Coup de blues en fin d'année


#41

Je passe vite fait sur le forum… @isa1, moi j’ai fait le choix de photocopier en noir et blanc. C’est moins joli mais ça reste lisible et propre et je pense que ça ne passerai pas au niveau du nombre de photocopies couleurs…


#42

@isa1, pour les photos des ateliers, je te conseille de “piquer” les photos sur les sites de vente chaque fois que c’est possible. Déjà tu gagnes du temps sur la prise de vue, et puis les photos sont de meilleure qualité (surement prises en studio par un pro avec la lumière qu’il faut et tout et tout)… et en plus elles sont en général détourées sur fond blanc, c’est beaucoup plus parlant (d’autant plus si tu les imprimes en petit et en noir et blanc). Il ne te restera que les photos de tes ateliers “maison” à prendre.


#43

Quelle discussion intéressante!!!
Moi je vais avoir des MS/GS à la rentrée et je comptais faire aussi un cahier de classe à la manière de Céline…je vais réfléchir pour les photos car je pense être un peu débordée par le fonctionnement au début…
Par contre, à quelle fréquence les donniez vous aux enfants pour les montrer aux parents?
Que pensez-vous d’ajouter un cahier de vie collectif (en 4 exemplaires) pour les activités comme chansons, sorties, atelier cuisine…, que chacun prendrait à son tour les mardis et vendredis (les 4 exemplaires permettent de tourner pour souvent)?


#44

Oui @Leila c’est ce que j’ai fait pour les activités achetées (pas les activités pratiques car pour que les enfants les reconnaissent j’ai pris en photo mes propres activités).
Moi les enfants emmènent leur cahier environ toutes les deux semaines.
Ils ont également un cahier de vie individuel.


#45

@leila et @malikad : merci à vous deux, j’ai trouvé la moitié des photos dont j’ai besoin sur le net… c’est vrai que ça va très bien ! J’espère que j’arriverai à prendre d’aussi jolies photos que malikad pour nos activités pratiques et celles qui manquent encore…
Si je comprends bien malikad, tu fais un cahier de vie individuel plus un cahier individuel d’activités présentées ? Je pensais tout mettre dans le même… Tu penses que c’est plus lisible ainsi, ou plus facile à remplir de façon propre et ordonnée ?


#46

Oui @isa1, d’autant que les enfants peuvent mettre également des choses chez eux dans leur cahier de vie. Donc on mets des traces des choses vécues en collectif autour de la vie et des projets de la classe. Ils le ramènent tous les week-end.
Dans le carnet de suivi des apprentissages, on ne colle que ce qui concerne l’enfant. On invite les enfants à coller leurs productions quand c’est quelque chose de nouveau ou qu’ils en ont envie. Les enfants le gardent les 3 années qu’ils passent dans la classe (en général il faut 2 cahiers). Je trouve cela effectivement plus propre, clair et ordonné. et


#47

Bonjour,
Pour répondre à ta question, j’utilise “Je Valide”, le retour des parents est extrêmement positif. Ils m’ont dit qu’ils voyaient ce que faisait leur enfant à l’école de manière détaillée et claire. Je leur envoie les PDF de l’application par mail plusieurs fois dans l’année et sur demande parfois (comme tout est toujours à jour, cela n’est pas fastidieux pour moi, ouf :sweat_smile:). Pour les parents n’ayant pas de boîte mail, je propose des RDV individuels où je leur montre, sur la tablette, le suivi de leur enfant.
Le cahier de vie est numérique : beneyluschool (blog qui est accessible uniquement aux parents de la classe muni d’un code) et je n’y mets que les moments collectifs (projet en regroupement, sorties, ateliers cuisine, jardinage, anniversaires, comptines (liens YouTube ou mp3), histoires lues…). Nous avons fait ce choix qui est plutôt bien perçu également, mais pas toujours consulté. Il est possible d’imprimer ce blog. Nous réfléchissons dans l’école, avec les collègues, à imprimer quelques exemplaires à faire tourner dans les familles.
Voilà comment je fonctionne. Avec juste le recul de cette année.


