Pour une meilleurs lisibilité du forum, voici un sujet qui regroupe toutes les discussions autour de ce thème.
Bonne lecture !
Passer le CRPE, devenir enseignant
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Études à l’étranger
Bonjour,
Je suis actuellement psychologue (avec un attrait pour les neurosciences ) et j’ai le souhait de me réorienter dans l’enseignement auprès d’enfants…
A force de me renseigner auprès des collègues PE, et d’entendre des échos de l’EN, je me suis rendue compte que la pédagogie telle que je l’envisageais n’était pas en phase avec l’EN, les programmes, etc… J’envisageais une pédagogie plus respectueuse de l’enfant , en phase avec son développement, avec la considération de sa sphère émotionnelle… Faire de la méditation à l’école, etc…
Lorsqu’on m’a dit que je “planais” et que j’étais bien loin de la réalité, ça a été la douche froide.
Je me suis alors renseignée sur les pédagogies alternatives, j’ai pensé me former à Montessori pour espérer travailler dans une école spécialisée dans cette méthode…
Et puis j’ai découvert les travaux de Céline Alvarez et ça m’a beaucoup parlé. Aujourd’hui, je tombe sur ce forum et je découvre que vous êtes beaucoup d’enseignant(e)s à essayer d’appliquer une pédagogie bienveillante dans vos classes et vos témoignages me remplissent le cœur de joie.
Du coup, me revient l’envie de me diriger vers l’EN, avec encore plein de doutes néanmoins…
Il est vrai que je suis complètement novice dans le domaine de l’EN et j’aimerais vos avis “de l’intérieur”…
Me conseillez-vous de m’orienter vers le métier de PE dans l’EN avec ma vision “idéaliste” de l’enseignement/éducation ?
Ou bien est-ce que je risque de me prendre un mur… ?
Ou alors me conseilleriez-vous plutôt de m’orienter dans le privé vers des écoles déjà spécialisées dans ces méthodes… ?
De même, si vous aviez des conseils, avis à me donner… Je suis en plein questionnement sur cette réorientation
Merci !
Si tu te sens de devenir enseignante dans l’EN, vas-y : tu as déjà les compétences, l’envie et même des idées précises de comment tu veux faire… Bon c’est la partie “formation” qui risque de te décevoir grandement… Mais la partie “métier” devrait te convenir…
Bonsoir
Je dirai qu’avec ta formation et tes envies de bienveillance et de respect des enfants, tu ferais une candidate parfaite pour rejoindre nos rangs …
Il est sûr que des écoles privées spécialisées apprécieraient ta volonté de travailler dans ce sens, et que ce serait plus facile pour toi de t’y intégrer, mais idéologiquement, nous avons l’envie d’offrir à tous cette voie.
Si tu entres dans l’EN, ta vision “idéaliste” sera bienvenue de notre point de vue … Mais il te faudra probablement lui mettre une veilleuse durant ta formation où tu risques de te faire remarquer (et pas forcément dans le bon sens ) et de "te prendre un mur " comme tu dis !
Maintenant, la révolution est en marche, tu feras peut-être partie des novices qui porteront cette démarche ave nous ?
Je ne suis pas sûre de t’avoir aidée … tout dépend de ta vision des choses !
Bonnes Réflexions …
Merci pour vos réponses !
Je suis ravie d’être “tombée” sur les travaux de Céline et sur ce forum.
Cela me remet du baume au cœur, là où je commençais à me dire que j’étais à côté de la plaque…
Donc, oui, vous m’aidez bien !
En attendant, j’ai bien compris qu’il faudrait que je “prenne sur moi” le temps de ma formation et que je me prémunisse de ses idées allant à l’encontre de mes valeurs …
Me conseillez-vous de préparer ou me renseigner sur certaines choses en amont, avant d’aborder cette potentielle entrée dans l’EN ?
Des lectures ou préparations diverses afin de rejoindre vos rangs bien armée ??
Par ailleurs, je cherche à déménager, je suis donc en “libre choix” sur l’académie dans laquelle je déciderai de passer mon concours (car c’est la première étape avant toute chose…). Peut-être y a-t-il des académies à me conseiller niveau orientation pédagogique (ma question est sûrement un peu bête mais sait-on jamais…) ?
Encore merci !
Bonjour @ElisaL,
Écoute ton enthousiasme intérieur qui a l’air grand !
Nous sommes très nombreux dans le public à profiter de l’expérience de Céline et Anna pour oser transformer nos pédagogies en profondeur ! Et sur le forum, il y a pleins d’enseignants qui proposent des activités dans le respect des programmes et des lois naturelles de l’enfant.
En ce qui me concerne, j’adore l’idée de l’égalité de l’éducation pour tous les enfants. En plus cela permet une riche mixité que l’on peut exploiter dans nos classes. C’est pour cela que j’aime le public malgré la rigidité certaine à différents niveaux !
