Pertinence du graphisme en autonomie ?


#1

Bonjour à tous
J’ai une classe de PS MS (à mi-temps !) et je me lance doucement dans les ateliers autonomes depuis maintenant plus d’un an avec un créneau le matin où j’essaie de me consacrer davantage aux PS puis un créneau l’AM pendant la sieste des PS. Je garde un créneau de graphisme en “groupes traditionnels” pour superviser un peu la tenue du crayon, le bon sens du tracé, etc …Et parce que j’ai du mal à penser que les activités pratiques, les mandalas et les formes à dessins peuvent suffire même si cela contribue largement à fluidifier et à préciser le geste. Mais je ne suis pas tout à fait satisfaite de ce fonctionnement parce que là aussi il y a des enfants beaucoup plus à l’aise que d’autres donc difficile de proposer la même chose pour tous… Qu’en pensez vous ?


#2

Coucou,
Je pense que tu peux proposer des ateliers traditionnels tournants en faisant des groupes de niveaux. Ainsi, tu adaptes les activités à chaque groupe de besoin. C’est moins individualisé, mais ça répond plus à, là où ils en sont.


#3

Ah oui effectivement je raisonnais en niveau de classe mais étant donné que j’ai des PS plus avancés que certains MS c’est vrai que je pourrais mélanger et faire des groupes de niveau plutôt que de rester sur “tous les PS font des cercles” pendant que tous les MS font des ponts". Après je sais qu’on peut aussi varier la taille des supports et le niveau d’exigence…C’est encore un peu flou mais il va falloir que je teste tout ça !
Merci


#4

J’ai longtemps proposé en fonctionnement traditionnel un temps de graphismes et/ou écriture journalier. Aujourd’hui et depuis l’année dernière je suis à 100% en ateliers autonomes (TPS/PS et MS). Le graphisme et l’écriture sont donc à la demande des enfants. Suivant leur interêt les enfants en font donc plus ou moins…souvent par phases…
J’étais un peu inquiète de leur niveau final et j’ai demandé son avis à ma collègue de GS. Elle a été formelle, le niveau n’est pas moins bon qu’avant, les élèves sont même pour certains plus avancés (et moins de problèmes de sens de tracé).
Les activités qui préparent à l’écriture de façon efficace sont à mon avis (d’après mon expérience de terrain mais je n’ai pas tout testé): le coloriage au crayons de couleur (mandala), le dessin libre sur des tables collectives (les enfants reproduisent les dessins des autres, s’entraident…), le poinçonnage, l’utilisation des formes à dessin, l’utilisation d’outils scripteurs variés (pinceaux, feutres, craies grasses, peinture en stick, crayons de couleur, crayons de cire, posca, crayons de bois, stylo, craies…) en libre service, associés ou non à des ateliers précis.
Les enfants, même s’ils ont des préférences, fréquentent forcément plus ou moins regulièrement certains ateliers qui favorisent l’apprentissage de l’écriture. Un de mes élèves est peu habile pour les activités graphiques, peu attirés par elles mais y vient peu à peu, avec la peinture en premier puis plus récemment le poinçonnage…
Certains ont un petit cahier d’entraînement à l’écriture., qu’ils peuvent prendre quand ils le souhaitent, mais sous ma supervision attentive.


#5

Bonsoir, pourrais tu nous montrer ou nous expliquer comment fonctionne ce cahier?
Je démarre cette année en fonctionnement autonome.J’ai une classe de ps/ms.
J’ ai mis à la disposition des enfants différents outils: crayons, craies, posca, poinçonnage , ardoise tableau et quelques fiches de graphisme…Mais ils n’ ont pas de cahiers.
Est ce trop tard maintenant pour leur en donner un? Par quoi commencer sur le cahier?
Merci pour tes précieux conseils?


