Sur les groupes Facebook “partageons autour de la pédagogie Montessori” et les groupes d’enseignants Montessori dans le public, il y a de nombreux échanges et mises en commun de cartes de nomenclature.
Pochettes de vocabulaire
C’est très beau ton travail sur le vocabulaire Yannick merci de le partager ! Tu avais déjà un blog avant tu as tout refait non ? En tous cas c’est très beau aussi ce nouveau site.Si tu as le temps et que tu veux, peux tu m’envoyer la trame que tu utilises pour fabriquer tes cartes de vocabulaire ? Ca me permetra d’enrichir ta collec’ (mais peut-être pas cette année Bonne continuation.
Bonjour à tous,
Je vois sur le web que beaucoup on fait le choix de différencier les voyelles et consonnes par des codes couleurs (souvent bleu/rouge) même sur les cartes de vocabulaire. Le but étant de reprendre le même code couleur que celui des lettres rugueuses et de l’alphabet mobile. Qu’en est-il pour les légendes des cartes de vocabulaire ? Pareil, je chipote, mais est-ce que vous mettez tout en minuscule ou une majuscule à la première lettre ?
D’avance merci pour vos retours.
La question est de savoir pourquoi on fait les choses quand on les fait, quel sens mettons-nous derrière ? Si les cartes de vocabulaires sont destinées à être lues soit par nous, soit par des enfants lecteurs, dans le but de travailler le vocabulaire (et non la lecture), il n’y a pas besoin de donner des aides à la lecture. Dans ce cas-là, les cartes sont simplement écrites en script et en noir.
Si vous vous servez des pochettes de vocabulaire comme exercice de lecture, alors il est possible de donner des indices qui peuvent aider les enfants à lire. Mais je ne choisirais pas à ce moment-là de différencier les voyelles et les consonnes, mais plutôt de griser les lettres muettes, et de mettre en vert les digrammes.
Céline nous a donné des précisions très claires à ce sujet (voir sa réponse plus bas).
Quand à la question des majuscules, je n’en mettrais que quand l’orthographe l’exige, c’est à dire aux noms propres.
Mais comme l’a très justement dit Céline, c’est à chacun de faire ses propres choix
Lors de nos premiers essais, nous proposions en effet pour les enfants déjà lecteurs, après avoir nommé les images seules, de lire un petit ticket et de l’associer à l’image correspondante. Bien sûr, les enfants avaient pu au préalable, au sein de la même pochette, prendre les images seules et les images avec le nom et les associer ensemble.
Il y avait donc, au sein de la même pochette trois “cartes” pour chaque nouveau mot : un ticket, une image seule et une image “sous-titrée”.
Or pour plusieurs raisons, nous avons abandonné cette proposition et n’avons conservé que l’association “image sous titrée” et “image seule”. Nous avons retiré les tickets de lecture. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi cela nous a semblé judicieux
Une activité de vocabulaire et non de lecture.
La première raison est que nous avons souhaité éviter les doubles tâches qui épuisent le cerveau du jeune enfant. Nous avons décidé de faire de cette activité une activité essentiellement de vocabulaire et non de lecture. En effet, les enfants de la classe qui souhaitaient s’entraîner à lire préféraient largement lire des livres que des tickets de lecture isolés. Les enfants à ce stade, ne voyaient pas d’intérêt à associer un ticket de lecture seul à une image. Ils le faisaient un peu avec les pochettes de lecture puis passaient rapidement aux livres. Ils s’entrainaient à lire en lisant des histoires.
