Bien tenir son crayon


#1

Bonjour

Mon fils a 28 mois et j’ai remarqué qu’il tenait très mal son crayon (pour le peu de fois où le coloriage l’intéresse).
Il le tient avec le poing et d’ailleurs utilise indifféremment les deux mains.
Pour manger c’est pareil il se sert de ses deux mains, j’avoue ne pas savoir s’il est gaucher ou droitier.

Comment puis-je l’aider à mieux tenir son crayon sans lui mettre la pression ?

cordialement


Entrée dans l’écriture : l’enfant écrit en miroir de droite à gauche
#3

Bonsoir,
En matière de latéralité, la dominante est visible vers l’age de 4/5 ans donc à 28 mois il en est encore loin.
Peut-être faudrait-il éviter de forcer quoi que ce soit et respecter son rythme.
Bien à vous
Nadia


#4

Merci @Clue et @NadiaL.
Tout à fait il ne faut rien forcer mais je me posais des questions car sa soeur de 4 ans savait à 18 mois très bien colorier et on voyait clairement qu’elle était droitière.
Nous allons tout de même travailler la motricité fine à la maison, en puisant dans les vidéos des activités pratiques quotidiennes.

Cordialement.


#5

Bonjour,
Je suis en train de lire le livre de Danièle Dumont, Le geste d’écriture, et au contraire, elle conseille de repérer le plus tôt possible la latéralité d’un enfant. Elle propose pour cela une série de petits tests, car il ne suffit pas de le regarder colorier pour savoir si il est droitier ou gaucher. En effet l’enfant peut se mettre à tenir le crayon d’une main qui n’est pas “la sienne” pour de mauvaises raisons : mimétisme, le fait que l’enfant garde le bouchon du feutre dans sa “bonne main”…
De plus la frontière entre droitier et gaucher n’est pas si nette. Les résultats du test donnent un pourcentage de latéralité, et pour ceux qui ne sont pas franchement l’un ou l’autre, il vaut mieux faire le choix de leur apprendre à tenir le crayon de la main droite.
Toujours d’après D. Dumont, laisser un enfant prendre de mauvaises habitudes sera pour lui un handicap, car l’écriture pourrait alors être malaisée, illisible, lente, fatigante… cela peut même aller jusqu’au développement de la crampe de l’écrivain qui interdit purement et simplement toute possibilité décrire. Des rééducations sont toujours possibles, mais pourquoi ne pas donner dès le départ les bonnes clefs aux enfants :slight_smile:.
Elle donne aussi dans son livre des conseils sur la bonne tenue du crayon.

@NadiaL, sur quoi vous basez-vous pour dire que la dominante n’est visible que vers 4/5 ans? Ma collègue de PS me tient aussi ce discours, mais personne n’est capable de me donner des références à ce sujet :unamused: Du coup je fini par me demander si ce n’est pas une idée reçue lourde de conséquences ?

Quelqu’un a-t-il d’autres références que Danièle Dumont ? Des livres, des études à conseiller ?


Développer les compétences exécutives en élémentaire
#6

Bonjour,
Je viens de lire “Le développement de l’enfant” Aspect neuro-psycho-sensoriels de A de Broca Neuro-pédiatre à destination des professionnels de la santé. Il dit même que la latéralisation n’est vraiment fixée que vers l’âge de 10 ans.
Bien à vous
Nadia


#7

@NadiaL, merci pour la référence… je vais voir si je peux trouver ça :slight_smile:


#8

@Leila81 et @NadiaL
Merci pour ces références, peut-être devriez-vous les mentionner dans le topic “bibliographie”.

Cordialement


#9

@Leila81
Je suis tombée sur ce blog ICI citation :
Ainsi, la plupart des enfants apprennent à tenir un stylo convenablement et il n’y a pas besoin de le leur enseigner. Mais vers 4, 5 ans, il est bon de vérifier que l’enfant sait bien tenir un stylo et si ce n’est pas le cas, on peut lui montrer comment faire, avant qu’il ne prenne de mauvaises habitudes qui peuvent être pénibles sur le long terme.

Qu’en dites-vous ?

Selon ce dessin, mon fils tient son crayon comme sur les deux premières images.
http://www.cabaneaidees.com/wp-content/uploads/2014/10/prise-crayon-enfants-etapes.jpg

Ma fille a 4 ans 1/2 tient son crayon a 4 doigts.


