J'ai perdu la main sur ma classe


#89

@Matluz @AureliaB @Guilouvole,

En plus des merveilleux conseils qui précèdent, se donner la permission plusieurs fois par jour “de ne pas être parfaite”…

Je suis de tout coeur avec vous :yellow_heart:.


#90

Bonsoir à tout le monde
Je voulais simplement envoyer mes encouragements les plus sincères, cette période est toujours difficile quel que soit le niveau de classe et le fonctionnement. Effectivement pour le cp je ne suis pas sure que les méthodes de Celine Alvarez soient aussi facilement transposables… Mais nous venons de démarrer les filles, tout cela est normal, surtout si vous êtes débutantes, ( je parle pour mes collègues de maternelle), moi j’ai une classe depuis dix ans, je travaille en espace aménagés depuis deux ans, et en autonomie totale avec ateliers type montessori depuis cette année, et je tâtonne aussi, certains jours’je rentre chez moi en me disant que les’ eleves n’ont rien appris de la journée et je suis triste. Certains jours je m’énerve contre’les élèves et la encore je suis triste, car je me rends bien compte que la seule personne contre qui je suis énervée c’est moi même, mais globalement j’ai du recul , je ne me prends pas la tête, de moins en moins même, mon atsem, qui est top, me rassure beaucoup en me disant que mes élèves sont de plus en plus degourdis, ils ont de plus en plus confiance en eux, ca se ressent, elle aide de temps en temps dans l’autre classe de ms et me dit qu’ils osent peut être plus calmes, mais aussi beaucoup plus bébés…
Dans ma classe, plusieurs élèves ne savent pas ou ne veulent pas ranger, il y en a qui courent partout, ils me sollicitent sans cesse en parlant fort, les jeux sont souvent mélangés, impossible de m’y retrouver dans’les triangles constructeurs qui sont tous mélangés, je ne parle même pas des boites de couleurs. J’ai vingt sept élèves , mon atsem est souvent absente et je fais comme je peux. Mais je tiens bon, tout en essayant de lâcher prise au max… les deux sont difficiles à cumuler
Si vous veniez dans ma classe vous penseriez peut être que c’est un capharnaüm pas possible, moi j’observe mes élèves, et je me rends compte que petit à petit ils sont de plus en plus zélés, que la boite des petits objets c’est un outil tout simplement miraculeux, les grabouillages au tableau laissent la place à des lettres, voire à des mots, aujourd’hui l’un d’eux a écrit fok et m’a dit j’ai écrit phoque… ils sont bruyants mais souriants, ils ont envie d’être la, ils sont actifs, j’ai encore beaucoup de’chemin à parcourir, et si je démarrais je pense que je ne rendrais pas compte à quel point cette démarche les fait avancer et grandir, vraiment, et je serais dépitée et voir des bouchons de feutre dans’le coin maths et le coin des activités pratiques inondé… et je me dirais que je fais n’importe quoi . Dix ans plus tard,


#91

… mauvaise manip…
Dix ans’plus tard je me dis que ce n’est pas grave, ils sont petits, on leur en demande beaucoup, ils sont livrés à eux même et eux aussi doivent se trouver … ça va venir, je le sens, j’en suis sure, et j’en suis sure pour vous aussi!
Juste un détail qui a fait la différence: j’ai des ms et j’ai viré de la classe toutes les activités complementaires, legos, pâte à modeler, car effectivement les élèves qui ne comprenaient pas réellement le nouveau système y passaient tout leur temps, pour se rassurer et faire quelque chose de familier. J’ai tout enlevé, et ils ont dû embrasser le nouveau fonctionnement… perdus, désoeuvres, penibles, puis occupés, intrigués, et de plus en plus motivés. Je laisse juste les kaplas de temps en temps, et encore de’ moins en moins
La rentrée de janvier sera un nouveau départ, en attendant reposez vous, profitez de vos proches et des fêtes de fin d’année, vous allez y arriver. Bonne nuit à toutes😉


