Inquiétude autour d'un MS qui ne progresse pas


#1

Alors voilà, pour vous résumer j’ai des TPS/PS/MS en classe, dont 4 MS :
3 s’intéressent et progressent beaucoup (lecture, écriture, grands nombres…)

Le 4ème “glandouille” en classe. Il ne choisit que des activités qu’il maîtrise parfaitement et les fait tranquillement et lentement… Si l’heure de la récréation ou de la cantine approche, alors là, les activités sont réalisées très rapidement (et correctement), sinon cela peu durer 45min ou 1h…
Il ne me sollicite jamais pour des nouvelles présentations… En janvier, je lui ai présenté les 1ères lettres rugueuses et lui ai dit de me les redemander… Les jours suivants, j’ai dû aller vers lui pour les lui présenter de nouveau… car j’ai remarqué que si les présentations sont trop espacées, l’enfant oublie.
Et puis j’ai arrêté. L’enfant ne réclame pas et comme il n’est pas motivé, il ne retient pas.

C’est un enfant qui va à la sieste et qui reste dans son lit jusque 16h05 bien que réveillé avant mais il ne se lève pas.
C’est comme s’il attendait que le temps passe car, dans son lit, il ne fait rien…

Je m’inquiète car mes élèves changent de site l’an prochain et l’écart entre mes MS est énorme du coup…

Quoi faire avec un enfant qui n’a pas envie d’apprendre ?


#2

Bonjour Leenael,

je pense que tu as eu un bon réflexe en allant vers lui, même si tu ne vois pas de résultat immédiatement, ça ne le laisse pas indifférent à mon avis. Si j’étais à ta place, je continuerais inlassablement à lui faire des présentations en surjouant mon enthousiasme pour essayer de le lui communiquer. Quelles sont tes relations avec ses parents? Sont-ils au courant de la situation? Quel est son mode de vie à la maison?

Il me semble que c’est sur ce forum même que j’avais suivi un lien vers un site qui propose des activité pour améliorer les fonctions exécutives et il y avait entre autre des jeux avec temps imparti, ça peut être une piste aussi… J’essai de retrouver ça et je te remets le lien dès que je l’ai (si quelqu’un voit de quoi je parle et le trouve avant, n’hésitez pas à me devancer!)

Voilà, rien de nouveau que tu n’aies déjà fait mais j’espère te donner un peu de courage pour continuer tes efforts. Vous allez y arriver tous les deux, il ne faut pas laisser tomber!


#3

Bonsoir

As-tu rencontré les parents pour savoir comment il se comporte à la maison ?
Une discussion apporte bien souvent des éléments de réponses ou des pistes à explorer :

  • un proche qui s’occupe “trop” de faire à la place de l’enfant, le rendant dépendant pour tout
  • des horaires de coucher tardifs ou irréguliers
  • une situation familiale particulière
  • un enfant qui passe BEAUCOUP de temps devant la TV ou les écrans …
  • une position dans la fratrie qui ne favorise pas l’autonomie
    … et j’en passe

Parfois, le simple fait d’avoir abordé le problème avec les parents déclenche une réaction chez l’enfant.

En attendant, effectivement, ne lâche pas, continue de le stimuler, quitte à avoir l’impression de trop insister si tu penses qu’il est capable d’évoluer.

Bon courage !


#4

Le site c’est aidersonenfant.com et je pensais plus précisément à https://aidersonenfant.com/activites/combien-de-temps/ mais en moyenne section ça peut sembler plus compliqué… Bien que l’aider à prendre conscience du temps qui passe peut être bénéfique.
A toi de voir, en tout cas, ce site est une mine de jeux qui sortent de l’ordinaire et qui sont efficaces, de quoi essayer de le surprendre pour commencer à accrocher son attention sur de nouvelles tâches.

Tiens nous au courant!


#5

Bonsoir,

J’ai proposé un rendez vous aux parents la semaine prochaine.

  • Il a une grande sœur, donc, peut être qu’avec son statut de dernier de la famille, on l’accompagne trop dans les gestes du quotidien…

  • Je demanderai aux parents le rythme des WE et l’heure du coucher.

  • De même que le temps passé devant les écrans (je trouve ça intrusif, comment aborder ce point et quels arguments mettre en avant pour limiter les écrans ?)


#6

C’est vrai que c’est délicat, il faut réussir à tourner ça de façon à ce qu’ils ne prennent pas ça comme une attaque, mais comme une tentative pour toi de comprendre ce qui l’empêche de progresser
Pour les arguments, il y a eu un fil de discussion ici et
Ce n’est pas forcément son problème, mais la réflexion peut-être entamée …

Bon courage à toi !