Si tu hésites, tu peux aller en observation dans une école Montessori ou autre pour te faire une idée la plus juste.
Par rapport à la prép du CRPE, tu le prépares en candidat libre avec le CNED ou à l’ESPE ?
Le CNED donne la biblio nécessaire, tu peux essayer de te rapprocher de quelqu’un qui le passe aussi dans un ESPE pour avoir un peu plus d’infos et être moins “seule”.
Une bibliographie (pas du tout spéciale concours) concernant la communication positive est disponible :
Je te conseille aussi de bachoter les classiques pour avoir le concours. Cela ne t’empêche pas de rester ouverte et créative sur les démarches que tu souhaiterais mettre en place avec tes élèves.
Concernant les académies, je n’ai pas d’idées !
Je te souhaite bonne chance !
Céline
Si tu choisis de rejoindre nos rangs, la première étape reste donc le concours. Tous ça est loin derrière moi maintenant, et je ne sais pas trop à quoi il ressemble en ce moment ce fameux concours. Mais ce qui est sûr, c’est que dans un premier temps il faudra donc que tu oublies qui tu es pour devenir qui ils cherchent ! C’est la règle du jeu dans un concours. Donc se renseigner au mieux sur les épreuves, et rester dans le moule :wink
C’est triste quand même on vous oblige à ne pas être “sincère”. J’ai vécu au Canada et une fois j’ai sorti une chose que la prof n’avait jamais abordé (en cours), cela n’allait pas du tout dans son sens, et… elle m’a remerciée: on a comparé nos tableaux (je passe sur ce que c’était). Cela nous a permis de nous enrichir toutes les 2, d’échanger, de rechercher ensemble des études…
Bonjour,
Effectivement, l’EN est un espace normé et normatif: en clair un moule dans lequel, enfants et enseignants, tous doivent se fondre. Sinon, le système les broie.
Heureusement, comme il a été dit, nous commençons à être plusieurs à vouloir faire changer les choses mais le chemin sera long et ardu. Le terme mis à l’expérience de Cécile le montre assez clairement.
Si, c’est vraiment ton souhait, il te faudra montrer un image correspondant aux attentes de l’institution, entendre les pires conneries, supporter les différents clampins que tu croiseras pour, un jour, trouver le lieu où tu pourras enfin faire comme bon te semble en invoquant la liberté pédagogique.
Une astuce cependant, il me paraît incontournable de travailler avec les parents (par exemple, ils peuvent venir passer du temps dans ma classe afin de voir comment nous travaillons). Depuis qu’une pétition de parents m’a soutenu lors d’un clash avec une directrice toxique avec les enfants, je suis presque intouchable (en tous les cas, l’inspectrice m’a écouté et je n’ai pas été sanctionné).
J’espère que tous nos retours vont t’aider. Mais au final, il te faut mûrir longuement ton choix.
Cordialement.
Alain.
PS: tu peux aussi devenir PE dans un premier temps puis psychologue scolaire.
Merci à tous pour vos avis !
En effet, avant de pouvoir asseoir sa pratique, il faut passer par la case “se conformer”… C’est le jeu…
Je continue d’avoir des doutes car j’entends des sons de cloches ici et là sur le métier d’enseignant qui m’amènent à me questionner…
Notamment que c’est un métier très chronophage et qu’il est difficile de séparer vie pro et vie perso, tout le boulot à la maison après avoir eu à gérer une classe toute la journée …
Ou encore qu’on est souvent frustrés
La machine de l’EN etc
Ca reste des avis extérieurs, d’amis enseignants, mais je les prends en compte dans ma réflexion de réorientation… Je suis quelqu’un plutôt du genre “électron libre” ,est-il possible que je m’épanouisse dans ce système… Mystère!
oui, c’est un métier très chronophage!! Personnellement, j’y prends beaucoup de plaisir et du coup, ça ne me dérange pas, je choisis de m’y investir beaucoup et ça me plaît…
Attention tout de même, pour les conjoints qui ne sont pas enseignants c’est parfois difficile à comprendre…
D’autre part, même si le système est assez rigide, on garde une grande liberté dans sa classe…une inspection tous les 3 ans…et moins maintenant ce n’est pas grand chose!
Ah oui les conjoints, et parfois aussi les enfants, supportent plus ou moins bien que maman ramène toujours autant de travail à la maison… Quand vous êtes un homme, si vous dites “j’ai du boulot” le soir, le week-end ou les vacances, c’est normal, mais quand vous êtes une femme, une fois ça passe, mais pas tout le temps quand même !
Ben si, surtout quand on débute, mais même avec 20 ou 30 ans de métier, on ramène toujours quelque-chose à faire, il y a toujours des périodes très chargées, la rentrée d’abord, et puis Noël, et puis les périodes d’éval (quand il faut rendre les fameux livrets, les concevoir différemment à chaque changement de programmes, les compléter, recevoir les parents etc…), et la fin d’année bien sûr, avec la fête et la sortie de fin d’année à organiser… et chaque fois que vous voulez faire quelque-chose qui sort de l’ordinaire, (faire intervenir quelqu’un dans la classe, aller quelque-part…), il faut passer du temps à organiser, compléter les demandes d’autorisation, les dossiers d’intervention, justifier le pourquoi du comment pour l’ien, faire passer les formulaires d’autorisation parentale, trouver des parents accompagnateurs si besoin, gérer les susceptibilités si jamais vous ne prenez pas tous les volontaires, etc, etc…
Plus les sempiternelles “formations continues” qui ont toujours été nulles, mais maintenant c’est à prendre sur son temps perso en plus, plus les conseils d’école, les conseils de cycle, et toutes les réunions avec les parents si besoin, avec les représentants de parents pour organiser les fêtes, les sorties etc, avec le centre de loisirs, avec la mairie, avec le collège pour les CM2, avec les psy scolaires quand on arrive à les choper, et les équipes éducatives pour les enfants en difficulté etc…et j’en oublie, tout ça bien sûr hors temps scolaire et sans aucune indemnité… ça fait partie de nos “108 heures” annuelles (depuis que nous n’avons plus que 24 au lieu de 27 heures “devant élèves”… )
Le mieux est qu’on nous demande presque de “pointer” pour prouver qu’on fait bien nos 108 heures, alors qu’on en fait largement plus, forcément… et qu’on le faisait même du temps où on faisait 27 heures par semaine ! (à l’époque du samedi matin en classe et des 6 heures par jour les 4 autres jours) Sauf qu’alors, les formations continues se déroulaient sur le temps scolaire, donc même si c’était nul niveau contenu, ça nous faisait quand même plaisir d’avoir une demie-journée de temps en temps où on n’avait rien à préparer, et où on se retrouvait entre adultes : on buvait le café, il y avait toujours une pause croissants (offerts par l’école d’accueil), l’ambiance était généralement faussement studieuse et véritablement détendue… enfin je vous parle de ma préhistoire là…
Enfin tout ça pour dire qu’être instit, pardon prof d’école, c’est pas 24 heures par semaine et 6 mois de vacances dans l’année, contrairement à ce qu’on s’entend toujours dire… et, à part pour les formations continues nouvelle mouture qui nous font toutes bien râler, nous sommes rares à nous plaindre du temps passé en dehors de la classe : si on le fait c’est qu’il faut bien et le côté préparations diverses n’est pas la partie la moins intéressante du boulot, mais bien plus rares encore sont les conjoints qui comprennent et acceptent sereinement que chouchou ne soit pas souvent disponible… et qu’en plus, même si elle rentre de bonne heure, au lieu d’en profiter pour briquer la maison ou préparer de bons petits plats, que fait chouchou ? elle se repose, ne veut pas de télé ni de radio, et comate au moins une demie-heure dans le fauteuil avant d’émerger… pour se ruer sur le forum de Céline poser ses questions existentielles, avant de se mettre à bosser, avant et/ou après manger selon les jours…
J’en ai vu des collègues en larmes, parce que leur mari leur faisait des scènes sur leur “inefficacité”, sur le temps “volé” à la famille pour l’école… et moi aussi, avec mes différents compagnons sur 30 ans de métier, pas un des 3 qui ne m’ait pas reproché, à un moment ou à un autre, et avec plus ou moins de diplomatie, de “travailler trop”…
Comme il n’y a pas d’horaires fixes, la tentation est grande de déborder allègrement le soir, le weekend, pendant les vacances. Ca me paraît sain de s’obliger à se limiter à la maison, et c’est normal que la famille le nous rappelle.
Donc pour moi la solution a été de me rebeller contre la paperasse inutile : adieu cahier journal et fiche de prep. Je limite aussi grandement tout ce qui est chronophage et sans intérêt pedagogique (les bricolages de Père Noel, déguisement pour carnaval …), les familles peuvent le faire chez elles si ça leur manque.
Pour le reste, je note ce que j’ai à faire, et au fur et à mesure que je le fais je barre. Je me rappelle aussi régulièrement que j’ai déjà suffisamment de choses en place, et que les nouveautés et améliorations peuvent venir au compte-goutte, ce qui facilite d’ailleurs leur mise en route dans la classe.
Et surtout règle d’or : je ne fais pas sauter mes activités perso pour des raisons pro.
Merci à tous pour vos réponses !