#48

J’enseigne depuis peu ( 4 ans ) , j’ai eu ma classe , je suis ensuite passée ZIL pour compléter ma formation . de plus, je n’étais pas satisfaite de la façon dont les choses se passaient dans mon école et je voulais voir un peu comment cela fonctionnait ailleurs ( différents milieux, différents niveaux , différentes pédagogies …) .
J’ai passé beaucoup de temps à lire , mettre en pratique, observer, analyser, tester autre chose lors de mes remplacements . Une fois prête, j’ai choisi de reprendre une classe. Je sais de quelle façon je souhaite accompagner les élèves ( Freinet/ Montessori) et j’ose maintenant imposer ma façon de faire et contester certaines pratiques d’école que je juge inadaptées, mais avec diplomatie : en amenant certaines lectures, en conseillant des blogs…
.

Lors de mes passages en maternelle, j’ai constaté que dans un fonctionnement très traditionnel, on installait une image du travail scolaire assez stéréotypée. les parents ne savent pas comment un enfant travaille , les enfants eux-mêmes ne savent pas que leur travail, c’est le jeu.
Personnellement, quand la pression était forte , j’ai donné une ou deux fiches très simples ( regards surpris de ne pas me voir lancer la photocopieuse chaque matin, ou de ne pas donner de découpage à l’Atsem , et au bout de quelques semaines remarques franches sur ma façon de travailler…)
Avec l’Atsem , la même conversation arrive sur le tapis dès la première semaine de remplacement. elle me reproche de ne pas travailler " comme la maîtresse" avec subtilité…

  • Bein je n’ai rien à coller dans le cahier?"
  • Si , tu as les comptines, la recette , les résumés des albums lus en classe, les photos des ateliers de manipulation, les dessins libres…
  • Mais tu ne donnes pas de petites fiches? Ils AIMENT BIEN les fiches…Tu peux me les donner si tu n’as pas le temps de découper.
  • Non, si c’est pour travailler le collage ( car le reste je l’ai évalué en manipulation) , je préfère leur donner un bac de feuilles , de tissu , de boutons et autre matériel récupéré et leur demander de fabriquer quelque chose. C’est beaucoup plus intéressant pour eux.Ils découpent, déchirent, assemblent… On apprend à coller en faisant des activités plastiques, pas des fiches inutiles ou " de délestage" ( oui, les enfants sont sages, mais ils le sont autant devant un bac de bricolage libre).

Bref, je suis d’accord avec toi au sujet des traces papiers, elles installent une " fausse idée" de ce qu’est l’école dans la tête des enfants ,des parents et des Atsems. On les conditionne à avoir une certaine vison du travail scolaire . Des enfants m’ont même dit " Avec toi on ne fait jamais de travail" , parce qu’il n’y avait pas 12 fiches à sécher sur le radiateur à la récréation du matin…Je leur ai alors expliqué que leur travail à eux c’est d’apprendre en jouant et que c’est un gros travail d’apprendre à transvaser, utiliser une pince, prendre juste ce qu’il faut d’assiettes pour le goûter des poupées, prendre ce qu’il faut de cadeaux pour les nounours…
Les parents, ne voyant pas les enfants leur présenter à chaque fin de période un gros classeur de fiches, les interrogent et les enfants répondent naturellement " on joue". Cela peut suffire à en énerver un ou deux… C’est à nous de bien montrer aux parents que " travail" ( au sens que lui donnait Freinet) il y a et d’expliquer en quoi il consiste pour ne pas renvoyer une image de prof un peu baba, et trop cool ( et les rassurer) .