#6

Donc ils ne s’entrainent pas vraiment à reproduire des ponts, des lignes brisées, des boucles, etc … mais y arrivent quand même finalement en GS ?
Pour l’utilisation des différents outils en libre service ce n’est pas le bazar ? Personnellement je retrouve souvent les craies grasses cassées en 2 et les feutres … sur les mains plutôt que sur les feuilles !
Pour le poinçonnage je l’ai mis en place en atelier complémentaire avec mon ATSEM et c’est vrai que ça a bien plû, même à ceux qui ne sont pas à l’aise en général avec les graphisme !
Bon, je pense que je vais revoir ma façon de travailler le graphisme pour l’année prochaine … Même si je n’utilisais pas de fiches mais partais plutôt d’une oeuvre d’art, c’est dans la différenciation que je voudrais maintenant travailler.


#7

Ils s’entrainent…mais pas sur des temps imposés et pas dans une progression imposée…
Par exemple mes moyens de cette année font des créneaux superbes…mais je ne leur ai jamais proposé d’en faire!!! une petite fille a commencé à essayer de faire un château fort. je lui ai montrer comment faire les créneaux. Elle a ensuite montré aux autres qui trouvaient chouettes ses dessins de château…et aujourd’hui, ils sont tous très à l’aise.
Les moments de dessins libre sont très riches car les enfants s’imitent les uns les autres, voire font de la reproduction à l’identique du dessin du copain…ce qui nécessite à la fois une grande précision graphique mais aussi un très bon repérage dans l’espace de la feuille…que je travaillais auparavant sur des fiches spécifiques…qui n’ont plus lieu d’être, c’est bien plus efficace comme ça!
Globalement, ça me fait presque mal de le dire ,car je dépensais beaucoup d’énergie dans le graphisme et l’écriture avant…mais aujourd’hui ils sont bien plus habiles que les années précédentes…


#8

C’est génial ! Mais cela oblige à être hyper réactive dès que tu vois quelque chose d’ “intéressant” dans leurs dessins libres, j’imagine !


#9

Pas nécessairement…les enfants font des dessins quotidiennement (essentiellement à l’accueil) et refont souvent les mêmes dessins ou presque, ce qui me laisse le temps de réagir! Par ailleurs, j’ai donné l’exemple des créneaux mais tous les tracés sont intéressants: et surtout le fait qu’ils “copient” les uns sur les autres les oblige…en toute liberté …à respecter un tracé précis, ce qui les prépare aux tracés codifiés de l’écriture.


#10

Je ne suis pas encore bien au point pour le cahier d’écriture. Pour le moment, quand ils veulent écrire, ils viennent me voir avec le cahier, je trace un modèle sous leurs yeux, généralement, un mot court qu’ils ont déjà lu pendant les moments de lecture. Je vérifie qu’ils tracent correctement les lettres pour les premiers essais puis ils continuent seuls à proximité de moi. Souvent ils me réclament des mots ou des lettres spécifiques, voire des phrases. S’ils sont assez avancés j’écris ce qu’ils me demandent…
Je vais probablement revoir cet aspect de l’écriture pour adopter une progression plus rigoureuse l’année prochaine (Je vais me pencher sur les travaux de Danielle Dumont).
Si certains de tes élèves sont très motivés pour écrire, je me pense pas qu’il soit trop tard pour leur proposer un cahier…(mais pas avec trop de pages sinon, il va y avoir gaspillage de budget :wink: ).


#11

bonjour nathalie
je suis en année de démarrage , un peu fouillis avec beaucoup d’ateliers autonomes et encore quelques ateliers traditionnels surtout pour le graphisme écriture , j’ai aussi beaucoup potassé la méthode Dumont qui me plait beaucoup mais je me demande comment la lier aux ateliers autonomes , je joins ici des ateliers trouvés sur un site mais ce n’est que le débutfiches-de-présentation-des-ateliers-individuels-Dumont-Emilie-Garand.pdf (576,8 Ko)
de ma réflexion avec aussi un début de progression qui liste toutes les activités à prévoir, comment et dans quelle organisation, c’est à voir… Progression écriture PS MS .docx (16,3 Ko)


