Une grande victoire: deux interventions à l’ESPE cette semaine pour parler de la démarche mise en place dans ma classe (aux masters 1 et à des enseignants). Tellement contente que ça bouge dans l’institution !
Petites victoires petits bonheurs au quotidien
Quelle belle nouvelle @malikad !
C’est génial que tu te saisisses de ton statut pour promouvoir auprès des jeunes générations et plus anciennes le fruit de ton travail respectueux des lois naturelles des enfants
Bonjour,
Aujourd hui vendredi dans une classe de tps ps de rep +. Deux petits garçons très remuants et de fin d’année se lèvent de la sieste. Le premier m’interpelle «maîtresse, j ai envie de faire les formes à dessin», je lui ai présenté la veille. Il s y met, et s y concentre pendant de longues minutes. Le tracé est encore maladroit mais la consigne respectée. Le second se met à compter sur la bande numérique, je viens avec lui. Les progrès sont modestes mais l envie y est !
Aujourd hui la majorité de mes élèves ont réussi à travailler en autonomie calmement. Les autres étaient avec mon atsem pour travailler le lexique avec les pochettes de vocabulaire. Une bonne journée pour tous !
Que ça fait plaisir de lire des messages comme le tien @Nanie40 !
Aujourd’hui mon ATSEM était absente et pas remplacée. Nous avons passé une super journée contrairement à ce que je redoutais! Peu de nouvelles présentations évidemment (quand même 5 ou 6…) mais le bonheur de voir que l’autonomie des enfants leur permet de passer toute une journée en activité, heureux, calme et attentionnés pour que l’absence de Virginie ne soit pas trop lourde pour moi.
J’ai été très touchée par leurs attentions…
Quelqu’un a dit : “Le matériel n’est rien sans la posture de l’enseignant, sans la mise en lien”. Ce n’était ni la première ni la seule à dire et à vivre ça. Mais moi, c’est la première fois que je l’entendais. Aujourd’hui, je l’ai entendu profondément parce que je l’ai vécu.
Ce matin j’ai vécu un de ces moments de vrai contact avec un enfant. Je me suis rendue compte que ces moments se multipliaient et que les enfants progressaient.
Tous.
Même celle qui… et même celui qui !
Alors merci à toutes celles et tous ceux qui ont dit et qui disent : “Le matériel n’est rien sans la posture de l’enseignant et la mise en lien”.
A force, il y a des gens qui l’entendent… Profondément.
Petit bonheur à partager avec vous.
J’ai depuis 3 ans dans la classe N, un ce2 adorable et en grande difficulté scolaire. C’est un grand dyslexique dont les efforts intenses ne sont guère récompensés. Mais il trouve au sein de la classe de cycle un statut de tuteur qu’il n’aurait pu espérer.
Entendu lundi alors qu’il fait réviser mes 3 cp en difficulté avec les lettres rugueuses : "Attends, tu vois, moi je suis un professionnel. Ça fait des années que je galère avec ça. Donc, là, pour ce son, tu peux me faire confiance. "
J’ai trouvé ça très émouvant…je me le suis vite noté !
Un PS est captivé depuis le retour des vacances de février par l’arche romane (qui vient d’arriver dans la classe). Il regarde toutes les présentations et observe les enfants qui la construisent seuls. Constatant son intérêt et malgré la difficulté de l’activité, je lui demande s’il veut que je lui présente.
Son visage s’éclaire d’un immense sourire.
Nous nous installons, j’organise les solides sur la table et, allant commencer la présentation, je le vois se saisir des premières pièces. Je ne dis rien et observe…
Il réalise parfaitement l’arche romane devant moi, ébahie !
Je m’émerveille chaque jour de la force de la motivation et de la qualité des apprentissages qui se font sans moi !!!
Rendez-vous avec une maman ce soir, qui m’a expliqué que sa fille (en GS dans ma classe) avait toujours été une timide maladive, très sauvage et fermée, qui pleurait pour un rien. Elle m’a raconté que depuis le début de l’année, elle la voyait “s’éclore”, qu’elle s’était transformée. Qu’avant quand elle rendait visite à de la famille ou des amis qui avaient des enfants elle fuyait, alors que maintenant elle allait d’elle-même vers les autres. Elle m’a dit qu’elle ne pleurait plus du tout pour aller à la danse ou au conservatoire, plus d’angoisse des autres, du regard des autres, elle est très détendue par rapport à ça. Elle m’a ensuite dit qu’elle a fait le test ultime, à savoir l’inscrire au centre de loisir pendant les vacances d’hiver, chose qui rendait la petite malade à l’époque : et bien plus maintenant, elle allait d’elle-même vers les autres !
Cette maman est persuadée que c’est le climat de classe qui rend sa fille aussi sociable et joyeuse, et elle m’a demandé avec espoir si j’avais fait le mouvement ou pas, et était soulagée que je la garde l’année prochaine. Elle me dit en outre que la petite passe un temps considérable dehors à faire du vélo, ou bien enfermée dans sa chambre, qu’elle peut passer des heures à faire des petits “bricolages” avec du matériel de récupération comme elle fait en classe, qu’elle construit des choses vraiment élaborées, qu’elle n’a plus le syndrôme du “je m’ennuie” ou “je ne sais pas faire.” (ce petit coin de bricolage fait vraiment des merveilles).
En tout cas, tout ça me confirme que nous sommes sur la bonne voie !
Mot d’enfant : une PS me montre la photo de son cousin nouveau-né dans son cahier de vie et me dit “tu sais il est tout petit, il vient d’être…”
L’émotion est grande en lisant tous vos messages… Vous réalisez un travail incroyable. On ne vous dira jamais assez merci pour cela. Merci pour les enfants, merci pour leurs parents auxquels vous apportez un apaisement inestimable, et merci également pour l’espoir que vous nous apportez à tous. Ici et là, par capillarité, votre enthousiasme infuse les classes maternelles françaises. De plus en plus d’enseignants s’engagent sur la voie que vous ouvrez, encouragés par vos témoignages et le soutien que vous leur offrez spontanément, le plus souvent sur votre temps personnel, et sans le compter. Merci. Merci. Merci.
Voilà qui donne sacrément envie de se réunir pour fêter tout cela ensemble !
Décidément en ce moment, c’est le bonheur chez moi !
J’ai eu la visite du médecin scolaire qui est venue évaluer mes GS. Elle a été littéralement impressionnée par le niveau scolaire ainsi que la tranquillité de mes élèves, me disant que non seulement ils sont heureux d’apprendre, fiers d’eux-même et très posés, mais qu’en plus, ils avaient un niveau scolaire global excellent qu’elle n’avait que rarement vu, notamment en phonologie / lecture. Elle a surtout été impressionnée d’apprendre que malgré tout, ils étaient loin de consacrer la majorité de leur temps à la lecture ou aux maths… Mais qu’ils passaient le plus clair de leurs journées à coudre, nettoyer, discuter, aider des petits ou peindre…
Tout ça, c’est en partie grâce à ce forum et aux retours d’expérience que j’ai pu lire et qui m’ont permise de me lancer de manière réfléchie. Merci un grand merci, je ne suis que T1, mais grâce à vous, je me sens totalement à ma place dans ce métier qui étouffe autant de gens, une vraie bulle d’oxygène !
C’est super! Merci pour ce partage. Tu es T1, ça veut donc dire que c’est la première année que toi et tes élèves fonctionnez selon les lois naturelles ???
J’ai lu toutes vos petites victoires et cela me faisait un bien fou. Aujourd’hui, à mon tour, d’en faire profiter. Elles ne sont pas toutes arrivées en même temps mais ces petits bonheurs ponctuels m’ont permis d’y croire malgré un début d’année difficile.
- Z (GS), pas de confiance en elle (je ne sais pas faire, je ne vais pas y arriver), elle venait d’une autre école et me demande après quinze jours de classe “Quand est-ce qu’on va travailler ?”, aujourd’hui c’est elle qui aide les petits à retrouver les lettres de leurs prénoms et qui commence à encoder ses premiers mots.
- M (GS), pas très motivé par les activités challengeantes, préfère les constructions et erre beaucoup dans la classe. Décide un beau jour de s’attaquer aux lettres rugueuses et après quelques phonèmes bien intégrés commence à lire ses premiers mots. Je luis dis “Encore un mot et après je vais travailler avec un autre enfant”, il me répond “Non, encore plein de mots !” Depuis je le vois se poser sur tous les ateliers proposés.
- Je vois des PS et des GS qui jouent et travaillent ensemble.
_ une collation qui se prépare sans adulte : fruits coupés et en attente sur la paillasse, table lavée, matériel déposé dans l’évier.
Et le must, vendredi veille des vacances, je papote avec une maman de l’école (dont je n’ai pas les enfants) dans le couloir juste devant ma porte. 15 minutes au moins, sans adulte dans la classe, et je vois des enfants occupés dans le calme, chacun vaquant à ses activités. Et là je me dis, j’ai réussi. Je n’arrive pas toujours à prendre le temps d’observer car j’ai toujours un enfant qui me demande une présentation.
Voilà,je suis partie en vacances en me disant que cette période était passée vite et j’aurai bien continué un peu.
En effet, c’est la première année. C’est une classe que je ne connaissais pas, peu stimulée car changement d’enseignants au moins une fois par an depuis la PS, niveau multiple en école très rurale, avec le milieu culturel de la campagne comme on le connait bien.
Je ne dis pas que tout est parfait tout le temps mais on a appris à se comprendre mes élèves et moi. Et si je peux donner un conseil c’est de les aérer. Moi tout va mieux depuis que je lâche du lest sur le “scolaire” et que je multiplie les sorties tous les jours (on fabrique les déguisement du carnaval, on fait une séance d’EPS par jour, on a fait du vélo des ballades, beaucoup de projets de constructions / bricolages, un “événement joyeux” tous les mois à peu près comme la fête des 100 jours par exemple, pas mal de petits trucs en commun avec les autres classes). On a jamais consacré aussi peu de temps au travail et pourtant le travail n’a jamais été aussi efficace !