Même les évaluations écrites ne sont pas utiles , ni pour l’enfant, ni pour l’enseignante qui connait bien ses élèves et les suis quotidiennement ( grille de suivi, notes …) . De plus elles sont tellement chronophages qu’elles stressent l’enseignante ( et donc les enfants) en fin de période ou d’année : il faut tout refaire sur papier juste pour bien montre aux parents qu’on fait bien notre travail ( mais n’en sommes nous pas responsables en continuant sur cette voie? Nous avons installé leurs attentes…) . Et quelle panique quand l’enfant " qui sait faire" rate une évaluation écrite ! On valide ou non? On refait passer avec l’Astem qui serait plus utile ailleurs? On écrit une longue phrase pour expliquer que " non mais oui"? Quelle perte d’énergie, et de temps !
Je pense que l’évaluation doit se faire par observation et non sur fiche. Même en élémentaire on peut évaluer sur un petit exercice ou par observation… Pas besoin de perdre deux heures par semaine sur de belles évaluations: ce temps pourrait être mieux utilisé ( c’est le temps qui nous manque pour soutenir ou pousser untel ou untel…). Il faut expliquer aux parents son fonctionnement en début d’année et leur demander de vous accorder leur confiance. Cela ne prend pas plus de temps de recevoir chaque parent pendant 20 minutes pour faire le point que de préparer, photocopier, massicoter, prendre en atelier tournant 25 enfants en évaluation puis corriger ( et coller dans le cahier de suivi…) …


#49

Pourquoi ne pas miser sur l’intelligence des parents et des collègues, et parier que les résultats parleront d’eux même ?.
Pourquoi se placer dans le conflit, ou dans la contradiction?
Les remarques des collègues, parents, ATSEM, ne sont peut-être que la façon maladroite d’exprimer son interrogation, son désarroi, ses propres doutes sur sa propre pratique, ses propres doutes sur ses propres capacités,peut-être même son besoin d’aide et de réponses.
Pourquoi se placer au dessus des autres, comme si on avait le mérite d’avoir fait un chemin qu’ils n’ont pas su faire, comme si ce chemin était le seul valable?

Les collègues savent forcément des choses que nous ne savons pas, partageons.
Il serait dommage de jeter le bébé avec l’eau du bain!

Pourquoi ne pas offrir aux adultes ce que nous essayons d’offrir aux élèves : autonomie, choix, pari sur leur intelligence, pari sur leur progression personnelle?


#51

e pense que l’enfant peut évaluer lui-même ses réussites dans certains cas dès la PS: mettre ses chaussures seul , faire un puzzle… Là c’est clairement visible pour lui ( ça rentre ou pas) . Pour d’autres choses ( comprendre une histoire, ranger, classer) c’est plus difficile si le matériel ne rend pas sa réussite " visible" . Associer l’enfant à cette évaluation est alors très difficile et artificiel .

Les programmes nous invitent à piocher dans Freinet et Montessori , mais à ne surtout pas y plonger…
Or tout n’est pas transposable sans modifier le reste… Au final, on revient toujours à du " traditionnel" déguisé ( comme quand on écrit A, AR, ECA, NA sur les livrets : les parents savent diviser 20 par 4 et convertir cela en une note , c’est surtout l’appréciation écrite qui renseigne précisément le parent. ) .


#52

Merci @Juju c’est gentil… ! Malheureusement, je n’ai obtenu aucun poste…je dois attendre le 29 août pour savoir ce qu’il en est…J’ai la possibilité d’avoir à nouveau le poste de cette année, qui sortira vacant à ce dernier mouvement…ce serait une classe de cycle maternelle PS-MS-GS…mais c’est beaucoup de questionnement ! même équipe, même atsem, certains élèves les même…mais je n’arrive pas à savoir comment me réorganiser! un blog ça me tente, mais comment être sûr de bien l’alimenter?
Mon mari vient de me commander la tablette IPAD Mini pour que je puisse utiliser “Je Valide” …J’espère que ça me facilitera la vie avec le suivi…
Mais je voudrais aussi acheter encore un peu de matériel, malheureusement aucun site n’a de réapprovisionnement ! …Bref beaucoup de question en suspend…Réussir à rassurer les parents; être sûre que tous les élèves avancent; organiser la classe pour avoir des étagères et un lieu agréable…