#12

Merci beaucoup pour le partage de ton travail!!! Ça m’inspire beaucoup!!
Je crois que la difficulté, pour nous, consiste à faire des choix pertinents d’ateliers pour en limiter le nombre et ne garder que les indispensables…tout en sachant que certaines activités sont utiles pour l’apprentissage de l’écriture mais nécessitent moins de présence de l’adulte.
La sélection est compliquée…mais indispensable pour que le fonctionnement en ateliers autonomes marche. S’il y a trop d’ateliers, il y a dispersion et les enfants ne reviennent pas assez souvent sur les mêmes activités…S’il y en a trop peu, il manque des étapes…


#13

Je suis aussi en pleine réflexion autour du graphisme et de l’écriture, et voici où j’en suis dans ma réflexion…

Je pense qu’en matière d’écriture il faut allier le qualitatif et le quantitatif. Il faut à la fois leur apprendre à faire le bon geste, avec la bonne posture, mais aussi il faut leur donner des occasions de beaucoup écrire car c’est avant tout en écrivant qu’on apprend à écrire.

Il faut aussi allier le collectif et l’individuel. J’ai eu tendance ces trois dernières années à vouloir individualiser en prenant les enfants individuellement, mais je me rends compte que ça n’avance pas. De plus, tout les enfants n’ont pas besoin de cet accompagnement individuel, certains apprennent très bien au sein d’un groupe.

Je pense donc qu’il faut diversifier les modalités de travail. Graphisme et écriture en autonomie me paraissent pertinents avec pour objectif de les faire écrire beaucoup et utiliser des outils scripteurs le plus possible. Pour travailler la précision du geste, il faut aussi des ateliers dirigés. L’écriture des premières lettres, surtout avant la GS, peut passer par un travail individualisé car ils manquent d’assurance au début. Quand ils gagnent en assurance, on peut revenir à des apprentissages plus collectifs. Seuls les enfants qui ont des difficultés à suivre peuvent être vus individuellement.

Bon courage,
Grégory


#14

Salut, déjà pr rappel, il n’y a pas de sens de tracé pr le graphisme ds les nvx programmes… Alors moi je pense que les activités autonomes st suffisantes pr perfectionner le geste, à la condition de veiller à ce que ts y participent de tps en tps. J’ai une gde table ronde pr le dessin libre et je montre souvent comment dessiner une fleur, une maison, etc. Ils font bcp de mandalas également et ils ont niveau de coloriage excellent ! Ms je passe aussi du tps au début à montrer le geste du coloriage, la «méthode» ( faire d’abord le contour, tourner la feuille) et je colorie moi aussi régulièrement un mandala à leurs côtés (notamment pr montrer comment alterner les couleurs). Par contre je ne fais pas du tt d’écriture cursive car je n’ai pas de GS et be trouve que c’est vraiment difficile pr les MS, dc je préfère perfectionner le graphisme en introduisant des formes complexes (sur un atelier dirigé, par gpess de niveaux).


#15

J’impose le coloriage par petits ronds dans un sens ou dans l’autre (“griffonnage”) pour anticiper l’écriture cursive basée uniquement sur des boucles dans un sens ou dans l’autre. Je veille à la bonne tenue des crayons avec trois doigts. Et j’impose le crayon de couleur pour le coloriage, ce qui muscle les doigts plus que les feutres. Les feutres sont réservés aux tracés de lignes, libres ou avec des gabarits. Mes feuilles de brouillon sont unis d’un côté, et lignées de l’autre (j’en ai un carton entier attachées, ça devait être les anciennes imprimantes d’entreprise). Les enfants ont également deux tableaux à craie pour s’exercer. Tout cela me fait espérer que les élèves vont aborder l’écriture cursive avec une certaine aisance.

En tout cas, ce n’est pas évident pour les grands de cette année, qui ont du mal à écrire, même leur prénom, en attaché sur des lignes. C’est pourquoi je mets le paquet sur le cahier d’écriture et ai repris des ateliers dirigés en écriture en cette fin d’année en début d’après-midi avec les grands, car j’aimerais qu’il écrivent avec un peu plus d’aisance à l’entrée en CP chez le collègue !