Mais, lorsqu’ils souhaitaient découvrir de nouveaux mots, ils aimaient le faire de manière isolée et classifiée avec ces pochettes de vocabulaire, comme avec celle des animaux d’Afrique ou celle des fruits exotiques. Et dans ce cas, ils préféraient de loin le faire d’une seule manière : en découvrant ensemble l’image et le nom correspondant (avec “l’image sous-titrée”) plutôt qu’en associant un mot à une image (dont ils doivent déjà plus ou moins connaître le nom pour arriver à cette étape…) Les enfants lisaient ainsi le nom de l’animal et le découvraient en même temps. Ils faisaient la même chose pour toute la série “d’images sous-titrées”. Ensuite, ils sortaient la série “non sous-titrée” aimaient redécouvrir l’image seule et tenter de se souvenir du nom de l’animal. Et l’on comprend aisément pourquoi : en travaillant de cette manière, ils réalisent une activité de vocabulaire efficace. En effet, lorsque l’enfant prend la carte sans nom, il doit retrouver lui-même le nom à partir de l’image. Les enfants sont donc réellement dans une activité de vocabulaire - qu’il recherchaient - qui les invite à transférer ces nouveaux-mots en vocabulaire actif et non en vocabulaire passif… Lorsque nous leur proposons des tickets de lecture à associer à une image, le nom est donné à l’enfant, il n’a pas à le formuler, le vocabulaire n’est pas ou peu assimilé. Il reste ce que l’on appelle du vocabulaire “passif”.
En ayant eux-mêmes à se souvenir du nom, ils atteignent l’objectif qu’ils s’étaient fixés avec ces pochettes : apprendre des mots nouveaux.
Une activité plus ordonnée et plus “transparente”.
La deuxième raison pour laquelle nous avons abandonné cette proposition - de bien moindre importance que la première - est que l’utilisation de la pochette pour les petits devenaient très compliquée. En ouvrant la pochette, les tickets de lecture tombaient. Ils n’avaient pas la patience de les remettre à leur place. Et surtout, ils ne comprenaient pas ce qu’ils devaient faire avec (et nous leur disions de ne pas les utiliser)… L’utilisation de la pochette devenait un peu opaque pour eux et ils ne l’utilisaient pas ou peu.
J’espère avoir répondu à votre question. Mais je rappelle qu’il est important de faire vos propres choix, vos propres ajustements. Ce qui nous a semblé juste ne l’est peut-être pas pour vous ou pour les enfants dont vous vous occupez. Nous ne faisons que partager notre expérience et notre réflexion, à vous de voir ensuite
Merci beaucoup pour ces explications. J’avais le même ressenti par rapport à ces pochettes de vocabulaire.
Je vous transmets ici une activité de vocabulaire en maternelle qui a fait l’objet d’une recherche et d’une application dans une (plusieurs) écoles maternelles. Dans l’académie de Rennes, cette application veut être étendue à toutes les écoles maternelles. Il s’agit du dispositif 2MOTS PAR JOUR. Les études ont effectivement montré (et je pense que tout le monde sera d’accord) que l’entrée dans la lecture est favorisée par un bagage linguistique étoffé (en tout cas, minimal). On a montré qu’il fallait en moyenne 12 occurrences pour qu’un mot soit assimilé. Sur cette base, l’application 2 MOTS PAR JOUR propose des thèmes familiers au vécu de l’enfant à travailler sur une période:par exemple,: la classe, la grande motricité, la nourriture. A partir des listes de Boisseau, le lexique peut être différent en fonction des âges, mais aussi enrichi d’une année sur l’autre.
Il s’agit en fait de réaliser une séance de vocabulaire pur à partir de devinettes, d’imagiers, puis de réinvestir ces mots dans des jeux, sur l’ordi…
Personnellement, j’ai testé en faisant un diaporama interactif pour les enfants sur l’ordi avec le son; ils aiment beaucoup et ça complète très bien les pochettes de vocabulaire dont on parle dans ce sujet.
Tel quel, tout ce discours paraît flou et peu engageant alors je vous invite à aller cliquer sur le lien suivant: http://abc-applications.com/ressources/apprentilangues/
J’ai oublié de dire que du coup, en suivant un peu ce principe, je ne mets pas dans les pochettes de vocabulaire que des noms: je mets aussi des verbes (mais les photos sont en noir et blanc avec une écriture rouge); en ce qui concerne les adjectifs, je réfléchis à l’illustration; je pense qu’il faut une sorte de code couleur peut-être pour distinguer toutes ces nature de mots. Finalement on en arrive à la grammaire .
D’ailleurs, j’essaie de sensibiliser les GS et les MS qui le souhaitent au fonctionnement de la langue en utilisant les cartes d’imagiers; j’ai gardé de mes anciennes années tout un tas d’images, de photos qui m’ont servi dans l’étude de différents albums ou autres et j’ai aussi des cartes de verbes (c’est le jeu LECTOFOTO); au dos de chaque carte et de chaque image, j’ai écrit le mot dans les 3 écritures, (pour les verbes, je l’écris à la 3ème personne du singulier)et j’ai aussi des cartes pour les “petits mots” (déterminants) et les pronoms (sur, dans, …). Je propose à un enfant d’inventer une petite histoire à faire deviner à ses copains lors du regroupement grâce aux images. Pour démarrer simplement, je lui dis de choisir le prénom d’un copain; ensuite, je lui montre la boîte des images verbales en lui disant:" alors, il fait quoi, untel?". L’enfant choisit une image représentant une action. Souvent, il manque un complément, ou bien c’est moi qui le suscite. Par exemple, l’enfant a choisi HARRY MANGE. Je lui suggère: "qu’est-ce qu’il mange? et je cherche avec l’enfant des images de nourriture (fruits, légumes…). Mais il ne faut pas oublier le déterminant; si l’enfant peut pas encore lire, je lui montre la ou une et du coup il a toutes ses images. Il doit raconter l’histoire en remettant les images dans l’ordre de l’énoncé “HARRY MANGE UNE POMME” puis il peut écrire à l’ordinateur, ou sur son petit cahier d’écriture, en grosses lettres ou en cursive, en fonction de son niveau. Et au regroupement, il montre les images dans l’ordre afin qu’un enfant devine la petite histoire qu’il a inventée. Petit à petit, les enfants construisent des phrases de plus en plus complexes et c’est très intéressant. Il s’aperçoit aussi, que s’il ne met pas les images dans l’ordre, les autres ne comprennent rien d’où l’importance d’un ordre précis dans l’énoncé et l’enfant fait le lien entre l’oral et l’écrit.
Mon problème, maintenant, c’est plutôt technique, car c’est compliqué de défaire les pochettes de vocabulaire pour fouiner dans les thèmes appropriés… C’est pourquoi pour l’instant cette activité ne fonctionne pas avec les pochettes de vocabulaire, mais avec ce tas d’images et de photos et de cartes d’imagiers fabriquées, accumulées au fil du temps.
Merci d’avoir partagé cette proposition.
J’ai regardé la vidéo. Je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que l’acquisition d’un bagage lexical minimal est un objectif central de l’école maternelle pour faciliter l’accès à la lecture.
Mais ensuite l’enseignante fait écrire des phrases aux enfants alors qu’il ne savent pas lire (ni décoder ni coder). Elle a l’air de dire que c’est un grand plus pour l’entrée au CP l’année suivante. Je ne comprends pas du tout l’intérêt d’écrire sans être lecteur. Sais-tu ce qui sous-tend cette idée ? (Je sais bien que de nombreux enseignants pratiquent cette activité.)
J’ai plutôt le sentiment que ça va laisser penser à des enfants que lire, c’est connaître par coeur tous les mots existants, ce qui décourage les plus fragiles.
La progression :" 1.accéder au vocabulaire - 2.accéder au codage/écrire des mots - 3.accéder au décodage/lire des mots- 3.écrire des phrases/lire des livres " me paraît beaucoup plus pertinente.
J’ai vraiment le sentiment que nous perdons nos GS en leur faisant faire autant d’activité de lecture/ecriture globale en maternelle. Pour beaucoup, ils seraient prêts à lire réellement, et pour les plus fragiles on ne fait qu’ajouter une étape inutile à l’apprentissage de la lecture, au risque de leur faire perdre tout plaisir par la suite non ?