#10

Je ne peux pas donner mon avis sur ce blog, je ne suis pas moi-même une spécialiste de l’écriture ! La seule chose que je peux vous dire est que beaucoup de choses écrites sur ce blog vont à l’encontre de ce que j’ai lu dans le livre de Danièle Dumont. Mais je ne peux pas dire qui a raison !

DD dit par exemple que l’on ne doit pas tenir le crayon entre le pouce et l’index, mais entre le pouce et la dernière articulation du majeur, l’index servant de guide.

Je sais en revanche qu’un trop grand nombre d’enfants de ma classe de GS tiennent très mal leur crayon, et j’ai beaucoup de mal à leur faire passer ces mauvaises habitudes qui persistent malheureusement en élémentaire. Leur écriture est du coup plus maladroite et lente qu’elle aurait été avec une meilleure tenue du crayon. Et je ne sais pas comment m’y prendre pour résoudre ce problème.


#11

Pour avoir fait une petite formation auprès d’une rééducatrice en écriture, la pince index/ pouce est impossible (essayez, le crayon ne tient pas). Les doigts qui tiennent le crayon sont le pouce et le majeur (par_dessous, comme l’a rappelé leïla81, l’articulation de la dernière phalange); l’index doit pouvoir se soulever du crayon sans que celui_ci tombe (on doit pouvoir caresser le crayon avec son index); bref, nous avons besoin de 3 doigts, l’annulaire et l’auriculaire étant repliés vers la paume de la main. D’autre part, une fois que ce crayon est bien tenu entre les doigts, il y a également la position de la main sur la table qui est très importante; la main se trouve toujours sous la ligne d’écriture, poignet en contact avec la table et la feuille doit toujours être penchée (le coin inférieur gauche vers le bas pour les droitiers et l’inverse pour les gauchers). Dans tous les cas, éviter les feutres (mais les crayons d’une manière générale )trop tôt et privilégier des activités de motricité fine qui font travailler les 2 mains; la latéralité n’est pas toujours très nette effectivement (parfois la latéralité pour les membres inférieurs ou l’oeil directeur ne sont pas forcément les mêmes sans pour autant que l’enfant en soit gêné).


#12

Merci pour ces infos précieuses!!


#13

Bonne nouvelle les filles,
Les enfants passent de plus en plus de temps, ensemble, le dimanche matin à dessiner et mon fils y prend goût petit à petit.
C’est ma fille qui se lance dans cette activité et mon fils la suit. Elle lui a appris à mieux tenir son crayon (c’est bien mieux que tout les beaux discours de maman !) et voilà qu’il dessine (enfin gribouille :wink:) uniquement de la main droite. Pour manger c’est toujours les deux mains, mais bon ce n’est pas très gênant.

En parallèle on continue des petits trucs sympas de motricité fine. Gommettes, bouchons, pince, tracé de circuits voiture etc


#14

Des infos pour un éclairage supplémentaire…


#15

Leila, je vois que tu suis la méthode Dumont mais comment fas-tu le lien entre Dumont et Montessori? La démarche n’est pas du tout la même. J’ai suivi pendant qqs années la méthode Dumont; je trouvais cela un peu lourd à mettre en place mais pour la tenue du crayon, c’était pas mal. Néanmoins, cela ne correspond pas aux lettres rugueuses présentées individuellement. Je n’arrive pas à articuler les deux progressions.


#16

@guiguitte, en fait je ne suis pas la méthode Dumont. J’ai lu son livre, j’en ai tiré ce qui m’a semblé juste et pertinent… et j’ai élagué le reste. Il faudra d’ailleurs que je le relise, parce que ne le trouve pas du tout accessible en première lecture. Je n’ai pas trouvé d’autre ouvrage qui paraisse aussi sérieux et argumenté.
J’expérimente dans ma classe depuis des années des façons différentes de transmettre l’écriture cursive. Cette année je tente d’appliquer ce que j’ai appris à la lecture de cet ouvrage (enfin les grands principes, parce que dans les détails et la mise en œuvre je ne suis pas d’accord avec tout). Pour l’instant les résultats sont très encourageants.
J’ai commencé l’apprentissage de l’écriture cursive en gros après l’alphabet mobile, voire même en cours de phase d’automatisation de la lecture. Pourquoi dis-tu que cela ne correspond pas aux lettres rugueuses ?