#54

Coucou,

C’est la deuxième année que je fonctionne par ateliers autonomes et je pensais que je ferais un tas de choses… et bien évidemment je suis déçu par rapport à tout ce que j’avais projeté! J’ai passé beaucoup de temps à élaborer des outils de suivi qui ne me conviennent pas et comme toi j’ai le sentiment que tout le monde n’a pas autant avancé.
Mais… cette année mes élèves se sont épanouis comme jamais, ils ont eu le sourire toute l’année et ils ont toute l’année ressenti un vrai plaisir à venir à l’école!
Mais… quand je compare à l’année dernière, ma première année à utiliser des ateliers autonomes, c’est sans comparaison : les choses ont été mieux organisées et les enfants ont bien mieux progressé!
Mais… j’ai eu le plaisir de travailler avec une de mes collègues en binôme, nous avons fait deux classes de MS-GS, nous nous sommes répartis les domaines disciplinaires et nous nous sommes échangés nos classes régulièrement dans la semaine, ce qui nous a permis d’aménager nos classes en fonction des domaines disciplinaires enseignés, d’offrir aux enfants une diversité pédagogique et de travailler les domaines dans lesquels nous étions les plus performants pour faire de nos différences un atout! C’est un vrai plaisir que de suivre les mêmes élèves à deux car on peut confronter nos points de vue, les enfants tombent moins facilement dans la routine et ils s’ennuient moins, leur structuration de l’espace et du temps s’en trouve renforcée car ils doivent s’adapter à deux salles de classe et se repérer dans le temps pour savoir avec qui ils sont, les enfants trouvent dans chaque classe des choses qu’ils aiment et d’autres qu’ils aiment moins, il est plaisant de pouvoir s’appuyer sur son collègue lors d’une sortie ou d’un projet commun car chacun fait une partie du travail et c’est beaucoup moins lourd pour le coup, les enfants doivent faire preuve d’encore plus d’autonomie et d’adaptabilité face aux deux approches des enseignants qui sont différentes…
Mais… même si je n’ai pas fait tout ce que j’espérais faire, j’ai passé énormément de temps à créer des activités qui fonctionnent dorénavant et sur lesquelles je pourrai m’appuyer à présent pour me dégager du temps pour développer de nouvelles activités. J’ai passé aussi sans doute trop de temps sur pas mal d’activités parce que j’ai voulu passer par toutes les étapes de la progression Montessori, mais maintenant que j’ai le recul de l’expérience je commence à avoir une bonne idée de comment gagner du temps. J’ai aussi une meilleure idée de comment construire mes instruments de suivi.
Mais… même si mes instruments de suivi n’ont pas fonctionné comme je l’aurais aimé, les parents s’en sont complètement détachés, pas un ne me l’a reproché, ils ont surtout mis l’accent sur le bonheur de leurs enfants et leur motivation. Ca nous rappelle le sens des priorités, les instruments de suivi sont importants certes et je compte bien les retravailler l’an prochain, mais est-ce là l’essentiel? J’ai trouvé phénoménal que les parents qui en début d’année étaient assez réticents au fait qu’il y ait moins de traces du travail de leurs enfants que ce qu’ils ont pu connaître auparavant n’en fassent rapidement plus cas tellement les progrès de leurs enfants et leur joie face au travail étaient tellement plus parlantes que des cahiers de suivi, des cahiers de vie ou des tableaux de validation des acquis.