Disons que, si j’ai très envie de “rejoindre les rangs” du corps des enseignants (et encore plus depuis que j’ai découvert Céline et ce fabuleux espace d’échange!!), que j’ai envie de m’y investir , je mets un point d’honneur à garder une vie à côté quand même !
J’aime beaucoup de choses dans la vie, j’aime avoir plusieurs activités, partager avec la famille bien sûr, j’ai envie que le travail fasse partie des choses qui m’épanouit mais hors de question pour moi que tout soit centré là dessus…
Après, j’imagine que comme pour tout, c’est une histoire de positionnement. Certain(s) s’y investiront à fond, d’autres seront plus mesurés… A chacun de trouver midi à sa porte.
Pour le CRPE, je ne sais pas encore si je le préparerais avec l’ESPE ou en candidat libre. J’aimerais bien à l’ESPE, mais c’est dans le cas où j’arrive à trouver une solution (CIF, chômage ou autre) qui me permette un apport financier pendant la formation.
Sinon, ce sera préparation en candidat libre à côté de mon boulot !
Il faut dire que j’ai déjà préparé le CRPE, il y a 2 ans. A cette époque, j’étais au chômage, donc c’était bien pratique, je bossais tous les jours dessus en candidat libre et j’étais à fond.
J’ai eu les écrits… Puis le destin a mis sur mon chemin une bonne opportunité de boulot au moment où je préparais les oraux… J’ai donc pris ce job et n’ai pas été aux oraux
(une petite histoire d’inachevé entre le CRPE et moi, lol!)
Je me dis que j’aurais du m’inscrire pour cette année, car les épreuves sont similaires encore pour cette année à celles que j’ai passées il y a 2 ans, et qu’à partir de 2018, ce sera sûrement différent
Mais bon, pas insurmontable ! Je verrai et j’y crois !
bonjour à toutes et à tous
je me pose actuellement le même genre de question : le métier d’enseignant m’attire mais je me demande dans quelle mesure j’idéalise ou pas ce métier.
dans la tête de “monsieur&madame tout le monde” on ne voit que l’aspect prof = fin de la journée à 16h et vacances toutes les 5 semaines
or on sait que ce n’est pas tout à fait la réalité des choses
pour avoir des amis prof qui galèrent, je sais que tout n’est pas rose
arrivez-vous à ne pas surinvestir le travail et garder les volets de la vie perso grands ouverts ?
à la fois le métier semble réellement passionnant, à la fois je tiens à ma quiétude, mon temps-libre, mes week-end … quand je ferme la porte du boulot, je la ferme pour de bon.
merci pour vos témoignages
Bonsoir, je me permets de vous envoyer ce message afin que vous puissiez si possible me conseiller.
Je me retrouve dans une situation un peu délicate car j’ai eu mon Bac il y a de ça deux ans je m’étais inscrite en droit mais j’ai tout de suite su que ça ne correspondait pas à ma personnalité j’ai donc arrêtée et pris une année sabbatique pour travailler et voyager.
C’est en me rendant dans une école française à Dubai que j’ai su que je voulais devenir maîtresse mais malheureusement j’ai eu un souci avec le serveur APB et mes voeux se sont annulés. J’ai du m’inscrire en Licence de philosophie, donc je me retrouve en première année de philosophie à La Sorbonne, j’ai fait une demande de ré orientation pour la licence sciences de l’éducation ainsi que la licence sciences du langage car on m’a conseillé de faire plusieurs demandes afin de mettre toutes les chances de mon côté. Finalement j’ai été prise à Descartes en sciences du langage et j’attends toujours la réponse de Paris 8 ainsi que de Créteil pour la licence sciences de l’éducation.
Je vous demande donc quelle licence serait la plus appropriée afin de préparer au mieux le concours, car je sais qu’il suffit de valider une licence mais j’aimerais vraiment me mettre dès le début dans le bain.
Sciences du langage ou sciences de l’éducation ? Merci d’avance.
Pour moi les sciences du langage devraient être premières dans la formation des enseignants , essentielles même .
Je conseille également souvent ce cursus aux jeunes qui veulent préparer le concours d’ortho . Ça ou psycho , avec toute la dimension incontournable des sciences cognitives . En général , j’en ai des retours positifs .
Mais ça n’engage que moi …
Bonne chance à vous !
Merci pour avoir pris le temps de me répondre, ça m’aide beaucoup pour prendre ma décision !
Merci bonne journée
Je ne sais pas comment se passe le concours maintenant, il y a longtemps que j’ai décroché. Mais à l’époque , j’avais choisi ce que je pensais être le plus utile, non pas pour mon futur métier, mais pour avoir le concours ! Je me disais qu’il serait bien temps de lire et de s’informer une fois dans la place, et que le premier objectif était d’entrer à l’EN. Pas très glorieux, mais très efficace