#16

GS cette année à mi-temps:
j’ai suivi la progression ardoise, cahier à pages blanches, cahier ligné puis cahier seyès.
ils faisaient écriture quand ils le souhaitaient, venaient me demander une lettre puis un mot. je leur montrais comment tracer, puis selon leur niveau je faisais plus ou moins attention à leur geste. certains avançaient plus vite que d’autres, mais tout le monde prenait du plaisir.
en février, suite à des remarques de PEMF qui visitaient mon complément stagiaire, nous avons voulu mettre un peu plus le paquet sur l’écriture. tous les élèves ont eu un cahier ligné, et j’ai imposé les lettres, en les regroupant par “forme”. quand ils me demandaient un mot, je leur imposais d’abord de s’entrainer à écrire les lettres.
j’ai remarqué en juin que certains avaient perdu un peu l’intérêt pour l’écriture, voire ressortaient le cahier à pages blanches pour pouvoir écrire ce qu’ils voulaient…
si c’était à refaire donc, je leur laisserait de nouveau la liberté totale sur ce qu’ils veulent écrire, même si parfois ce sont des mots longs et fastidieux…


#17

J’ai des PS/MS/GS depuis 2 ans, j’avais une progression d’écriture par forme de lettres, une lettre par semaine pour les GS, ardoise, fiche en grand, cahier d’écriture ligné, en laissant les PS/MS libres. Cette année, sur mes 10 MS il y en a 5 qui écrivent déjà sur cahier, du coup, je ne sais pas trop ce que je vais faire l’année prochaine. Je crois que plus on avance dans l’évolution de nos classes et de nous-mêmes, plus les enfants vont s’emparer des outils et se développer de manière autonome.
C’est vrai que pour mes MS, ça s’est fait par phase, en une semaine, des enfants prêts écrivaient toutes les lettres. Comme c’était des enfants qui connaissaient très bien les lettres rugueuses, j’ai eu très peu besoin de les suivre pour le sens des tracés. En pratique, ils ont leur petit cahier dans leur casier et vienne me voir ou l’ATSEM pour avoir un modèle.


#18

alors moi je patauge totalement!
je passe cette année aux ateliers autonomes toute la journée avec PSMS et GS pour la première fois mais je n’ose pas les laisser libres totalement (pour l’écriture)car mes élèves ne veulent pas travailler, ils choisissent plus tout ce qui leur parait ludique(vie pratique, puzzles , modelage, dessin et coloriage donc l’écriture cela ne les attire pas encore beaucoup voire pas du tout,
j’ai essayé depuis la rentrée de faire un petit temps d’écriture dirigée en mînspirant de D Dumont en début d’apm quand les PS sont à lasieste mais quand un groupe est seul en autonomie cela dérape complètement et le travail avec l’autre groupe est baclé et si je tente de guider les élèves un par un pendant que les autres font des activités autonomes , cela prend trop de temps et les élèves sont frustrés d’arrêter une activité pour venir avec moi,
donc je crois qu’il faut que je trouve une solution avec de l’autonomie mais alors comment suivre les recommandations d e D Dumont?
merci de votre aide


#19

J’ai des MS GS et je laisse les MS tranquilles pour l’écriture pour le moment. Avec eux je me concentre sur les sons. Pour les GS qui sont prêts (qui entendent les sons en attaque), je viens de commencer la progression de Leila inspiré de Dumont, ce qui me permet d’avancer avec une douzaine de GS par jour en groupe de 2 3, 4 ou 5 selon l’envie et les compétences de chacun. 1h en début d’après-midi. C’est le début et j’y vais doucement. Mais déjà certains sont très demandeurs. Des MS aussi veulent essayer. Pour moi, le plus important c’est de maîtriser le zig zag et les boucles. Je leur ai dit qu’ils pouvaient écrire en autonomie mais pour le moment, personne ne l’a fait. Pourtant ils ne rechignent pas quand je les appelle pour écrire. Je suis à la Réunion et nous sommes rentrés depuis mi-août. J’ai commencé l’écriture cette semaine. Peut-être faut-il leur laisser un peu de temps : ils préfèrent expérimenter le matériel qu’ils ne connaissent pas plutôt que d’écrire.


#20

Bonsoir
Peux tu me dire où se trouve la progression de Leila?
Merci!