L’inspecteur ne peut pas faire grand chose en ce qui concerne les atsem, c’est plutôt la mairie. Je pense qu’elle a une conception de la discipline opposée à la mienne. Elle considère qu’on ne peut pas faire confiance à certains élèves. Pour le rang, elle dit qu’ils doivent apprendre à se mettre en rang pour l’élémentaire. Ma directrice me dit aussi qu’ils ne seront pas assez “dans le moule”. Je ne sais pas d’où vient cette demande sur la sécurité, peut-être des parents… peut-être la directrice de l’année dernière qui a parlé à notre conseillère péda… L’année dernière je me suis mise mes collègues à dos car je laissais mes élèves aller aux toilettes et elles ne l’autorisaient pas, et elles disaient qu’il fallait qu’on soit toutes cohérentes. Quand les élèves allaient aux toilettes, ils descendaient dans le tableau du comportement !
J'ai perdu la main sur ma classe
Ouf, on ne vit pas tous la même chose… je te trouve très courageuse, tu as toute mon admiration de continuer dans ces conditions. Je t’envoie plein de bonnes ondes à défaut de pouvoir t’aider concrètement
Incroyable … c’est nier totalement les besoins des enfants, de quoi déstabiliser n’importe qui !
Comment peut-on comparer des besoins physiques à des écarts de comportement ???
… savez-vous qu’on peut se créer une inflammation urinaire à force de se retenir et de ne jamais pouvoir faire au moment du besoin ? … information à donner aux collègues …
Suis impressionnée par la dernière phrase ! Pour moi c’est de la malveillance pure.
Ce peut être un élément de discussion à ton avantage avec un inspecteur ou un conseiller péda.
Bon courage à toi.
Non mais c’est une blague… les parents ne disent rien?
Aller aux toilettes c’est physiologique, c’est naturel, c’est intime aussi, certains enfants n’y arrivent pas quand il y a vingt cinq enfants autour, et ça fait partie de l’autonomie.
Franchement…
Et pour ta directrice , qui certes à l’air bien gentille mais qui de dit que t’es élèves ne seront pas dans le moule, tu peux lui dire que les programmes n’ont pas fourni de moule spécifique… que les programmes prônent l’autonomie et la manipulation, et que les collègues de l’année prochaine feront comme on fait tous à chaque début d’année…
Moi aussi une collègue m’a parlé de ce fameux moule…
Je lui ai dit que moi j’avais bien galèré à la rentrée, et ce n’est pas fini, pour faire comprendre aux enfants que c’est pas parce qu’ils n’ont pas fait une fiche qu’ils n’ont pas travaillé, qu’ils survivront sans être dans le groupe des bleus ou des rectangles ou des machins, et qu’ils avaient le droit de prendre un crayon de couleur sans signer une décharge avant…
Quelle est la configuration de ton école ? une école maternelle de 3 classes dont une tenue par la directrice, à côté d’une école élémentaire où tu as eu les CP/CE1 l’an dernier c’est ça ?
Tu es la dernière arrivée en tout cas dans la maternelle, et j’ai l’impression que les 2 autres sont là depuis un certain temps… de même que les collègues du côté élémentaire… et puis tu es jeune, par rapport à elles, non ?
