puis un autre robot que l’enfant pourrait créer tout seul avec des pièces détachées (style les « kapla » mais avec des composants électroniques ??).
Avec ces types d’apprentissages ça permettra peut-être aussi de « dé-diaboliser » le robot ?
En écrivant ces lignes, je pense aussi à la biométrie, l’intelligence artificielle, etc… toutes ces avancées technologiques qui arrivent à grand pas dans nos vies : mieux vaut les appréhender le plus tôt possible pour s’en servir et non pas les subir (voire se faire « manipuler » par elles…) il me semble. Et par la même acquérir une sorte de « neuro-sagesse » comme le prône le Dr Idriss Aberkane (Cf. notamment, son livre « libérez votre cerveau ! »).
Voilà ce qu’il en est de ma réflexion. Je ne sais pas si elle vous sera utile.
Bonne continuation à vous.