Je sais Juju que tu ne te reconnais sans doute pas dans tout ce que j’ai dit parce que nous ne fonctionnons pas dans un même contexte, que c’était peut-être ta première année alors que c’était pour moi la deuxième, qu’il t’est peut-être plus difficile de travailler avec tes collègues… Mais là n’est pas la question. Je ne fais pas de mon cas un exemple à généraliser, si tu ressens le besoin de revenir à des ateliers dirigés pourquoi pas, tu es la seule à pouvoir analyser au mieux ta pratique de cette année car personne ne la connaît et ne te connaît aussi bien que toi… donc opère tous les changements qui te paraissent souhaitables, même si certains semblent aller à l’encontre d’un fonctionnement en autonomie : ça peut être un “mal” nécessaire pour regagner confiance en toi et revenir à un fonctionnement plus autonome peut-être plus tard une fois que tu maîtriseras mieux le processus.
Ce que j’essayais surtout de faire passer comme message, c’est qu’à certains moments il faut savoir prendre du recul et se dire: “Certes, je suis déçu par certaines choses, mais qu’ai-je fait de bien?” Si tu prends le temps de le faire, je suis persuadé que tu découvriras que le tableau est beaucoup plus rose que tu ne le penses.
Enfin, il faut garder à l’esprit que nous devons nous adapter aux contraintes inhérentes au cadre de l’Education nationale, qu’il nous faut nous réapproprier nos outils en tâtonnant et qu’il nous faut en développer d’autres, que cela demande de la pratique pour avoir le recul nécessaire à ce travail de réappropriation… Bref, cela demande du temps et cela ne peut se faire en un jour. Garde à l’esprit aussi que ce que nous proposons aux enfants n’est pas ce que nous avons connu quand nous étions élèves, il nous faut changer de posture et de paradigme, et la nouveauté est toujours inconfortable… ce n’est pas que notre approche que nous devons changer, c’est nous-mêmes, notre volonté de vouloir tout contrôler, et se changer n’est pas chose facile. Mais quand on se laisse le temps, les choses se font.
L’an passé, quand j’ai commencé à utiliser le fonctionnement en autonomie, j’étais comme toi : pas tout le matériel, pas d’ATSEM, pas d’outils de suivi… Je n’ai même pas réussi à terminer l’année scolaire tant je ne m’en sortais pas : toi, tu as réussi à terminer ton année! Mais le travail de l’an passé m’a permis de voir les écueils à éviter, de repenser mon organisation même si ça n’était pas parfait encore cette année et si je vais encore modifier des choses, d’améliorer mes outils et les activités proposées, de laisser de côté les activités qui ne m’avaient pas donné satisfaction… et cette année s’est très bien passée même si j’aurais aimé faire mieux encore! Mais je suis sûr que l’année scolaire qui s’approche se passera mieux encore car 'ai encore une meilleure idée de ce qu’il faut faire, et la suivante sera sans doute mieux encore.
L’Education nationale nous demande de rendre des comptes. Il faut toujours faire mieux, s’adapter à de nouveaux programmes tout de suite, maintenant… mais ça n’est pas le temps de l’éducation. L’éducation se pense, se réfléchit,se mûrit et ça prend du temps. Donne-toi le temps nécessaire et tu verras que tu feras des merveilles, garde foi en toi!!!
Bon courage pour la suite,
Grégory


#55

Merci pour ce message sincère et encourageant​:blush: je me retrouve vraiment dans tout ce que tu dis et ta façon de me rappeler qu’il faut être tolérant avec nous mêmes car notre métier est exigeant et difficile me réconforte beaucoup. Mon coup de blues de fin d’année était légitime car j’ai vraiment eu une année compliquée mais c’est un hasard de circonstances: j’ai commencé l’année avec des Ms, 36 pour être précise, puis après ouverture de classe, j’ai eu 28 PS/GS. J’ai eu plusieurs cas compliqués parmis mes élèves, un garcon qui est tombé gravement malade (leucémie), à qui j’ai donné des cours à domicile à sa sortie d’hôpital, un enfant que nous avons fait diagnostiquer précoce, qui était très très violent, un autre maladivement timide, je pensais qu’il était autiste tellement j’avais des difficultés à rentrer en contact avec lui, et quelques enfants rom qui partaient, revenaient, partaient et avaient beaucoup de mal avec les règles de vie! De plus je n’ai pas eu ta chance, l’année passée, d’avoir d’aussi bonnes relations avec mes collègues, c’était même le contraire, c’était très conflictuel​:confused: et mon atsem etait très compliquée à gérer (pour faire simple personne ne veut travailler avec elle dans la ville où je travaille) de plus j’ai une paire de parents qui ne m’ont pas fait un très bon retour, même si l’année s’était tres bien passée avec leur enfant! De te lire me permet de me refocaliser sur les points positifs, et de prendre du recul sur les points négatifs! Effectivement, cette année, malgrés les difficultés, nous avons vécu des moments de grâce et l’ambiance de classe a été très bonne. C’était ma deuxième année de pratique mais je me demandais si je ne recommencerais pas quelques ateliers dirigés car l’année à venir je vais avoir des ps/ms avec 18 PS et 9ms (que j’avais déjà en PS), ce n’est pas très équilibré et ca me fait un peu peur… Mais je reprends confiance en moi et je me réorganise. J’arrête donc de me plaindre, même si je reconnais qu’une oreille bienveillante et qui me comprend me fait beaucoup de bien, et me rebooste :grinning::grinning::grinning: merci encore​:wink: et je te souhaite une très bonne continuation​:blush:


#56

De rien, avec plaisir… la démarche que nous avons entamée n’est pas facile tous les jours et nous avons besoin de nous épauler. En effet, les circonstances que tu décris montrent que ton année a été très difficile et je comprends que ça n’aide pas.
Apporte les modifications qui te paraissent nécessaires. N’oublie pas par contre que parfois plusieurs démarches dans une même classe peuvent se téléscoper, j’en ai fait les frais pendant deux ans où j’ai voulu mélanger du Freinet, du Montessori et du traditionnel… ça faisait trop. Alors si tu réintroduis du traditionnel, réfléchis bien à comment le faire pour que les enfants ne soient pas perdus face à des méthodes de travail différentes. Peut-être peux-tu reprendre certains ateliers autonomes en petit groupe au lieu de faire une présentation individuelle pour garder une structure qui leur serve de repère (même si la présentation se fait en groupe, les enfants gardent des repères dans la mesure où ils peuvent ensuite reprendre l’activité de façon autonome)… mais toi seule sais ce qui est bon pour ta classe, je te dis juste de faire attention pour ne pas tomber dans un écueil auquel j’ai été confronté.
Bonne préparation de rentrée!


#57

Bonsoir,

Allez, plein de courage à nos enseignants :slight_smile:

Ce n’est pas facile mais vous amorcez un changement tellement important pour les enfants.

N’hésitez pas à demander de l’aide aux parents. Je suis certaine que beaucoup répondraient présents. Un adulte en plus de la classe, qui s’occupe de lire des histoires/anime un atelier musique/initie les enfants à une langue étrangère, vraiment il ne faut pas s’en passer. Surtout au départ.
J’ai lu à de nombreuses reprises qu’il était difficile de faire les présentations, assurer l’ambiance calme de travail. Il faut prendre les ressources là où elles se trouvent :wink: Belle soirée


#58

A propos des outils de suivi, voilà où j’en suis de ma réflexion si ça peut t’aider.
Jusqu’à présent, j’utilisais le système des brevets comme chez Freinet. Mais ça ne m’a pas complètement satisfait. Je trouve qu’à la fin ça n’est pas facile à la lecture pour les parents car il y a trop d’informations. Tout le détail contenu dans les brevets est d’autant plus inutile que ça fait doublon avec les fiches de suivi de l’enseignant telles que proposées par Céline (je n’utilise pas celles de Céline personnellement car j’aime avoir le détail des réussites des élèves - ne pas juste noter par exemple que les enfants savent nommer les solides, mais avoir la liste des solides qu’ils savent nommer - et le détail de ma progression, étape par étape, même si je ne fais pas tout en fonction de la faculté de compréhension des enfants mais ça me permet d’avoir un pense-bête sur les activités de remédiation qui peuvent être proposées quand un enfant rencontre des difficultés) Enfin c’est chronophage car cela prend beaucoup de temps de mettre en forme ces brevets, j’ai fini par laisser tomber en fin d’année, et cela prend aussi beaucoup de temps pour transférer les infos notées sur la feuille de suivi de l’enseignant vers le brevet.

J’ai donc décidé de revenir à un livret de compétences… sauf que contrairement à ce que l’on faisait dans les livrets d’évaluation, je note uniquement les réussites et je décline les compétences des programmes en compétences très précises, qui font référence à une activité de manipulation qui a été faite par les enfants. Ce document a le mérite d’être plus succinct puisque je n’y fais pas apparaître toutes les activités (alors qu’elles apparaissent toutes dans la fiche de suivi de l’enseignant), mais je me limite à quelques activités clés. Ainsi pour ce qui est des activités sur les cylindres, j’ai juste fait apparaître “je sais ranger les cylindres des quatre blocs dans l’emplacement qui convient” et “je sais ranger les cylindres bleus du plus grand au plus petit”, sans passer par “je sais ranger les cylindres d’un seul bloc…”, “je sais ranger les cylindres de deux (ou trois) blocs…”,“je sais empiler les cylindres rouges (ou jaunes)…”, “je sais ranger les cylindres rouges (ou jaunes)…”, “je sais empiler les cylindres de même diamètre…”, etc.