C’est parfois une sacrée gageure, de se faire respecter et apprécier quand on arrive dans une école, avec ses convictions, son enthousiasme, sa jeunesse et son envie de foncer ! Quand je suis arrivée là où je suis aujourd’hui, et que j’ai décidé de faire l’accueil dans la classe, et non plus dans la cour, de surveiller moi-même les récrés à la place de l’Atsem, et d’emmener mes élèves de maternelle dans la cour de l’élémentaire parce que la “cour” de la maternelle est une aberration, sans rencontrer de franche hostilité je me suis quand même heurtée à une forme d’incompréhension et de scepticisme qui a pu me faire mal…J’'avais l’impression qu’on me reprochait de vouloir en faire trop, ou de faire du zèle peut-être… Les parents aussi avaient été surpris, certains se plaignaient que leur enfant faisait “trop de peinture” et, bien sûr, pas assez de fiches… (c’était il y a 20 ans…)… Je pense que ta façon de faire déstabilise tes collègues, qui se sentent remises en cause par les nouveautés que tu apportes… Elles sont persuadées d’être dans le vrai, c’est comme ça qu’elles font depuis longtemps, et elles se sentent “attaquées” par le peu qu’elles veulent bien voir de ta démarche…
Il faudrait déjà qu’elles veuillent bien imaginer que tu peux avoir de bonnes raisons de ne pas faire comme elles, et qu’elles admettent que de toutes façons tu en as tout à fait le droit ! La cohérence de l’équipe est certes quelque-chose d’intéressant, mais elle doit se redéfinir si l’équipe change… Elles n’ont pas à t’imposer leurs petites habitudes mémères d’un autre âge, sous prétexte que tu es la dernière arrivée… Tu as déjà dû accepter la classe la plus chargée et la moins facile à gérer pour cette raison, que vont-elles encore te demander ? D’utiliser le système des croix et des ceintures du comportement, de lire les mêmes histoires, de suivre la même progression dans chaque matière qu’elles ? Tout ça bien sûr sans te demander si tu n’aurais pas tes propres idées, par hasard…
Quant aux passages collectifs aux toilettes, ils ne sont plus conseillés du tout depuis des années… Ils sont tolérés quand les locaux sont assez mal fichus pour qu’on n’ait pas trop d’autre choix, c’est tout… Mais les recommandations officielles sont bien de laisser libre accès autant que possible aux toilettes en maternelle toute la journée, avec bien sûr des moments où on incite les enfants à y penser pour être un peu tranquille avec ça par la suite…
Lorsque l’on a construit la nouvelle école, il a fallu argumenter pour que les toilettes soient placées de telles sorte que les enfants puissent y aller en autonomie. Idem pour le dortoir qui au départ n’avait pas de porte de communication avec la classe ! Les enseignantes, les atsem et les parents n’ont rien lâché et les enfants peuvent aller aux toilettes lorsqu’ils en ont besoin et les petits sortent du dortoir sans avoir à errer d’abord dans les couloirs. Avoir une autonomie sur son propre corps me semble une priorité et effectivement l’esprit des programmes va dans ce sens.
Il y a une école maternelle avec 4 classes dont une de la directrice et une école élémentaire à côté. L’équipe était toute neuve l’année dernière, avec 4 anciennes sur 12 classes. A la maternelle les collègues sont un peu plus âgées, j’ai 30 ans, c’est ma 3ème année, et les autres ont 40 ans, cela fait 10 ans que la directrice est en maternelle. C’est vrai que ce n’est pas facile de faire valoir mon point de vue bienveillant, ça passe pour du laxisme et du laisser faire auprès des collègues. Et vu que ça ne tourne pas encore et que le comportement des élèves n’est pas idéal, c’est difficile de faire valoir mon point de vue… J’entends que c’est de l’idéalisme, qu’il ne faut pas être utopiste. Le problème c’est que tout ça : le scepticisme des parents, l’inspecteur qui n’est pas pour, et les réflexions des collègues, ça joue sur ma propre confiance. Et c’est aussi pour ça que ça ne tourne pas… A la rentrée je pense mettre un fonctionnement plus classique le matin, et garder les ateliers autonomes pour l’après-midi. Je pense que ce n’est pas une bonne chose d’avoir tout le monde à dos. J’ai passé mon année de PES dans une école super, avec des collègues sur qui je pouvais compter et desquelles je m’inspirais beaucoup. J’y ai découvert la pédagogie Freinet, et des enseignants qui parlaient pédagogie à la pause déjeuner. Ici c’est critique permanente des parents et des élèves, défouloir dans la salle des maîtres. Je me dis que je continue cette année en évitant de me mettre tout le monde à dos, ça ne m’apportera rien de bon. Et puis je demanderai une autre école, je tâcherai de trouver quelque chose avec une équipe plus solidaire. En tout cas merci pour ton conseil Isa, car ce matin j’ai réussi à être très très bienveillante, très accueillante, souriante et douce, et j’ai vu que ça marchait. Je n’arrive pas à être comme ça toute la journée, mais petit à petit, j’y parviendrai. Ce soir j’ai deux élèves qui ne voulaient pas sortir de la classe. Quand j’ai dit : c’est l’heure, elles ont dit “oh non !”. Une maman m’a dit : “c’est bon signe, ça veut dire qu’elle est heureuse d’être ici”.
Tu as raison de vouloir faire en sorte d’être mieux acceptée, mais je ne suis pas sûre que changer quelque-chose à l’intérieur de ta classe puisse servir à ça… change ce que tu veux, mais ne crois pas que c’est ce qui va améliorer tes relations avec tes collègues ou qui que ce soit… au contraire, tu risques de leur donner l’impression qu’elles t’ont aidée en te critiquant, qu’'elles t’ont fait progresser ainsi… ça va les renforcer dans leurs certitudes et elles n’en seront pas plus tendres avec ce qui pourrait ne pas leur plaire… et il y aura toujours quelque-chose, vu comme c’est parti…
Alors, je dirais : même stratégie qu’avec les enfants ! Bienveillance, gentillesse, patience, chaleur humaine… et fermeté seulement là où, pour toi (et pour personne d’autre) c’est non négociable… Moi j’ai l’impression qu’elles aussi, elles sont en difficulté avec leur classe… sauf qu’il ne faut pas le dire, surtout ne jamais l’avouer… Mais si elles ont elles aussi, des classes surchargées, et pas toujours d’Atsem, elles ne peuvent pas trouver ça facile… seulement elles pensent qu’elles font du mieux possible… et si elles n’arrêtent pas de se plaindre des élèves, des parents etc… c’est révélateur d’un malaise aussi non ?
Elles ont expérimenté qu’il faut “se faire respecter”, être dure, ne jamais se laisser aller… fais-les parler, entends la plainte derrière les accusations, et compatis… n’essaie pas de les convaincre, mais juste de rester calme, y compris quand elles disent ou font ce qui te hérisse le plus… dis-toi qu’elles n’ont pas ta chance, d’avoir eu les bonnes lectures, les bonnes rencontres au bon moment…
et pour finir, si tu penses que ça ira mieux pour toi en changeant quelque-chose, fais-le, même tout de suite pourquoi pas…
@Matluz Bonjour Matluz ! Quand je lis tes messages, cela m’attriste de voir que des gens puissent se permettre de te faire des réflexions désobligeantes. Il est visible que tu souhaites bien faire et que tu te bats pour ce en quoi tu crois. Ce n’est donc pas un vain combat ! Fais-toi confiance et tu trouveras forcément les clés pour gérer ta classe au mieux. Personnellement, en début d’année, j’étais à cran, car je trouvais que cela ne fonctionnait pas bien , que les nouveaux élèves touchaient à tout, mettaient du bazar, de l’eau, que les petits étaient très bruyants, etc… J’ai dû m’arrêter pour un souci de santé et j’ai été obligée de me reposer et ne rien faire pendant 2 semaines. Résultat : j’ai posé mon cerveau et reposé mon corps et magie :lors de la reprise lundi matin, mes élèves étaient un peu excités (ils en avaient un peu profité avec ma remplaçante), mais ravis de me voir et moi de les voir. On a repris les activités comme avant, car la remplaçante a plutôt fait du tradi, ce qui ne me dérangeait absolument pas : l’important c’était qu’elle se sente bien et libre de faire ce qui lui allait. Et cette semaine, j’ai été zen : j’ai repris en main certaines choses, mais je ne me focalise pas sur des règles quant à la manière d’utiliser les ateliers. La seule chose non négociable est le fait d’abîmer intentionnellement. A ce moment-là, je dis calmement à l’enfant qu’il a perdu le droit d’utiliser l’activité. Si le niveau sonore est trop important, je fais comme Céline : je dis “statue” et ils s’arrêtent instantanément, sauf quelques-uns, mais petit à petit ils le font tous. Quand tout est calme, je dis: “merci d’avoir retrouvé votre calme” et nous reprenons les activités.
Je crois qu’il faut savoir perdre du temps pour en gagner plus tard. Tu ne fais pas de phono ou d’écriture, tant pis : si tu savais à quelle vitesse ils sont capables d’acquérir des compétences ! Durant mon absence, les GS ont continué à se présenter des activités et notamment les lettres rugueuses et le résultat est épatant. J’ai arrêté d’être rigide quant au fonctionnement et le résultat est : des élèves souriants, une ATSEM et une maîtresse épanouies. Rome ne s’est pas fait en un jour, garde espoir.
Quant à ta collègue peu souriante, eh bien peut-être lui dire que tu ne te permettrais pas de lui faire des remarques quant à sa manière d’enseigner et à partir de maintenant tu apprécierais qu’elle s’abstienne de faire des commentaires. Au même titre qu’elle tu es libre de tes choix pédagogiques et tu entends bien les défendre, quoiqu’elle en pense.
Quand je pense au chamboulement que nous sommes en train de créer dans ce monde scolaire plein de conformisme, je me dis que nous sommes des résistants (bien sûr, je ne me compares pas à Jean Moulin). Et quand je vois le courage de Céline face aux détracteurs et le sang froid et le sourire qu’elle leur oppose alors qu’elle est si exposée médiatiquement, cela gonfle mon coeur d’un immense respect:cherry_blossom:
Voilà où j’en suis : je crois que je me suis plongée trop vite dans ce quelque chose de nouveau qui semblait si beau. Quand j’ai regardé les vidéos quand j’ai lu le livre je me suis sentie pousser des ailes ! Quand on vient de se marier et que son nouveau nom est Loizeau cela peut faire sourire !!!
Bref je me suis mise en quête de tout ce qui faisait sens pour moi en matière d’autonomie pour les maths et le français. J’ai investi de mon temps et de mon argent. Avec une foi comme jamais. Et puis après deux semaines la plupart de mes élèves ne choisissaient que des activités complémentaires genre pâte à modeler ou lego. En soit je trouvais cela normal. Surtout que je passais de bons moments avec des enfants qui venait me voir ultra motives. Mais pas une de mes collègues qui m’a fait comprendre que je faisais n’importe quoi. Du coup ne voulant pas me mettre toute mon équipe à dos j’ai demandé de l’aide au conseiller peda (voire article sur le forum ). J’ai remis en place très laborieusement des activités obligatoires où je galère de nouveau à mettre mes élèves au travail. J’ai rajouté des activités de lecture ,d’encodage et d’écriture . Le conseiller est venu me voir. Il a trouvé juste le contenu de mes activités mais s’inquiétait du bruit et des déplacements des enfants qui allaient dans le couloir.
En parallèle le président des parents d’élèves m’informe que ça jase sur le trottoir à la sortie de l’école car je ne donne plus de devoir et il semblerait que dans ma classe on ne fasse que de jouer. Alors que c’est sérieux dans les deux autres classes de cp.
Aujourd’hui je viens d’apprendre qu’il y a eu deux plaintes anonymes auprès de l’inspection. Je vais donc rencontrer mon inspectrice pour en parler.
Là tout de suite maintenant je suis chez moi je vois mon médecin demain et j’ai le moral au plus bas.
Je voulais juste essayer de faire autrement mais dans mon école je crois que ce n’est pas possible.
je trouve que c’est très courageux de ta part, et ce d’autant plus que tu es en CP et que oui, clairement si les parents laissent couler peut être plus facilement à la maternelle; tu as pour ce niveau une pression énorme.
Peut-être peux-tu caler dans ton emploi du temps des plages d’autonomie, et si celles-ci se passent bien, les augmenter petit à petit ? Les enfants (et les parents) s’attendent en plus à trimer en allant au CP, c’est vraiment dans l’imaginaire collectif…
Moi je me pose une question, je me demande si cela “vaut la peine” de lancer ce type de pédagogie lorsqu’on n’a les enfants qu’une seule année (je m’entends, dans le cas d’une école ou les collègues ne pratiquent pas la même pédagogie + ou l’on n’a pas de classe multi age; ou alors qu’on ne les a pas sur 2 années). Parce qu’on arrive en décembre, ma classe ne roule toujours pas; j’ai aussi une pression même si elle est moindre que la tienne des collègues qui voient bien que ma classe ne roule pas et je me dis, en fait, à quoi bon si c’est pour galérer 6 mois de l’année ? C’est une question ouverte et j’espère que vous saurez me convaincre, je n’attend que ça :).