Un grand merci pour l’ensemble de vos partages. Ce fil de discussion m’a beaucoup aidée. Il y a 4 mois, suite au comportement nouveau de ma fille à la maison, actuellement scolarisée en MS traditionnelle, je me suis beaucoup interrogée. Maintenant, je peux vous confirmer qu’elle était dans une période sensible de langage. En lui donnant les bons outils au bon moment, elle sait maintenant lire. Tout ceci en 4 mois, sans effort sur un temps libre restreint puisqu’elle va à l’école et que je travaille à temps plein. N’étant pas enseignante de métier, j’ai beaucoup hésité à me laisser guider par mon enfant de peur de l’embrouiller, de mal faire. Je me suis appuyée sur votre travail car je trouvais les cartes attrayantes et une communauté enseignante participante à ce forum me rassure beaucoup. J’hésitais à les lui donner…résultat elle décode tout toute seule. Elle apprécie beaucoup ces cartes. Les enfants ne trichent pas et savent reconnaître la qualité lorsqu’on leur présente quelque chose qui répond à leurs attentes. Nous passons maintenant aux albums. Ma fille est très sensible à la validation par l’adulte. La lecture est une des activités qu’elle fait seule, pour elle. Sans l’accord et la validation de personne.
Alors oui @Melanie, je suis complètement d’accord avec votre analyse. Les enfants sont surprenants. Donnons leur ce qui fait sens pour eux et tout explose de façon incroyable. Pour ma part, j’ai suivi la progression expliquée dans le livre de Céline Alvarez. J’ai eu besoin de défaire le nom des lettres pour passer aux sons. Ce fût l’étape la plus délicate mais ce n’était pas insurmontable. Assister à cela, c’est vraiment un petit miracle. Belle soirée à tous.
L’an passé, j’ai testé ces 2 MOTS PAR JOUR sur le thème des phénomènes météorologiques et de l’astronomie, en lien avec des expériences scientifiques que nous faisions , mais je me limitais uniquement au visionnage de ces mots (comme pour les pochettes de vocabulaire mais en plus régulier car tous les jours), et je dois avouer que les enfants ont vraiment adhéré et réinvesti ce vocabulaire.
oui, je suis d’accord avec toi; avant d’entreprendre la démarche “montessori”, je faisais moi aussi ce genre de fiche où tu retrouves les mêmes lettres , tu recomposes les mots etc…, mais j’avais conscience que c’était plus un exercice de repérage et de discrimination que d’approche de l’écrit ou de la lecture; et désormais cette activité me semble superflue, pour ne pas dire superficielle,
Néanmoins, cette année, j’ai récupéré des GS qui n’ont jamais réalisé d’activités autonomes et qui de plus, ne sont pas intéressés par l’écrit; ils aiment beaucoup les histoires mais ne s’engagent pas d’eux-mêmes dans les activités de phonologie ou des lettres rugueuses. C’est pourquoi, pour les motiver, je leur demande d’inventer une histoire avec les imagiers, ce qu’ils aiment beaucoup faire, et parce que je me sens mauvaise conscience je l’avoue, car l’an prochain, ils vont au CP , je leur demande de réécrire cette petite histoire (en gros 5 mots ) sur leur petit cahier; ce n’est pas un travail quotidien, mais je me dis que peut-être par ce biais, ils auront peut-être envie d’écrire leurs propres histoires et donc de passer au codage.
Oui, je pense effectivement que c’est plus pertinent.
Merci pour ces retours, Mélanie, c’est bien d’avoir des analyses et des visions extérieures:slight_smile:
Bonjour,
Voici des cartes de vocabulaire sur les plantes aromatiques.
plantes aromatiques.docx (544,2 Ko)
Ici, nous les cultivons, les sentons…
J’en dissémine un peu partout dans la classe.
Bon mois de mai
@karo, je ne connaissais pas cette police, je l’aime beaucoup, merci .
@Rosy, sur mes pochettes de vocabulaire, l’image légendée est en script. Et le ticket de lecture (que je n’utilise pas pour le travail de vocabulaire, mais pour la lecture, et encore seulement avec certains enfants qui aiment particulièrement les pochettes de lecture) est en cursive avec les digrammes en vert et les lettres muettes en gris.
Comme ceci :