#7

J’ai aussi un élève dans ce cas chez mes MS : beaucoup dans le jeu peu (voire pas) constructif (fabrication de pistolets en légos par exemple à grands renforts de bruitages). Il ne me sollicite pas non plus (jamais !) pour une présentation d’atelier et n’est pas non plus curieux lorsque je présente un atelier à un de ses camarades (même lorsque c’est tout nouveau tout chaud dans la classe et que tout le monde se bouscule pour venir découvrir, il reste avec son cube du binôme) … Lorsque je lui demande d’aller choisir un atelier que je lui ai déjà présenté il se dirige systématiquement vers le cube du binôme et détourne l’atelier (constructions diverses avec les solides). Je lui ai présenté le cube du trinôme qu’il maitrise aussi parfaitement mais rien à faire il ne décolle pas du binôme. Je suis à la limite du désespoir. :’(


#8

J’en ai deux aussi (je n’ai que des GS), je les appelle des enfants furtifs, si je n’y veille pas, à la fin de la journée je ne les ai pas croisés une seule fois : ils n’apparaissent sur aucun radar :grin:.
Je ne sais pas si j’ai choisi la bonne méthode, mais je ne laisse pas faire. Tous les matins je commence par les prendre tous les deux et je leur demande de faire quelque chose qui fait réfléchir à ma table. Dans un premier temps l’un travaille tout seul, et l’autre avec moi, puis on inverse. Comme ça ils avancent, un peu en force mais tant pis, ils avancent. Je les laisse tranquille le reste de la journée. Un des deux commence à faire de lui même des choses plus challengeantes, l’autre non. Mais au moins je ne l’envoie pas sans billes en CP.

L’an dernier j’avais quelques MS dans ma classe, je ne me suis pas occupée des furtifs. J’en avais deux aussi. L’un s’y est mis tout seul en GS, l’autre pas.


#9

Merci pour vos réponses.

Je vais commencer par faire un point avec la famille et j’aviserai ensuite…


#10

En fait, je n’ai pas de réponse mais plutôt le même problème multiplié par 6 ou 7.
Ce sont des enfants en moyenne section qui sont plutôt dans la manipulation et peu dans les apprentissages.
Sur 14 MS, cela fait beaucoup! Ils papillonnent beaucoup !
Je vais essayer la méthode de Leila.


#11

“Papillonner”: activité dont le nom à lui-seul laisse penser que c’est une saine activité…
Faire le papillon…
Non?
J’avais des Ms l’an passé, dont 9 sont devenus des GS dans mon triple niveau cette année. Beaucoup papillonnaient eux-aussi. La plupart s’est mis au travail cette année, avec davantage d’envie et de curiosité que par le passé et a énormément progressé. Mais sans vraiment renoncer aux délices du “papillonnage”!
Squat dans la bibli, refaire le monde allongés autour du planisphère, torturer un peu de pâte à modeler, aller faire un tour aux toilettes, se retrouver au “bar” (une table où chacun à son propre verre - en verre , une carafe et où les GS servent les PS) pour exhiber son nouveau tee-shirt ou ses chaussures à LED…
Chilling…
Et alors? Est-ce vraiment problématique?
Tant que règne le calme et que l’atmosphère est toujours propice au travail pour ceux qui le souhaitent, ces moments d’oisiveté sont alors assez riches. Discussions, échanges, observations…
Et surtout rappelez-vous:
Que faisaient-ils avant?
20 - 30 min d’atelier par demi-journée (les grands jours, les autres ça pouvait tomber à 5 min) et pour le reste, jeux bruyants, rangement, s’asseoir, écouter,aller aux toilettes, rejouer, re-ranger, écouter, retourner aux toilettes et récré!
Je suis sûr que les journées de vos élèves , à présent ailés, sont bien mieux remplies!


#12

" Que faisaient-ils avant ?" : c’est aussi ma recette magique dans les instants de doute. Très beau rappel @Julyen


#13

Pour ma part, j’ai changé mon emploi du temps: 8h30-9h45: ateliers autonomes et guidés (lettres rugueuses…) puis fin de matinée, ateliers traditionnels. Après-midi: à nouveau des ateliers autonomes. Ainsi, les “papillons” se voient imposer des activités de groupe qui les motivent parfois plus grâce à l’émulation. Chacun y trouve son compte. Pour l’instant je reste sur cette organisation.