Je trouve que déjà; être bienveillant dans mon cas sur la journée, et la semaine, et lorsque je rentre à la maison auprès de mon fils est super dur entre les différents enfants problématiques que j’ai (je ne parle pas de mon fils ), alors en plus les laisser libre c’est vraiment rajouter de la difficulté même si, on est d’accord, c’est pour gagner - théoriquement- en sérénité par la suite. Aujourd’hui, au rangement de la fin d’après-midi, j’ai craqué : 2 élèves pleuraient sans me dire, je me sentais démunie, pendant ce temps d’autres se chamaillaient, personne ne rangeait. Et nous sommes lundi Pfff
Je suis vraiment désolée de voir des collègues dont l’enthousiasme et l’élan sont ainsi sapés par le scepticisme, voire la malveillance, d’autres collègues, et par l’inertie de la hiérarchie !
Les plaintes de parents touchent tous les enseignants, y compris les meilleurs, et n’importe quand ! Surtout quand on est jeune et qu’on arrive dans une école, mais pas seulement… Chez nous cette année c’est notre directrice qui a été agressée, elle dont l’excellente réputation est amplement méritée car elle est extra, aussi bien comme collègue que comme directrice, et je sais que c’est une instit bienveillante, sérieuse et motivée… Seulement voilà, certains parents s’en prennent aux enseignants, nous considérant responsables de leurs propres problèmes… Il y a toutes sortes de personnalités et d’histoires personnelles parmi les parents de nos élèves, et il arrive que nous ayons à faire avec des gens vraiment imbuvables, pour tout un tas de raisons souvent parfaitement irrationnelles… Dans ces cas là on en prend plein la tête pour pas un rond, et c’est extrêmement difficile à vivre, aussi solide ou aussi fort soit-on !
Alors Guilouvole, je t’envoie tout mon soutien et toute ma considération !
Tout ça fait un mal de chien, n’hésite pas à demander un arrêt de travail à ton médecin (évite les médocs quand même hein : tu n’es pas malade, tu n’es pas fragile, tu es stressée par des conditions de travail anormales, et tu as besoin de soutien, de repos et de reconnaissance, pas de molécules chimiques). Tu es une super instit, motivée, bienveillante, sérieuse et pleine d’idées ! Tu es déstabilisée, qui ne le serait pas dans ces conditions, mais au fond de toi tu sais que tu es sur la bonne voie, et personne ne peut te reprocher de manquer de conscience professionnelle ni de compétences… Garde confiance en toi et en tes élans, et, une fois que tu auras récupéré (ben oui là il faut d’abord que tu prennes soin de toi et que tu récupères) , quand tu te sentiras au moins un peu reboostée, fais ce que TU as envie de faire avec tes enfants… N’écoute que les conseils qui te parlent, qui te conviennent, qui te donnent ou te redonnent envie d’aller en classe, et rejette sans état d’âme ceux qui ne te plaisent pas, d’où qu’ils viennent…
Et ne laisse personne te rogner les ailes…
Pour une meilleure lisibilité du forum j’ai déplacé ici ton message de ce soir ainsi que les réponses, vous aviez un peu dévié du sujet (même si je comprends bien que les deux sont liés)
Je suis moi aussi désolée de voir que tu te décourages. Si les vidéos de Céline ont résonné en toi, c’est qu’elles te semblent justes, et cela personne ne doit te l’enlever. En revanche vas-y doucement ! Cette démarche nécessite, pour obtenir de jolis résultats, de répondre à plusieurs critères :
- un enseignant qui a acquis des connaissances théoriques sur le sujet : lire, se documenter, s’informer… cela prend du temps et ça a besoin de mûrir.
- un environnement préparé : c’est à dire aménager l’espace, acquérir, concevoir, fabriquer, tester du matériel. Même si le site et le forum sont là pour nous aider, là encore il faut du temps pour investir ce nouvel environnement.
- un groupe d’enfants d’âges différents. Moi qui n’ai qu’un niveau, je suis bien placée pour témoigner du fait que ça ne fonctionne pas… enfin pas comme ça fonctionne en multi-âge. Il est donc nécessaire de revoir nos exigences à la baisse si on ne veut pas devenir fou !