#92

Hier après midi je suis rentrée chez moi et ce matin je vais voir le médecin. J’espère être arrêtée jusqu’au vacances histoire de me reconstruire vraiment. J’ai le soutien de ma collègue et directrice. Je vais rencontrer l’inspectrice puisqu’il y a eu ces deux appels de parents et elle veut me rencontrer. Je ne la connais pas mais ceux qui l’ont vue la décrive comme étant à l’écoute. Mon mari me rassure beaucoup et mes trois enfants qui ont bien senti que je n’étais pas dans mes baskets m’ont apporté tout l’amour en me faisant plein de câlins ! J’ai donc une chouette famille ou je travaille depuis toujours à apporter plein de bienveillance. Le fait d’avoir tout donné à l’école ces derniers mois (oups dernières années) me renvoi une image de mère irritable qui a perdu son sens de l’humour et sa douce petite folie (je suis avant tout quelqu’un qui adore rire, danser, chanter, faire le clown, dessiner, créer, imaginer) et me rendre compte que j’étouffe tout cela, ça aussi, ça fait du mal !
Je vais donc œuvrer pour la reconstruction, d’abord pour finir l’année avec cette classe ou sans (j’envisage presque de demander à être remplaçante) mais le mieux pour moi serait de le faire avec cette classe en retravaillant de manière plus classique mais ouverte avec des ateliers autonomes. J’ai pris note de toutes vos marques d’attentions, vous qui ne me connaissez pas, vous me témoignez de la reconnaissance cela compte beaucoup à mes yeux, je vais essayer de travailler sur ma confiance en moi et mes capacités réelles d’enseignante. J’ignore qui ou quoi m’a mis dans le crâne que douter et s’interroger était une marque de faiblesse mais il faut que j’arrive à croire qu’en réalité c’est une force pour évoluer et avancer.
J’envoie aussi de l’espoir à celles ou ceux qui veulent se lancer, il faut effectivement se faire confiance et venir ici pour se parler cela aide énormément. Il ne faut pas rester tout seul.
Je sais que suis dans un processus de renouveau, j’essaie, j’échoue, j’analyse, je corrige, je recommence… Je ne suis enseignante que depuis 14 ans finalement !!!
Je voudrai savoir aussi qui se trouve dans le Sarthe dans ce réseau ??? MERCI


#93

As-tu pensé à regarder sur la carte du site ? C’est comme ça que nous avons mis en place notre groupe local dans le sud du Tarn… le forum aide beaucoup, mais c’est vrai que se rencontrer, visiter des classes, ça aide énormément aussi.


#94

As-tu vu ce message ? Peut-être ne s’agit-il que d’enseignants d’élémentaire, mais je te laisse voir avec elles…


#95

Merci @Kej , je suis arrêtée moi aussi, j’y suis allée ce matin et ça ne s’est pas très bien passé, donc je me suis dit STOP. C’est mieux pour moi, et pour les élèves. Quand j’analyse, je comprend que le problème vient du fait justement que je n’ai pas assez bien cadré le fonctionnement : comment on entre, on s’installe etc… J’ai voulu tout faire en même temps, et ce n’est humainement pas possible. Pourtant Céline avait bien dit d’y aller petit à petit… Mais là j’ai l’impression de me retrouver coincée… les élèves ne m’écoutent pas… Je leur dis de ranger, et ils ne rangent pas. L’ambiance est électrique. Comment revenir en arrière ? J’ai l’impression que c’est trop tard, qu’une fois que les mauvaises habitudes sont prises c’est fini…
J’ai quand même fait le plan de travail ce matin pour les grands et ça a plutôt bien marché. Il y en a juste un qui était très dérouté et qui ne voulait rien choisir parmi les 4 activités…
J’ai appelé les syndicats, et j’ai échangé avec une enseignante de maternelle qui m’a dit que c’était très bien de faire des ateliers autonomes, que c’était préconisé par les programmes, mais que lancer tout le monde en même temps c’était dur. Elle m’a proposé de faire des ateliers classiques avec les 3/4 de la classe, et des ateliers autonomes avec seulement un groupe de 6 élèves.


#96

oui, ça peut être une solution, certains commencent comme ça. Pour moi, l’inconvénient principal c’est que du coup, tu es prise par les ateliers classiques et que tu ne peux pas gérer les ateliers autonomes et leur faire prendre de bonnes habitudes de rangement par exemple. L’avantage c’est que c’est rassurant d’avoir des ateliers classiques en terme d’apport aux élèves…
Une autre solution c’est de commencer par des ateliers classiques pour tous, puis de basculer sur des ateliers autonomes quand les ateliers classiques sont terminés. J’ai fonctionné comme ça toute l’année dernière. ça permet de garder un oeil sur les ateliers autonomes et une exigence sur le comportement dans ces moments là. Ensuite, quand les enfants ont compris le principe, ont pris des habitudes, tu peux ajouter des plages horaires d’autonomie et réduire le temps passé en ateliers classiques…avec des ajustements réguliers en fonction de toi, et des réactions et comportements de tes élèves.

Un autre point qui aide bien pour la gestion de la classe c’est de travailler ton plan de classe pour que les élèves puissent être répartis un maximum dans la classe, idéalement sur des tables individuelles…
Cet après midi encore, j’ai cafouillé en proposant un atelier peinture libre service à 4 places…qui me prenait une table…et donc, il ne me restait ensuite pour les autres activités que 1 table de 8 et 2 petites table de 2…et les tapis. Du coup, ils se sont entassés à la table de 8 pour les activités qui se font uniquement sur table et ça a créé un pôle de bavardage… la classe est devenue bruyante…
La prochaine fois, je reste sur un atelier peinture individuel…pour que les enfants aient la place de s’installer un peu partout…


#97

Bonsoir à toutes et tous,

Je viens de lire la quasi totalité des messages de cette discussion et elle me parle beaucoup.
Pour ma part, j’ai 25 ans, je suis PET2 cette année (donc potentiellement inspectable), je n’ai pas d’enfants. J’ai eu des CM1 ma première année, j’ai fait des compléments de quart-temps en PS l’année dernière, et me voilà cette année en CP-CE1.
Je SAIS depuis toujours que je suis faite pour ce métier, dès le début de mes études pour passer le concours je songeais à monter une école alternative, ou à essayer par tous les moyens de trouver une façon d’enseigner qui corresponde à plus (sinon tous) d’enfants. J’ai découvert les travaux de Céline dès ma première année et ça a été une révélation pour moi. Je viens de lire son livre il y a à peine une semaine et deuxième révélation. Absolument tout ce que je ressentais profondément, et que j’essayais désespérément d’exprimer lors de mes nombreuses conversations sur l’éducation y était.
Seulement, je viens de passer deux semaines en arrêt (moi qui ne suis pourtant jamais malade et qui avais tendance à refuser d’entendre parler de dépression ou même de médecin) et de passer ma pause méridienne d’hier à pleurer devant mes collègues.
Je me retrouve donc dans vos mots (et maux) car je souffre aussi cette année. Je souffre d’avoir débuté sur un double niveau en ayant le sentiment de ne rien connaître sur la gestion du double niveau, tout autant que sur le contenu des apprentissages de ces deux niveaux ; mais je souffre également de ne pas arriver à mettre en oeuvre mes convictions par manque de modèles, de formation, d’observation de telles pratiques.
J’en ai beaucoup parlé à mes collègues et ma directrice qui sont super et très soutenants! Les maîtresses de maternelle se lancent toutes dans le modèle proposé par Céline, à tâtons. Quant à la directrice elle m’a carrément proposé de m’accompagner en classe si j’en avais besoin pour lancer mon fonctionnement en autonomie.
Ce qui s’est passé pour moi est que j’ai essayé de partir sur un fonctionnement très classique (je voulais assurer pour l’inspection, être ultra rigoureuse dans tout l’administratif, etc), mais que j’ai déchanté dès les premiers jours. Je n’ai pas réussi à imposer une discipline qui me semble aberrante et n’est pas du tout dans ma nature, je suis allée beaucoup trop vite dans le lancement du fonctionnement pour des élèves de CP, et j’en ai perdu énormément dès la première semaine. Par ailleurs, j’ai voulu très vite aller vers des ateliers autonomes sans avoir pris le temps d’y réfléchir posément. Etant donné que je suis bienveillante et aimante ils n’ont pas l’air de m’en vouloir du tout, et le feeling passe bien avec chacun d’eux. Mais je me suis mise très vite à être exténuée, stressée, à mal dormir, à devenir odieuse avec mon entourage, à tout mélanger, à avoir peur du regard de mes collègues, des parents, de l’inspection. Je me suis sentie nulle, démunie, dépassée.
Bon, je mélange tout et je n’arrive pas à organiser mon propos donc je m’arrête là, mais j’avais besoin d’ouvrir les vannes moi aussi, simplement pour lancer la discussion et vous dire que je pense que nous sommes nombreux en situation de souffrance, ce qui ne me semble pas normal du tout. Mais je pense surtout que nous sommes d’autant plus en souffrance que nous savons que ce que nous voulons faire est juste, et que nous sommes peut-être frustrés et en colère que cette école n’existe pas encore, que nous n’y soyons pas formés, et que nous soyons livrés à nous-mêmes face à nos réflexions (qui soit dit en passant n’ont pas du tout le temps d’être abouties lorsqu’il faut gérer chaque soir la journée du lendemain). Je suis convaincue qu’il faut changer notre manière d’enseigner, je m’y lance peu à peu, c’est extrêmement chaotique et douloureux. Mais je sais que j’en serai fière et récompensée tôt ou tard. Je le sens trop profondément pour que ça n’arrive pas. Alors je ne lâche rien, même si en attendant chaque journée est un vrai challenge !

Courage à tous et toutes, et merci pour vos yeux attentifs. On se sent bien par ici… :slight_smile:


#98

Je me retrouve beaucoup beaucoup en toi Lou ! Je t’envoie plein de courage !


#99

Bonsoir les filles,
Vous avez raison d’ouvrir les vannes ici, comme tu le dis @LouM… Notre métier est souvent difficile, quelque soit la pédagogie que l’on adopte. On prépare avec plein d’enthousiasme, on a de grandes idées. Et ensuite il y a le quotidien, le bruit, toute cette énergie enfantine qui est si belle mais aussi si épuisante pour nous adultes… Parfois on tombe sur des collègues sensationnels (tu as cette chance-là dans ton malheur @LouM), parfois ils nous pompent le peu d’énergie qu’il nous reste.

Juste une petite chose en plus de ce que je vous ai déjà écrit, quelques messages plus haut. Il me semble que nous pensons parfois (moi la première !) que la bienveillance, c’est l’absence de fermeté. Peut-être que nos difficultés viennent un peu de là. Etre ferme et être bienveillant, ce n’est pas forcément antinomique. Etre ferme, ce n’est pas forcément être méchant, dur, castrant. Vous avez le droit d’être ferme et bienveillante, si cela vous permet de mieux vivre votre quotidien dans votre classe.

Reposez-vous bien ! :full_moon_with_face:
Anne


#100

Tu as totalement raison, ces deux aspects ne sont pas antinomiques. Ce qui est difficile est de ne pas tomber dans de l’excès d’autorité, ou une autorité mal maîtrisée. Quand on est trop “gentil”, on se sent vite “bouffé” par des enfants qui donnent l’impression d’abuser de notre gentillesse, alors qu’au fond ils essaient sans doute juste de savoir où se trouvent les limites. Quand on se sent ainsi mis en danger, difficile de ne pas tomber dans le caractère inverse, d’une personne qui ne supporte rien. Je sais que pour ma part ceci peut arriver, mais je sais aussi que ça vient du fait que je me sens épuisée, et que je suis -comme tout le monde, mais peut-être particulièrement- extrêmement sensible à la fatigue. J’ai besoin d’énormément d’heures de sommeil, et un rien me touche lorsque je ne dors pas assez.
Dur dur donc cette année d’arriver à trouver l’équilibre, d’apprendre à se préserver tout en essayant de réfléchir et d’avancer sur sa pratique, de travailler suffisamment pour que ce soit efficace tout en pensant à dormir, etc.
Enfin bon… Des problématiques auxquelles nous devons tous faire face à un moment dans notre carrière j’imagine !

Merci pour l’échange en tout cas !


#101

J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la citation de Daniel Pennac et essaie de la suivre ces jours-ci… :slight_smile:


#102

“Seuls quelques enfants exceptionnels peuvent se développer normalement en dépit du relâchement des règles et des défaillances de l’organisation. La grande majorité souffrira d’abandon.” Janusz Korczac, pédopsychiatre polonais du début du XXème siècle.
Notre métier est très difficile. Il faut du courage et de l’abnégation. Prenez soin de vous😍


#103

En lisant ce billet du blog de Bernard Collot (instigateur de la pédagogie du 3ème type, je ne vais pas développer ici, trop long), j’ai pensé à notre conversation autour de la bienveillance et de la fermeté, de la nécessité du cadre.
C’est une maman qui témoigne, ses enfants sont dans une école démocratique hors contrat (beaucoup de libertés laissées aux enfants, pas de programmes, etc…)
N’hésitez pas à donner vos impressions, si vous en avez envie.
Anne


#104

Juste un petit témoignage encourageant
Je suis en année 1 avec 29 PS/MS, et ce n’est pas de tout repos, loin de là… mes 17 MS, sensés être déjà habitués au système, sont effectivement autonomes et entrent avec joie et facilité dans les apprentissages que je leur propose… mais ils ne sont pas très calmes, et pas trop silencieux non plus… Et les petits, quelle galère cette année ! Sur 12, j’ai 2 enfants en grande souffrance qui nécessitent une attention de chaque instant, et il y en a 4 autres qui n’avaient aucune autonomie, ni pratique ni affective, qu’il a fallu poupouner et encore poupouner, en supportant les pleurs et les sollicitations incessantes…
Je suis frustrée de n’avoir pas pu présenter grand-chose aux petits, à part quelques activités pratiques et sensorielles, et un peu de maths à certains… la boîte des petits objets marche super bien, mais je ne l’ai fait que quelques fois, de loin en loin, par manque de temps…
Pour les moyens on a bien avancé en math, mais en langage pas trop…
Et chaque matinée à 29 est une épreuve, toute mon énergie et toute ma patience sont mobilisées au-delà de mes capacités et de mes réserves… Je n’arrive pas toujours à rester calme et chaleureuse, et je m’en veux à chaque fois…
MAIS… ce matin j’avais demandé à la psy scolaire de venir observer mes 2 PS si difficiles, en vue d’obtenir dès que possible une AVS…
Elle a donc passé la matinée dans ma classe, et à la récré, elle m’a dit qu’elle n’avait encore jamais vu une classe de maternelle aussi chargée au niveau de l’effectif et aussi calme… Elle a trouvé que mes élèves étaient actifs, très autonomes et elle a parlé d’une “jolie cohésion” du groupe classe, étonnante avec des si petits, et si tôt dans l’année… Elle a observé des enfants qui s’entraident, qui se parlent gentiment, qui savent jouer ou travailler ensemble… Et même pour mes 2 petits pour lesquels elle était là, elle m’a dit qu’ils se comportaient certes moins bien que les autres, mais qu’elle voyait tellement pire, régulièrement ! Elle va appuyer ma demande d’AVS car les difficultés psychiques de ces enfants sont bien réelles, et elle est certaine que cela ne nous sera pas refusé, mais elle m’a dit que déjà dans la classe, ces 2 enfants avaient pris des repères, que le cadre qui leur est offert leur avait déjà permis de faire d’énormes progrès par rapport à ce que j’avais décrit il y a seulement un mois…
Ce regard extérieur m’a fait un bien fou… et c’est vrai qu’en sortant un peu le nez du guidon, en prenant un peu de recul, je peux voir moi aussi que mes enfants ont fait d’immenses progrès depuis le début de l’année, et moi aussi ! Je garde mon calme de mieux en mieux, et mes enfants aussi… La classe n’est pas silencieuse, mais ce n’est pas le capaharnaum non plus… En prenant le temps de réfléchir un peu, je m’aperçois que chaque jour je peux observer des comportements adorables entre les enfants, et de plus en plus… même si je dois encore rappeler très souvent que l’on doit chuchoter, ne pas courir, se parler gentiment, ne pas faire trop de bruit, et intervenir en cas de début de conflit ou de comportement dangereux… mais dans l’ensemble, le bilan est vraiment POSITIF…
Je suis toute contente de m’en apercevoir enfin, car jusqu’à maintenant, je n’en étais pas si sûre, toute à mes envies de bien faire, et à mes frustrations de ne pas pouvoir faire tout ce que je voudrais…
:sunny:


#105

@AureliaB simplement pour te dire que si tu es trop mal dans cette classe, tu devrais demander de l’aide. Moi je suis également en arrêt car je suis trop fatiguée (jusqu’aux vacances) et j’ai appelé les syndicats. Ils m’ont conseillé de contacter le médecin de prévention afin d’avoir un entretien avec lui. Si nous sommes dans une situation trop difficile avec une classe et que nous sommes en souffrance avec cette classe, un autre poste peut nous être proposé (pas dans tous les cas, tout dépend de ce que dit ton médecin et le médecin de prévention) mais renseigne toi auprès de ton syndicat. Et même si tu n’es pas syndiqué ils te conseilleront !


#106

Je remarque ces derniers temps que mes MS semblent devenus hyper-sensibles au ton de ma voix… je suis de plus en plus souvent obligée de m’excuser auprès d’un(e) enfant qui a les larmes aux yeux, voire qui est en sanglots, parce que je lui ai fait une réflexion… J’essaie, et j’y arrive de mieux en mieux, pourtant, de faire attention à faire ce que je dis souvent à mes petits bouts : parler gentiment, quoi qu’on ait à dire… Mais je dois bien avouer que si mes mots restent toujours appropriés, le ton de ma voix, lui, peut trahir mon agacement ou mon stress du moment… ça m’oblige à faire encore plus attention, mais ça m’attriste…
Avez-vous remarqué quelque-chose comme ça vous aussi ?


#107

Nous aussi nous sommes fatigué(é)s.
J’ai géré cette semaine une situation avec une enfant d’une manière dont je ne suis pas fière. Il faut en avoir conscience, le reconnaître et faire mieux la prochaine fois. Moi aussi, j’apprends…


#108

très fatiguée aussi…difficile de réagir toujours comme il faudrait…je suis au clair sur ce que j’accepte ou pas des enfants, je pense être ferme quand il le faut, le cadre semble convenir aux enfants…mais il y a des moments où je me sens démunie, surtout avec un de mes élèves, qui a l’habitude de pousser des cris régulièrement, de faire des bruits avec sa bouche, etc…en particulier quand tout est très calme (juste avant, ou pendant une lecture, quand on écoute les bruits de l’environnement, quand les petits sont à la sieste, etc…) mais aussi à d’autres moments.
J’essaie dans ce cas de le prendre avec moi et ça marche assez souvent, mais quand ça échoue, je ne sais pas quoi faire, il refuse toute autre occupation, embête les autres continue de faire du bruit, parfois pince ou tape ceux qui sont près de lui…sans réelle agressivité d’ailleurs, plus comme un jeu ou une expérience…alors je l’éloigne…rien trouvé d’autre. Je lui explique en même temps pourquoi: pour ne pas déranger les autres, me déranger, pour protéger les autres à qui il a fait mal, etc…mais ça me désole de ne pas trouver d’autre solution…