#17

En fait, dans la méthode Dumont, la progression se fait par type de geste: d’abord les boucles, puis les étrécies (qui sont des boucles sans ventre), puis les lettres rondes, puis les coupes et ponts (u et n). A chaque fois, les enfants apprennent toutes les lettres qui sont constituées par cette forme et composent des mots qui font sens avec par exemple, avec les boucles, petite et grande, on peut former le mot le et le mot elle; et des petits exercices s’ensuivent: en fonction du dessin, écrire le devant le mot ou coller l’étiquette la que l’enfant ne peut pas encore écrire puisqu’il ne sait pas encore faire le a. de même, écrire elle devant ou coller il si on ne peut pas écrire elle en fonction du dessin (exemple: … lit un livre(avec le dessin d’une fille qui lit un livre); donc là l’enfant peut écrire “elle” en cursive puisqu’il peut dire “elle”;
or, avec les lettres rugueuses, il est conseillé au contraire de prendre " lettres dont le geste est très éloigné, de plus les lettres sont accrochées à posteriori, une fois connues individuellemnt; chez Dumont, la fluidité du geste dans le mot prime sur le son (enfin, c’est ce qu’il me semble).
Désolée pour ce long discours:smirk:


#18

en fait, je pense que les lettres rugueuses c’est avant tout pour mémoriser le son de la lettre…on les travaillent toutes, plutôt dans l’ordre de fréquence d’apparition pour que l’enfant puisse très vite écrire des mots avec l’alphabet mobile. L’écriture cursive proprement dite vient après, et là rien n’empêche de suivre la méthode Dumont pour la progression…on a juste débroussaillé avant avec les lettres rugueuses pour le sens de l’écriture ce qui est encore différent du tracé réel avec le crayon que l’on tient entre ses doigts.


#19

Entièrement d’accord avec toi @nathalie !
Si je peux me permettre, je n’aime juste pas trop dire “méthode Dumont”. Je sais qu’elle utilise elle-même ce terme mais je trouve que suivre une méthode clé en main, ne suscite ni l’autonomie ni la liberté. Je préfère lire et relire son livre pour en tirer les grands principes de l’écriture cursive, desquels découlent les incontournables de son apprentissage :

  • la tenue du crayon

  • le ductus et l’ordre d’apprentissage des différentes lettres

  • le mouvement

Ayant compris ces principes, je peux les appliquer en classe en pleine conscience. Il s’agit pour moi de comprendre ce que je fais, pourquoi, dans quel but… et ensuite de créer les conditions concrètes d’application de ces principes dans ma classe, et de me sentir libre d’acheter ou non ses cahiers d’exercices, de suivre ou non ses séquences toutes prêtes, sans pour autant, il me semble, dénaturer son propos ni bafouer les principes qui le sous-tendent.


#20

Je suis d’accord avec toi ; je le dis également plus par facilité d’expression. Et c’est vrai que je trouve qu’une méthode nous enferme, mais au départ, lorsque je cherche à améliorer un point, au premier abord,je me dis que la personne a passé beaucoup d’années de sa vie à plancher sur le problème, et que moi, non. Donc, je teste. Mais parfois, il faut effectivement tester et retester, car la théorie est parfois un peu complexe et l’application pratique ne va pas de pair. Et c’est souvent là qu’on s’aperçoit des faiblesses ou des difficultés à mettre en place en classe, et effectivement, là, on commence à adapter un peu à notre sauce, comme tu dis; mais effectivement, n’ayant pas assez de recul avec le matériel des lettres rugueuses, et trouvant les principes de madame Dumont également pertinents, je ne savais pas comment articuler les deux, mais après vous avoir lues , nathalie et toi Leïla, je commence à entrevoir les choses de façon plus claire. Merci Bon week-end:slight_smile:


#21

Bonjour,
je crois que l’on dit tout et n’importe quoi au sujet de la date à laquelle la latéralité serait fixée. Pour ma part, je constate que cela dépend des enfants. Une observation personnelle va dans le sens des résultats d’une recherche américaine qui dit qu’on avait constaté lors des échographies que des fœtus suçaient leur pouce gauche et qu’il s’est avéré ensuite que l’enfant était effectivement gaucher. Bien sûr, cela ne veut pas dire que tous les enfants sont latéralisés dès leur plus jeune âge. Cela veux juste dire qu’il est faux de dire qu’aucun enfant n’est latéralisé avant tel âge.