- une organisation à revoir par rapport à ce dont on avait l’habitude…
Bref, Rome ne s’est pas faite en un jour ! Il est essentiel de se ménager et d’y aller doucement ! attention aux transitions kamikaze ! Peut-être peux-tu garder pour l’instant un fonctionnement classique, même si ça te coûte au départ, et introduire petit à petit des changements qui ne vont affoler personne. C’est une posture très difficile à tenir humainement le seul contre tous. Ménage-toi ! repose-toi ! Garde ce que tu peux gérer pour l’instant… et introduit le reste petit à petit. Et habille tout ça d’un paquet de normalité pour ne pas te faire attaquer de tous les côtés
@Matluz Je ne vais pas te remonter le moral mais c’est pareil pour moi. Je suis donc en arrêt depuis une semaine. Je n’étais pas revenue sur le site depuis 10 jours. Je me sens moins seule en te lisant mais… ça ne résout rien.
@Guilouvole, je suis peinée moi aussi de te sentir si destabilisée. Je pense qu’il faut quand même faire attention de ne pas copier/coller une façon de faire en maternelle pour l’élémentaire, ou les besoins des enfants sont un peu différents. Si tu regardes un peu ce qui se passe du côté de la pédagogie Montessori en 6-12 ans, les enfants ne travaillent pas de la même façon, ils sont mis en groupes (dimension sociale plus importante), et l’éducatrice vole de groupe en groupe en permanence afin de faire des présentations et “nourrir” les enfants de travail tout le temps tout le temps. De plus les enfants ont moins le choix “de ne rien faire”, ils peuvent choisir entre 2 ou 3 activités à partir d’un sujet mais ils doivent faire quand même. je ne pense pas que tout ton travail soit vain, je pense juste que peut être qu’il faut juste quelques ré-ajustements peut être?
Bonjour @Guilouvole, peut-être serait-il bon que tu t’arrêtes quelques jours, le temps de réfléchir à tout ça et savoir comment agir. Si tu as quelques années d’ancienneté en CP, tu sauras voir où en sont tes élèves et tu pourras réajuster en introduisant petit à petit des nouveautés. Car les nouveautés sont aussi nouvelles pour nous que pour les enfants : il faut savoir se donner le temps de les maîtriser avant de les leur proposer.
Si tu as un CP depuis peu, tu n’as pas forcément des repères quant à leurs acquisitions. A ce moment-là, reprends les IO et essaie de situer quelles activités tu pourrais leur proposer au regard des attendus de CP.
Lorsqu’on est en transition, ce n’est pas forcément confortable, mais on continue à pratiquer des choses que l’on maîtrise et on introduit peu à peu une nouvelle manière de fonctionner sur une plage horaire définie, puis une demi journée, puis la quasi totalité de la journée. Tout ce que Céline a mis en place est beau, mais elle l’a fait dans des conditions matérielles idéales (elle avait tout le matériel en classe) et avec Anna elles avaient une solide formation Montessori. Ainsi, même si nous avons envie de marcher dans leur pas, nous ne pouvons pas faire l’économie des lectures d’ouvrages théoriques, notamment ceux de Maria Montessori, maîtriser un minimum les présentations de matériel et bien réfléchir à la mise en place. Le fait d’avoir un seul niveau d’âge n’est pas évident et le fait de travailler en équipe revêt en plus quelques contraintes.
Prends le temps de réfléchir et de trouver une manière de fonctionner qui mêle traditionnel et nouveauté. Il faut prendre le temps d’y aller pas à pas, au risque de ne pas maîtriser et de se sentir obligée de justifier notre pratique… et d’y perdre notre moral et notre motivation.
Je te souhaite de trouver ton chemin : le petit oiseau a fait quelques petites chutes avant d’avoir appris à voler à tire d’aile. Courage
Donc tu n’as pas pu reprendre les ateliers classiques le matin ? Moi je leur fait faire des défis freinet, c’est un système qui les cadres tout en leur laissant le choix. Je leur en propose 4 ou 5, et ils doivent choisir, quand ils ont fini je valide et ils entourent leur réussite sur le tableau de suivi. ça les a bien motivés. http://laclassedemarion.eklablog.com/fonctionnement-des-defis-individuels-d-inspiration-freinet-a100343831
Pour demain, je leur donne un plan de travail, on verra comment ça fonctionne.
@AureliaB Je suis au bord de l’arrêt moi aussi, j’essaye de me détendre au maximum en sortant voir des amis, en prenant un bon bain chaud etc…
Si j’ai fait des ateliers classiques cela n’a rien arrangé. Cela m’a même confortée dans le fait que le problème, c’est moi.
Je vais aller voir ton lien. Merci