A côté de ça, je compte de temps en temps prendre le temps de demander aux enfants de décrire leur démarche au cours d’une activité et de noter ce qu’ils me disent en dictée à l’adulte. Ce sera plus occasionnel, peut-être une fois par mois.

Pour te permettre de visualiser à quoi ressembleront ces livrets de compétence et ces fiches de suivi de l’enseignant, je t’ai mis un exemple de chaque en pièce jointe.

A bientôtlisting principe_alpha conscience_phono.pdf (1,0 Mo)


#59

compétences formes grandeurs suites organisées.pdf (1,5 Mo)


#60

très clair, très riche: merci pr ce partage!


#61

@juju et @adelyne

Cela fait 11 ans que je suis enseignante, dont une bonne part en maternelle en titulaire de secteur, et j’attaque ma 5eme année dans ma classe de MS GS à la rentrée. Je compte me lancer dans une démarche pédagogique plus autonome et plus libre à la rentrée (même s’il me manque beaucoup de matériel encore!) mais ce que je perçois dans ce que vous dites, je l’ai ressenti dans mes premières années. On compare sans cesse ce qu’on imagine que font les autres enseignants avec l’image qu’on a de sa propre pratique, et celle ci est parfois à jauger à l’aulne de sa propre confiance en soi. En clair, j’ai encore au bout de 11 ans les coups de blues que vous décrivez, mais plus les années avancent, plus je suis lucide sur ce que les enfants retirent des années avec moi. Certaines sont plus maîtrisées que d’autres, plus riches aussi selon les promos, mais ce qui est constant c’est que d’année en année je consolide mes convictions. ET plus ma conception de la pédagogie s’affirme et s’affine, et plus je prend confiance et je suis capable de la défendre. Peu importe le retour que vous donnez à l’écrit à la famille ou à la hiérarchie. La seule chose qui importe vraiment, c’est que vous soyez capable d’expliquer et de défendre avec conviction vos points de vues et vos choix. Evidemment il y aura toujours des gens insatisfaits (comme partout et toujours!!!), mais quand les parents vous sentent à l"écoute de leurs enfants, de leurs besoins, et qu’ils ont conscience que vous suivez leur évolution de près, ils ne discutent pas les retours écrits (quand ils les regardent, notemment en REP+…)
Moi je fais le choix d’écouter beaucoup les parents et le soir, de beaucoup leur parler de leurs enfants et de ce que j’ai compris d’eux, et de leurs petits progrès quotidiens, au détriment des traces écrites. Au final , on peut avoir beaucoup de traces écrites dans un cahier, mais que montrent-elles?? Que l’enfant sait copier ou travailler avec un copain, ou que la maîtresse a bien expliqué comment réussir, pas forcément comment apprendre…
Il faut des outils de suivi, oui, bien sûr, mais le plus important c’est de connaître ses élèves et de savoir les faire progresser chacun à son rythme… C’est mon opinion en tous cas, et c’est ce que je défendrai à ma prochaine inspection! Bon après, chez moi, l’inspectrice est plutôt favorable à ce type de démarche…
Dans tous les cas faites les choses avec le coeur, les enfants le ressentent, et il vaut toujours mieux privilégier l’ambiance dans la classe que la maîtrise des retours écrits, à mon sens…

BOn courage et remotivez-vous pour la rentrée, c’est une belle période riche en émotions!!!

(pardon pour le pavé!!!)


#62

Merci pour ces outils pédagogiques qui me font réfléchir sur ma propre pedagogie, et quel travail! Bravo! J’ai quelques questions à te poser:
Si je regarde ton suivi dans “identifier un son en dé but et en fin de mot” je me pose une question: travailles tu avec des petits objets? Ou directement avec les mots écrits?
En ce qui concerne la conscience phonologique, tu travailles avec la méthode des alphas?
Merci pour tes réponses :wink: